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Avis De Deces Gauquelin Condé Sur Noireau
Ellesâappuie notamment sur une dĂ©cision de 2015 de la Cour de cassation dans le dossier de lâusine Ferodo-Valeo de CondĂ©-sur-Noireau (Calvados). Estimant quâaucune nĂ©gligence ne pouvait leur ĂȘtre reprochĂ©e, la haute juridiction avait dĂ©finitivement mis hors de cause huit personnes, dont lâex-ministre Martine Aubry, un temps poursuivie pour son rĂŽle entre 1984 et
Samedi18 novembre 2017, au sein du gymnase Robert Gossart de Condé-sur-Noireau (Calvados), il régnait une chaude ambiance autour du ring de boxe avec pas moins de 400 spectateurs. Tous sont
Championnatsrégionaux de boxe Thomas Lacroix, le jeune boxeur de Condé-sur-Noireau (Calvados), s'est qualifié ce samedi 12 novembre pour la
Déposerun avis Fleuriste: Bouquet de Fleur, rose. compositions florales avec des fleurs, Plante verte interieur Fleuriste Condé sur Noireau Heures
PFGauquelin - Le Choix FunĂ©raire, CondĂ©-sur-Noireau, 02 31 69 02 96. Avis paru le 21 juillet 2022, Calvados (14) Retrouvez tous les avis de dĂ©cĂšs parus dans le Calvados (14) J'Ă©cris un message. J'envoie des fleurs. Je plante un arbre. J'Ă©cris un message. Je rends hommage. Cet espace nâa pas de gestionnaire. Je deviens gestionnaire. Les pompes funĂšbres. PF GAUQUELIN 120 Rue
Rendezvous sur la page Ă©lections municipales Ă CondĂ©-en-Normandie. Retrouvez l'ensemble des rĂ©sultats des Ă©lections municipales Ă CondĂ©-sur-Noireau sur cette page. Vous devez ĂȘtre inscrit sur les listes Ă©lectorales de CondĂ©-sur-Noireau et donc possĂ©der une carte Ă©lectorale pour pouvoir voter au bureau de vote de la commune de
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Lesderniers avis de décÚs de la commune de Ronfeugerai. Vous trouverez ci-dessous la liste des avis de décÚs publiés dans la commune de Ronfeugerai, ainsi que les avis de messe, les remerciements, les avis souvenir et les hommages.Vous aurez plus de détail en cliquant sur le nom du défunt. Vous pouvez élargir votre recherche en
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LeChoix Funéraire Gauquelin Adhérent fait partie des funérariums du Calvados en région Normandie.Retrouvez toutes les coordonnées de Le Choix Funéraire Gauquelin Adhérent, funérarium à Condé-sur-Noireau son numero de telephone, adresse et commentaires. Donnez votre avis sur Le Choix Funéraire Gauquelin Adhérent et consultez celui des autres visiteurs
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LaboratoireSite De La Ferte Mace Ă La Ferte Mace (61600) Voir : Ă 29,42 km : Laboratoire Sur Noireau Ă Conde En Normandie (14770) Voir : Ă 32,31 km : Laboratoire Site De Mayenne Ă Mayenne (53100) Voir : Ă 33,11 km : Laboratoire Bio Emeraude - St Hilaire Du Harco Ă St Hilaire Du Harcouet (50600) Voir : Ă 33,55 km
M le docteur de Souza. mandé par le commissaire de Police, a constaté le décÚs de M. Blanlot, puis a délivré le permis d'inhumer. M. Habatjou s'est chargé de prévenir les parents de la victime. Février 1940 - Une façon inattendue de résoudre le problÚme des jours sans viande. - Cinq i ndividus, dont deux ont été « pincés » avaient, dans leur esprit tout au moins, résolu le
Remarquablepar la rĂ©gularitĂ© de sa ligne de faĂźte, par l'Ă©lĂ©vation Ă peu prĂšs constante de son arĂȘte, ce soulĂšvement se compose des collines de Saint-Sauveur et de Saint-Martin-de-Chauiieu, des hauteurs de Vengeons, de Gathemo, de Ghamp-duBoult et de Montjoie, et enfin de la forĂȘt de SaintSever, pour se continuer, ininterrompue, jusqu'Ă la pointe de Champeaux, sur le littoral de
GARCIA(GAUQUELIN) Sylviane : Sylviane GARCIA (GAUQUELIN), née en 1949 et habite MONTILLY SUR NOIREAU. Aux derniÚres nouvelles elle était à Masoneilan à CONDE SUR NOIREAU entre 1969 et 2009. Elle a étudié à CollÚge Sévigné à FLERS entre 1960 et 1966.
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AprĂšs un Ă©tĂ© riche en manifestations, la commission "Foires et MarchĂ©s" de CondĂ©-sur-Noireau, prĂ©sidĂ©e par Christian... Il vous reste 90% de l'article Ă devez bĂ©nĂ©ficier d'un abonnement premium pour lire l'article. Abonnement sans engagement Je m'abonne DĂ©jĂ abonnĂ© ? Connectez-vous Recevez l'essentiel de l'actualitĂ© chaque jour par email CondĂ©-sur-Noireau tirage au sort Urville RĂ©agir Ă cet article L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits. Connectez-vous ou crĂ©er un compte pour pouvoir commenter cet article. A lire aussi ActualitĂ©s Conde-sur-Noireau. Des Ă©lĂšves impressionnĂ©s par la guerre 14-18 ActualitĂ©s CondĂ©-sur-Noireau. Un collĂšge oĂč il fait bon vivre ActualitĂ©s CondĂ©-sur-Noireau. Un cross pour la cohĂ©sion d'Ă©quipe
Reminder of your requestDownloading format TextView 1 to 318 on 318Number of pages 318Full noticeTitle Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'OrneAuthor SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne. Auteur du textePublisher AlençonPublisher Typographie et lithographie Alb. Manier AlençonPublisher Typographie et lithographie Lecoq & Mathorel AlençonPublisher Imprimerie alençonnaise AlençonPublication date 1925Relationship textType printed serialLanguage frenchLanguage FrenchFormat Nombre total de vues 11750Description 1925Description 1925 T44.Description Collection numĂ©rique Arts de la marionnetteDescription Collection numĂ©rique Fonds rĂ©gional Basse-NormandieRights Consultable en ligneRights Public domainIdentifier ark/12148/bpt6k55073917Source BibliothĂšque nationale de France, dĂ©partement Collections numĂ©risĂ©es, 2008-138547Provenance BibliothĂšque nationale de FranceOnline date 17/01/2011The text displayed may contain some errors. The text of this document has been generated automatically by an optical character recognition OCR program. The estimated recognition rate for this document is 97%.SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHĂOLOGIQUE DE L'ORNE FondĂ©e eu 38 8 2 Reconnue comme Ătablissement d'utilitĂ© publique par DĂ©cret du 2 DĂ©cembre 1914 SiĂšge de la SociĂ©tĂ© MAISON D'OZĂ, Place de Lamagdelaine, ALENĂON TOME XLJV ALENĂON IMPRIMERIE ALENĂONNAISE, H, Rue des Marcheries 1925 ''âą- SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE DE L'ORNE FondĂ©e en X8 823 Reconnue comme Ătablissement d'utilitĂ© publique par DĂ©cret du 2 DĂ©cembre 1924 SiĂšge de la SociĂ©tĂ© MAISON D'OZĂ, Place de Lamagdelaine, ALENĂON TOME XL1V. â ier et 2e Bulletins publication Trirpeçtrielle ALENĂON IMPRIMERIE ALENĂONNAISE, il, Rue des Marcheries JANVIER-AVRIL 1925 âą SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHĂOLOGIQUE DE L'ORNE FondĂ©e en X882 Reconnue comme Ătablissement d'utilitĂ© publique par DĂ©cret du 2 DĂ©cembre 1924 SiĂšge de la Soc/Ă©tĂ© MAISON D'OZĂ, Place de Lamagdelaine, ALENĂON TOME XL1V ALENĂON IMPRIMERIE ALENĂONNAISE, 11, Rue des Marcheries 1925 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIĂTĂ HISTORIQUE ET ARCHĂOLOGIQUE DE L'ORNE Membres du Bureau dejamis l'origine de la SociĂ©tĂ© PrĂ©sidents MM. LĂ©on DE LA SICOTIĂRE, fondateur 1882-1889 Gustave LE VAVASSEUR 1889-1895 le Comte GĂ©rard DE CONTADES 1895-1899 Henri TOURNOUER 1899 Vice-PrĂ©sidents MM. le Comte DE VIGNERAL 1882-1885 le Comte G. DE CONTADES 1882-1889 EugĂšne LECOINTRE 1882-1890 le Comte DE CHARENCEY 1885-1886 le Comte DE VIGNERAL 1886-1893 le Marquis DE LA JONQUIĂRE 1888-1891 le Chanoine BLIN 1889-1895 le Comte DE CHARENCEY 1890-1896 EugĂšne LECOINTRE 1891-1897 le Vicomte DE BROC. 1893-1899 Jules APPERT 1895-1901 Henri TOURNOUER 1896-1899 le Chanoine DUMAINE 1897-1916 le Vicomte H. DU MOTEY 1899 Henri BEAUDOUIN 1899-1901 le Baron JULES DES ROTOURS 1899-1899 Wilfrid CHALLEMEL 1901-1916 EugĂšne LECOINTRE 1901-1902 Albert CHOLLET 1903-1919 Louis DUVAL 1917-1917 Paul HAREL . . .âą 1917 Paul ROMET 1917 le Chanoine GUESDON 1920 SecrĂ©taires gĂ©nĂ©raux MM. Gustave LE VAVASSEUR 1882-1884 le Comte G. DE CONTADES 1889-1899 Gustave LE VAVASSEUR 1895-189g Henri BEAUDOUIN 1896-1899 le Baron Jules DES ROTOURS 1899 VI MEMBRES DU BUREAU SecrĂ©taires MM. Louis DUVAL 1882-1885 Henri BEAUDOUIN 1885-1896 le Vicomte H. DU MOTEY 1896-1899 l'abbĂ© HOMMEY 1899-1900 l'abbĂ© LETACQ 1900-1910 l'abbĂ© DESVAUX 1910-1916 l'abbĂ© GERMAIN-BEAUPRĂ 1917 SecrĂ©taires-Adjoints MM. GUILLEMIN 1882-1883 Reynold DESCOUTURES 1883-1885 l'abbĂ© HOMMEY 1885-1899 LE NEUF DE NEUFVILLE 1899-1900 l'abbĂ© RICHER 1900-1902 Reynold DESCOUTURES 1903-1905 l'abbĂ© DESVAUX 1905-1910 Mlle ROBET 1910-1914 MM. H. TOMERET 1917-1918 Henri BESNARD 1919 TrĂ©soriers MM. Henri BEAUDOUIN 1882-1885 Reynold DESCOUTURES 1885-1888 EugĂšne DE BROISE 1888-1898 GILBERT 1898-1912 Emile BROUARD 1912 TrĂ©soriers-Adjoints MM. LĂ©on HOMMEY 1883-1884 Ch. CHARPENTIER 1884-1885 GILBERT 1897-1898 PICHON 1911-1921 . Jean COLLIĂRE 1921 BibliothĂ©caires MM. LE NEUF DE NEUFVILLE 1888-1900 Emile RENAUT 1900-1903 l'abbĂ© RICHER 1903-1909 Jean LEBOUCHER 1909 -1923 JOUSSELIN DE SAIXT-HILAIRE .' 1923 - BibliothĂ©caires adjoints MM. le Vicomte H. DU MOTEY 1893-1899 l'abbĂ© LETACQ 1899-1910 Alfred VALLĂE 1910 -1917 JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE 1917-1923 Charles BE^UGĂ 192"- Archivisle M. RenĂ© JOUANNE 1 f20 MEMBRES DU BUREAU VII Membres du Bureau 1 PrĂ©sident M. HemU TOURNOUER 1926 MM. S le Vicomte DU MOTEY 1927 Paul HAREL 1926 Paul ROMET 1926 le Chanoine GUESDON 1926 SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral M. Le Baron Jules DES ROTOURS 1927 SecrĂ©taire M. l'AbbĂ© GERMAIN-BEAUPRĂ 1926 SecrĂ©taire-adjoint M. Henri BESNARD 1927. TrĂ©sorier M. Emile BROUARD 1927 TrĂ©sorier-adjoint M. Jean COLLIĂRE 1927. BibliothĂ©caire M. JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE 1928. BibliothĂ©caire-adjoint M. Charles BEAUGĂ 1926. âą Archiviste M. RenĂ© JOUANNE 1926 ComitĂ© de Publication Mme la baronne DE Ste-PREUVE 1926 MM. Paul ROMET 1926 J. LEBOUCHER 1926 RenĂ© GOBILLOT 1928 L'abbĂ© TABOURIER 1928 Pierre de CĂNIVAL 1928. 1 La dale qui suit chaque nom indique l'annĂ©e d'expiration du mandat des Membres du Bureau et du ComitĂ© de publication. VIII MEMBRES TITULAIRES Commission du MusĂ©e MM. Paul ROMET, prĂ©sident 1928 FĂ©lix BESNARD 1928 Ch. GATECLOU-MAREST 1928 Henri BESNARD 1926 Auguste FONTAINE 1926 Albert MEZEN 1927 L. BARILLET 1927 Commission des ConfĂ©rences MM. Paul ROMET, prĂ©sident 1926 LE JEMTEL Mmi 1926 Jean COLLIĂRE, trĂ©sorier 1926 Jean LEBOUCHER 1926 Henri BESNARD 1926 RenĂ© JOUANNE 1926 Raymond GUILLEMAIN D'ECHON 1926 Membres Titulaires 1 MM. ABADIE Pierre, conseiller gĂ©nĂ©ral de l'Orne, au Theil. â 1923. ABOVILLE le commandant baron Louis D',*, 10, CloĂźtre de la CathĂ©drale, OrlĂ©ans, et chĂąteau de Saint-Hilaire-des-Noyers, par Colonard Orne. â 1909. ADIGARD DES GAUTiERsMme\ 33, ruedu Cours, Alençon. â1924. ADIGARD DES GAUTRIES Jean, licenciĂ© es lettres, lecteur de langue française Ă l'UniversitĂ© du Christiania, Villa Skovholdt, Skovholdt, par Oslo NorvĂšge. â 1918. ADIGARD Mme Pierre, 52, rue de Messei, Ă Fiers, et Ă La FerriĂšre-aux-Ătangs Orne. â 1913. AILLIĂRES Louis Caillard D', conseiller gĂ©nĂ©ral de la Sarthe, chĂąteau d'AilliĂšres, par Mamers Sarthe. âąâ 1924. ANDLAU le Comte D', chĂąteau de VorĂ©, par Regmalard, et 41, rue de l'UniversitĂ©, Paris vue. â 1900. ANGĂLY-SĂRILLAC Mme la Comtesse D', chĂąteau de SĂ©rillac, par Beaumont-le-Vicomte Sarthe. â 1907. ANTERROCHES le vicomte Henri D', chĂąteau des Yveteaux Orne, et 174, rue de la Pompe, Paris xvie. â 1902. 1 La date qai figure Ă la suite de chaque nom est celle de l'annĂ©e d'admission des Membres dans la SociĂ©tĂ©. MEMBRES TITULAIRES IX MM. APPERT Charles, contrĂŽleur des Contributions directes, Ă Domfront. Domfront. 1923. ARROU Mme Joseph, 9, rue Bayard, Paris vine, et chĂąteau de la Gatine, par Villiers-sous-Mortagne Orne. â 1902. AUDIFFRET-PASQUIER le duc D', ^, dĂ©putĂ© de l'Orne, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau de Sassy, par MortrĂ©e Orne, et Ă Paris, 27, rue Vernct vme. â 1906. AVELINE CĂ©sar-Prosper, , avouĂ© Ă Alençon, rue du Jeudi, 33. â 1884. BAGNEUX Mme la vicomtesse Guy DE, chĂąteau du Repas, par Putanges Orne et 7, rue Monsieur, Paris vne. âąâ 1921. BAILLEUL, docteur en mĂ©decine, 69, rue Cazault, Alençon. â'1924. BAILLIĂRE Armand, chĂąteau d'O, par MortrĂ©e Orne. â 1924. BANMLLE GĂ©rard de, Ă Aube-sur-Rille Orne. â 1925. BANVILLE le vicomte Henri DE *, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau du Rosel, par Montsecret Orne et Ă Paris, 2, rue de ommailles vne. â 1921. BANVILLE Mme la vicomtesse Robert DE, chĂąteau du Rosel, par Montsecret Orne et 217, 'autour^ Saint-HonorĂ©, Paris vme â 1921. BARATTE le chanoine Auguste, curĂ© de Saint-LĂ©onard d'Alençon. â 1918. BARBAY Louis, ÂŁ_, contrĂŽleur principal des postes et tĂ©lĂ©graphes, Le Mans. â 1918. BARBĂ l'abbĂ© Alfred, Le Fay, par La FertĂ©-MacĂ© Orne. â 1914. BARBEDIENNE l'abbĂ©, curĂ©-doyen de BellĂȘme. â 1920. BARILLET Louis, artiste-peintre, 62, rue de l'Union, Ă Clamart Seine. â 1903 BARON Auguste, ancien instituteur, Ă La FerriĂšre-au-Doyen, â 1904. BARTH RenĂ©, ingĂ©nieur Ă la compagnie des chemins de fer de l'Est ; chĂąteau de Pouvray, par IgĂ© Orne et 6. rue ConstantCoquelin, Paris vne. â 1909. BAUDOUIN l'abbĂ©, curĂ© de Vaunoise, par Le GuĂ©-de-la-ChaĂźne Orne. â 1912. BAZEILLE, instituteur, Ă Bures, par Sainte-Scolasse-sur-Sarthe Orne. â 1921. . BEAU Ferdinand, >%, ancien officier de cavalerie, chĂąteau de Tuboeuf, par Chandai Orne, et Ă Paris, 10, avenue Georres V vnr8. â 1900. BEAUCHESNE le marquis ADELSTAN DE, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique du Maine, chĂąteau de la Roche-Talbot, par SablĂ© Sarthe, chĂąteau de Lassay Mayenne, et Ă Paris, 8, avenue Marceau vme. â 1883. X MEMBRES TITULAIRES MM. BEAUDOUIN le docteur FrĂ©dĂ©ric, $;, 35, rue du ChĂąteau, Ă Alençon. â 1905. BEAUFILS l'abbĂ©, curĂ© de Lignerolles Orne. â 1917. BEAUFRET DU, , I. p, C. g, ÂŁ,,,ÂŁ, Med. d'hon. IngĂ©nieur des Arts et Manufactures, directeur-adjoint de la Compagnie des Chemins de Fer de BĂŽne-Guelma et prolongements, 12, rue de Hollande, Ă Tunis Tunisie. â 1910. BEAUGĂ l'abbĂ©, curĂ© de Saint-Laurent-de-SĂ©ez, Scez Orne. â 1901. BEAUGĂ Charles, ^. O. £§. C. ^. C. >J. â 1924. BOULARD FĂ©lix, Villa de l'Ermitage, Ă Bourg-le-Roi Sarthe. â 1912. BOURDON Maurice, chĂąteau de Brocottes, par Beuvron-en-Auge Calvados et 52, rue de Bretagne, Alençon. â- 1920. BOURDON Mme Maurice, mĂȘmes adresses. â 1920. BouRNisiENJean,C.^, LaGrandmaison, BellĂȘmeOrne.â1900. BOUTEILLIER le Docteur, vice-prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, Ă La FertĂ©-Fresnel Orne. â 1912. BOUTON AndrĂ©, notaire, 9, rue Saint-HĂ©rem, Clermont-Ferrand Puy-de-DĂŽme. â 1923. BOUVET, l'abbĂ©, curĂ©-doyen de La FertĂ©-Fresnel Orne. â 1913. BOYER Meile Rachel, ft, de la ComĂ©die Française, prĂ©sidentefondatrice de L'Union des Arts, 27, boulevard d'Inkermann, Neuilly-sur-Seine. â 1922. Bozo Georges, 32, rue du Cours, Alençon. â 1921. BRARD, F., avocat, Ă Alençon, 15, rue d'Avesgo. â 1893. BRĂBISSON Mlle DE, chĂąteau des Forges, par Longny. â 1919. BRICON le chanoine P., Vicaire gĂ©nĂ©ral honoraire. SupĂ©rieur de l'Etablissement supĂ©rieur d'Enseignement libre de SĂ©ez. â 1900. BRIDREY Emile, docteur en droit, professeur Ă la FacultĂ© de Droit, 4, rue des CarmĂ©lites, Caen. BROC Mme la marquise DE, chĂąteau des Feugerets, par BellĂ©me Orne, et Ă Paris, 15, rue Las-Cases vne. â 1882. XII MEMBRES TITULAIRES MM. BROGLIE le prince Georges DE, chĂąteau de Cui, par Argentan, et 159, boulevard de la Reine, Versailles. â1906. âąBROSSARD le comte DE, chĂąteau des lls-Bardels, par Pontd'Ouilly Calvados et 15, rue Saint-Didier, Paris xvie. â 1918. BROSSARD Mme la comtesse DE, mĂȘmes adresses. âąâ 1923. BROUARD Emile, comptable, 12, rue de la SĂ©natorerie, Ă Alençon. â 1912. BRUNET, 18, rue de l'Adoration, Alençon. â 1921. BUFFET Mme Paul, 32, rue de Bretagne, Alençon. â 1921. BUNEL l'abbĂ©, curĂ© de Ticheville Orne. â1921. BUNOUST le chanoine curĂ©-doyen de Fiers Orne. â 1918. CAIX DE CHAULIEU Mme la baronne GĂ©rard DE, chĂąteau du Hameau-Fieury, par Bazoches-en-HouIme Orne, et Ă Paris, 1, rue Beaujon vme. â1903. CAIIOUET le capitaine DE, 29, avenue du Mail-d'Onges, Rennes Ille-et-Vilaine et chĂąteau de Monceaux, par Coutances Manche. â1924. CALENDINI l'abbĂ© Paul, directeur des Annales FlĂ©choises, curĂ©-doyen de Ballon Sarthe. â 1908. CĂNIVAL Pierre HELLOUIN DE, archiviste-palĂ©ographe, ancien membre de l'Ecole Française de Rome, conservateur de la BibliothĂšque et des Archives du protectorat français du Maroc, Ă Rabat, Ă©cole arabo-cerbtre Maroc, chĂąteau de Lamarre, par EcouchĂ©. â 1908. CĂNIVAL Adrien HELLOUIN DE, chĂąteau de Lamarre, par EcouchĂ© Orne et Ă Paris, 10, r*e Laborde viue. â1919. CHABERT Mme A., 49, rue des Belles-Feuilles, Paris xvie. â 1922. CHABERT Mme C, 4, square de Lamartine, Paris xvie. â 1923. CHALLEMEL Mme Wilfrid, rue Hautevie, Ă La FertĂ©-MacĂ© Orne. â 1916. CHAMPION Edouard, â British MusĂ©um â 5, quai Malaquais. Malaquais. vie. â 1922. CHAPIREAU Mme, 18, rue Marguerite-de-Navarre, Alençon, â 1923. CHAPPĂE Julien, au Cogner, route de Rouillon, Le Mansâ1918. CHARPENTIER Paul, chĂąteau des RequĂȘtes, Valframbert, par Alençon. â1921. CHARTIER Henry, ^, avocat, Ă Mortagne. â 1885. CHAUVEAU Mme, 4, rue Jullien, Alençon. â 1923. CHENNEVIĂRES-POINTEL le marquis DE, conservateur-adjoint au MusĂ©e du Louvre, professeur Ă l'Ecole du Louvre, Ă Paris, 8, rue Anatole-Delaforge, Paris xvne. â 1882. CHESNEL Louis, avocat, 55, rue de Bretagne, Ă Alençon. â 1912. MEMBRES TITULAIRES XIII MM. CHESNES Mme Henri DES, chĂąteau du Mesnil, par Nonant-le-Pin. â 1893. CHEVALIER Mme, chĂąteau de Villiers, Saint-Denis-sur-Sarthon, Orne et Ă Paris, 42, Avenue Mozart xvie. â 1917. CHEVREUIL Maurice, clerc de notaire, rue Sadi-Carnot, Vimoutiers Vimoutiers 1922. CHOISNARD Maurice, g, Ă la RoussetiĂšre, VerriĂšres Orne. â1910. CHOISNE G., Ă Neuville-sur-Touques, par le Sap Orne.â1910. COCHINHenri,industriel, boulevard Jules-Janin, aEvreux.â1908. COLLIĂRE Jean, 2fc, directeur de la SociĂ©tĂ© Normande de banque et dĂ©pĂŽts 69, rue de Bretagne, Alençon. â 1920. COLLIĂRE Mme Jean. 69, rue de Bretagne, Alençon. â 1921. COMMEAUCHE l'abbĂ© Paul, licenciĂ© es lettres, professeur Ă l'Ecole des Roches, Verneuil Eure. â 1903. CONTADES le marquis DE, chĂąteau de MontgeofĂźroy, par MazĂ© Maine-et-Loire. â 1900. COORNAĂRT }, professeur agrĂ©gĂ© au LycĂ©e d'Alençon, rue du Jeudi. â 1923. COQUERET AndrĂ©, *, $, directeur gĂ©nĂ©ral de la Caennaise, chĂąteau du Bois-de-la-Pierre, par Crulai Orne et Ă Caen, 29, rue Jean-Romain. â 1922. CORBIĂRE Henri, O. §?, maire de Nonant, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© dĂ©partementale d'agriculture de l'Orne, chĂąteau de Nonant-le-Pin Orne. â 1901. CORCELLE Mme DE, chĂąteau de BeaufossĂ©, Essai Orne et 118, faubourg Saint-HonorĂ©, Paris vin8. â 1922. CORDIER Louis, Ă Domfront. â 1923. CORDOUE Guy DE, chĂąteau du Mesnil, par Nonant-le-Pin Orne. â1913. CORNEVILLE Mme, 16, rue des Marcheries, Alençon. â 1922. COTREUIL Paul, Ă Mortagne, et chĂąteau de Bellavilliers Orne. â 1913. COUESPEL DE BOISGENCY Mme DE, chĂąteau de La FerriĂšreBochard, par Saint-Denis-sur-Sarthon. â 1920. COURONNE l'abbĂ©, curĂ©-doyen de Noce Orne. â1921. COURTILLOLES Mme DE, chĂąteau deCourtiIloles,par Champfleur Sarthe. â 1920. COURTIVRON le vicomte Paul DE *, chĂąteau des Lettiers, par GacĂ© Orne et 11, rue de Lubeck, Paris xvi". â 1919. COUSIN A., Ă Domfront, Grande-Rue. â 1903. CRESTE Georges, docteur en droit, trĂ©sorier de la SociĂ©tĂ© Percheronne d'Histoire et d'ArchĂ©ologie, Ă Paris, 35, rue de Bellechasse vne, et Ă Mortagne. â 1902. CROYER Mme DE, 25, boulevard Lenoir-Dufresne, Alençon. â 1924. XIV MEMBRES TITULAIRES MM. CURIAL Mme la comtesse, chĂąteau de Chauvigny, Ă St-Germain-duCorbĂ©is, St-Germain-duCorbĂ©is, Alençon et 20, rue La BoĂ©tie, Paris vnre. â1913. CURIAL le vicomte, TJJC, chĂąteau de Chauvigny, Ă St-Germaindu-CorbĂ©is, St-Germaindu-CorbĂ©is, Alençon. â 1913. DALIBERT Maurice, juge de paix, Le Mesle-sur-Sarthe Orne. â 1924. DANLOUX Mme, chĂąteau des Tourelles, par Radon Orne, et 19, rue Albert-Joly, Ă Versailles. â 1916. DAREL le chanoine, professeur Ă l'Ecole Saint-François de Sales 34, rue La BillardiĂšre, Ă Alençon. â 1900. DARPENTIGNY RenĂ©, greffier de la Justice de Paix, Ă Putanges, Ă Pont-Ecrepin Orne. â 1911. DAUGER le vicomte Guy, secrĂ©taire de la Commission diocĂ©saine d'Architecture et d'ArchĂ©ologie, chĂąteau du Jardin, par Putanges Orne. â 1903. DAUPELEY Paul, Ă©diteur, 33, rue Gouverneur, Nogent-le-Ro trou E. et L.. â 1906. DAVID Mme Paul, CrĂ©vecoeur-en-Auge Calvados. â 1923. DAVID Henri, agent voyer subdivisionnaire Ă Vimoutiers. â 1924. DAVY l'abbĂ© Georges, professeur Ă l'Ăcole Saint-François de Sales d'Alençon. â 1920. PAUL, avouĂ©, 47, rue du Jeudi, Alençon. â 1924. DELAHAYE Mme PAUL, mĂȘme adresse. â 1924. DELOBEL Jean, Ă©lĂšve de l'Ecole des Sciences politiques, Ă ChĂȘneGalon, prĂšs BellĂȘme Orne et 82, boulevard dĂ© Grenelle, Paris xve. â 1924. DENTU le docteur *, conseiller gĂ©nĂ©ral de l'Orne, Vimoutiers Orne. â 1922 DESBOUDARD notaire honoraire, 10, rue Octave-Feuillet, Paris xvie. â 1925. DESCHAMPS Albert, 37, rue Saint-Biaise, Alençon. â 1922. DESCHAMPS Mme Albert, mĂȘme adresse. â 1924. DESCHAMPS Henri, IJ 1, adjoint au maire d Alençon, conseiller d'arrondissement, 22, rue du Cours, Alençon. â 1920. DESCHAMPS RenĂ©, 201, route de Dieppe, Deville-les-Rouen Seine-InfĂ©rieure. â 1920. DESCOUTURES Mme Reynold, Ă Alençon, 29 bis, rue de l'Ecusson. l'Ecusson. 1913. DESHAYES Louis, notaire honoraire, 5, place des Vieilles-Halles, Ă Argentan Orne. â 1908. DESHAYES Bernard, manoir de Bray, par Glos-sur-Lisieux Calvados. â1920. MEMBRES TITULAIRES XV MM. DOIN Paul, chĂąteau de LuctiĂšres, par Longny Orne et 8, citĂ© Vaneau, Paris vne.â 1911. DUBOURG, agent voyer Ă Moulins-la-Marche Orne. â 1922. Du BUISSON Emile, Longny. â 1904. DUĂME G., trĂ©sorier payeur gĂ©nĂ©ral Ă Besançon. â 1920. DUHAZĂ l'abbĂ©, pro-secrĂ©taire de l'EvĂȘchĂ©, SĂ©es. â 1920, DULONG DE ROSNAY Joseph, chĂąteau de FrazĂ© Eure-et-Loir et 29, rue Daru, Paris. â 1921. DULOUT, hĂŽtel de la Poste, Domfront. â 1923. DUPONT l'abbĂ© Joseph, chanoine honoraire, 34, rue La BillardiĂšre, BillardiĂšre, Alençon. â 1886. DUPONT l'abbĂ© Alexandre, curĂ© de Montsecret Orne. âąâ1899. DUPRAY DE LA MAHĂRIE Lucien, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Percheronne d'Histoire. et d'ArchĂ©ologie, Ă la CourtinjĂšre, par Le Pin-la-Garenne Orne â 1899. DURAND Auguste, maire de Magny-le-DĂ©sert, par la FertĂ©-MacĂ© Orne. â 1896. DURAND Georges, agent gĂ©nĂ©ral du Soleil, 16, avenue du PrĂ©sident-Wilson, Alençon. â 1924. DURAND DE SAINT-FRONT, chĂąteau de Clairefontaine, par Fougerolles-du-Plessis Fougerolles-du-Plessis et 18, rue Guynemer, Paris vie. â 1924. DUVAL l'abbĂ© EugĂšne, aumĂŽnier des Petiies-Soeurs des Pauvres, Alençon. âąâ 1907. DUVAL l'abbĂ© Adrien,curĂ© de Crouttes, par Vimoutiers Orne. â 1912. ECUYER DE VILLERS L' Abel, La Maison, Saint-CĂ©nery-le-GĂ©rei Orne. â 1924. ECUYER DE VILLERS L', docteur, Manoir d'Escole-Corbin, SougĂ©le-Ganelon SougĂ©le-Ganelon â 1924. ELTRICH Docteur", Ă Alençon. 59, rue de Bretagne, 1923. EON Francis, J, fjl A., vice-prĂ©sident du Ccnseil de PrĂ©fecture de l'Orne, 11 bis, rue du GĂ©nĂ©ral-Fromentin, Alençon. â 1921. EON Mme Francis, 11 bis, rue du GĂ©nĂ©ral-Fromentin, Alençon. â 1921. ERNULT Charles, $ÂŁ, p, notaire, maire de Bayeux, 12, rue GĂ©nĂ©ral-de-Dais, Bayeux Calvados. â 1912. ESNAULT Arthur, O. I. &$, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire d'Alençon, 19, rue Saint-Biaise. â 1920. FALANDRE le comte Jacques DE, chĂąteau de Glatigny, par Damigny Orne. â 1912. FAUVEL l'abbĂ©, vicaire Ă Notre-Dame d'Alençon, 17, rue du Bercail, Alençon. â 1919. XVI MEMBRES TITULAIRES MM. FAVIER Mme Henry, chĂąteau de Montigny, par La Fresnayesous-ChĂ©douet Sarthe et 99, boulev. Hausmann, Parisvme. â 1924. FELDTRAUER Emile, ingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es, 7, rue de l'Ecusson, Alençon. â 1922. FĂREY François, ingĂ©nieur, 9, route du Quesnoy, Marly-lesValenciennes Marly-lesValenciennes â 1923. FĂRON Jacques, place Saint-Jean, Fiers Orne. â 1921. FLEURYGabriel, I. , laurĂ©at de l'Institut, correspondant du ministĂšre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, 28, place de la RĂ©publique, Ă Mamers Sarthe. â 1891. FOCCART Guillaume,chĂąteau du Tertre, par AmbriĂšres Mayenne. â 1923. FOCCART Mme, chĂąteau du Tertre, par AmbiiĂšres Mayenne. â 1923. FOCET R., avouĂ©, prĂ©sident' du Syndicat d'initiative, 13, rue du Jeudi, Alençon. â 1920. FONTAINE Auguste, industriel, 28, r. du Cours, Ă Alençon. â 1911. FONTAINE l'abbĂ©, aumĂŽnier de l'Asile dĂ©partemental, 11, rue Jullien, Alençon. â 1920, FOXTAINE DE 40, rue de Bretagne, Alençon. â 1921. FOUCAULT Albert, avocat Ă la Cour d'Appel, chĂąteau du Tertre, par BellĂȘme Orne,'et Ă Paris, 21, rue de Madrid vine, â 1905. FOULD Mme Achille, chĂąteau de Vervaine, CondĂ©-sur-Sarthe, par Alençon et 96, avenue d'iĂ©na, Paris. â 1921. FOULON EugĂšne, architecte, Ă Laigle Orne. â 1892. FRANCE DE TERSANT AndrĂ© DE, Ă Paris, 4, rue Saint-Philippedu-Roule Saint-Philippedu-Roule et Ă Sannois Seine-et-Oise. â 1898. FRESSONNET Henri, chef de service au*j usines de la Fonte, rĂ©dacteur au Nouvelliste de l'Orne, Ă Saint-Sulpice-sur-Rille, pai- Laigle Orne. â 1921. FRILEUSE DE, 11, rue des Promenades, Alençon. â 1922. FROMONT DE BOUAILLE Mlle DE, 5, boulevard Lenoir-Dufresne, Alençon. â 1920, FRONDEVILLE le marquis DE, 25, faubourg Saint-HonorĂ©, Paris vme. FROT Ernest, entrepreneur de travaux publics, 4, rue DĂ©niĂ©es, Alençon. â 1921. FROTTĂ le marquis DE, chĂąteau de Couterne Orne, et Ă Paris, 52, avenue de Tokio xvie. â 1901. GALLOT, avocat, maire de Domfront Orne. â 1923. GARIN Paul, chĂąteau d'Avoise, Radon, par Alençon. â 1903. GASTĂ Maurice DE, chĂąteau de la Genevraye, par Le Merlerault Orne et 24, boulevard de La Tour-Maubourg, Paris vne. â 1900. MEMBRES TITULAIRES XVII MM. GATECLOU-MAREST Charles, 15, rue de Mamers, Ă Alençon.â1910. GAUQUELIN l'abbĂ© Louis, Le Lys Blanc, Ă Jeufosse, par BonniĂšres Seine-et-Oise. â 1924. GAUTIER l'abbĂ©, vicaire Ă Laigle.â 1920. GAVIN, pharmacien, Ă Vimoutiers. â 1923. GERMAIN-BEAUPRĂ l'abbĂ© P., curĂ©-doyen de TrUn Orne. â1912. GERMINY le comte Maxime DE, archiviste palĂ©ographe, chĂąteau de Saint-Maurice-du-DĂ©sert Orne. â 1921. GIBORY le docteur", fĂą, $, Ă Villers-en-Ouche Orne. â 1913. GICQUEL DES TOUCHES Mme la comtesse, chĂąteau de la PoupriĂšre, SemallĂ©, par Alençon, et 8, rue du Boccador, Paris vnie. â 1922. GICQUEL DES TOUCHES le comte, ^, chĂąteau de la PoupriĂšre, SemallĂ©, par Alençon, et 8, rue du Boccador, Paris vme, â 1920. GILBERT Mme Suzanne, Le Mesle-sur-Sarthe Orne. â 1923, GILLET Charles, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, Ă Perrou, par Juvigny-sous-Andaine, Orne. â 1903. GIRARDIN Justin, chĂąteau de Chenay, par Alençon, et 65, avenue Henri-Martin, Paris xviG. â 1920. GOBILLON Mme, La PerriĂšre Orne. â 1923. GOBILLOT RenĂ©, &, 3, rue Le Verrier, Paris vie. â 1904. GOBLET l'abbĂ© F., curĂ© de Saint-Jean-de-la-ForĂȘt, par Noce Orne. â 1900. GODDE Mme, 27, rue de Lancrel, Alençon. â 1923. GODET l'abbĂ©, curĂ© du Pas-Saint-LhĂŽmer, par Moutiers-auPerche Moutiers-auPerche â 1882. GODOT Jules, Ă BocquencĂ©, par La FertĂ©-Fresnel Orne. â 1912. GOUGEON l'abbĂ© Daniel, chanoine honoraire, curĂ© des Tourailles, par la Carneille Orne. â 1903. GRENTE S. G. Monseigneur, C. âș{, Ă©vĂȘque du Mans. â 1903. GRIMAL Mme, concierge, Maison d'OzĂ©, Alençon. GRIMBERT, membre du Conseil d'arrondissement, notaire Ă La FertĂ©-Fresnel Orne. â 1910. GUERCHAIS l'abbĂ© LĂ©on, pro-curĂ© d'EchaufĂźour Orne. â 1903. GUĂRIN l'abbĂ© R., chanoine prĂ©bende, aumĂŽnier du MonastĂšre de Sainte-Claire, Ă Alençon, 5, rue de la Demi-Lune. â 1886. GUĂTUN-SĂGUIER Albert, >&, j, membre du conseil de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de France, Le Clos de Bretosse, Ă Aubigny, par Falaise ; 28, rue des Sablons, Paris xvie. â 1920. GUESDON l'abbĂ©, chanoine titulaire, supĂ©rieur des Soeurs gardesmalades gardesmalades Sainte-Marie de GacĂ©, Ă SĂ©ez. â 1891. GUESNERIE Henri, 107, rue Cazault, Alençon. â 1921. XVIII MEMBRES TITULAIRES MM. GUILLAUME Joseph, archiviste-palĂ©ographe, ancien archiviste aux Archives Nationales, conservateur de la BibliothĂšque et des Archives de la ville de Gaen, 54, avenue de Breteuil, Paris viie. â 1908. GUILLEMAIN D'ECHON Mme, 44, rue du Cours, Alençon. â 1923. GUILLEMAIN D'ECHON Raymond fĂą, ĂŻ, directeur de la BanqueRĂ©gionale de l'Ouest, 44, rue du Cours Alençon. â 1920. GUILLET le chanoine A., Ă La Chapelle-Montligeon. â 1904. GUILLEMARD l'abbĂ©, doyen honoraire, 1, rue Croix-de-Son, Mortagne. â 1917. GUILLOCHIM Victor *, t±à A., maire d'Argentan, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, avouĂ© prĂšs le Tribunal civil, 5, rue de l'Orne, Ă Argentan. â 1901. GUYOT le chanoine, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Ă©vĂȘchĂ« de SĂ©es. â 1919 HAMARD EugĂšne, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, maire de RĂąnes Orne. â 1921. HARCOURT Mme la comtesse AmĂ©dĂ©e D', chĂąteau de BeaufossĂ©, par Essai Orne; et 118, faubourg Saint-HonoiĂ©, Paris vme. â 1924. HARCOURT comte AmĂ©dĂ©e D', ^ 5, chĂąteau de BeaufossĂ©, par Essai Orne et 118 faubourg Saint-HonorĂ©, Paris viue. â 1924. HAREL Paul, Ă Echauffour Orne. â 1883. HAREL Mme Paul, Ă Echauffour Orne. â 1904. HAYOT l'abbĂ©, curĂ© de CondĂ©-sur-Sarthe, par Alençon. â 1919. HĂBERT l'abbĂ© Jean, au SĂ©minaire de Saint-Sulpice, Ă Issy Seine. â 1924. HĂBERT Melle, 24, rue du Jeudi, Alençon. â 1922. HERBRON Maurice, savonnerie d'Alençon, 74-76, rue des Tisons, Alençon. â 1921. HERMIGNY DE BRUCE D', sous-inspecteur, de l'Assistance publique de l'Orne, Ă Alençon. â 1924. HEURTAUMONT le vicomte DE, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau de la GohyĂšre, par Saint-Mard-de-RĂ©no Orne. â 1907. HOMMEY le docteur Joseph*, A. _, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, mĂ©decin de l'hĂŽpital de SĂ©ez. â 1897. HUBERT Gabriel, pharmacien de lre classe, 59, Grande-Rue, Ă Mayenne. â 1908. HUBERT J., interne en pharmacie Ă l'hĂŽpital Tenon, Ă Paiis, rue d'Alençon, Ă Domfront Orne. â 1921. HUBERT DES VILETTES Guy, Ă Lonlay-FAbbaye. â 1924. HĂE François, tfr, , 19, rue ThĂ©ophile-Gautier, Paris-xvie. â1921. HUET-DESAUNAY Henri, ^, avocat Ă la Cour d'appel de Paris, 28, rue Stephenson, Ă Paris xviue, et 12, boulevard Carnot, Ă Argentan. â 1921. MEMBRES TITULAIRES XIX MM. HULOT Paul, architecte, diplĂŽmĂ© par le Gouvernement, 27, rue Singer, Paris xvie et au Buissonnet, Mortagne Orne.â1905. HUREL, Le Hameau, Ă Ecorches, par Trun. â 1923. IMPRIMERIE Marcheries, Alençon.â1912. JAMET, instituteur honoraire, O., 33, rue du Champ-de-Foire, Fiers Orne. â 1921. JAMET l'abbĂ© A., curĂ© de Sainte-Honorine-la-Chardonne, par Athis. â 1899. JAULME AndrĂ©, archiviste-palĂ©ographe, ancien Ă©lĂšve de l'Ecole pratique des Hautes-Etudes, 161, rue Saint-Jacques. Paris Ve et 2, rue du Buat, Ă Laigle. â1925. JOIN-LAMBERT Octave, archiviste-palĂ©ographe, chĂąteau de Monceaux, par Couterne Orne et 1, avenue Alphonse-XIII, Paris xvie. â 1923. JOLY docteur, villa Les Lotus », Ă Bagnoles de-1'Orne Orne et Ă Paris, 39, boulevard Raspail. â 1922. JOUANNE RenĂ©, I, archiviste dĂ©partemental de l'Orne, Correspondant du MinistĂšre de l'Instruction publique pour les travaux historiques, Conservateur des antiquitĂ©s et objets d'art du dĂ©partement, 10, rue Jullien. Alençon. â 1914. JOUBERT Ferdinand-Paul, nĂ©gociant, 19, rue du Puits-auVerrier, Alençon. â 1921. JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE Henri, 10, rue de Bretagne, Alençon et 1 rue Delambre, Paris xive. â 1917. JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE Mme, 10, rue d» Bretagne, Alençon. â 1921. JOUVIN Henri, notaire Ă Villiers-le-Bel Seine-et-Oise. â 1902 KERCHNER Edouard, 7, rue Clauzel, Paris ixe, et chĂąteau de Beauvais, Ă HĂȘloup, par Alençon Orne. â 1909. LA BRETĂCHE Mme DE, Ă Argentan, 17, rue des Vieilles-Halles. ' â 1883. LA BROUSSE LĂ©on DE, magistrat Ă NeufchĂątel Seine-InfĂ©rieure. â 1915. LABUTTE Paul, 15, rue Porte-Rabel, Ă Laigle. â 1921. LACROIX Fernand, ingĂ©nieur des Arts et Manufactures, 47, rue du Ranelagh, Ă Paris xvie. â 1904. LAFFILLEY Mms E., Ă CrĂ»lai. â 1918. LAGARENNE Mme la GĂ©nĂ©rale DE, chĂąteau des Tourelles, par Radon Orne. â 1916. LAIGNEAU, directeur de la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, 8, boulevard Levasseur, Le Mans Sarthe. â 1924. LANDE l'abbĂ©, aumĂŽnier de l'Hospice d'Alençon, 22, rue de Fresnay. â 1896. LANDE FĂ©licien, Ă Autheuil, par Tourouvre Orne. â1924. XX MEMBRES TITULAIRES MM. LANGLOIS Emile, imprimeur, 6, rue du CollĂšge, Argentan Orne. â 1910. LAPORTE T., ancien sous-prĂ©fet, Ă Alençon, rue de Bretagne, 20, et chĂąteau de La Touche, Ă Saint-Denis-sur-Sarthon Orne. â 1883. LA SERRE l'abbĂ© BARBIER DE, prĂ©fet des Ă©tudes Ă l'Ecole Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, 30, avenue du Roule, et chĂąteau du Houssay, par Moulins-la-Marche Orne. â 1904. LA SERRE Etienne BARBIER DE ^t, 11, citĂ© Vaneau, Paris vne, et chĂąteau du Houssay, par Moulins-la-Marche Orne. â 1919. LASSEUR Georges, *, ĂŻ, agent-voyer, principal chef du bureau des Ponts-et-ChaussĂ©es, 13, place du Cours, Alençon.â 1918. LAURENT-BARRAULT, &, 120, rue de Lj'on, Paris xne. â 1913. LAUTOUR l'abbĂ©, aumĂŽnier de l'hospice de SĂ©es. â 1918. LAUSANNE lieutenant DE, 18, rue Candie, Alençon. â 1921. LWERERIE Mme DE, 61 ter, rue de Bretagne, A'.ençon. â 1923. LAVERNE Jacques, avouĂ© prĂšs le Tribunal de la Seine, 66, Faubourg Saint-HonorĂ©, Paris vine. â 1922. LEBOUCHER Jean, g, ancien pharmacien, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'Horticulture de l'Orne, 118, rue du Mans, Ă Alençon. â 1901. LEBOULANGER le chanoine, aumĂŽnier des Dames BĂ©nĂ©dictines, 51, rue de l'Orne, Argentan. â 1920. LEBOURDAIS Frantz, notaire, au Pin-la-Garenue Orne. â 1908. LEBOURDAIS Mme Frantz, au Pin-la-Garenne Orne. â 1911. LEBRETON, employĂ© de banque, Courteille, Alençon. â1924. LE CARBONNIER DE LA MORSANGLIĂRE Fernand, 31, rue des CarmĂ©lites. Caen. â 1925. LECHEVREL Joseph, licenciĂ© es lettres, maire de Saint-Paul, professeur au collĂšge Sainte-Marie, 24, rue de l'Oratoire, Caen Calvados. â 1904, LE CHEVREL Mlle Madeleine, 129, rue du Ranelagh, Paris xvie â 1018. LECLERC Mm?, 1, rue de l'Orne, Argentan. â 1922. LECOINTRE Georges, chĂąteau del'Isle, par Alençon. â 1890. LECORNEY P. Edouard, 71, via Boncompagni, Rome, 25, Italie. â 1889. LEFĂVRE Robert, avocat, 4, rue du CollĂšge, Alençon. â 1921. LE FOYER, 1, rue Manissier, Caen. â 1923. LEFRANĂOIS Guillaume, avocat, agent de la SociĂ©tĂ© Normande de Banque et DĂ©pĂŽts, Ă Vimoutiers, Le Sap Orne. â 1921. LĂGER Louis, 44, avenue de la Bourdonnais, Paris vne. â1899. MEMBRES TITULAIRES XXI MM. LEGROS l'abbĂ©, curĂ© d'Arçonnay Sarthe, par Champfieur. â 1909. LE GUAY le baron Robert, chĂąteau de Montgoubert, par Le Mesle-sur-Sarthe Orne et 11, rue de Courcelles, Paris vme. â 1921. LE JEMTEL le docteur, 8, rue des Marcheries, Ă Alençon. â 1910. LE JEMTEL Mme, 8, rue des Marcheries, Alençon. â 1922. LEMAITRE l'abbĂ© Paul, chanoine titulaire, 17, rue d'ArgentrĂ©, Ă SĂ©es. â 1886. LEMATRE ArsĂšne, maĂźtre de verrerie Ă Saint-Evroult-NotreDame-du-Bois. Saint-Evroult-NotreDame-du-Bois. 1919. LE MAROIS le Comte ChĂąteau de Lonray, par Alençon. â 1924. LE MAROIS Mme \i comtesse, chĂąteau de Lonray, par Alençon, et Ă Paris, 51, rue de l'UniversitĂ© vne. â 1893. LEMARQUANT Henri, O. ^, O. I. ÂŁ, O. &, M. O. de la MutualitĂ©, directeur honoraire au MinistĂšre de l'IntĂ©rieur, Ă Paris, 11, rue des Feuillantines ve, et Ă EcouchĂ© Orne. â 1883. LEMĂE Mgr, protonotaire apostolique directeur gĂ©nĂ©ral de l'OEuvre expiatoire, Ă La Chapelle-Montligeon Orne. â1909. LE MONNIER Romain, publiciste, Le Plain, Mantilly Orne. â 1903. LENOIR, I. 1, professeur honoraire du LycĂ©e, 11, rue du GĂ©nĂ©ralFromentin, Alençon. â 1924. LEHMIER Georges, avocat Ă la Cour d'Appel 5, rue EdmondValentin, Paris vnc, et chĂąteau de Saint-Gervais, par VingtHanaps Orne â 1920. LE ROUILLĂ Jules, 41, rue du ChĂąteau, Alençon. â 1907. LEROUX Maurice, Ă Longny Orne. â 1924. LEROY Henry, notaire Ă Laigle â 1908. LEROY Paul, chĂąteau du Hamel-Saint-Etienne, Ă La Carneille Orne. â 1904. LEROY le docteur, 136 bis, avenue de Neuilly, Neuilly-sur-Seine Seine et Ă la Carneille. â 1921. LE ROY-WHITE Mme, chĂąteau de Rabodanges, par Futanges Orne et 1, Quai Voltaire, Paris vne. â 1923. LESAGE Maurice, villa des Houx, par Villerville Calvados. â 1924, LE SASSIER-BOISAUNĂ Etienne, au Buat, par Rabodanges Orne. â 1921. LESELLIER l'abbĂ© Joseph, procureur de l'OEuvre expiatoire, St-Louis-des-Français, 197, via Babuino, Ă Rome. â 1914. LESSART Henry, maire de Saint-SimĂ©on Orne, Ă Alençon, 9, rue de Fresnay. â 1892. XXII MEMBRES TITULAIRES MM. LEVASSORT le docteur, âŹ$, A. ^, maire de Mortagne, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Percheronne d'Histoire et d'ArchĂ©ologie, rue de la Sous-PrĂ©fecture, Ă Mortagne Orne. â 1907. LE VAVASSEUR Mme Gustave, chĂąteau de la Lande-de-LougĂ©, par les Yveteaux Orne. â 1896. LEVEILLĂ Mme, 3, rue de Bretagne, Ă Alençon. â 1914. LE VENEUR DE TILLIĂRES le comte, 20, rue des Promenades, Alençon. â 1922 LĂVĂQUE l'abbĂ©, ^t, curĂ© de Touquette, pa. Saiht-EvroultNotre-Dame-du-Bois Orne. â1920. LĂVESQUE le docteur, conseiller gĂ©nĂ©ral, de l'Orne, Domfront. â1923. LĂVIS-MIREPOIX le comte DE, chĂąteau de ChĂšreperrine Orne, par Mamers Sarthe, et Ă Paris, 121, rue de Lille VII. â - 1889. LOISEAU l'abbĂ©, aumĂŽnier de l'HĂŽtelDieu, Ă Mortagne Orne. â 1921. LONGIN le colonel *, 95, rue Cazault, Alençon. LONGUEMARE Paul DE *, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral du Calvados, directeur de V Association Normande, chĂąteau de Vendes, par Noyers-Bocage Calvados, et Ă Caen, 23, place de la RĂ©publique. â 1920. LORILLEUX Pierre, chĂąteau de L'Aunay, par Saint-George s-duViĂšvre Eure et 53, rue de Verneuil, Paris vne. â 1919. LOUVARD S. G. Mgr, Ă©vĂȘque de Coutances et Avranches Manche. â 1904. LOUVEL Marcel, >&, O. I. pi, ancien chef d'Institution, maire de Regmalard Orne. â 1894. LOUVEL Dr Georges, La FertĂ©-MacĂ© Orne. â 1924, LOYSEL DE LA BILLARDIĂRE, juge, Ă Pontoise Seine-et-OIse, et avenue Daniel-Lesueur, 9, Paris vne, et chĂąteau de la Monnerie, Ă Saint-Germain-du-CorbĂ©is, par Alençon. â 1908. LOYSEL DE LA BILLARDIĂRE Mme, mĂȘmes adresses. â 1920. LUCAS, directeur de l'Usine d'OzĂ©, prĂ©sident de la Chambre des MĂ©tiers, 55 bis, rue de Mamers, Alençon. â 192 chĂąteau de Blanchelande, par MortrĂ©e Orne et 23, rue GalilĂ©e, Paris xvie. â 1918. PESNEL le docteur, Bagnoles-de-1'Orne Orne. â 1921. PĂTRON l'abbĂ©, Ă Fresnes, par Montsecret Orne. â 1923. PEYERIMHOFF DE FONTENEILE H. de, chĂąteau de MĂ©davy par AlmenĂšches Orne et 16, rue SĂ©guier, Paris vie. â 1922. PICARD, libraire-Ă©diteur, 82, rue Bonaparte, Paris vie. â 1909. PICHON Louis, rue Haute, Ă TrĂŽo Loir-et-Cher. â 1908. PICOT Mme Emile, chĂąteau du Mesnil, par Laigle Orne, et Ă Paris, avenue de Wagram, 135 XVII6. â 1909. PIERREY Mme M., chĂąteau de la GuyardiĂšre, en La HauteChapelle Orne, et 30, rue Copernic, Paris xvie. â 1903. PIERREY Jacques, Le Petit-Fief, Surimeau, par Sainte-Pezenne Deux-SĂšvres et 16 bis, rue DufrĂ©noy, Paris xvie. â 1913. POLLET, ffe, chĂąteau de la Pommeraye, par Pont-d'Ouilly Calvados. â 1921. PONTHAULT AndrĂ©, 1, rue de l'HĂŽtel-de-Ville, Mayenne. â 1923. PONTHAULT Pierre, place de HercĂ©, Mayenne Mayenne. âąâ1923. PORCHER Jacques, 1, rue du Regard, Paris vie. â 1901. PORCHER Jean , archiviste-palĂ©ographe, attachĂ© Ă la BibliothĂšque Nationale, 6, rue Commailles, Paris vue. â 1913. PORCHET Georges, professeur au LycĂ©e de Caen, 50, rue EcuyĂšre, et Ă La Carneille Orne. â 1925. PORĂE le chanoine, correspondant de l'Institut, curĂ© de Bournainville, par Thiberville Eure. â 1912. XXVI v MEMBRES TITULAIRES MM. POTTIER l'abbĂ©, curĂ© de BocquencĂ©, par La FertĂ©-Fresnel. â 1923. POUPET capitaine BenoĂźt, -^f, docteur en Droit, 18, rue AlexandreDelemare, AlexandreDelemare, Mons-en-Bareul, par Lille Nord. â 1912. PRIMOIS Georges, industriel, au Pont-OEuvre, par Saint-EvroulNotre-Dame-du-Bois Saint-EvroulNotre-Dame-du-Bois â 1911. PRIMOIS fllsGeorges, industrielauPont-OEuvre,par Saint-EvroulNotre-Dame-du-Bois Saint-EvroulNotre-Dame-du-Bois â 1924. PRODHOMME le docteur, maire de Putanges. â 1903. PRUNELĂ le comte Henri DE, Ă SĂ©es Orne, et 35, rue du Sud, Ă Versailles Seine-et-Oise. â 1914. RABINEL l'abbĂ©, missionnaire diocĂ©sain, 14, rue du Cours, "Alençon. â 1921. RATTIER le chanoine, archiprĂȘtre d'Argentan Orne. â1924. RĂMON-BEAUVAIS Mme, rue d'Alençon, Domfront. â 1923. RENAULT Paul, notaire, 49, place du Cours. Alençon. â 1923. REVERT EugĂšne, agrĂ©gĂ© de l'UniversitĂ©, chargĂ© de Cours Ă l'UniversitĂ© de Helsmgfors Finlande, Professeur au lycĂ©e . de Roanne, 1919. RHEINART Mme, Ă la HamardiĂšre, prĂšs Domfront Orne. â 1922. RIBLIER. notaire Ă Regmalard Orne. â 1924, RIBOUX l'abbĂ© A., curĂ© de Bonsmoulins Orne. â 1904. RIGOULAY Alphonse ÂŁÂŁ, A. O. I. ^, chef de division Ă la PrĂ©fecture de l'Orne, 26, rue du ChĂąteau, Alençon. â 1921. RIPAULT l'abbĂ©, professeur Ă l'Ecole de l'ImmaculĂ©e-Conception, Ă Flers-de-POrne. â 1919. RIVIĂRE Albert, ĂŻfe, ancien magistrat, chĂąteau de la Gatine, par ViUiers-sous-Mortagne Orne, et Ă Paris, 52, rue d'Amsterdam ixe. â 1900. ROCHEFORT Mme la comtesse DE, chĂąteau de Bois-Roussel, par Essai Orne, et 39, rue Saint-Dominique, Paris. â 1920. ROEDERER le comte, ifc, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau de Bois-Roussel, par Essai, et 5, rue Freycinet, Paris xvie. â 1903. ROGER, ancien notaire, rue Cazault, Alençon. ââą 1923. ROMANET le vicomte Olivier DE, vj&, chĂąteau de Frebourg, par Mamers Sarthe, et 16 bis, avenue Bosquet, Paris vne. â 1905, SEMALLĂ M"e DE, chĂąteau de SemallĂ© Orne. â 1919. SERCEY Mme la comtesse Lauient DE, chĂąteau de Vaugeois, par Neuilly-le-Vendin Mayenne. â 1923. SEVRAY le chanoine, Ă SĂ©ez Orne. â 1882. SORNIN l'abbĂ©, curĂ© de Saint-Kvroull-Notre-Dame-du-Bois. â 1919. SOUANCĂ le comte DE, chĂąteau de Montdoucet, par SouancĂ© Eure-et-Loir. - 1887. SURVILLE Auguste, ^, bibliothĂ©caire de la ville de Fiers, Ă la Chapelle-Biche Orne. â 1886. TABOURIER l'abbĂ© L., curĂ© de St-LĂ©ger-sur-Sarthe, par Le Meslesur-Sarthe Orne. - 1902. TAPFOREAU Mlles, rue des Promenades, 14, Alençon. TAUNAY Victor-Auguste, prĂ©sident de l'Association de la Presse judiciaire de Paris, ancien rĂ©dacteur Ă la Gazette de France, Ă Paris, 93, rue du Bac, et " La Solitude ", Ă Plessis-Robinson Seine. â 1912. TESSIER le chanoine, >ĂŻe, 29, rue du Cours, Alençon. â 1920. TRĂBUciENMm,Ă Magny-le-Freule, par MĂ©zidon Calvados et 185, rue de la Pompe, Paris xvp.â1913. TRIGER Robert, A. Ă, C. ^, §,docteur en droit,ancien conseiller d'arrondissement, correspondant du MinistĂšre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique du Maine, aux TalvasiĂšres prĂšs Le Mans, et au Mans, 5, rue l'Ancien-EvĂȘchĂ©. â 1882. TRIPIED l'abbĂ© F., curĂ© de La Lande-Patry, prĂšs Fiers Orne. â 1900. l'abbĂ©, curĂ© de Fresnes Orne. â 1920. TURGEON Charles, ^, O. Spf, C. %*, membre correspondant de l'Institut, professeur d'Histoire des doctrines Ă©conomiques et doyen de la FacultĂ© de Droit de l'UniversitĂ© de Rennes, 25, boulevard SĂ©vignĂ©, Ă Rennes. â 1883. UBALD D'ALENĂON le R. P., 46, rue de la RĂ©publique, Brysur-Marne, Seine. â 1903. VADĂ Paul-Emile, conseiller municipal, 11, rue Cazault, Alençon â 1920. VANNIER l'abbĂ©, 11, rue Grande-Sarthe, Alençon. â 1924. VAUCELLES le comte Jules DE g, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau de Lignou, par Briouze Orne, et Ă Paris, 18, rue de Marignan vin. â 1892 VAUGEOIS l'abbĂ©, vicaire Ă Saint-Jean de Laigle. â 1909. VAUDRON l'abbĂ©, vicaire Ă CondĂ©-sur-Huisne Orne. â 1921. VENDEL Henri, bibliothĂ©caire de la ville de ChĂąlons-sur-Marne et Ă AlmenĂšches Orne. 1909. VĂREL M»' Charles, Ă Nonant-le-Pin Orne. â 1888. VERGER Marcel, inspecteur Ă la Caennaise, 98, boulevard des AlliĂ©s, Caen. â 1923. VEZARD RenĂ©, avocat, arbitre expert prĂšs le Tribunal de Commerce de la Seine, 179, boulevard PĂ©ieire, Paris xvne. â 1921. VIALLET Paul, sous-directeur de la Banque rĂ©gionale, Alençon, 40, rue Jullien. â1924. VIGAN Victor DE, capitaine honoraire, Ă BellĂȘme Orne. â 1900. VIGNERAL le comte DE, chĂąteau de Ri, par Habloville Orne. â 190J. VIMARD Achille, chĂąteau des Tourailles, par la Carneille Orne et 12, place Rougemare, Rouen Seine-InfĂ©rieure. â 1904. VINCENT, chĂąteau de La FertĂ©-FrĂȘnel Orne et 68, boulevard de Courcelle, Paris xvne. â 1921. VOISIN Etienne, chĂąteau de la GĂątine, par Villiers-sous-Mortagne et Ă Paris, 67, rue d'Amsterdam viuc. â 1900. XXX MEMBRES TITULAIRES MM. YVETOT, chĂąteau du Hamel, Ă Planches Orne. â 1924. WICKERSHEIMEP. E111., prĂ©sident au tribunal de premiĂšre instance,. Ă Argentan Orne. â 1911. ZAPPA Mme E., boulevard des AlliĂ©s, Caen. â 1922. BIBLIOTHĂQUE DE FLERS. â 1911. BIBLIOTHĂQUE MUNICIPALE DE DOMFRONT. â 1922. BIBLIOTHĂQUE MUNICIPALE DE NOGENT-LE-ROTROU Eure-etLoir. â 1911. ĂCHANGES XXXI SociĂ©tĂ©s Savantes et Ătablissements Publics Auxquels la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique de l'Orne adresse ses Publications et ses Correspondances. Abbeville. â SociĂ©tĂ© d'Emulation d'Abbeville. Aix. â AcadĂ©mie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres d'Aix. Aix. â BibliothĂšque de l'UniversitĂ© d'Aix.â FacultĂ©s des Lettres et de Droit. Alençon. â Archives dĂ©partementales de l'Orne. Alençon. â BibliothĂšque publique de la ville. Angers. â Revue de l'Anjou ; M. le Directeur, 40, rue du Cornet. Angers. â SociĂ©tĂ© Nationale d'Agriculture, Sciences et Arts ancienne AcadĂ©mie d'Angers. AngoulĂȘme. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de la Charente. Argentan. â BibliothĂšque publique; M. PORCHER, 105, rue de Paris. Arles. â SociĂ©tĂ© des Amis du Vieil Arles. â Poste. Auxerre. â SociĂ©tĂ© des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 43, rue Joubert. Avranches. â SociĂ©tĂ© d'ArchĂ©ologie littĂ©raire, Sciences et Arts, des arrondissements d'Avranches et Mortain. Bayeux. â SociĂ©tĂ© d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux. Blois. â SociĂ©tĂ© des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher. â M. Le ueur, prĂ©sident, rue du Palais, Ă Blois. Bourges. â SociĂ©tĂ© des Antiquaires du Centre. Caen. â AcadĂ©mie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen. Caen. â SociĂ©tĂ© des Beaux-Arts. Caen. â SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Normandie. Caen. â ComitĂ© des Assises de Caumont, 28, rue de GeĂŽle. â Poste. Caen. â BibliothĂšque municipale. â M. Huard, conservateur. Chartres. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique d'Eure-et-Loir. ChĂąteau dun Eure-et-Loir. â SociĂ©tĂ© Dunoise ArchĂ©ologie, Histoire, Sciences et Arts. Chinon. â La SociĂ©tĂ© des Amis du Vieux-Chinon Indre-et-Loire. Cholet. â SociĂ©tĂ© des Sciences et Beaux-Arts. Evreux. â SociĂ©tĂ© libre d'Agriculture, Sciences, Arts et BellesLettres de l'Eure, 12, rue de la Banque. Fiers. â Le Pays Bas-Normand. Granville. â SociĂ©tĂ© d'Etudes historiques et Ă©conomiques Le Pays de Granville. » XXXII ECHANGES Grenoble. â Bulletin de l'acadĂ©mie Delphinale. GuĂ©ret. â SociĂ©tĂ© des Sciences Naturelles et ArchĂ©ologiques de la Creuse. La FlĂšche. â Les Annales FlĂ©choises. â Poste. Laval. â Commission Historique et ArchĂ©ologique de la Mayenne. Le Havre. â Les Amis du Vieux Havre. Le Havre. âąâ SociĂ©tĂ© havraise d'Ă©tudes diverses. Le Mans. â SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique du Maine. Le Mans. â SociĂ©tĂ© d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe; M. GENTIL, 86, rue de Flore. LigugĂ© Vienne. â M. le Directeur de la Revue Mabillon abbaye Saint-Martin, LigugĂ© Vienne. â 1921. Lille. â Commission historique du dĂ©partement du Nord, place de l'UniversitĂ©.â M. de Saint-LĂ©ger, prĂ©sident. Limoges. â Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique du Limousin. Lisieux. â SociĂ©tĂ© Historique. Lyon. â SociĂ©tĂ© Gerson d'histoire et d'archĂ©ologie du diocĂšse de Lyon. Marseille. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de Provence, 63, boulevard Longchamp. â M. Magnan, prĂ©sident. Montpellier. â SociĂ©tĂ© d'ArchĂ©ologie. Mortagne. â SociĂ©tĂ© percheronne d'Histoire et d'ArchĂ©ologie.â M. l'abbĂ© Moulin, aumĂŽnier de l'hospice. Mouilleron-en-Pareds VendĂ©e. â Revue du Bas-Poitou. â M. RenĂ© Vallette, Logis de Beauregard. Moulins. âąââą SociĂ©tĂ© d'Emulation du Bourbonnais Lettres, Sciences et Arts. Nantes. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de Nantes et du dĂ©partement de la Loire-InfĂ©rieure. OrlĂ©ans. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de l'OrlĂ©anais, M. le PrĂ©sident, 37, boulevard Alexandre-Martin. Paris. â MinistĂšre de l'Instruction publique Direction de l'Enseignement supĂ©rieur, 5e Bureau. â 6 exemplaires. Paris.â L'Ame Normande; M. Jacques HEBERTOT, Directeur, 5, Quai Voltaire vne. Paris. â BibliothĂšque Nationale, 58, rue de Richelieu ne. Paris. â BibliothĂšque de la Sorbonne, rue Saint-Jacques ve. Paris. â BibliothĂšque de l'Institut.â M. le secrĂ©taire perpĂ©tuel de l'AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, 23, quai de Conti, Paris vie. Paris. â BibliothĂšque d'Art et d'ArchĂ©ologie, 11, rue Berreyer, Paris vine. Paris. â BibliothĂšque de l'Institut catholique, 74, rue de Vaugirard, Vaugirard, M. l'abbĂ© Langlois \ie. ĂCHANGES XXXIII Paris. â Le Polybiblion, 5, rue Saint-Simon.â M. Chapuis vne. Paris. â ComitĂ© des travaux historiques et des SociĂ©tĂ©s savantes, rue Richelieu. BibliothĂšque Nationale. Paris. âTouring-Club de France, 65, avenue de la Grande-ArmĂ©e, Paris xvie. â M. le SecrĂ©taire-administratif du ComitĂ© des fĂȘtes et monuments. Paris. â BibliothĂšque de l'Ecole des Chartes, 19, rue de la Sorbonne Sorbonne Paris. â Les Guides Bleus, librairie Hachette, 79, boulevard Saint-Germain, Paris vne. Paris. â Revue des Questions Historiques, 5, rue Saint-Simon. â Poste vne. Paris. â .Association amicale de l'Orne, 14, rue Fontaine, Paris ixe. Paris. â La Pomme; M. LATOUCHE, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, 65, rue Caulaincourt, Paris xvme. Paris. â SociĂ©tĂ© Française d'ArchĂ©ologie; M. LEFĂVRE-PONTALIS, 13, rue Phalsbourg xvne. Paris. â Bulletin hĂ©raldique de France; M. DELAPORTE, 5, rue Mornay ive. â SociĂ©tĂ© de Saint-Jean pour l'encouragement de l'Art " ChrĂ©tien, 13, rue de l'Abbaye vie. Poitiers. â SociĂ©tĂ©'des Antiquaires de l'Ouest. Quimper. â DiocĂšse de Quimper et de LĂ©on FinistĂšre. â Bulletin diocĂ©sain d'Histoire et d'ArchĂ©ologie. â Poste. Rennes. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique d'Ille-et-Vilaine. Rochechouart. â SociĂ©tĂ© les Amis des Sciences et Arts de Rochechouart Rochechouart Rouen. â SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie. Rouen. â BibliothĂšque de la Ville de Rouen. Rouen. â SociĂ©tĂ© Normande de GĂ©ographie. Rouen. â Commission des AntiquitĂ©s de la Seine-InfĂ©rieure. Rouen. â Revue Normande, place Haute-Vieille-Tour. Rouen. â SociĂ©tĂ© Normande de gravure, hĂŽtel des SociĂ©tĂ©s Savantes. Saint-DiĂ©. â SociĂ©tĂ© Philomatique Vosgienrie. Saint-LĂŽ. â SociĂ©tĂ© d'Agriculture, d'ArchĂ©ologie et d'Histoire Naturelle de la Manche, 23, rue des Images. Saint-Malo. â SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique de l'arrondissement de Saint-Malo. Saumur. â SociĂ©tĂ© des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois. Toulouse. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du Midi de la France. Tours. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de Touraine. TrĂ©viĂšres. â SociĂ©tĂ© historique de TrĂ©viĂšres Calvados, M. le chanoine GuĂ©rin, doyen.. XXXIV ECHANGES Valence. â SociĂ©tĂ© d'Histoire EcclĂ©siastique et d'ArchĂ©ologie religieuse des diocĂšses de Valence, Gap, Grenoble et Viviers. Valognes. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique, Artistique, LittĂ©raire et Scientifique de l'arrondissement de Valognes. Vannes. â SociĂ©tĂ© Polymathique du Morbihan. VendĂŽme. â SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique, LittĂ©raire et Scientifique du VendĂŽmois. ECHANGES XXXV SociĂ©tĂ©s ĂtrangĂšres Aarhus Stifs Aarbager. â SociĂ©tĂ© historique. M. Hangsted, prĂ©sident, St-Paulskirkiplads-Aarlius Danmark. Albany. - UniversitĂ© de l'Etat de New-York. Barcelona. â Analecta Montserratensia. Bibliotheca deMontserrat. Bergen NorvĂšge â BibliothĂšque de la ville M. Sxdth, LibliothĂ©caire. Bruxelles. âąâ Analecta Bollandiana, 24, boulevard Sain -Michel. Cambridge Etats-Unis. â Harward University of Cambridge Correspondant M. PICARD, libraire, 82, rue Bonaparte, Paris vi°. Christiana. â BibliothĂšque de l'UniversitĂ©. M. W. Munthe, bibliothĂ©caire. Copenhague. â BibliothĂšque royale M. Lange, bibliothĂ©caire en chef. Costa-Rica AmĂ©rique Centrale.â Museo Nacional; M. A. ALFARO. Director, San-JosĂ©. Davenport. â AcadĂ©my of Sciences. GenĂšve Suisse. â BibliothĂšque publique et universitaire. Helsingfors Finlande, â BibliothĂšque de l'UniversitĂ©. â 1923. Jersey. â M. Nicolle, secrĂ©taire honoraire. âSociĂ©tĂ© Jersiaise. 9, Pier Road, Saint-HĂ©lier. â1924. Londres. â Anglo-French society, scala house, Charlotte Street, w. i. Mexico. â Museo Nacional. Monaco. â Annales du Palais de Monaco. Montevideo Uruguay. â Museo de Historia Natural. NeufchĂątel Suisse. â SociĂ©tĂ© NeutchĂ teloise de GĂ©ographie. Rio-de-Janeiro BrĂ©sil. â Museo Nacional. Stockholm SuĂšde. â AcadĂ©mie Royale des Belles-Lettres, de l'Histoire et des AntiquitĂ©s. Turin. â Societa piemontese di archeologia et Belle Arti, via Napione, n° 2 Correspondant M. le docteur Gino Borghezio. Washington. â Smithsonian Institution. PftOCĂS-VERBAUX SĂ©ance du 29 Janvier 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. Le jeudi 29 janvier 1925, Ă la Maison d'OzĂ©, la premiĂšre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, s'est tenue sous la prĂ©sidence de M. Tournouer, prĂ©sident. PrĂ©sents Mmes DE COUESPEL, DE COURTILLOLES, DE CROYER, DESCIIAMPS, DESCOUTURES, LEVEILLĂ, DE SAINTEPREUVE, Paul ROMET et Charles ROMET et MUe BELLESSORT. MM. le docteur BEAUDOUIN, BEAUGĂ, Henri et FĂ©lix BESNARD, le chanoine DAREL, Albert DESCHAMPS, EON, les abbĂ©s GERMAIN-BEAUPRĂ et GUERCHAIS, le chanoine GUESDON, LENOIR, Paul ROMET, ROUSSEAU, l'abbĂ© TABOURIER, TOURNOUER et VADĂ. ExcusĂ©s Mme 8 la comtesse D'ANGĂLY, CHAUVEAU, EON, FAVIER, RUFFRAY et TIERCELIN ; MUes DE BRĂBISSON, DE LAVERERIE et DE SEMALLĂ. MM. Joseph BESNARD, le chanoine BIDARD, AndrĂ© BOUTON, CHEVREUIL, DESLOGES, DOIN, DUBOURG, le chanoine DUPONT, DURAND DE SAINT-FRONT, l'abbĂ© GOBLET, JOUANNE, JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE, le docteur LECUYER DE VILLERS, l'abbĂ© LEGROS, LEMARQUANT, le comte LE VENEUR, LOUVEL, le docteur ONFRAY, le chanoine ROBERT, le vicomte Pierre DE ROMANET, le marquis DE SAINT-PIERRE, le baron DE SAINTE-PREUVE, Etienne DE LA SERRE, le chanoine SEVRAY, TAUNAY, le R. P. UBALD et Etienne VOISIN. ÂŁ PROCES-VERBAUX M. LE PRĂSIDENT nous dit sa joie de constater la cordialitĂ© et l'esprit vraiment familial qui rĂ©gnent de plus en plus dans la SociĂ©tĂ© dont il est le PrĂ©sident depuis 25 ans et, Ă ce titre, il veut offrir, Ă tous, ses voeux pour la nouvelle annĂ©e. Puis, trĂšs dĂ©licatement, il exprime nos vifs sentiments de condolĂ©ance Ă la famille de SemallĂ© pour la mort toute rĂ©cente de M. Joseph de SemallĂ©, dont le pĂšre est membre de la SociĂ©tĂ© et aussi Ă notre confrĂšre, M. le docteur Levassort, maire de Mortagne, qui vient de perdre sa femme. Passant aux bonnes nouvelles, M. LE PRĂSIDENT nous fait part du mariage de M. de CĂ©nival avec Mlle de Peyerimhoff et de celui de M. Geivais ChappĂ©e avec Mlle Compaignon de Marcheville. Il nous annonce Ă©galement la promotion de M. Etienne de la Serre nommĂ© officier de la LĂ©gion d'honneur. Par extraordinaire, nous n'avons pas aujourd'hui de nouvelles prĂ©sentations ; mais, nous sommes fiers d'enregistrer les magnifiques rĂ©sultats de notre recrutement 50 nouveaux membres en 1920 ; 62 en 1921 ; 37 en 1922 47 en 1923 et 55 en 1924. Nous atteignons actuellement le chiffre de 521 membres. Cela ne nous fait pas oublier nos deuils, entre autres, celui trĂšs sensible de M. RenĂ© de Beauregard. Nous avons dĂ» faire un gros effort pĂ©cuniaire pour insĂ©rer au Bulletin des articles en retard. Aussi, nous verrons-nous probablement obligĂ©s Ă ne donner que deux fascicules en 1925. Nos rĂ©unions ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšres et animĂ©es et agrĂ©mentĂ©es de communications et de causeries trĂšs intĂ©ressantes. Nos confĂ©rences ont eu un vrai succĂšs. L'excursion fut particuliĂšrement rĂ©ussie et laissera un souvenir parmi les plus belles. VoilĂ le bilan de l'annĂ©e qui vient de s'achever. M. LE PRĂSIDENT donne maintenant la parole Ă M. LE VICOMTE DU MOTEY pour une communication, qu'au nom de la SociĂ©tĂ© d'Eure-et-Loir, le docteur DemantkĂ©, de Dreux, est venu lui-mĂȘme le prier de nous faire. PROCES-VERBAUX 3 La SociĂ©tĂ© d'Eure-et-Loir tient Ă ce que nous ayions connaissance d'une protestation inutile, hĂ©las ! qu'elle a faite contre le remplacement d'une croix historique, Ă Anet, par le monument aux morts de la guerre. M. du Motey, avec la limpide prĂ©cision de sa mĂ©moire trĂšs sĂ»re, nous montre l'intĂ©rĂȘt de ce calvaire. On sait qu'au moment de l'invasion normande, les reliques de saint Latuin, premier Ă©vĂȘque de SĂ©ez, furent mises Ă l'abri dans l'Ă©glise d'Anet. Au xie siĂšcle, Yves de BellĂȘme, pour en recouvrer au moins une parcelle, se rendit Ă Anet et il eut beaucoup de peine Ă obtenir de l'Ă©vĂȘque de Chartres et des habitants le quatriĂšme doigt de la main droite de son saint prĂ©dĂ©cesseur. Pour le transfert de la relique, on Ă©difia trois magnifiques reposoirs sur l'emplacement desquels furent ensuite Ă©rigĂ©s trois calvaires qui Ă©taient encore debout au xvme siĂšcle. De nos jours, il n'en subsistait plus qu'un. Et c'est contre la suppression de ce souvenir historique par le Conseil municipal d'Anet que la SociĂ©tĂ© d'Eureet-Loir a voulu protester et elle a tenu Ă nous en envoyer le sjTnpathique tĂ©moignage. M. LE PRĂSIDENT remercie M. du Motey et assure la SociĂ©tĂ© d'Eure-et-Loir de notre parfaite conformitĂ© de vues avec elle. M. LE PRĂSIDENT nous parle de l'organisation du CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes de Normandie pour lequel il y eut hier une rĂ©union fort importante. Tout semble en bonne voie et des commissions sont nommĂ©es pour organiser en dĂ©tail sĂ©ances d'Ă©tudes, expositions, concerts et excursions. Quant Ă notre AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, c'est en juillet qu'elle se tiendra et, dĂ©sormais, elle ne se fera plus au cours de l'excursion. M. LE PRĂSIDENT organisera, suivant l'usage, une rĂ©unioli spĂ©ciale, en mars, pour les membres parisiens de la SociĂ©tĂ©. M. LE PRĂSIDENT nous dit le succĂšs remportĂ© Ă Paris par la Schola cantorum de l'Orne et il adresse, en notre nom, des fĂ©licitations Ă son directeur, notre confrĂšre, M. l'abbĂ© Marais. Le journal,' La Vie catholique, a publiĂ© deux articles 4 PROCES-VERBAUX trĂšs Ă©logieux pour VOratorio' de Paul Harel comme pour la musique de Bellenot. L'Oratorio de la bienheureuse ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus Paul HAREL La Schola Caniofum de l'Orne, sous la direction de l'abbĂ© Marais, est venue donner dans diverses Ă©glises de Paris, notamment Ă Sainte-Clotilde et Ă Notre-Dame-des-Champs, sur la bienheureuse ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus, la petite sainte du Carmel de Lisieux, le trĂšs bel Oratorio composĂ© par M. Bellenot, organiste de Saint-Sulpice, sur un ravissant poĂšme de Paul Harel. Ce nous est une occasion de saluer une fois de plus l'infatigable jeunesse toujours renouvelĂ©e du grand poĂšte gĂ©orgique et chrĂ©tien, que double un personnage quasi mystique, tant il semble Ă©manĂ© du paysage mĂȘme de France et de la race, dont il rĂ©sume les plus dĂ©licats et les plus pittoresques aspects. Est-ce un cep bourguignon devenu homme, un Clos Vougeot ou un seigneurial Chambertin ? Est-ce un des gĂ©nies de la forĂȘt d'EcouchĂ©, une Ă©manation mĂ©lancolique et rieuse de sa ducale Normandie, la voix de ses Ă©chos moqueurs et tristes ? Harel est tellement vrai, tellement charmant, il exprime tellement le plaisir des heures savoureuses, qu'il nous semble avoir Ă©tĂ© extĂ©riorisĂ© de nous-mĂȘmes et nous reprĂ©senter notre joie vivante, qui marche Ă nos cĂŽtĂ©s. N'est-il pas la propre bouteille qu'il nous a fait boire et qui se commente encore ? N'est-ce pas le visage du si doux et si rĂ©confortant accueil que nous reçûmes en tel chĂąteau Louis XIII ou en tel Ă©vĂȘchĂ© xvme siĂšcle et qui nous accompagne ? Harel est gaĂźtĂ©, douceur du regret, chaleur du corps et de l'Ăąme, attente du jour savoureux, fraĂźcheur du matin, tristesse somptueuse du crĂ©puscule, rĂȘve, souvenir, vision, vie intense. Harel est le poĂšme de la vie de France et sa poĂ©sie, oĂč revivent Villon, ClĂ©ment Marot, Virgile et La Fontaine, en est un dĂ©licieux abrĂ©gĂ©. Harel, l'honneur des bois El des mois. Harel, la douce espĂ©rance Des fleurs... ALFRED POIZAT PROCES-VERBAUX 5 Philippe BELLENOT L'auteur de l'Oratorio de la bienheureuse ThĂ©rĂšse est M. Philippe Bellenot, le maĂźtre de chapelle de Saint-Sulpice. C'est un de ces modestes qui n'aiment pas qu'on les tire de l'ombre. Cependant M. Bellenot a bien voulu se souvenir qu'il me donna jadis des leçons d'harmonie, et me parler pendant quelques instants de sa nouvelle oeuvre. Elle me fut demandĂ©e, voici quelques annĂ©es, me dit-il, par M. l'abbĂ© Marais, l'infatigable fondateur de la Schola cantorum de l'Orne, dont les belles auditions religieuses ne se comptent plus. J'ai suivi fidĂšlement le texte de Paul Harel. Cependant j'ai cru devoir le faire prĂ©cĂ©der d'un PrĂ©lude, qui Ă©voque la merveilleuse destinĂ©e de l'enfant et expose les principaux leitmotiv de l'oeuvre. Je me suis permis aussi d'interrompre parfois le poĂšme pour faire entendre tout au moins un rappel de certaines hymnes, qui baignent ma musique profane dans une atmosphĂšre liturgique. J'ai voulu aussi que ma petite sainte entrevĂźt, dĂšs avant sa profession, les Ă©tapes de son calvaire d'amour, et, par un procĂ©dĂ© analogue Ă celui du cinĂ©ma, j'ai fait dĂ©filer sur l'Ă©cran musical les pressentiments et les rĂȘves de l'enfant, le MystĂšre de l'Enfance, celui de la Passion, la souffrance, la mort prĂ©coce, le Ciel, la pluie de roses Ă©pandue sur la terre. Ce sont de grandes libertĂ©s, que certains m'ont reprochĂ©es ; j'ai conscience cependant qu'elles aideront Ă faire comprendre et Ă faire aimer la figure de la bienheureuse. Ce qu'est, musicalement, mon Oratorio ? Vous savez que, sans mĂ©priser les novateurs, je suis un classique en Ă©criture musicale. Vous savez combien j'admire Saint-SaĂ«ns et Gounod. Ils ont Ă©tĂ© mes maĂźtres. Ils demeurent mes modĂšles. » L'oeuvre de M. Bellenot a dĂ©jĂ connu un grand succĂšs Ă Alençon, l'annĂ©e derniĂšre. Nul doute qu'Ă Paris elle ne reçoive, cette semaine, Ă Sainte-Clotilde et Ă Notre-Dame-des-Champs, le meilleur accueil du public qui aime la belle et saine musique religieuse. PAUL RENAUD IN A l'exposition du Touring-Club que nous avions annoncĂ©e, figuraient un certain nombre de vues ornaises Boulan, Portail de Notre-Dame d'Alençon peinture. Choquet, J. Vieille maison Ă SĂ©es gravure. Desbois, P. ChĂąteau de Couterne aquarelle. Dubout Mlle M. L'Ă©tang dans l'Orne aquarelle. Dupont, G. Saint-CĂ©neri aquarelle. D PROCES-VERBAUX Fouques, Temps de pluie, Le vieux pont Ă Saint-CĂ©neri peinture. Main-BĂ©cret, Alice PĂąturage Ă BellĂȘme aquarelle. Marcis La VĂ©e, Bagnoles-de-1'Orne peinture ; Rue de Village prĂšs TessĂ©-la-Madeleine. Millard, -M. Saint-Martin-du-Vieux-BellĂȘme peinture. Montader, A. L'Orne Ă Argentan ; Le chĂąteau d'O peinture. M. XAVIER ROUSSEAU, d'Argentan, envoie une communication qu'on lira avec intĂ©rĂȘt Ă la suite du procĂšs-verbal. M. D'HERMIGNY DE BRUCE adresse Ă M. le PrĂ©sident un travail manuscrit dont il sera rendu compte dans la Chronique du Bulletin. M. LE PRĂSIDENT recommande le concert qui sera donnĂ© au profit de la CrĂšche alençonnaise » dont Mme Descoutures est prĂ©sidente. M. LE PRĂSIDENT remercie tout particuliĂšrement M. Besnard qui offre Ă la BibliothĂšque un tirage Ă part de son article sur ses 25 ans de prĂ©sidence. M. EON nous dit que Mme Dusanne, de la ComĂ©dieFrançaise, a fait Ă Rennes une confĂ©rence sur Mme de SĂ©gur. M. BROUARD nous fait maintenant le compte rendu financier et M. LE PRĂSIDENT le remercie de sa gestion si dĂ©vouĂ©e et si bien ordonnĂ©e puis il proclame le rĂ©sultat des Ă©lections. Les membres sortants sont réélus. La parole est maintenant Ă M. le docteur BEAUDOUIN qui, pendant une demi-heure, nous tient sous le charme d'une causerie pĂ©tillante, comme toujours, de malice et d'esprit. Le programme Ă©puisĂ©, la sĂ©ance est levĂ©e Ă 16 h. y2. Le SecrĂ©taire, P. GERMAIN-BEAUPRĂ. PROCĂS-VERBAUX Communication Ă la SĂ©ance du 29 Janvier 1925 IPatois Ornais Je lis dans un grand quotidien sous le titre Une innovation originale M. Bruneau, professeur Ă la FacultĂ© de lettres de l'UniversitĂ© de Nancy, vient de faire une curieuse dĂ©monstration Ă son cours public sur la littĂ©rature populaire en Lorraine. Dans un village du nord de la Meuse, il eut l'occasion d'entendre une brave vieille femme narrer un conte simple et naĂŻf, mais fort dramatique, qui remontait au temps des cosaques de l'invasion de 1815 et qu'elle tenait de ses parents. Cette paysanne, qui n'avait jamais quittĂ© son village et ne savait ni lire ni Ă©crire, interprĂ©ta le rĂ©cit d'une maniĂšre tellement Ă©mouvante, en l'entremĂȘlant de mots patois, que le professeur Bruneau le saisit sur le vif de son pur accent de terroir, Ă l'aide d'un phonographe enregistreur. Et c'est ainsi qu'au grand amphithéùtre de la FacultĂ© des lettres de l'UniversitĂ© de Nancy, devant un nombreux auditoire de choix, ce rustique conte lorrain fut rĂ©citĂ© par une brave femme absolument fruste, avec une audition parfaite. Le Matin, 18 janvier 1925. Le mot innovation est tout Ă fait inexact, l'idĂ©e est trĂšs vieille et sa rĂ©alisation remonte Ă prĂšs de trois lustres. Le 3 juin 1911, effectivement, on inaugurait les archives de la parole », et dans l'un des discours d'inauguration, je relĂšve ce passage Nous avons tout autour de nous de grands vieillards qui se meurent, ce sont nos patois. Un Ă un, les villages, sous l'influence de l'Ă©cole, de la presse, des relations commerciales, centuplĂ©es par les moyens nouveaux de communication, abandonnent leur vieux parler sĂ©culaire. Dans quelques annĂ©es, il sera dĂ©formĂ© ou aura vĂ©cu. Le français, qui n'a mĂȘme pas sur ses frĂšres le droit d'aĂźnesse, aura pris pour lui toute la France du nord et une partie de celle du midi. Immense bienfait, sans doute, pour qui ne regarde que le cĂŽtĂ© politique et social, perte irrĂ©parable pour le curieux et l'artiste qui aime la variĂ©tĂ© pittoresque de la 8 PROCĂS-VERBAUX vie, pour le savant qui en Ă©tudie les lois... Un cylindre devant lequel un paysan, soigneusement choisi, aura parlĂ© cinq minutes, sauvera de l'oubli et du nĂ©ant les patois jusqu'ici nĂ©gligĂ©s. L'initiative du distinguĂ© professeur nancĂ©en si intĂ©ressante qu'elle soit, ne saurait donc constituer, comme le veut mon chroniqueur, une innovation. Mais on est en droit de se demander ce qu'il est advenu des Archives de la parole. AprĂšs de beaux discours, il est Ă craindre qu'elles n'aient fini, comme tant de choses en France, par des chansons... qui n'Ă©taient plus en patois... Qu'importe aprĂšs tout, puisque l'idĂ©e a Ă©tĂ© Ă©mise et qu'on la sait rĂ©alisable. N'appartient-il pas plutĂŽt, d'ailleurs, aux sociĂ©tĂ©s de province de noter sur le cylindre ou le disque les parlers les plus tj'piques de leur dĂ©partement ou de leur rĂ©gion ? Sans doute, on ne saurait rien entreprendre sans argent et je sais notre groupe riche surtout de bonnes volontĂ©s et de sciences..., mais mon projet entraĂźnerait-il de grosses dĂ©penses ? Je ne crois pas. On pourrait tout d'abord ouvrir une souscription et limiter rigoureusement notre champ d'expĂ©riences Ă nos disponibilitĂ©s..., puis l'Ă©tendre au fur et Ă mesure du dĂ©veloppement de celles-ci. Il me semble que notre SociĂ©tĂ© n'a pas dĂ©pensĂ© beaucoup d'activitĂ© dans le domaine des parlers locaux ceci n'est pas un reproche, et on ne connaĂźt guĂšre que les travaux de Delestang, Le Vavasseur, VĂ©rel. Il y a davantage Ă faire... Il y a mĂȘme Ă©normĂ©ment Ă faire. J'ai observĂ© d'un canton Ă l'autre, et mĂȘme d'une commune Ă l'autre, des diffĂ©rences importantes... et ceci aux portes mĂȘmes d'Alençon. Ainsi, je prends comme termes de comparaison les pronoms personnels. Moi, toi, et je note leur prononciation dans trois localitĂ©s situĂ©es en pied de marmite et Ă moins de deux lieues l'une de l'autre. J'obtiens A Carrouges mon pays natal MĂ©, tĂ©, Ă la mode normande. A Cirai Meu, teu. A LigniĂšres-la-Doucelle Mayenne Ma, ta. PROCĂS-VERBAUX 9 Une telle variĂ©tĂ© d'interprĂ©tation est certainement l'indice de l'existence de trois races, de trois peuplades qui sont demeurĂ©es longtemps voisines, sans se connaĂźtre, sans se frĂ©quenter, sans s'allier. L'observation que j'ai faite relativement Ă ces deux mots on pourrait la tenter sur d'autres vocables. Et peutĂȘtre arriverait-on Ă des conclusions intĂ©ressantes, voire inattendues. Je me hĂąte de dire que ces diffĂ©rences trĂšs accusĂ©es, il y a 25 ans seulement, se fondent dans mie uniformitĂ© dĂ©solante...' comme ont fait nos traditions, nos costumes, nos coutumes Il est temps, il est tout juste temps qu'on prenne en pitiĂ© dans l'Orne ces grands vieillards qui se meurert... Nous savons, grĂące Ă M. Tournouer, que les Cosaques sont venus aussi dans notre dĂ©partement. XAVIER ROUSSEAU, Argentan. SĂ©ance du 12 Mars 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. Le jeudi 12 mars 1925, Ă lĂ© heures, s'est tenue une rĂ©union de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne Ă la Maison d'OzĂ©, sous la prĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. Etaient prĂ©sents Mmes BONY, DE COUESPEL, DE COURTILLOLES, DESCOUTURES, DE FRILEUZE, A. LEVEILLĂ, Ch. ROMET, MUe BELLESSORT. MM. le docteur BEAUDOUIN, FĂ©lix et Henri BESNARD, COLLIĂRE, le chanoine DAREL, A. et H. DESCHAMPS, Fr. EON, l'abbĂ© FONTAINE, l'abbĂ© GUERCHAIS, R. JOUANNE, LENOIR, le comte LE VENEUR DE TILLIĂRES, l'abbĂ© TABOURIER, TOURNOUER. ExcusĂ©s Mmes la comtesse D'ANGĂLY-SĂRILLAC, BEAUGĂ, EON, TIERCELIN, TOURNOUER, Mlles BEAUGĂ et DE SEMALLĂ. 10 PROCĂS-VERBAUX MM. Jos. BESNARD, DALIBERT, Fr. FEREY, FONTAINE, l'abbĂ© GERMAIN-BEAUPRĂ, P. HAREL, HUBERT, l'abbĂ© LEGROS, LEMARQUANT, le vicomte DE ROMANET, Paul et Charles ROMET, le baron DES ROTOURS, SEGUIER, Et. DE LA SERRE, V. TAUNAY. AprĂšs la lecture du procĂšs-verbal, M. LE PRĂSIDENT communique les prĂ©sentations suivantes comme nouveaux membres de la SociĂ©tĂ© M. LĂ©on Boschet, Ă Argentan, prĂ©sentĂ© par MM. X. Rousseau et Guillochim. M. F. Le Carbonnier de La MorsangliĂšre, Ă©tudiant, 31, rue des CarmĂ©lites, Caen, prĂ©sentĂ© par MM. l'abbĂ© Tabourier et Coqueret. M. Desboudard, notaire honoraire, 10, rue Octave-Feuillet, Paris-16e, prĂ©sentĂ© par MM. Lemarquant et Tournouer. M. le marquis de Frondeville, 25, faubourg SaintHonorĂ©, Paris-8e, prĂ©sentĂ© par MM. le marquis de SaintPierre et Tournouer. Par contre, M. LE PRĂSIDENT fait part du dĂ©cĂšs de M. le chanoine David de M. le bĂątonnier Guillouard, l'Ă©miiient juriste continuateur de Demolombe de M. FrĂ©mont, avocat Ă Domfront. Il signale Ă©galement le deuil qui vient d'atteindre M. Turgeon, doyen de la FacultĂ© de droit de Rennes, qui a perdu sa femme ; il exprime Ă t notre vĂ©nĂ©rĂ© compatriote et Ă son fils, membre de notre sociĂ©tĂ©, la douloureuse sympathie de nos confrĂšres. M. TOURNOUER donne lecture de la communication suivante de M. X. ROUSSEAU, d'Argentan A la sĂ©ance du 15 janvier 1924, notre confrĂšre, M. GuĂ©rinSĂ©guier, demandait si en Argentan, Ă l'angle de la rue principale et de la derniĂšre rue qui la croise avant d'arriver Ă l'Ă©glise SaintGermain, il n'a pas Ă©tĂ© supprimĂ© rĂ©cemment un motif d'angle en bois sculptĂ© reprĂ©sentant Adam et Eve, la boutique d'un charcutier venant d'ĂȘtre remise Ă neuf. » L'information est exacte Ă l'angle des rues de l'Horloge et Saint-Germain on voyait effectivement un motif d'angle, reprĂ©sentant ces personnages, qui a Ă©tĂ© dissimulĂ© consciencieusement sous du lattage et du ciment, fin juin 1923 J'ai protestĂ© dans un journal local contre cette stupide dĂ©prĂ©dation. PROCĂS- 11 L'Orne archĂ©ologique et pittoresque donne quelques renseignements sur cette curieuse sculpture Une ancienne sculpture en bois sur une maison d'Argentan nous montre encore le serpent tentateur avec la tĂȘte d'une femme. Un habitant de cette ville, M. MalfilĂątre, nous fait remarquer que l'EncyclopĂ©die, au mot Guido Reni, raconte que ce grand artiste, dans un accĂšs de mauvaise humeur, peignit Ă©galement le serpent avec une tĂȘte de femme, parce que le tentateur avait beaucoup parlĂ© nous ne croyons pas que cette intention Ă©pigrammatique ait dirigĂ© les artistes du moyen-Ăąge. » P. 208. Je suppose que M. de La SicotiĂšre parle de la sculpture qui intĂ©resse notre confrĂšre. Vimont ne signale pas que le dĂ©mon tentateur avait figure de femme, le bois Ă©tait bien rongĂ© par le temps... et il est trop tard pour vĂ©rifier. M. TOURNOUER signale de notre confrĂšre, M. G. HUBERT, une Ă©tude dont le Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, sĂ©ance du 23 octobre 1924 Contribution Ă l'Ă©tude de l'Ăąge du cuivre. Analyse d'une hache plate du dĂ©partement de l'Orne ». Du mĂȘme La Bague mystĂ©rieuse », sĂ©ance du 27 dĂ©cembre 1924. Dans Le Journal de l'Orne, notre confrĂšre, le comte BECCI, et dans Le Courrier d'Argentan, SĂ©es, Courtomer, M. Xavier ROUSSEAU commentent l'un et l'autre les diverses interprĂ©tations concernant les armoiries de la ville d'Argentan et leur origine. M. le vicomte DU MOTEY s'est joint, dans Le Journal de l'Orne, Ă ces chercheurs pour donner son apprĂ©ciation autorisĂ©e sur les armes d'Argentan, Alençon, Domfront. Il avait Ă©tĂ© dit que l'original de l'acte de baptĂȘme de Charlotte Corday avait Ă©tĂ© perdu. M. le vicomte DU MOTEY signale qu'il se trouve dans les archives de la commune de Champeaux et dans notre bulletin de 1884 p. 54, l'abbĂ© Rombeaux en a publiĂ© un fac-similĂ©. â Notre archiviste s'est occupĂ© de cette disparition et on assure que cette piĂšce historique est rentrĂ©e au bercail Ă Ecorches. M. l'abbĂ© TABOURIER, continuant ses travaux sur le diocĂšse, Ă©tudie Le culte de saint Claude au diocĂšse de SĂ©es ». Il note cette dĂ©votion Ă Saint-Germain-de-LoisĂ©, 12 PROCĂS-VERBAUX Ă Merry, Ă Saint-Pierre-de-Sommaire et au manoir de MarmouillĂ©. M. LE PRĂSIDENT donne lecture d'un article bibliographique paru dans Le Polybiblion de janvier dernier sous la signature du baron J. A. DES ROTOURS, OĂ notre secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral rend compte de l'Histoire de l'Orne » de RenĂ© Poisson La FertĂ©-MacĂ©, RomagnĂ©, Ă©d. 1924, qu'il loue pour cet effort d'histoire rĂ©gionale tout en faisant des rĂ©serves sur la valeur donnĂ©e aux diffĂ©rents Ă©poques les unes par rapport aux autres. M. TOURNOUER signale l'heureuse dĂ©cision du Conseil municipal d'Argentan qui vient, pour la conserver, d'acquĂ©rir la chapelle Saint-Nicolas, dĂ©saffectĂ©e depuis 1707. M. LE PRĂSIDENT rappelle Ă ce propos qu'un stock important de fiches sont Ă la disposition des personnes qui auraient un monument, un dĂ©tail d'architecture, un objet intĂ©ressant Ă signaler au point de vue art ou archĂ©ologie. Ces fiches qui, une fois remplies, peuvent ĂȘtre remises Ă la SociĂ©tĂ© ou adressĂ©es directement au ministĂšre des BeauxArts, donnent droit Ă une perception de 8 francs. M. le PrĂ©sident ne doute pas que l'amour du gain ne gĂźt point dans le coeur des archĂ©ologues, mais il espĂšre que, par ce temps de vie chĂšre, cette prime de l'Etat aux particuliers est une heureuse compensation des impĂŽts qui nous grĂšvent et servira d'appĂąts aux chercheurs intĂ©ressĂ©s ou mĂȘme dĂ©sintĂ©ressĂ©s. Le but de ces fiches n'est pas de solliciter un classement de monument, mais de faciliter une surveillance et un droit de regard des services des monuments historiques. M. TOURNOUER signale une ordonnance de Mgr l'EvĂȘque de SĂ©es prescrivant la recherche des Ă©crits du R. P. MarieJoseph Coudrin et de la R. M. Henriette Aymer de la Chevalerie, pour servir aux causes de leur bĂ©atification et canonisation. Pierre Coudrin, fondateur des SacrĂ©s-Coeurs de JĂ©sus et de Marie et de l'Adoration perpĂ©tuelle du Sacrement de l'autel dite de Picpus, nĂ© Ă Coussay-les-Bois diocĂšse de Poitiers PROCĂS-VERBAUX 13 le 1er mars 1768, ancien vicaire gĂ©nĂ©ral de SĂ©es oĂč il organisa le sĂ©minaire diocĂ©sain et sĂ©journa de 1806 Ă 1809. Louise-Victoire-Catherine-Henriette-Monique Aymer de la Chevalerie, nĂ©e Ă Saint-Georges-de-NoisnĂ© diocĂšse de Poitiers le 11 aoĂ»t 1767, fondatrice de la Maison de l'Adoration de SĂ©ez oĂč elle Ă©tablit ses religieuses en 1807. M. LE PRĂSIDENT signale encore que M. le marquis de Frondeville, membre des Antiquaires de Normandie et de la SociĂ©tĂ© d'histoire de Normandie vient de publier la vie d'Un prĂ©lat normand, Ă©vangĂ©lisateur et prĂ©curseur de V'influence française en ExtrĂȘme-Orient, Pierre Lambert de la Motte, Ă©vĂȘque de BĂ©ryte 1624-1679. Editions Spes, Paris. 94 p. grand in-8° avec portrait, qui Ă©tait de sa famille. Il naquit Ă Lisieux le 16 janvier 1624, de Pierre Lambert, sieur de la Motte, vi-bailli d'Evreux et de Catherine de Heudey de Pommainville. Il fit toutes ses Ă©tudes Ă Caen et fit montre dĂšs son plus jeune Ăąge d une piĂ©tĂ© trĂšs vive. Ayant fait son droit il s'inscrivit parmi les avocats au Parlement de Paris et acquĂ©rait bientĂŽt une charge de conseiller en la Cour des Aides de Normandie, se fixant Ă Rouen. Il exerça ces fonctions pendant neuf ans et avec grand succĂšs, mais dĂ©tachĂ© des prĂ©occupations matĂ©rielles, il songea bientĂŽt Ă se consacrer Ă Dieu et aux oeuvres. Il songea mĂȘme Ă l'Ă©vangĂ©lisation des Ăąmes en pays lointains et, aprĂšs avoir pris conseil, il entreprit, en 1655, pour s'y prĂ©parer, un voyage d'abjection » oĂč il eut Ă subir toutes les humiliations possibles. A son retour, il fut admis Ă la prĂȘtrise et commença son apostolat par la direction qui lui fut confiĂ©e de l'Hosp'ce gĂ©nĂ©ral de Rouen. Il contribua en mĂȘme temps Ă la fondation d'un SĂ©minaire d'eudistes dans cette ville et Ă la crĂ©ation d'ur refuge pour les filles repenties. Entre temps il se liait avec les organisateurs des missions d'ExtrĂȘme-Orient et partait bientĂŽt pour Rome afin de nĂ©gocier l'envoi de vicaires apostoliques en Chine. Il fut nommĂ© lui-mĂȘme l'un de ces vicaires en 1658. L'oeuvre des missions françaises Ă©tait fondĂ©e. Pierre Lambert, devenu Ă©vĂȘque de BĂ©ryte, quitta la France en 1660 pour n'y jamais revenir. On le suit au Siam, au Tonkin, en Cochinchine oĂč son activitĂ© dĂ©bordante fit des merveilles. Il mourut le 15 juin 1679 Ă Siam, avec la rĂ©putation d'un vĂ©ritable saint. De la famille Lambert sortirent les branches de Formentin, d'Argence, de Sanville et de Frondeville ; cette derniĂšre seule subsiste aujourd'hui. Un de nos membres distinguĂ©s, M. Emile PICOT, vient d'ĂȘtre l'objet d'une notice lue Ă la sĂ©ance du 11 juillet 1924 14 PROCĂS-VERBAUX de l'AcadĂ©mie des Inscriptions dont l'auteur est M. JeanAuguste Brutails, membre libre de l'AcadĂ©mie des Inscriptions. Voici le rĂ©sumĂ© de cette notice Emile Picot Ă©tait nĂ© Ă Paris, le 23 septembre 1844. Il mourut en 1918. M. Brutails le fait, par erreur, d'origine normande. Ses grandsparents habitaient Chartres. AprĂšs son droit, il fut admis en 1866 au barreau de Paris. En 1867, il devint le secrĂ©taire français de Charles de Hohenzollern, prince de Roumanie. En 1868, il fut nommĂ© agent vice-consul Ă Hermannstadt et peu aprĂšs Ă TĂ©mesvar. RentrĂ© en France en 1873, il s'y maria et fut chargĂ© de travaux particuliers. En 1875, il professa un cours libre de langue roumaine Ă l'Ecole des langues orientales vivantes. En 1891, le duc d'Aumale l'emmĂšne Ă Francfort pour nĂ©gocier l'acquisition des miniatures de Fouquet que le prince paya francs. En 1897, il remplaçait M. de Mas-Latrie Ă l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettrse. Ses oeuvres sont nombreuses. On lui doit, entre autres, le Catalogue de la BibliothĂšque fameuse du baron James de Rothschild. S'il n'Ă©tait pas Normand de famille, il le devint en achetant le chĂąteau du Mesnil, prĂšs Laigle, oĂč il reçut avec tant d'amabilitĂ© notre SociĂ©tĂ© en 1913 aprĂšs les fĂȘtes de Saint-Evroul. Il laissa environ 300 000 fiches, sources merveilleuses pour les travailleurs, remises par Mme Picot Ă la BibliothĂšque Nationale. M Omont s'occupe de les rassembler en 85 volumes qui seront mis Ă la disposition du public. Il commença un dictionnaire normand restĂ© manuscrit, cme Mme Picot a l'intention de nous offrir. M. LEBOUCHER, agent voyer Ă Argentan Ă©crit que les surĂ©lĂ©vations du niveau d'eau de la vallĂ©e de l'Orne condamnent les menhirs qui sont situĂ©s Ă cet endroit. Il propose qu'ils soient dĂ©placĂ©s. La difficultĂ© matĂ©rielle de cette opĂ©ration semble rĂ©elle et M. H. BESNARD estime qu'il faudrait er tous cas fouiller le sol Ă cet endroit au cas oĂč il pourrait se trouver des objets ou des armes sous ces Ă©normes pierres de la prĂ©histoire. On apprend que rien n'a Ă©tĂ© conclu. M. DUMOULIN adresse une communication au sujet de pierres de silex situĂ©es dans le sol Ă BocquencĂ© et dont la disposition rĂ©guliĂšre veut Ă son avis signifier une intention. PROCĂS-VERBAUX 15 M. LENOIR fait appeler l'attention de la SociĂ©tĂ©, par l'organe de M. Fr. EON sur les balcons anciens de fer forgĂ© qui sont dissĂ©minĂ©s sur les vieilles demeures d'Alençon. Il dĂ©sirerait les voir reproduits et Ă©ditĂ©s en cartes postales. M. H. BESNARD rĂ©pond que son frĂšce FĂ©lix Besnard, architecte, a fait avant la guerre une sĂ©rie de dessins au trait de ces balcons et que la reproduction en serait ainsi facilitĂ©e. M. le docteur BEAUDOUIN dit quelques mots sur JacquesRenĂ© Duval, qui fut un des premiers Ă tirer la profession de dentiste du discrĂ©dit qui confondait Ă la fois chirurgien et arracheur de dents. â Duval 1758-1854 Ă©tait originaire d'Argentan. M. LE PRĂSIDENT rappelle le bal qui sera donnĂ© le samedi 5 avril Ă la Salle des FĂȘtes, sur l'initiative de la SociĂ©tĂ© et dont le but est de procurer des fonds pour l'organisation du CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s normandes Ă Alençon au mois de juin. Il espĂšre que le succĂšs rĂ©pondra aux efforts faits. Notre Ă©rudit confrĂšre, M. Joseph BESNARD, n'ayant pu venir Ă Alençon faire la causerie annoncĂ©e sur Marguerite de Lorraine Ă la cour du roi RenĂ© », c'est M. le PrĂ©sident qui donne lecture de cette Ă©tude, lecture grandement facilitĂ©e par un graphisme que bien des secrĂ©taires pourraient envier. L'Ă©tude de M. J. Besnard est extrĂȘmement vivante et documentĂ©e en mĂȘme temps et elle paraĂźtra dans un bulletin de notre SociĂ©tĂ© complĂ©tant heureusement les travaux si apprĂ©ciĂ©s sur le mĂȘme saint personnage de M. le chanoine GuĂ©rin. Cette Ă©tude fut extrĂȘmement goĂ»tĂ©e et Ă ce propos M. Fr. EON parle du livre d'heures de Jeanne de Laval Ă la bibliothĂšque de Poitiers, dont les miniatures sont attribuĂ©es au roi RenĂ©. Il se demande si dans les gracieux personnages d'enfant ou de jeunes filles, le bon roi n'a pas pourtraicturĂ© » sa bien aimĂ©e petite-fille. C'est un point curieux, mais difficile Ă prĂ©ciser de la rare iconographie de Marguerite de Lorraine. L'ordre du jour Ă©tant Ă©puisĂ©, la sĂ©ance est levĂ©e Ă 16 h. *4. Le SecrĂ©taire-adjoint, HeNRi BESNARD. 16 PROCĂS-VERBAUX Communication Ă la SĂ©ance du 12 Mars 1925 Jacques-RenĂ© Duval, d'Argentan 1758-1854 Le docteur BEAUDOUIN fait savoir Ă l'assemblĂ©e que le 21 janvier dernier, Ă la sĂ©ance solennelle de la SociĂ©tĂ© de chirurgie de Paris, le docteur Lenormant a fait l'Ă©loge de Jacques-RenĂ© Duval, nĂ© Ă Argentan en 1758 et mort Ă Paris en 1854, donc a plus de quatre-vingt-quinze ans. Reçu en 1786 membre de l'AcadĂ©mie de chirurgie âfondĂ©e par Louis XV en 1731, sous la prĂ©sidence de 1er chirurgien du roi, pour faire concurrence Ă la vieille facultĂ© de mĂ©decine dont l'esprit frondeur dĂ©plaisait Ă la cour â Duval se livra surtout Ă l'art dentaire, que nous appellerions aujourd'hui stomatologie, et qu'il contribua beaucoup Ă faire sortir de l'orniĂšre et du charlatanisme. Le 8 aoĂ»t 1793, alors que Duval allait ĂȘtre promu Ă la deuxiĂšme classe des acadĂ©miciens il en existait trois classes, l'AcadĂ©mie de chirurgie fut supprimĂ©e par la Convention, comme toutes les SociĂ©tĂ©s. Le 27 dĂ©cembre 1820, Louis XVIII crĂ©a l'AcadĂ©mie de mĂ©decine qui comprenait mĂ©decins et chirurgiens. Le roi s'Ă©tait rĂ©servĂ© le choix des premiers titulaires, mais dĂšs le mois de fĂ©vrier 1821, l'AcadĂ©mie Ă©tait autorisĂ©e Ă s'adjoindre onze nouveaux membres. Duval fut du inrabre, Ă©lu ainsi par ses collĂšgues. Entre temps, il avait mariĂ© sa fille Ă un autre acadĂ©micien, Nicolas Marjolin, chirurgien, dont le succĂšs avait balancĂ© celui de Dupuytren. Mais vers 1840, la jeune chirurgie se trouvait Ă l'Ă©troit dans l'AcadĂ©mie de mĂ©decine. Elle fonda donc la SociĂ©tĂ© de chirurgie. RenĂ© Marjolin, petit-fils et filleul de Duval, fut un des dix-sept fondateurs, et le plus jeune. Cependant les vieux chirurgiens de l'AcadĂ©mie faisaient grise mine Ă cette sociĂ©tĂ© nouvelle. Un seul daigna en faire partie. RenĂ© Marjolin amena son pĂšre, dit le Bon Marjolin. PROCĂS-VERBAUX 17 Celui-ci Ă©tant mort en 1850, RenĂ© Marjolin amena deux ans aprĂšf son grand-pĂšre Duval, alors ĂągĂ© de quatre-vingtquatorze ans ! Duval fut ainsi le seul membre successivement de l'AcadĂ©mie ro3rale de chirurgie, de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine, de la SociĂ©tĂ© de chirurgie. Larrey lui souhaita la bienvenue J'ai fait, dit le docteur Beaudouin, dans une autre occasion, le parallĂšle entre Desgenettes et Larrey. Ce dernier Ă©tait un grand caractĂšre, un beau caractĂšre, mais n'Ă©tait pas un bon caractĂšre. Il avait un orgueil insupportable, et manquait de l'Ă©ducation et de la finesse d'esprit qui caractĂ©risaient Desgenettes. » Il trouve que dans l'occasion, il manqua un peu de dĂ©licatesse. Il fĂ©licita Duval de vouloir rajeunir son passĂ© en venant prendre place parmi les membres de la jeune sociĂ©tĂ© ». Mais il oublia du moins le docteur Lenormant n'en fait pas mention de fĂ©liciter la jeune sociĂ©tĂ© de s'enrichir de l'expĂ©rience de l'ancĂȘtre. Cet Ăąge je'parle de la jeunesse, cet Ăąge est sans pitiĂ© ! ni vĂ©nĂ©ration !!! Du reste, la SociĂ©tĂ© de chirurgie ne jouit pas longtemps de l'expĂ©rience de Duval ; il mourut seize mois aprĂšs. Larrey prononça son Ă©loge. Jacques-RenĂ© Duval, outre ses oeuvres de chirurgie et de stomatologie, avait composĂ© un ouvrage qui doit le rendre cher Ă notre sociĂ©tĂ©, une notice historique sur les mĂ©decins normands depuis Gilbert Maminot, Ă©vĂȘque de Lisieux et mĂ©decin de Guillaume le ConquĂ©rant, jusqu'Ă son contemporain, Vicq d'Azyr, mĂ©decin de Marie-Antoinette. Il avait fondĂ© Ă la SociĂ©tĂ© de chirurgie un prix de deux cents francs doublĂ© par son petit-fils. C'est Ă l'occasion de ce prix que le docteur Lenormant vient de prononcer son Ă©loge. 18 PROCĂS-VERBAUX SĂ©ance du 26 Mars 1925 A Paris, 5, boulevard Raspail. PrĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. PrĂ©sents Mmes la comtesse D'ANDLAU, la comtesse BECCI, la marquise DE BROC, la comtesse DE BROSSARD, la baronne DE CAIX, CHEVALIER, DE CORCELLE, la marquise DE FRONDEVILLE, GOBILLOT, DE LAGARENNE, Etienne DE LA SERRE, DE LAVIGERIE, la comtesse LE MAROIS, MARGARITIS, Jacques MARGARITIS, PIERREY, RIVIĂRE, la baronne DES ROTOURS, THOUREAU, TOURNOUER, TRĂBUCIEN. la marquise DE VERDUN DE LA CRENNE ; MUe MOUCHEL. MM. BARILLET, BEAU, le comte BECCI, le comte DE BROSSARD, CRESTE, DELOBEL, DESBOUDARD, DOUIN, DULONG DE ROSNAY, DURAND DE SAINT-FRONT, FOUCAULT, DE FRANCE DE TERSANT, GOBILLOT, GUĂRIN-SĂGUIER, JAULME, le docteur JOLY, JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE, Etienne DE LA SERRE, LĂGER, le comte LE MAROIS, LEMARQUANT, LEROUX, le docteur LEROY, LOYSEL DE LA BILLARDIĂRE, DU MESNIL DU BUISSON, le comte DE NAZELLE, Jean PORCHER, RIVIĂRE, le baron DES ROTOURS, TAUNAY, THOUREAU, TOMERET, TOURNOUER, VĂZARD. ExcusĂ©s Mmes ARROU, DANLOUX, la comtesse AmĂ©dĂ©e D'HARCOURT, LOYSEL DE LA BILLARDIĂRE, DE MALLEVOUE, Emile PICOT. MM. le comte D'ANDLAU, RenĂ© BARTH, Joseph BESNARD, Adrien DE CĂNIVAL, le marquis DE FRONDEVILLE, l'abbĂ© GERMAIN-BEAUPRĂ, le comte AmĂ©dĂ©e D'HARCOURT, l'abbĂ© HĂBERT, KERCHNER, l'abbĂ© DE LA SERRE, le baron LE GUAY. DE MARCĂRE MOUCHEL, PIERREY, Jacques PORCHER, le comte ROEDERER, Paul Etienne VOISIN. M. LE PRĂSIDENT remercie ses confrĂšres d'ĂȘtre venus si nombreux Ă cette seconde rĂ©union parisienne. Cette innovation faite l'an dernier, a Ă©tĂ© heureusement apprĂ©ciĂ©e, et doit ĂȘtre continuĂ©e. Elle permet aux membres de la PROCĂS-VERBAUX 19 SociĂ©tĂ©, Ă©loignĂ©s d'Alençon, de se connaĂźtre et de se maintenir en liaison avec elle et entre eux. Aussi importe-t-il de les mettre au courant de la marche de la SociĂ©tĂ© depuis l'annĂ©e derniĂšre. Le procĂšs-verbal de la prĂ©cĂ©dente rĂ©union a dĂ©jĂ paru dans le bulletin. Rappelons briĂšvement que divers voeux y avaient Ă©tĂ© Ă©mis, parmi lesquels figuraient Le maintien des rĂ©unions parisiennes ; La réédition Ă Paris de certaines confĂ©rences faites Ă Alençon ; La participation des membres de la SociĂ©tĂ© aux excursions de la SociĂ©tĂ© Française d'archĂ©ologie ; Le recrutement de nouveaux membres. Nous nous sommes efforcĂ©s de les rĂ©aliser. C'est aujourd'hui notre seconde rĂ©union Ă Paris. Une confĂ©rence va ĂȘtre faite par le PrĂ©sident, qui croit devoir ouvrir le feu. Il espĂšre ĂȘtre suivi de nombreux autres confĂ©renciers, qui seront Ă©coutĂ©s avec grand plaisir. La proposition ayant trait aux promenades de la SociĂ©tĂ© Française d'ArchĂ©ologie n'a pu aboutir. Le Conseil de cette SociĂ©tĂ© s'y est opposĂ©, la considĂ©rant comme difficile Ă accepter en bloc, pour des membres d'une SociĂ©tĂ© autre que la SociĂ©tĂ© Française. Mais individuellement, le prĂ©sident, M. Marcel Aubert, mettra de la meilleure grĂące du monde des cartes Ă la disposition de ceux de nos collĂšgues qui voudront suivre les promenades. Enfin l'effectif de la SociĂ©tĂ© ne cesse de s'accroĂźtre. Il atteint aujourd'hui 520, ce qui est un chiffre respectable pour une SociĂ©tĂ© provinciale. Nous espĂ©rons cependant faire mieux encore. M. LE PRĂSIDENT expose ensuite en quelques mots quelles ont Ă©tĂ© en 1924 les manifestations de l'activitĂ© de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne et indique ce qu'il compte faire pour cette annĂ©e 1925. Il rend compte tout d'abord des confĂ©rences ou causeries faites Ă Alençon. 20 PROCĂS-VERBAUX En janvier confĂ©rence de M. BeaugĂ© sur La mosquĂ©e d'Omar ». En fĂ©vrier ConfĂ©rence du vicomte du Motey sur Jacques de Silly, Ă©vĂȘque de SĂ©es », et du baron des Rotours sur la dĂ©putation de l'Orne en 1824 ». Enfin, nous avons fait l'an dernier une de nos plus belles excursions dans un pays ravissant, et nous avons visitĂ© des monuments et des Ă©glises du plus haut intĂ©rĂȘt, en allant Ă Pont-Audemer, Bemay et Honneur. Le compte rendu en paraĂźtra dans un prochain bulletin sous la signature autorisĂ©e de M. le comte Becci. Qu'allons-nous faire cette annĂ©e ? Nous prĂ©parons mie grosse manifestation. En 1923, a Ă©tĂ© créée Ă Honneur la FĂ©dĂ©ration des SociĂ©tĂ©s rĂ©gionalistes de Normandie. M. LĂ©on Le Clerc, qui nous a fait visiter Honneur et nous l'a dĂ©crit avec tant de charmes, Ă©tait un des promoteurs du mouvement. Il existe en effet en Normandie une centaine de SociĂ©tĂ©s savantes, ou scientifiques, qui s'ignorent, tout en poursuivant le mĂȘme but ou des buts analogues. Il semblait tout indiquĂ© de les grouper. Arcisse de Caumont avait senti l'intĂ©rĂȘt de cette rĂ©union en instituant les assises de Caumont. Elles se tiennent tous les cinq ans dans un des cinq dĂ©partements de la Normandie mais leur crĂ©ateur est mort depuis longtemps, et les assises de Caumont sont peu suivies. C'est une idĂ©e Ă reprendre. Une rĂ©union a eu lieu il y a deux ans Ă Honneur, nous l'avons dit, mie autre s'est tenue l'an dernier Ă FĂ©camp ; elle a eu un caractĂšre trop local. Nous essayons de faire mieux cette annĂ©e Ă Alençon. Des convocations ont Ă©tĂ© lancĂ©es ; nous avons dĂ©jĂ une cinquantaine d'adhĂ©sions venant du Calvados, de l'Eure et d'une partie de la Seine-InfĂ©rieure. Les SociĂ©tĂ©s rouennaises observent mie certaine rĂ©serve ; celles du Havre au contraire sont trĂšs favorables. Le programme du congrĂšs a Ă©tĂ© rendu aussi intĂ©ressant que possible. Il aura lieu, avec la participation de la Pomme » du 24 au 28 juin prochain et doit comprendre des sĂ©ances d'Ă©tudes, des confĂ©rences, mie reprĂ©sentation PROCĂS-VERBAUX 21 théùtrale, mie exposition de la dentelle, des Beaux-Arts, mie exposition d'artisanat avec partie rĂ©trospective, et exposition des oeuvres des apprentis. Le programme en a d'ailleurs Ă©tĂ© donnĂ© par la presse rĂ©gionale. M. LE PRĂSIDENT fait appel aux collections particuliĂšres pour rendre ces diverses expositions aussi attirantes que possible ; les objets prĂȘtĂ©s seront soigneusement traitĂ©s et garantis par mie assurance. M. LĂ©on Le Clerc domiera le jeudi une confĂ©rence sur la Chanson normande » avec audition de Mlle Migevant. Un opĂ©ra comique inĂ©dit, Le Royal Dindon, de Luigi BordĂšse, qui se rapporte au passage de Henri IV Ă la Maison d'OzĂ©, Ă Alençon, y sera reprĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois, par des artistes de Paris. Le vendredi, concert par la SociĂ©tĂ© philharmonique. Le samedi, excursion Ă Carrouges, Saint-CĂ©nery, les Alpes Mancelles ; le soir, confĂ©rence de Gaston Rageot, PrĂ©sident de la Pomme, sur l'esprit normand ». Le dimanche et le lundi seront occupĂ©s par les manifestations de la Pomme ». LE PRĂSIDENT invite tous les assistants Ă venir Ă Alençon Ă cette occasion. Il signale en outre que le 25 avril doit avoir lieu un bal, Ă Alençon, organisĂ© par la SociĂ©tĂ© au profit du congrĂšs. En ce qui a trait Ă l'excursion de 1925, elle aura pour but Saint-LĂŽ et sa rĂ©gion, avec au nord, l'abbaye de Lessay et Coutances, au sud, Villedieu-les-PoĂȘles. L'excursion Ă Jersey serait trĂšs tentante ; elle est difficile Ă effectuer tant que le cours de la livre restera aussi Ă©levĂ© ; peut-ĂȘtre pourrait-on la remplacer par la visite des Ăźles Chausey, qui ne demande qu'une courte traversĂ©e. Le projet est Ă l'Ă©tude et les membres de la SociĂ©tĂ© seront avertis en temps opportun de ce qui pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ©. Des applaudissements saluent les explications de notre prĂ©sident. M. TAUNAY demande la parole et rappelle la cĂ©rĂ©monie qui a eu lieu Ă Alençon le 23 septembre pour fĂȘter les vingt-cinq annĂ©es de prĂ©sidence de M. Tournouer. Il se fait 22 PBOCĂS-VERBAUX l'interprĂšte de tous pour marquer Ă celui-ci que les sociĂ©taires parisiens de la SociĂ©tĂ© tiennent Ă s'associer Ă cette manifestation et Ă adresser leurs remerciements Ă M. Tournouer pour les services qu'il a rendus Ă la SociĂ©tĂ© au cours de ses vingt-cinq ans de prĂ©sidence. M. Tournouer remercie en quelques mots Ă©mus. Il donne alors communication de sa confĂ©rence sur Elisabeth d'OrlĂ©ans, duchesse de Guise et d'Alençon », dont les Alençonnais ont eu, il y a deux ans, la primeur. A 6 h. %, la sĂ©ance est levĂ©e. Le SecrĂ©taire, Comte BECCI. SĂ©ance du 24 Avril 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. La sĂ©ance, tenue Ă la Maison d'OzĂ©, est ouverte Ă 14 heures sous la prĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident Etaient prĂ©sents Mmes la comtesse D'ANGĂLY-SĂRILLAC, CHAUVEAU, DE CORCELLES, DE COUESPEL, DE CROYER, A DESCHAMPS, DESCOUTURES, EON, RUFFRAY, TOURNOUER. Mlles BELLESSORT, DES MAZIS, DE SEMALLĂ. ExcusĂ©s Mmes Ach. FOULD, P. DAVID. MM Ch. BEAUGĂ, A. FONTAINE, LEMARQUANT, P. ROMET, le baron J. A. DES ROTOURS, Et. DE LA SERRE. M. LE PRĂSIDENT fait les prĂ©sentations suivantes MUe des Mazis, Les Douves, SavignĂ©-1'EvĂȘque Sarthe, par M. et Mme Lebourdais. M. GĂ©rard de Banville, Ă Aube Orne, par Mme la vicomtesse de Banville et le comte de Nazelle. M. le docteur Loupie, Ă Fresnay-sur-Sarthe, par MM. l'abbĂ© Tabourier et l'abbĂ© DuhazĂ©. PROCĂS-VERBAUX 23 M. le docteur DemantkĂ©, Ă Dreux, par MM. l'abbĂ© Guerchais et le docteur Miquet. M. AndrĂ© Jaulme, archiviste-palĂ©ographe, ancien Ă©lĂšve de l'Ecole pratique des Hautes-Etudes, 161, rue SaintJacques, Paris, et 2, rue du Buat, Ă Laigle, par MM. GuĂ©rinSĂ©gnier et Henry Leroy. M. Georges Porchet, agrĂ©gĂ© d'histoire, professeur au LycĂ©e de Caen, 50, rue EcuyĂšre, Ă Caen, et Ă La Carneille Orne, par Mme Tiercelin et M. Louvel. M. TOURNOUER fait part de la perte inattendue et trĂšs douloureuse de l'un nos membres les plus fidĂšles, le comte Le Veneur de TilliĂšres, dont le est attachĂ© Ă la plus vieille histoire de Normandie. Il adresse Ă sa famille la profonde sympathie de la SociĂ©tĂ©. Une Ă©tude biographique sera rĂ©servĂ©e au bulletin Ă notre regrettĂ© confrĂšre. Nous dĂ©plorons Ă©galement la perte de M. le chanoine Robert, dĂ©cĂ©dĂ© le 14 mars 1925. M. TOURNOUER fait part de la nomination de M. Francis Eon Ă Angers ; il fĂ©licite notre confrĂšre de cet avancement tout en regrettant vivement ce dĂ©part qui nous privera d'un membre au langage savoureux, Ă l'Ă©rudition aimable, alençonnais depuis dix-sept ans. M. Francis EON remercie le prĂ©sident de ses paroles sympathiques et l'assure qu'il viendra volontiers faire des confĂ©rences Ă Alençon il en pr met une l'hiver prochain pour ne point perdre tout contact avec l'Orne, dont il garde un vif souvenir. M. LE PRĂSIDENT signale qu'au congrĂšs de des SociĂ©tĂ©s savantes des communications sur notre histoire locale ont Ă©tĂ© faites, dont l'une par notre archiviste M. Jouanne. Il annonce que le CongrĂšs de la SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie aura lieu dans la rĂ©gion de Blois du 18 au 23 mai prochain ; un congrĂšs forestier international aura lieu Ă Grenoble du 22 au 30 juillet. M. LE PRĂSIDENT fait part Ă ce propos de l'itinĂ©raire du congrĂšs de notre SociĂ©tĂ© vers le 23 aoĂ»t prochain. La 24 PROCĂS-VERBAUX SociĂ©tĂ© se rendra Ă Saint-LĂŽ, Coutances, Granville, les Ăźles Chausey. L'Association normande tiendra son CongrĂšs provincial Ă Valognes pour rayonner du 29 juillet au 2 aoĂ»t 1925. M. PATRIE nous adresse un petit guide de ChĂąteau-Gonthier, dĂ» Ă M. Gaucher, et dont beaucoup de croquis et illustrations sont de notre confrĂšre, M. Patrie. Le PĂšre UBALD D'ALENĂON envoie une note oĂč il rectifie une erreur qui a passĂ© inaperçue dans un de nos bulletins Bulletin 1914, oĂč il est dit que c'est Ă Robert de SemallĂ© qu'est dĂ» le PrĂ©cis sur la Paroisse, les fiefs et la famille de SemallĂ© », Alençon, 1888, in-8°, 26 pages, extrait du Bulletin de la SociĂ©tĂ©. Or c'est Roger de SemallĂ© qu'il faut lire. A propos de la famille de SemallĂ©, le P. UBALD communique l'extrait d'un manuscrit de la bibliothĂšque franciscaine de Bry-sur-Marne, Ă laquelle travaille notre confrĂšre. Ce manuscrit parle de la rare piĂ©tĂ© de MĂšre Marie-AnneFrançois, capucine Ă Tours au xvir 3 siĂšcle », et dont le P. Ubald donne briĂšvement les indications biographiques suivantes Françoise-Judith de SemallĂ© Ă©tait fille d'Abraham II de SemallĂ©, sieur de la GiroudiĂšre et de Marie de la Fontaine mariĂ©s le 8 juin 1632, fille de Mathurin, sieur de SĂ©villĂ© et de Marie de Pinel. Il y eut sept enfants de ce mariage dont deux filles, Anne-Gabrielle et notre Françoise-Judith Ces enfants sont mentionnĂ©s par d'Hozier, sans que l'on puisse connaĂźtre absolument l'ordre des naissances. Anne-Gabrielle de SemallĂ© fut baptisĂ©e le 31 dĂ©cembre 1637 Ă Notre-Dame d'Alençon SouancĂ© Au xvie siĂšcle, Georges de SemallĂ©, mort en 1507, laissa deux fils Louis, qui continua la branche normande, aujourd'hui Ă©teinte, â et Guy, qui constitua la branche du Maine C'est Ă cette famille du Maine qu'appartenait notre religieuse, FrançoiseJudith de SemallĂ©, dite MĂšre Marie-Anne-François, capucine Ă Tours. Elle naquit sans doute vers 1633-1634 pour mourir vers 1691. M LEMARQUANT signale que la chapelle Saint-Nicolas d'Argentan, acquise rĂ©cemment par la ville, a Ă©tĂ© dĂ©saffectĂ©e en 1767 et dĂ©pendait du chĂąteau actuellement Palais de PROCĂS-VERBAUX 25 Justice. C'est dans cette chapelle que Marguerite de Lorraine prononça des voeux monastiques en 1519 II paraĂźtrait que la municipalitĂ© d'Argentan se propose de la faire restaurer pour en faire un marchĂ© couvert ou mie salle des fĂȘtes ; eL l'absence de renseignements sur ces transformations, il apparaĂźt que sa nouvelle destination semble un peu sentir le fagot M LEMARQUANT donne le rĂ©sumĂ© suivant de l'Ă©loge prononcĂ© le 21 janvier 1925 Ă la SociĂ©tĂ© de Chirurgie par M. Ch. Lenormant, professeur Ă la FacultĂ© de MĂ©decine, et chirurgien de l'hĂŽpital Saint-Louis, sur le docteur JacquesRenĂ© Duval, dont le docteur Beaudouin nous a dit quelques mots Ă la prĂ©cĂ©dente rĂ©union Le Docteur DUVAL Membre de l'AcadĂ©mie de MĂ©decine Le 21 janvier 1925, M. Charles Lenormant, professeur agrĂ©gĂ© Ă la FacultĂ© de MĂ©decine de Paris, chirurgien Ă l'hĂŽpital SaintLouis, a prononcĂ©, Ă ĂŻa SociĂ©tĂ© de chirurgie, l'Ă©loge du docteur Jacques-RenĂ© Duval, nĂ© Ă Argentan le 12 novembre 1758, et dĂ©cĂ©dĂ© Ă Paris le 16 mai 1854. En voici le rĂ©sumĂ© AprĂšs avoir reçu les leçons d'un prĂȘtre, ami de sa famille, Jacques Duval fut envoyĂ© au collĂšge du Mont, Ă Caen. Il y fit de solides Ă©tudes classiques, dont il garda l'empreinte toute sa vie. Il eut toujours le goĂ»t de l'Ă©rudition et de l'histoire, et ses ouvrages, tous ornĂ©s de citations grecques, latines et françaises, sont la preuve de sa connaissance approfondie des littĂ©ratures ancienne et moderne. Etant Ă peine adolescent, il pĂ©nĂ©tra un jour, par curiositĂ©, dans une salle oĂč des mĂ©decins pratiquaient une autopsie ; il prit Ă ce spectacle un tel intĂ©rĂȘt qu'il rĂ©solut de devenir chirurgien. Il commença ses Ă©tudes mĂ©dicales Ă l'hospice d'Argentan, puis il alla Ă Caen et vint Ă Paris en 1777. Il travailla d'abord Ă BicĂȘ*Ăźe, sous la direction de Chopart, professeur royal, et ancien commissaire de l'AcadĂ©mie de chirurgie, l'un des meilleurs chirurgiens de l'Ă©poque, Ă qui il inspira assez de confiance pour que celui-ci le plaçùt auprĂšs de l'un de ses plus illustres clients d'Alembert, atteint de calculose vĂ©sicale, dont il mourut le 29 octobre 1783. 26 POOCĂS-VERBAUX Le 12 juin 1786, Duval soutint une thĂšse remarquable sur l'AnĂ©vrysme artĂ©rio-veineux, qui lui valut le grade de maĂźtre en chirurgie, et lui ouvrit les portes de l'AcadĂ©mie Royale en qualitĂ© de membre libre. Duval fut assidu aux sĂ©ances de l'AcadĂ©mie et prit une part assez active Ă ses travaux sous forme de communications et de rapports relatifs Ă des opĂ©rations chirurgicales. Le 5 mai 1791, Ă la sĂ©ance publique annuelle, il lut un mĂ©moire historique sur l'art du dentiste chez les anciens, pour lequel il avait mis Ă contribution les petits poĂštes et les faiseurs d'Ă©pigrammes de Rome. A partir de cette Ă©poque, il se spĂ©cialisa comme dentiste ; il aborda la dentisterie, dit Larrey, non pas comme un mĂ©canicien ou un industriel, mais en chirurgien et en savant, parce qu'il la considĂ©rait comme partie intĂ©grante de la mĂ©decine. » Il Ă©tait devenu le gendre de Le Roy de la FaudiguiĂšre, le plus cĂ©lĂšbre dentiste de l'Ă©poque, installĂ© place Royale. Duval fit partie dĂšs sa fondation, de la SociĂ©tĂ© de mĂ©decine de Paris qui, créée en l'an VIII, hĂ©rita des archives de la SociĂ©tĂ© de chirurgie, supprimĂ©e en 1793, comme tous les autres corps savants Duval y fit de nombreuses communications il y lut, en 1812, une notice historico-mĂ©dicale sur les Normands, dans laquelle il Ă©numĂšre tous les mĂ©decins cĂ©lĂšbres de la province depuis Gilbert-Maminot, qui fut le mĂ©decin de Guillaume, jusqu'Ă Vicq d'Azyr, membre de l'AcadĂ©mie des sciences, secrĂ©taire perpĂ©tuel de la SociĂ©tĂ© royale de mĂ©decine, dĂ©cĂ©dĂ© en 1794. La situation scientifique et professionnelle de Duval le dĂ©signait tout naturellement pour entrer Ă l'AcadĂ©mie de MĂ©decine, fondĂ©e le 29 dĂ©cembre 1820 il fut Ă©lu en fĂ©vrier 1829 dans la section de chirurgie, oĂč il se montra l'un des membres les plus assidus. Il a lĂ©guĂ© Ă la SociĂ©tĂ© de Chirurgie une somme dont les revenus sont destinĂ©s Ă dĂ©cerner un prix de 300 francs Ă la meilleure thĂšse de chirurgie publiĂ©e dans l'annĂ©e. M. TOURNOUER signale dans Le Journal des DĂ©bats du 25 mars 1925 un article de G. Allix sur Malbrouk et Villoteau », ce dernier musicographe de l'armĂ©e d'Egypte dont notre confrĂšre, M. BeaugĂ©, nous avait entretenu de façon fort intĂ©ressante. De mĂȘme une note bibliographique de La Vie catholique du 21 mars 1925 sur La demi-heure d'Ecriture Sainte ; Evangile selon saint Matthieu, SĂ©ez, 1925 », par M. le chanoine Geslin. Une courte note Ă©manant de notre confrĂšre Francis EON, parue dans L'Echo d'Alençon du 24 fĂ©vrier 1925, rappelait la mĂ©moire de Charles Pitou, poĂšte percheron. M. Francis PROCĂS-VERBAUX 27 Eon signale l'Ă©vocation intĂ©ressante des jardins de la Maison d'OzĂ© parue dans le mĂȘme journal le 28 fĂ©vrier 1925, sous la signature de M. Titard, jardinier de la PrĂ©fecture. Il y a lĂ une intĂ©ressante suggestion pour la rĂ©fection du jardin de la Maison d'OzĂ© Dans le numĂ©ro de mars 1925, Le Divan publie avec un ccmmentaire appropriĂ© de M. Francis Eon trois lettres de George Sand Ă Mme Louise Valoiy, mĂšre de notre membre disparu, M. Reynold Descoutures. Avec M. Eon, nous souhaitons qu'une notice fasse revivre la curieuse figure de cette femme de lettres romantique, bien alençonnaise de famille et de naissance, mais qui a reniĂ© assez brutalement la province. Elle laissa Ă Alençon une bourse en faveur d'un jeune artiste ou Ă©tudiant de sciences, et plusieurs de nos membres lui restent reconnaissants d'avoir aidĂ© des dĂ©buts de carriĂšre. M. Francis EON nous dit une piĂšce de vers dĂ©diĂ©e Ă Fagus poĂšte catholique venu d'assez loin, des frontiĂšres de l'aiiarchisme, en l'honneur de la bienheureuse ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus. De mauvaises langues prĂ©tendent que la veine paĂŻenne de Francis Jammes est supĂ©rieure Ă sa veine de poĂšte converti, on n'en dira pas de mĂȘme de l'autre Francis, nos confrĂšres en'jugeront par la piĂšce qui se trouve dans le bulletin. M. TOURNOUER raconte que la rĂ©union des membres parisiens a eu lieu le 26 mars dernier et se trouvait trĂšs fournie de sociĂ©taires zĂ©lĂ©s. M. TOURNOUER parle du CongrĂšs qui va avoir lieu Ă Alençon du 25 au 28 juin prochain ; dĂ©jĂ cinquante-cinq SociĂ©tĂ©s normandes ont envoyĂ© leur adhĂ©sion. M. le vicomte DU MOTEY prend la parole et fait part de la visite trĂšs curieuse qu'il a reçue du comte d'Eglington, de la famille des Montgommery ; son spirituel rĂ©cit nous dĂ©montre que si son visiteur Ă©tait bien anglais, l'humour est quelquefois français. 28 PROCĂS-VERBAUX Mme la comtesse d'ANGĂLY offre Ă nos archives une piĂšce d'inventaire et une affiche de 1795. M. l'abbĂ© TABOURIER prend alors la parole pour sa communication annoncĂ©e sur Claude de Moraine, poĂšte profane et mystique, prĂ©dicateur du Roy, Ă©vĂȘque de SĂ©ez, 1550-1610 » ; sa trĂšs spirituelle causerie dĂ©bitĂ©e avec d'expressives mimiques, fut des plus apprĂ©ciĂ©e et un texte rĂ©sumĂ© sera donnĂ© au bulletin. L'ordre du jour Ă©tant Ă©puisĂ©, la sĂ©ance est levĂ©e Ă 16 h. l/2. Le SecrĂ©taire-adjoint, HENRI BESNARD. Compte rendu moral et financier de la SociĂ©tĂ© pour 1924 Au cours de l'annĂ©e 1924, la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne a tenu Ă son siĂšge social de la Maison d'OzĂ©, Ă Alençon, six sĂ©ances ordinaires ; une autre eut lieu Ă Paris pour les membres qui y rĂ©sident. A la premiĂšre rĂ©union gĂ©nĂ©rale, les membres du Bureau de la SociĂ©tĂ© dont les pouvoirs expiraient furent réélus Ă l'unanimitĂ© MM. le vicomte DU MOTEY, vice-prĂ©sident ; le baron Jules DES ROTOURS, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral ; Henri BESNARD, secrĂ©taire-adjoint ; Emile BROUARD, trĂ©sorier-comptable ; Jean COLLIĂRE, trĂ©sorier-adjoint ; Albert ME ZEN, membre de la Commission du MusĂ©e ; Louis BARILLET, â â â Le recrutement de la SociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© des plus satisfaisants puisqu'elle atteint le chiffre de 521 membres avec 55 nouveaux pour l'annĂ©e 1924. MalgrĂ© les dĂ©penses considĂ©rables occasionnĂ©es par sa publication, le Bulletin de la SociĂ©tĂ© a paru rĂ©guliĂšrement. Outre les procĂšs-verbaux des sĂ©ances, on y trouve Excursion de la SociĂ©tĂ© dans le Passais Normand et le Mcrtainais, par M. HUBERT. Compte rendu de la sĂ©ance solennelle et publication des rapports et des discours. Notice sur M. l'abbĂ© Letacq, par J. LEBOUCHER. Domfront et les premiers barons de LucĂ©, par A. SURVILLE. Guillaume-AndrĂ© Villoteau, par Ch. BEAUGĂ. Un mĂ©decin de MoliĂšre pĂšre d'un Ă©vĂȘque de SĂ©es, par le docteur BEAUDOUIN. 30 COMPTE RENDU MORAL ET FINANCIER POUR 1924 Souvenirs inĂ©dits sur Nicolas ContĂ©, par Ch. BEAUGĂ. Services des correspondances de Regmalard Ă Pontl'EvĂȘque et la ligne au temps des Celtes et des Gaulois, par MOUCHEL. La maladie et la mort de la bienheureuse Marguerite de Lorraine, par le docteur BEAUDOUIN. Le costume ecclĂ©siastique Ă travers les Ăąges, par l'abbĂ© TABOURIER. Etude sur les noms de lieux d'origine Scandinave de l'arrondissement d'Argentan, par J. Adigard des Gautries. Le pseudo dolmen de CeaucĂ©, par G. HUBERT. Remise d'une mĂ©daille Ă M. Henri Tournouer, par RenĂ© JOUANNE. La comtesse de SĂ©gur, sa vie, son oeuvre, par RenĂ© GOBILLOT. Un inventeur Alençonnais Jacques-Antoine Maurey, par RenĂ© JOUANNE. Notes concernant le chĂąteau de Lanchal Ă SemallĂ©, par le P. UBALD. Les voies romaines, leur relation avec l'industrie gauloise et gallo-romaine, par G. DUBOURG. A propos de trois noms de communes Coulmer, OmmĂ©el, Ommoi, par J. ADIGARD DES GAUTRIES. Les rĂ©unions de la SociĂ©tĂ© furent trĂšs suivies on y fit de nombreuses communications intĂ©ressant l'histoire du pays. De plus, Ă la salle Loutreuil, ont eu lieu, comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, de grandes confĂ©rences historiques et artistiques devant un public de plus en plus nombreux. On a mĂȘme eu le plaisir d'entendre deux maĂźtres comme Claude FarrĂšre et Henri Bordeaux, dĂ©lĂ©guĂ©s par la SociĂ©tĂ© des grandes confĂ©rences de Paris. Enfin, dans une rĂ©union spĂ©ciale, le 25 septembre 1924, la SociĂ©tĂ© fĂȘta le vingt-cinquiĂšme anniversaire de prĂ©sidence de M. Henri Tournouer et lui offrit une mĂ©daille grand module frappĂ©e Ă son effigie et due au talent de Louis Barillet, membre de la SociĂ©tĂ©. Les discours qui, Ă cette occasion, furent prononcĂ©s par M. Paul Romet. M. le vicomte du Motev. le baron Jules COMPTE RENDU MORAL ET FINANCIER POUR 1924 31 des Rotours, M. Triger, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© du Maine, M. d'Ocagne, de l'AcadĂ©mie des sciences professeur Ă l'Ecole polytechnique et M. Tournouer, ont Ă©tĂ© rĂ©unis dans une jolie plaquette par les soins du ComitĂ© d'organisation. Le SecrĂ©taire de la SociĂ©tĂ© historique et ArchĂ©ologique de l'Orne, P. GERMAIN-BEAUPRĂ. Membres du Bureau PrĂ©sident Henri TOURNOUER. Vice-PrĂ©sident Vicomte du MO'TEY, â Paul HAREL, â Paul ROMET, â Chanoine GUESDON. SecrĂ©taire AbbĂ© GERMAIN-BEAUPRĂ. SecrĂ© taire-adjoint Henri BESNARD. TrĂ©sorier Emile BROUARD. TrĂ©sorier-adjoint Jean COLLIĂRE. BibliothĂ©caire JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE. BibliothĂ©caire-adjoint Charles BEAUGĂ. Archiviste RenĂ© JOUANNE. 32 COMPTE RENDU MORAL ET FINANCIER POUR 1924 RECETTES Solde crĂ©diteur 31 dĂ©cembre 1923. 99 65 IntĂ©rĂȘts et arrĂ©rages 297 55 Cotisations » Vente de bulletins 991 85 Subvention du Conseil gĂ©nĂ©ral. .. 450 » Frais de recouvrement remboursĂ©s. 314 » 05 DĂPENSES Impression de bulletins, brochures hors texte 25 ClichĂ©s .. 64S 80 Lettres pour convocations et frais envoi 502 10 Envoi bulletins 153 65 Frais de recouvrement, timbres, etc., etc 299 70 Achat de bulletins 120 » Souscription tombeau abbĂ© Letacq. 100 » Assurance et impĂŽts 54 05 Location des salles et indemnitĂ© au concierge 351 15 Divers 183 65 DixiĂšme des cotisations pour fonds de rĂ©serve 721 50 85 Solde crĂ©diteur 370 20 Fonds de rĂ©serve 31 dĂ©cembre 1924 Solde crĂ©diteur 31 dĂ©cembre 1923 70 Rachat de cotisation 300 » DixiĂšme des cotisations de 1924 721 50 Solde crĂ©diteur au 31 dĂ©cembre 1924 20 Le TrĂ©sorier, E. BROUARD. PONT-AUDEMER Eglise Saint-Ouen. D'aprĂšs uni» eau-forte de M. Brunet-Dcbaines. Collection de M. Tournouer. EXCURSION de la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique DANS Le Lieuvin, le Rouraois, la plaine du Neubourg et le pays de Caux. PREMIĂRE JOURNEE Lundi 25 AoĂ»t PONT-AUDEMER Si les Ă©tangs du Perche se crevaient, Pont-Audemer et Bernay pĂ©riraient. Il a tant plu depuis un mois qu'on peut se demander si le dicton ne se rĂ©alisera pas, au cours de notre excursion. En fait nous n'avons Ă©tĂ© gĂȘnĂ©s Ă aucun moment par la pluie, et si le soleil n'a pas permis la prise de belles photographies pour illustrer ce compte rendu, nous avons pu, du moins, exĂ©cuter entiĂšrement notre programme. L'hĂŽtel du Lion-d'Or a Ă©tĂ© choisi comme centre ; mais les excursionnistes sont venus en si grand nombre que force a Ă©tĂ© d'en loger quelques-uns chez l'habitant. Vers deux heures et demie, tout le monde se trouve groupĂ©, et la visite de Pont-Audemer commence, sous la conduite de M. GrĂ©goire, avocat, prĂ©sident de Section Ă la SociĂ©tĂ© libre de l'Eure, en 36 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS l'absence de M. Robert Duquesne, conservateur de la bibliothĂšque, qui devait primitivement nous servir de guide. Pont-Audemer 1, Pons Aldemari, qualifiĂ© parfois un peu pompeusement de Venise normande, est une vieille citĂ©, composĂ©e surtout de trois rues presque parallĂšles, et qui a conservĂ© des vestiges de son anciennetĂ©. NommĂ©e d'abord Breviodurum, elle fut agrandie par un seigneur normand qui s'appelait Aldemar, et dont elle prit le nom. La ville occupe une position pittoresque entre deux collines boisĂ©es, qui la dominent. Celle du sud porte le nom de mont du Gibet ; on y accĂšde en gravissant le chemin de la Justice ; on y jouit d'une vue magnifique. TraversĂ©e par la Risle, sur le passage de la voie romaine de Lillebomie Ă Lisieux, Pont-Audemer paraĂźt s'ĂȘtre formĂ©e dĂšs le Xe siĂšcle. Elle faisait partie du domaine d'un des principaux barons du duc Richard Ier, Turoff, qui le transmit Ă ses descendants, Onfroy, Roger Ă la Barbe, Robert et Waleran de Meulan, auxquels appartenait en mĂȘme temps la seigneurie de Beaumont. Lorsque Rollon, maĂźtre de la Normandie, la partagea, en 914, entre ses compagnons d'armes, il donna, suivant une tradition locale, Pont-Audemer Ă Bernard le Danois, tige de la maison d'Harcourt. Au xie siĂšcle un chĂąteau fut construit sur la hauteur au nord-est de la ville. En 1122, Henri Ier, roi d'Angleterre, aprĂšs avoir pris Montfort, vint mettre le siĂšge devant Pont-Audemer. Il brĂ»la d'abord la ville, qui Ă©tait grande et riche, puis il fit l'attaque du chĂąteau. Au bout de sept semaines, il s'en empara et le livra aux flammes. Les remparts de la ville furent reconstruits dĂšs le xne siĂšcle, et vers ce temps, une charte de commune fut accordĂ©e aux bourgeois. Elle fut renouvelĂ©e par Philippe-Auguste. La fondation de l'hospice remonte au xne siĂšcle. Dix conciles provinciaux se tinrent Ă Pont-Audemer de 1 La ville de Pont-Audemer de gueules Ă un pont de trois arches d'argent crĂ©nelĂ© de trois piĂšces et de deux et demi du mĂȘme et maçonnĂ© de sable, chaque arche garnie d'une couliee d'or, le pont sur les eaux d'azur et un chef aussi d'azur chargĂ© de trois fleurs de lys d'or. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1696. LA PLAINE DU NEUB0URG ET LE PAYS DE CAUX 37 1257 Ă 1321. Vers cette Ă©poque, saint Louis y vint plusieurs fois. Les Etats de Normandie s'y rĂ©unirent en 1350, Ă l'occasion de la guerre contre les Anglais. En 1353, le roi Jean cĂ©da Ă Charles le Mauvais, le chĂąteau, le domaine et la ville de Pont-Audemer ; puis, trois ans aprĂšs, il en vint faire le siĂšge. Elle Ă©tait, au bout de deux mois, sur le point de se rendre., lorsque le duc de Lancastre vint Ă son secours; et força les assiĂ©geants Ă se retirer. Le roi de France racheta la place, mais, dans l'espace de deux ans, elle fut tour Ă tour prise deux fois par les Anglais, et deux fois par les Français, qui, en dernier lieu, en 1360, la rendirent, par traitĂ©, Ă Charles le Mauvais. Du Guesclin l'assiĂ©gea par terre et par eau en 1378, et il fit dĂ©truire le chĂąteau avec les murailles et les tours de la ville. Les Anglais occupĂšrent Pont-Audemer en 1418. En 1449, les comtes de Dunois et de Saint-Pol, Ă la tĂȘte de quatre mille hommes, les en expulsĂšrent. La ville avait Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e en partie. Les fortifications furent relevĂ©es dans la seconde moitiĂ© du xve siĂšcle. Quant au chĂąteau, il ne fut jamais rebĂąti depuis 1378, et il en reste peu de vestiges. En 1512 et en 1522, les Etats de Normandie se rĂ©unirent Ă Pont-Audemer. Le parti protestant s'en rendit maĂźtre en 1562. Les Ă©glises furent pillĂ©es peu de temps aprĂšs, le duc d'Aumale reprit la ville au nom du roi ; il y eut un pillage gĂ©nĂ©ral et un massacre des protestants. Les ligueurs s'en emparĂšrent en 1589. Dans un intervalle de moins de dix-huit mois, cinq autres siĂšges se succĂ©dĂšrent et les habitants furent rançonnĂ©s tour Ă tour par les deux adversaires. En 1592, d'Hacqueville de Vieuxpont, gouverneur de la ville, la livra au duc de Mayenne et Ă l'amiral de Villars. Enfin, en 1593, elle fut dĂ©finitivement soumise par Henri IV. Pendant la Fronde, les bourgeois de Pont-Audemer prirent momentanĂ©ment parti pour le duc de Longueville ; mais en 1649, ils durent ouvrir leurs portes au comte d'Harcourt. Pont-Audemer Ă©tait sous l'ancien rĂ©gime, le siĂšge d'une vicomte, d'un bailliage, d'une Ă©lection, d'une maĂźtrise particuliĂšre des eaux et forĂȘts et d'un grenier Ă sel. Un certain nombre d'Ă©tablissements religieux se trouvaient sur son territoire, notamment 38 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS 1. La chapelle de l'Ermitage, vers le bas de la cĂŽte de la Pierre, dĂ©pendant de l'abbaye de Corneville. 2. La chapelle de l'ancienne forteresse, qui fut, en 1421, donnĂ©e par le roi d'Angleterre Ă Guillaume du DĂ©sert. 3. Le prieurĂ© de la Madeleine, dont la fondation remonte au xie siĂšcle. 4. Le prieurĂ© de Saint-Gilles, dont l'emplacement est aujourd'hui compris dans le territoire de Saint-GermainVillage. C'est Ă son bĂ©nĂ©fice que fut créée au xvne siĂšcle, la foire Saint-Gilles, qui existe encore aujourd'hui. Il 3r avait en outre des couvents de Carmes, de Cordeliers, d'Ursulines et de CarmĂ©lites. Les tribunaux et la prison occupent aujourd'hui les bĂątiments conventuels de ces derniĂšres, on y mit pendant une trentaine d'annĂ©es les bureaux de la Sous-PrĂ©fecture. Les Ă©glises de Pont-Audemer, au nombre de quatre, avaient Ă©tĂ© donnĂ©es Ă l'abbaye Saint-Pierre de PrĂ©aux. L'Ă©glise Saint-Aignan a Ă©tĂ© dĂ©truite. Celle de Notre-Dame du PrĂ© ne possĂšde plus que sa nef, aujourd'hui propriĂ©tĂ© particuliĂšre ; celle de Saint-Germain est devenue la paroisse de Saint-Germain-Village. Enfin l'Ă©glise Saint-Ouen subsiste ; c'est par elle que nous commençons la visite de la ville. SituĂ© rue de la RĂ©publique, ce beau monument, mĂ©lange de style gothique et de style Renaissance, se compose d'une tour et d'un choeur romans, et d'une nef restĂ©e inachevĂ©e, construite entre 1485 et 1518 aprĂšs la reprise de la ville sur les Anglais, sur une ancienne Ă©glise du xie siĂšcle. ExtĂ©rieurement, elle porte encore des traces de boulets, souvenirs de siĂšges anciens. Des deux cĂŽtĂ©s du choeur, on voit le dĂ©part de plusieurs arcs, et on se rend compte que les pierres Ă©taient mises en place toutes sculptĂ©es. Nous pĂ©nĂ©trons Ă l'intĂ©rieur, oĂč un tableau immense frappe nos regards le sacrifice d'Abraham, surmontant l'arcade du choeur. Il fut commandĂ© et mis en place par un ancien curĂ© de la paroisse, l'abbĂ© Brochu. Le choeur est bas et Ă©troit ; il se compose, sur chaque cĂŽtĂ© de deux arcades inĂ©gales formant avec celles de l'entrĂ©e et de l'autel un carrĂ© long. La voĂ»te en pierre s'appuie sur LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 39 de trĂšs forts piliers, flanquĂ©s de colonnes barbarement mutilĂ©es pour placer des bancs, et ornĂ©s de chapiteaux Renaissance. Le dernier seul, du cĂŽtĂ© de l'Evangile, est assez grossiĂšrement sculptĂ©. Il reprĂ©sente le combat de deux chevaliers. Le choeur paraĂźt avoir appartenu Ă la chapelle qui existait avant l'Ă©glise. AprĂšs l'Ă©rection de la nouvelle paroisse, on aurait bĂąti, en avant de la muraille postĂ©rieure de l'ancien monument, la nef moderne. Cette muraille est, extĂ©rieurement, ornĂ©e de lancettes aveugles, de forme ogivale, ce qui semble bien indiquer une modification de la chapelle primitive, Ă la fin du xie ou au commencement du xne siĂšcle. La nef actuelle fut construite aprĂšs l'expulsion des Anglais, de 1485 Ă 1518. Ce furent les paroissiens de Saint-Ouen qui, poussĂ©s par un zĂšle supĂ©rieur Ă leurs ressources, s'imposĂšrent cette lourde entreprise. Le premier maĂźtre de l'oeuvre fut Michel Gohier, dont on trouve le nom en 1488, puis ce furent,' en 1505, Guillaume Morin et Thomas ThĂ©roulde, maistres et ouvriers de la machonnerie de l'Ă©glise et ville de Caudebec ». Enfin, vers 1518, les travaux s'arrĂȘtĂšrent, faute d'argent, et l'Ă©glise est restĂ©e inachevĂ©e. Elle avait Ă©tĂ© conçue sur un plan trĂšs vaste. Les murs d'Ă©querre du haut de la nef indiquent qu'elle devait ĂȘtre en forme de croix. La hauteur de l'Ă©difice eĂ»t peut-ĂȘtre Ă©tĂ© hors de proportion avec sa largeur, si les fenĂȘtres supĂ©rieures du chancel avaient Ă©tĂ© faites, comme c'est l'usage, sur le modĂšle des arcades intermĂ©diaires. Mais l'insuffisance des ressources a forcĂ© d'y distribuer, ainsi qu'Ă la voĂ»te qui aurait Ă©tĂ© en pierre, de petites fenĂȘtres sans caractĂšre et un maigre cintre en bois, sans harmonie avec le reste du monument. Telle qu'elle est, la nef, large de vingt-huit mĂštres, est formĂ©e de sept arcades. Elle est richement dĂ©corĂ©e de sculptures gothiques et Renaissance. Les bas cĂŽtĂ©s et les douze chapelles qui les accompagnent sont voĂ»tĂ©s en pierre, sauf quelques parties inachevĂ©es, qui ont Ă©tĂ© rĂ©cemment voĂ»tĂ©es en bois etpeintes; ils sont enrichis de nervures, de culs-de-lampe et de rosaces, dĂ©licatement sculptĂ©s. 40 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Les peintres qui ont exĂ©cutĂ© les vitraux ne mĂ©ritent pas moins d'Ă©loges que les architectes qui ont conçu le monument. Ils se sont inspirĂ©s des trois Ă©coles française, italienne et allemande. Nous allons examiner rapidement ces vitraux en parcourant les chapelles. A la base de la tour du cĂŽtĂ© de l'Ă©pĂźtre, dans une chapelle inachevĂ©e, se trouve l'ancien maĂźtre-autel, avec deux statues en marbre du xve siĂšcle reprĂ©sentant sainte Barbe et saint Ouen. Sur la muraille a Ă©tĂ© placĂ©e la liste des victimes de la grande guerre. Elle comprend deux cent quatre-vingts noms, parmi lesquels nous lisons celui du fils de notre guide, Raymond GrĂ©goire, tombĂ© glorieusement aux Dardanelles. Un beau christ en bcis de l'Ă©poque Renaissance, est placĂ© contre le mur. 11 doit ĂȘtre mi en valeur, paraĂźt-il, lors de la prochaine restauration d'un banc d'oeuvre. La voĂ»te, en bois, est encore due Ă l'abbĂ© Brochu. Au passage, nous admirons les beaux vitraux des chapelles. La fĂȘte du Saint-Sacrement, dans la premiĂšre du cĂŽtĂ© du sud l'Annonciation et l'Ensevelissement du Christ, dans la suivante, vitrail de l'Ă©cole française de 1516. Un tableau de Jouvenet reprĂ©sentant l'Assomption se trouve dans la troisiĂšme. Son vitrail a Ă©tĂ© brĂ»lĂ© par suite de l'incendie d'une maison voisine. La quatriĂšme contient un vitrail de l'Ă©cole allemande, de 1519, saint Eustache et saint Nicolas, d'un effet mĂ©diocre. Le cinquiĂšme vitrail, de l'Ă©cole italienne, reprĂ©sentant la Dormition de la Vierge, est d'une grande beautĂ© ; il est merveilleux comme coloris. Le sixiĂšme retrace la vie de saint Jean-Baptiste ; la chapelle renferme une statue de sainte GeneviĂšve, mutilĂ©e Ă la RĂ©volution." Un curieux tableau de 1784, reprĂ©sente la confrĂ©rie du SaintSacrement et porte le nom des frĂšres Ă cette date. Le long du choeur, courent des frises sculptĂ©es. La partie de l'ancienne Ă©glise, du xie siĂšcle, est contemporaine de Honfroy de Vieilles et de Roger d'Epaignes. Le premier chapiteau du cĂŽtĂ© de l'Evangile rappelle leurs combats. La verriĂšre qui se trouve derriĂšre le maĂźtre-autel est composĂ©e de dĂ©bris de vitraux anciens assemblĂ©s. L'autel est moderne. LA PLAINE DU NEUB0URG ET LE PAYS DE CAUX 41 Dans la premiĂšre chapelle au nord, on nous montre un candĂ©labre en cuivre ciselĂ©, provenant de l'abbaye de PrĂ©aux ; il porte l'inscription suivante Les six chandeliers Ă pans ont Ă©tĂ©, procurĂ©s par le F. EloyLerminiĂ© Ă la maison des Cordeliers du Pont-Audemer. 1745. » Cette chapelle est Ă©clairĂ©e par un beau vitrail de l'Ă©cole italienne, le plus beau de l'Ă©glise, datĂ© de 1556, dont les inscriptions devant la loy, sous la loy, soubz la grĂące, » indiquent le sujet. Elle renferme de merveilleuses piscines. Le vitrail de la seconde chapelle, en partie brisĂ©, reprĂ©sente saint Nicolas, patron des avocats. Les murs sont ornĂ©s de peintures qui ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es par M. HonorĂ©, directeur des magasins du Louvre, alors qu'il Ă©tait ingĂ©nieur aux papeteries de Pont-Audemer. La troisiĂšme chapelle Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă saint AndrĂ©, apĂŽtre le vitrail est en partie brisĂ©. Le v itrail de la quatriĂšme dĂ©peint la vie de saint HonorĂ©, et fut donnĂ© en 1536 par la corporation des boulangers. Le cinquiĂšme vitrail reprĂ©sente l'apparition de JĂ©sus Ă ses apĂŽtres. La sixiĂšme chapelle renferme une verriĂšre de Pierre Le Bienvenu, datant de 1551 elle est dĂ©diĂ©e Ă saint Fiacre, autrefois Ă saint SĂ©bastien, l'un des patrons de la ville. On l'invoquait en cas de peste, et on faisait brĂ»ler devant sa statue une corde enduite de suif, d'une longueur Ă©gale Ă celle des remparts de la citĂ©. La septiĂšme est celle des fonts baptismaux, avec un baptistĂšre sculptĂ©. On y a placĂ© deux trĂšs belles statues d'albĂątre âą qui se trouvaient autrefois de chaque cĂŽtĂ© du maĂźtre-autel. Un tableau peu connu, faisant partie du mobilier de l'Ă©glise, vient d'ĂȘtre identifiĂ©, grĂące aux recherches de M. Assire, de Pont-Audemer. C'est un DĂ©calogue peint sur bois, entourĂ© d'un cadre Renaissance. Le sujet du tableau est indiquĂ© par l'inscription suivante qui y figure Les dix commandements de la Loi de Dieu. Exode XX. On y voit les tables de la loi portant les commandements, avec de nombreux versets qui ne laissent aucun doute sur l'origine protestante du tableau. 42 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Comment se trouve-t-il Ă Sairt-Ouen ? L'Ă©rudit M. Robert Duquesne rappelle qu'un temple protestant qui existait Ă Pont-Audemer fut supprimĂ© lors de la RĂ©vocation de l'Ă©dit de Nantes. Il est possible qu'Ă cette Ă©poque ou ultĂ©rieurement, pour le sauver de la destruction, on l'ait apportĂ© Ă l'Ă©glise catholique 1. Nous notons au passage les armes figurant sur un des vitraux, sans doute celles du donateur CoupĂ©, au 1, d'azur Ă deux roses d'argent, au 2, d'argent au fer de lances de gueules. . Ce sort les armes de la famille de FrĂ©ville de Lorme, qui longtemps a jouĂ© un rĂŽle important dans la rĂ©gion de PontAudemer 2. Elle est reprĂ©sentĂ©e aujourd'hui mĂȘme au milieu de nous, par Mme la comtesse de Nazelles, nĂ©e de FrĂ©ville de Lorme, qui fait partie de l'excursion, et Ă laquelle ce souvenir familial n'a point Ă©chappĂ©. La principale cloche de la sonnerie de Saint-Ouen, datant de 1514-1515, est trĂšs ornĂ©e. Elle porte un buste, peut-ĂȘtre celui de François Ier ; une salamandre une tĂȘte de femme ; un saint Ouen, et une Egyptienne, avec l'inscription suivante Je suis qui dis la bonne avenlurc. En 1736, le clergĂ© de Saint-Ouen se composait d'un curĂ©, d'un vicaire et de six prĂȘtres habituĂ©s ou chapelains. Ils officiaient comme s'ils avaient eu le titre de chanoines. L'aumusse leur avait Ă©tĂ© confĂ©rĂ©e par Philippe CospĂ©an, Ă©vĂȘque de Lisieux mais LĂ©onor de Matignon n'ayant voulu confirmer cette donation que sous certaines conditions, onĂ©reuses pour eux, ils prĂ©fĂ©rĂšrent abandonner leur titre plutĂŽt que de s'exĂ©cuter. Nous sortons de l'Ă©glise, et nous prenons la rue de la RĂ©publique. Nous passons devant la bibliothĂšque municipale, composĂ©e en majeure partie d'ouvrages sur la Normandie, laissĂ©s par M. Canel, le savant Ă©crivain normand, Ă sa ville 1 SPALIKOWSKI Petit Journal. Edition de Normandie, 8 septembre 1924. 2 En 1789, Michel-Pierre de FrĂ©ville, sieur dĂ© l'Orme, Ă©tait procureur du roi en l'amirautĂ© de Quillebeuf. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 43 natale. La façade toute moderne est ornĂ©e du buste de Canel. En face se trouve l'HĂŽtel de Ville, moderne lui aussi Toujours sous la conduite, de M. GrĂ©goire, nous nous dirigeons, au travers d'un dĂ©dale de rues curieuses, qui ont conservĂ© leur aspect vieillot, vers Notre-Dame du PrĂ©. En passant, le marquis de Saint-Pierre nous signale l'ancien hĂŽtel de sa famille, vendu vers 1840. Un peu plus loin, nous voyons la poste, malencontreusement logĂ©e dans un hĂŽtel du xvme siĂšcle, l'ancien hĂŽtel de la famille HĂ©bert, oĂč fut Ă©levĂ© le ministre Emile HĂ©bert. De l'autre cĂŽtĂ© du pont, on nous montre un garage, qui fut l'hĂŽtel du Louvre, oĂč logea Mme de SĂ©vignĂ© ; enfin notre guide nous fait v isiter une intĂ©ressante maison ancienne dont il est propriĂ©taire, avec une tourelle intĂ©rieure, dont il active la restauration. Nous suivons l'antique rue des PĂątissiers, qui longe la riviĂšre, et dont la succession de petits ponts Ă©voque, avec un peu de bonne volontĂ©, le pont des Soupirs et la lagune vĂ©nitienne.. A mi-cĂŽte, nous apercevons le chĂąteau de FrĂ©ville, puis l'ancien manoir du vicomte. Nous allons voir encore l'emplacement de l'Ă©lection et du bailliage, Ă l'angle de la GrandeRue et de la rue des Carmes. Un souvenir personnel s'attache pour moi Ă cette visite. Au mois de dĂ©cembre 1741, un Ă©dit du roi rĂ©unissait Ă perpĂ©tuitĂ© la juridiction du bailliage de Pont-Authou au bailliage de Pont-Audemer. Mon aĂŻeul maternel, Gaspard Legrix de la Poterie 1, seigneur de Pont-Authou, Ă©tait alors lieutenant gĂ©nĂ©ral civil, lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, et lieutenant particulier civil du bailli de Rouen au bailliage de Pont-Audemer. Ces charges Ă©taient dans sa famille depuis l'an 1623. La rĂ©union de ces deux juridictions accumulait sur sa tĂȘte toutes ces fonctions en double. De gros inconvĂ©nients devaient en rĂ©sulter pour les plaideurs, M. Legrix de la Poterie ne pouvant, malgrĂ© toute son activitĂ©, suffire Ă remplir utilement toutes ces charges. Il les assuma cependant jusqu'Ă sa mort, survenue en 1772. A cette date, 1 Legrix de la Poterie, de la Fontelaye, de PrĂ©ville d'azur au chevron d'or, accompagnĂ© de trois serres d'aigles d'argent onglĂ©es d'or, deux en chef, une en pointe. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1696. 44 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS l'accord n'ayant pu se faire entre mon bisaĂŻeul, gendre de M. Legrix de la Poterie et l'intendant, sur la cession de ces offices, ceux-ci restĂšrent pendant cinq annĂ©es sans titulaire et ce ne fut qu'en 1777, aprĂšs avis du dĂ©lĂ©guĂ© de l'intendant, que la division en fut rĂ©alisĂ©e. M. Gibert, secrĂ©taire du roi, et conseiller du bailliage devint lieutenant gĂ©nĂ©ral civil ; M. de Morceng 1, avocat, lieutenant gĂ©nĂ©ral criminel, et lieutenant particulier civil, et M. Hell lot de Bellemare, lieutenant gĂ©nĂ©rade police. Nous arrivons enfin Ă l'Ă©glise du SĂ©pulchre, ou Notre - Dame du PrĂ©, devenue la propriĂ©tĂ© de M. Robert Duquesne, aprĂšs avoir Ă©tĂ© longtemps Ă usage de tannerie. Nous contemplons ce qui en reste ; une des arches a Ă©tĂ© transportĂ©e Ă l'Ă©glise Saint-Germain, il y a une quinzaine d'annĂ©es. Ce qui lui a fait, dans la suite, donner le nom de SĂ©pulchre , lisons-nous, dans les notes de Langlois, c'est une chapelle assez grande, construite Ă cĂŽte du choeur, aux frais d'un des vicomtes de Pont-Audemer, sur le modĂšle du Saint-SĂ©pulchre de Notre-Seigneur. PONT-AUDEMER Ruines de l'Ă©glise Notre-Dame du PrĂ©. ClichĂ© de M. Robert Duquesne. -'il Le Sens de Morceng de gueules au -chevron d'or accompagnĂ© de trois encensoirs d'argent Saint-Allais. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 45 Avant la RĂ©volution, l'Ă©glise s'Ă©tendait jusqu'Ă la rue du SĂ©pulchre ; la nef Ă©tait traversĂ©e par un petit canal, qui pouvait jadis avoir servi de lit Ă la riviĂšre de Tourville. Une partie de la nef subsiste seule, mais ce dĂ©bris est prĂ©cieux, en ce qu'on y reconnaĂźt les premiĂšres ogives qui marquĂšrent le passage du roman au gothique. Le roman pur y occupe encore une large place. Le portail est ce qu'il y a de plus remarquable. Entre la porte et la fenĂȘtre qui la surmonte, la muraille forme une saillie, au-dessus de laquelle se dĂ©veloppe une rangĂ©e de corbeaux presque continue, placĂ©s sur des plans diffĂ©rents, et dont certains prĂ©sentent encore des traces de sculpture. Autrefois, l'Ă©glise du SĂ©pulchre renfermait un grand nombre de statues de saints. Elles ont Ă©tĂ© utilisĂ©es comme pierres de fondations, pour le bĂątiment qu'on appelle la manufacture, rue de Bernay. Avant de quitter ces ruines, M. Tournouer nous donne lecture de la note suivante, parue dans la bibliothĂšque de l'Ecole des chartes. T. LIV, 1893, p. 790. L'Ă©glise Notre-Dame du PrĂ©, Ă Pont-Audemer, Ă©tait un joli monument du xne siĂšcle, d'un style simple et excellent, assez bien conservĂ©. Elle servait, depuis le commencement du xixe siĂšcle, de magasin Ă Ă©corces. Elle a Ă©tĂ© vendue l'an dernier Ă de nouveaux propriĂ©taires. Ceux-ci, sans doute Ă©garĂ©s par une fausse esthĂ©tique,'lui ont fait subir les mutilations suivantes le toit a Ă©tĂ© enlevĂ© ; les murs, les colonnes et les chapiteaux ont Ă©tĂ© grattĂ©s. Quelques chapiteaux et la plupart des corbeaux sculptĂ©s que M. Canel signalait en 1838 avec raison comme remaĂŻquables, ont Ă©tĂ© descellĂ©s et on s'en est servi pour Ă©difier dans le jardin voisin du propriĂ©taire un jardin d'usine une construction trĂšs bizarre qui ressemble assez aux murailles d'un chĂąteau de dominos. Faire de fausses ruines avec des vraies, cette opĂ©ration qui aurait comblĂ© de joie Bouvard et PĂ©cuchet, s'il leur eĂ»t Ă©tĂ© donnĂ© de s'y livrer, a Ă©tĂ© accomplie Ă Pont-Audemer en 1893, sans soulever d'objection. Heureusement pour les ruines de Notre-Dame du PrĂ©, M. Robert Duquesne s'en est rendu acquĂ©reur, et nous n'avons plus Ă craindre pour l'avenir, les pratiques dĂ©sastreuses que signale Langlois. 46 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS M. AndrĂ© Turgis prend alors la tĂȘte de notre troupe, pour nous faire visiter l'auberge du Vieux-Puits, ancienne tannerie rĂ©cemment amĂ©nagĂ©e avec beaucoup de goĂ»t en hostellerie normande par "M. Harlay. La salle Ă manger est d'une vraie couleur locale, avec son immense cheminĂ©e son plafond Ă poutrelles, ses petites tables rustiques, ses Ă©tains et ses cuivres. La cour intĂ©rieure contient de nombreuses tonnelles garnies de vignes vierges et de glycines sous lesquelles il doit ĂȘtre fort agrĂ©able de prendre ses repas, quand la chaleur de l'Ă©tĂ© le permet. Dans un coin, un vieux puits rapportĂ© de Rouen, et contre lequel, dit la chronique, Mme Bovary venait rĂȘver. C'est Ă lui que l'hostellerie emprunte son nom. Nous passons devant l'Ă©glise des Cordeliers, devenue tannerie depuis la RĂ©volution, et nous pĂ©nĂ©trons dans la trĂšs importante tannerie de MM. Turgis et Cariiez, que M. Turgis veut bien nous faire visiter en dĂ©tail. La tannerie Ă©tait dĂšs le xme siĂšcle, la principale industrie de PontAudemer Nous allons suivre la sĂ©rie des opĂ©rations qui, en quinze mois environ, permettent de transformer les peaux, reçues principalement de l'AmĂ©rique du Sud, en ce cuir qui est universellement connu et apprĂ©ciĂ© sous le nom de cuir de Pont-Audemer. Nous assistons d'abord au travail de riviĂšre, dessalage, rinçage, et lavages, Ă la suite desquels la peau est grattĂ©e pour en faire tomber les poils. Mille peaux environ sont traitĂ©es par mois. Puis nous pĂ©nĂ©trons dans la salle des cuves, oĂč des bains successifs vont gonfler les peaux, de maniĂšre Ă leur donner l'Ă©paisseur voulue et Ă permettre au tannin de les pĂ©nĂ©trer, Nous visitons la salle des machines, dont la chaudiĂšre a le grand avantage de ne brĂ»ler que de la tannĂ©e prĂ©alablement sĂ©chĂ©e. Le tan est, comme on le sait, produit par les Ă©corces de bois divers. Celles-ci sont hachĂ©es mĂ©caniquement, quatre mille kilogrammes Ă l'heure environ. Au moment de la saison, l'usine reçoit de tous les pays du monde, les Ă©corces LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 47 trĂšs variĂ©es qui lui sont nĂ©cessaires, pour son alimentation, soit sept Ă huit cent mille kilogrammes . Lorsque les peaux ont Ă©tĂ© ainsi prĂ©parĂ©es, on les met les unes sur les autres dans des cuves av ec le tan et le jus, dont la composition reste le secret de chaque fabricant, et on les y laisse sĂ©journer trois ou quatre mois. Au bout de ce temps elles sont portĂ©es dans des sĂ©choirs, soit Ă l'air libre, soit Ă l'air chaud, et enfin battues mĂ©caniquement avant d'ĂȘtre livrĂ©es au commerce. Un homme peut en battre vingt-cinq par jour. Nous sortons de la tannerie et nous passons devant la plaque oĂč sont inscrits les noms des victimes de la grande guerre ; sur la premiĂšre ligne figure le nom de M. Gabriel Turgis, le frĂšre de notre cicĂ©rone. Celui-ci veut nous montrer avant de quitter le quartier des tanneries, ce qu'Ă©tait autrefois un Ă©tablissement de ce genre, en nous conduisant Ă l'ancienne tannerie de son grand-pĂšre, toute voisine. Tout le travail s'y faisait Ă la main ; elle ne comprenait qu'une quinzaine de cuves le battage Ă©tait fait sur une table de marbre avec un maillet de cuivre, et un ouvrier ne battait qu'une peau par jour. La plupart des tanneries Ă©tant groupĂ©es dans le mĂȘme quartier, le bruit des marteaux rĂ©sonnait tout le jour, avec un rythme particulier. En terminant, M. Turgis nous fait visiter chez lui une fort intĂ©ressante collection de bĂ©nitiers en faĂŻence polychrome, au nombre d'une centaine environ, et qui fut constituĂ©e par le grand-pĂšre de Mme Turgis. Nous nous dirigeons alors vers l'Ă©glise de Saint-GermainVillage. L'aspect gĂ©nĂ©ral de l'Ă©glise de Saint-Germain-Village prĂ©sente une trĂšs grande analogie avec l'Ă©glise Notre-Damesur-1'Eau de Domfront. Des cartes postales apportĂ©es par notre prĂ©sident permettent la comparaison. Les parties les plus anciennes de l'Ă©glise actuelle appartiennent au Xe siĂšcle. Cette date semble dĂ©terminĂ©e par l'orientation de l'Ă©difice sud-ouest, nord-est. Ce n'est pas en effet au levant d'hiver qu'elle est tournĂ©e, mais au levant d'Ă©tĂ©, comme l'Ă©tait l'ancienne Ă©glise Saint-Paul de Rouen, qui datait du xe siĂšcle. 48 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Une tradition locale rapporte que, comme on plaçait les fondations de cette Ă©glise, un marchand, qui conduisait des boeufs Ă Paris, promit d'en offrir un, au profit de l'oeuvre, si, Ă son prochain voyage, les travaux s'Ă©levaient Ă la hauteur de l'autel. Comme il les trouva trĂšs avancĂ©s, il accomplit son voeu, et en souvenir de ce don, la tĂȘte de ranimai fut reprĂ©sentĂ©e en relief en plusieurs endroits de la muraille extĂ©rieure. Ainsi explique-t-on les vestiges d'animaux qu'on y voit encore. L'Ă©glise Saint-Germain Ă©tait trĂšs grande, elle mesurait environ quarante-cinq mĂštres de longueur. DisposĂ©e en forme de croix, elle Ă©tait terminĂ©e au nord-est par trois absides semi-circulaires, correspondant Ă la nef et aux bas cĂŽtĂ©s. Mais Ă diffĂ©rentes Ă©poques elle a subi de nombreux changements. Le xme siĂšcle l'a gratifiĂ©e de plusieurs fenĂȘtres et d'une tour carrĂ©e. Au xive siĂšcle, l'abside du choeur et celle des bas cĂŽtĂ©s furent remplacĂ©es par une muraille droite, percĂ©e de deux grandes fenĂȘtres. Cette partie de l'Ă©difice a Ă©tĂ© reconstruite en 1868. La partie du xve siĂšcle se remarque dans les deux fenĂȘtres originales, ouvertes Ă l'extrĂ©mitĂ© des bras de la croix. L'antiquitĂ© de l'Ă©glise Saint-Germain se reconnaĂźt aussi Ă la coupe et Ă la nature des pierres employĂ©es dans sa construction, aux arcades intĂ©rieures, Ă la forme cintrĂ©e des petites fenĂȘtres Ă colonnes, aux modillons ou corbeaux placĂ©s sous la corniche qui supporte le toit, Ă l'abside semicirculaire qui Ă survĂ©cu aux deux autres. Vers 1817, des travaux assez importants furent exĂ©cutĂ©s, de nouvelles fenĂȘtres sans caractĂšres furent percĂ©es, et on raccourcit la nef de huit mĂštres, dĂ©truisant un portail curieux qui eĂ»t pu ĂȘtre conservĂ©. Celle-ci s'Ă©tendait jusqu'au bel if mesurant plus de trois mĂštres de tour, que nous admirons dans le cimetiĂšre. Elle ne comprend plus que trois arcades romanes ; un portail a_ Ă©tĂ© rapportĂ© de l'Ă©glise du SĂ©pulchre. L'intĂ©rieur de l'Ă©glise n'offre rien de remarquable on peut y voir un chandelier pascal en bois sculptĂ©, une Vierge ancienne, et des vitraux restaurĂ©s. Dans la sacristie, se LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS, DE CAUX 49 trouve un tombeau de la famille de Malhortie de Caiideaul. Le chemin de croix, moderne, a Ă©tĂ© offert par M. Turgis pĂšre, maire de Pont-Audemer en 1870, qui a aussi largement contribuĂ© Ă la restauration, de l'Ă©difice. Rappelons briĂšvement en quittant Saint-Germain-Village, l'histoire de l'hospice de Pont-Audemer. Avant sa fondation, il avait existĂ© Ă Pont-Audemer, comme dans la plupart des villes e bourgs de Normandie, une lĂ©proserie dite de Saint-Gilles, fondĂ©e en 1135 par Galeran de Meulan qui la dota de biens importants elle Ă©tait administrĂ©e par les religieux du prieurĂ© du mĂȘme nom. L'hĂŽpital, sous le patronage de saint Jean remontait au xive siĂšcle ; on ne possĂšde d'ailleurs que fort peu de renseignements sur son origine, tous les anciens titres ayant disparu Ă la suite des guerres. Il Ă©tait rĂ©gi dans les premiers temps par des dames de charitĂ© pour l'intĂ©rieur, et par les officiers municipaux pour l'extĂ©rieur. En 1700, l'hĂŽpital des malades et invalides de Pont-Audemer Ă©tait tenu de recevoir les pauvres des quatre paroisses de la ville. Un arrĂȘt du conseil lui remit le tiers des biens des lĂ©proseries de Saint-Gilles, et de la maladrerie de Saint-Jacques. A cette Ă©poque, l'hospice comptait livres de revenu dont 926 livres de fieffĂ©s d'hĂ©ritages, 140 livres de rentes en grains, livres de fermages et livres environ, produit du travail des pauvres. Le seigneur d'Iclon y avait droit Ă trois lits, le seigneur de Tourville Ă une place, Ă cause, le premier, de la maladrerie de Saint-Christophe, fondĂ©e par ses ancĂȘtres, le second Ă cause de la lĂ©proserie de Sainte-Catherine-des-HestrĂ©es, fondĂ©e par ses prĂ©dĂ©cesseurs. La construction d'un nouveau bĂątiment Ă l'HĂŽtel-Dieu de Pont-Audemer, en 1750, donna lieu Ă une contestation assez vive entre l'HĂŽtel de Ville de Pont-Audemer et Messire Sebin, prĂȘtre prieur de l'HĂŽtel-Dieu. Les officiers municipaux voulurent prendre pour mĂ©diateur, dans ce diffĂ©rend, l'Ă©vĂȘque de Lisieux, mais le curĂ© de l'HĂŽtel-Dieu 1 De Malhortie d'azur Ă un chevron d'or accompagnĂ© de trois fers de pique renversĂ©s de mĂȘme. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1696. 50 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS s'y refusa. L'affaire fut portĂ©e devant le conseil, mais M. de Folleville, procureur gĂ©nĂ©ral au parlement de Rouen parvint Ă concilier les parties. ' En 1787, l'hospice Ă©tait desservi par quatre religieuses et pouvait recevoir six malades 1. La visite des monuments terminĂ©e, les uns regagnent leur home temporaire, d'autres sĂ©duits par un site aperçu trop rapidement Ă leur grĂ©, veulent y jeter un coup d'oeil moins hĂątif, et attendent en flĂąnant que l'heure du dĂźner sonne. Tout le monde est exact, cependant, lorsque le prĂ©sident donne le signal de passer Ă la salle Ă manger. Pour ĂȘtre archĂ©ologue, on n'en est pas moins homme. Il faut songer Ă rĂ©parer ses forces mises Ă l'Ă©preuve par les fatigues d'aujourd'hui et en conquĂ©rir de nouvelles pour affronter celles qui nous attendent demain. Le menu du dĂźner permet aux plus difficiles de se dĂ©clarer satisfaits et chacun peut constater que la rĂ©putation de l'hĂŽtel du Lion-d'Or n'est point surfaite. 1 Archives de la Seine-InfĂ©rieure, ",. 1000. DEUXIĂME JOURNĂE Mardi, 26 AoĂ»t Personne ne manque au rendez-vous ; nous sommes au dĂ©but de l'excursion le zĂšle des congressistes, qui ne se dĂ©ment jamais, n'est pas encore modĂ©rĂ© par les fatigues accumulĂ©es Ă la suite de plusieurs Ă©tapes, et c'est pleins d'entrain que nous prenons la route d'Evreux. Nous traversons sans nous arrĂȘter la bourgade de Corneville-sur-Risle, que l'opĂ©rette de Robert Planquette a rendue plus cĂ©lĂšbre par ses cloches que les Ă©vĂ©nements de son histoire, et nous arrivons Ă Appeville-Annebaut. Appeville est une petite ville fort ancienne, situĂ©e sur la voie romaine de Juliobona Ă Noviomagus. DĂšs le moyen-Ăąge, elle possĂ©dait une Ă©glise, des chapelles et une lĂ©proserie. L'Ă©glise fut donnĂ©e Ă l'abbaye du Bec par Robert de Montfort, en mĂȘme temps que celles de Montfort et de Flancourt, vers la fin du XIe siĂšcle. Elle Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă saint AndrĂ©. Elle fut reconstruite en 1550 par l'amiral d'Annebaut. Les parties remarquables remarquables la nef, la tour carrĂ©e, et le portail qui prĂ©sente d'intĂ©ressantes sculptures. La chapelle de la lĂ©proserie Ă©tait sous l'invocation de sainte Marguerite. Elle Ă©tait situĂ©e prĂšs de la Fontaine aux Malades, entre l'Ă©glise de la paroisse et celle de Corneville. APPEVILLE dit ANNEBAULT Portrait de l'Ă©glise. ClichĂ© de M. R. Duquesne. 52 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS La chapelle de Saint-Milford s'Ă©levait dans un endroit appelĂ© le vieux Montfort, peut-ĂȘtre prĂšs de l'ancienne demeure de Robert de Montfort, seigneur d'Appeville, au xie siĂšcle. Enfin il y avait encore la chapelle de SainteCatherine, relevant de l'abbaye de Corneville. En 1387, Robert d'Annebaut 1 est indiquĂ© pour la premiĂšre fois comme seigneur d'Appeville ; mais depuis plus d'un siĂšcle, les seigneurs d'Annebaut-en-Auge, prĂšs Lisieux, avaient dfs intĂ©rĂȘts dans la vallĂ©e de la Risle. Le plus illustre reprĂ©sentant de cette famille fut Claude d'Annebaut, anr'ral et marĂ©chal de France, qui fit bĂątir le chĂąteau de son nom Ă Appeville, de 1522 Ă 1546. Les proportions en Ă©taient si Ă©normes, que ni lui, ni ses successeurs ne purent l'achever. Le pavillon nord fut seul terminĂ© ; de toutes ces constructions, il ne reste que des ruines. L'amiral obtint, en 1549, l'Ă©rection de la terre d'Appeville, en baronnie sous le nom d'Annebaut. La terre passa ensuite par hĂ©ritage, en 1605, Ă Charlotte de Vieuxpont, mariĂ©e Ă Bernard Potier, sieur de Blerencourt, lieutenant gĂ©nĂ©ral de la cavalerie lĂ©gĂšre de France. En 1640, la baronnie fut Ă©levĂ©e pour ce dernier en marquisat. Il la lĂ©gua Ă sa mort Ă RenĂ© Po,ticr, duc de Tresme et de Gesvres 2, son frĂšre aĂźnĂ©. Au dĂ©cĂšs, sans enfants, de ce dernier, en 1723, Jean-Baptiste Danican d'Annebaut 3 racheta au nom de sa femme, descendante de Madeleine d'Annebaut, le marquisat, pour la somme de quatre cent cinquante mille livres. Il rentra aussi en possession de la vicomte de Pont-Audemer, au sujet de laquelle il eut, avec le bureau des finances, royales un procĂšs qui se prolongea pendant plus d'un siĂšcle. La terre ' d'Appeville-Amiebaut fut achetĂ©e en 1777 par ClĂ©ment de Barville, qui se rendit acquĂ©reur aussi de la vicomte de PontAudemer. Celle-ci lui fut enlevĂ©e en 1784; et la RĂ©volution acheva la destruction du marquisat d'Annebaut. 1 Annebaut de gueules Ă la croix de vair. 2 Potier de Gesvres d'azur Ă deux mains d'or au franc quartier Ă©chiquetĂ© d'argent et d'azur. 3 Danican d'Annebaut d'azur Ă la sphĂšre d'argent cerclĂ©e d'un zodiaque de sable, en fasce, accompagnĂ©e en chef d'une Ă©toile d'or et d'un grand vol de mĂȘme en pointe qui s'Ă©lĂšve et enclave la sphĂšre. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 53 AprĂšs une courte visite Ă l'Ă©glise, nous nous engageons âą dans la forĂȘt de Montfort, dont le marquis d'Annebaut prĂ©tendit jadis ĂȘtre propriĂ©taire. En lisiĂšre de la forĂȘt se trouve le bourg de Montfort, adossĂ© Ă une colline escarpĂ©e, d'oĂč l'on aperçoit Pont-Audemer et Brionne. Le chĂąteau de Montfort qui fut aux xie et xne siĂšcles une des principales places fortes de la Normandie, n'offre plus que des ruines insignifiantes. Il existait, Ă Montfort une lĂ©proserie ; l'Ă©glise Ă©tait sous la dĂ©pendance de l'abbaye du Bec. Il y avait jadis une vicomte, supprimĂ©e lors de la rĂ©union de ce domaine Ă la couronne. Par des chemins sinueux et ombragĂ©s, on gagne le BecHellouin oĂč nous allons faire notre premier arrĂȘt important. LE BEC-HELLOUIIM De quelque part que le vent vente, L'abbaye du Bec a rente. Le temps est assez beau lorsque nous arrivons. Nous faisons une rapide visite Ă l'Ă©glise paroissiale, dont le choeur est du xive siĂšcle. Elle renferme quelques Ă©paves intĂ©ressantes de l'abbaye une porte de tabernacle en Ă©mail, du xvne siĂšcle, des boiseries, un nombre assez important de statues de bois, quelques pierres tombales, et surtout depuis 1792, la sĂ©pulture du bienheureux Hellouin. Lorsque nous sommes tous rĂ©unis, nous nous dirigeons vers l'abbaye. Un charmant petit chemin, que longe le ruisseau du Bec, ou de Saint-Martin, y conduit. L'aspect des lieux a gardĂ© son empreinte monastique et lorsqu'on aperçoit la grande tour du XVe siĂšcle, les immenses constructions conventuelles du xvnr 8, on croit que les moines sont partis d'hier et reviendront demain. Nous sommes reçus par M. le vĂ©tĂ©rinaire en . premier, Anne, commandant le dĂ©pĂŽt de remonte, qui veut bien nous autoriser Ă visiter l'abbaye en dĂ©tail. Nous regrettons l'absence du chanoine PorĂ©e, le savant historien du Bec, mais nous aurons le plaisir de le retrouver ce soir Ă Bernay. M. le chanoine PorĂ©e a Ă©crit, Ă notre intention, quelques notes 54 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS ' dont le prĂ©sident nous donne lecture, et dont je me suis inspirĂ©, ainsi que des autres ouvrages du mĂȘme auteur, pour rĂ©diger la courte notice qu'on va lire. L'abbaye du Bec 1 n'offre pas aux regards des visiteurs les ruines grandioses et pittoresques de JumiĂšges, de SaintWandrille ou de Mortemer. Elle ne garde que les souvenirs de son passĂ©, mais quels souvenirs et quels noms pourraient ĂȘtre comparĂ©s Ă ceux de Lanfranc ou de saint Anselme ? Si ses commencements furent humbles, ses Ă©coles, devenues rapidement cĂ©lĂšbres, firent du Bec une des abbayes les plus illustres de la chrĂ©tientĂ©. CantorbĂ©ry lui demanda trois archevĂȘques, et l'un des Ă©lĂšves de son Ă©cole, Anselme de Baggio, alla s'asseoir sur le trĂŽne pontifical, sous le nom d'Alexandre IL La fondation de l'abba5re est due Ă Herluin, parent des comtes de Flandre, l'un des chevaliers les plus accomplis de son temps. Il naquit Ă Bonneville vers 994. Ayant fait voeu, dans un combat, de se consacrer au service de Dieu, il fonda en 1035, sur son fief de Bonneville, une Ă©glise en l'honneur de la Sainte Vierge. OrdonnĂ© prĂȘtre par l'Ă©vĂȘque de Lisieux, il groupa autour de lui plusieurs de ses compagnons d'armes, leur fit adopter la rĂšgle de saint BenoĂźt, et devint leur abbĂ©. Le monastĂšre de Bonneville ne dura que cinq ans. Faute d'eau potable, les religieux durent l'abandonner pour se transporter dans la vallĂ©e voisine, Ă l'endroit oĂč le ruisseau dĂ» Bec vient se perdre dans la Risle. BientĂŽt, Herluin vit arriver Lanfranc qui devait jeter une si grande illustration sur l'abbaye. Italien d'origine, Lanfranc venait en France pour visiter les Ă©coles. Il s'arrĂȘta au Bec, et ne tarda pas Ă y prononcer ses voeux. Devenu prieur, il ouvrit cette fameuse Ă©cole du Bec, qui pendant cinquante ans, fut la plus cĂ©lĂšbre de l'Europe, et le centre du mouvement philosophique et intellectuel en Occident. C'est autour de sa chaire que se forma l'Ă©lite des penseurs et des savants de cette Ă©poque. 1 Le couvent des religieux bĂ©nĂ©dictins de l'abbaye du tĂźec de gueules semĂ© de fleurs de lis d'argent. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1G96. LA PLAINE DU NEUB0URG ET LE PAYS DE CAUX 55 Vers 1051, les moines du Bec engagĂšrent avec BĂ©ranger de Tours, au sujet de la prĂ©sence rĂ©elle dans l'Eucharistie, une lutte dont ils devaient sortir victorieux. Peu de temps aprĂšs, Anselme, Italien lui aussi, attirĂ© par le renom de l'abbaye, vint au Bec, pour y suivre l'enseignement de Lanfranc. Le nombre des religieux s'accrut tellement que l'Ă©dification d'un Ă©tablissement plus vaste s'imposa. Les nouvelles constructions furent commencĂ©es en 1060. Sur ces entrefaites, Lanfranc ayant Ă©tĂ© nommĂ© abbĂ© de Saint-Pierre de Caen, puis archevĂȘque de CantorbĂ©ry, Anselme le remplaça comme prieur. Ce fut lui qui termina les bĂątiments claustraux et la basilique abbatiale, placĂ©e sous l'invocation de Notre-Dame. Lanfranc vint en faire la dĂ©dicace le 23 octobre 1077. L'annĂ©e suivante Herluin mourut, et selon son dĂ©sir, fut inhumĂ© au milieu du chapitre. Son successeur fut Anselme. Celui-ci fit plusieurs voyages en Angleterre et aprĂšs Lanfranc, fut nommĂ© archevĂȘque de CantorbĂ©ry. L'abbaye dĂ©jĂ puissante s'enrichit des dons des seigneurs qui avaient suivi Guillaume Ă la conquĂȘte de l'Angleterre, et auxquels les terres avaient Ă©tĂ© distribuĂ©es. Ces avantages, d'ailleurs, n'allĂšrent pas sans inconvĂ©nients l'Ă©lite intellectuelle des moines fut appelĂ©e de l'autre cĂŽtĂ© du dĂ©troit, pour administrer les possessions nouvelles, et un troisiĂšme archevĂȘque de CantorbĂ©ry fut choisi dans ses rangs, en la personne de Thibaut, cinquiĂšme abbĂ© du Bec. Sans Ă©numĂ©rer la longue suite des abbĂ©s du Bec, nous retiendrons seulement les noms de ceux qui, par leuis travaux, ont contribuĂ© Ă l'illustration ou Ă l'embellissement de l'abbaye. Letard, sixiĂšme abbĂ©, construisit avec les libĂ©ralitĂ©s de Robert du Neubourg, un nouveau cloĂźtre en 1140. L'an 1141, la congrĂ©gation s'accrut de la cĂ©lĂšbre collĂ©giale de Beaumont-le-Roger, qui lui fut donnĂ©e par le comte Galleran de Meulan. Le cloĂźtre fut terminĂ© en 1146. Roger Ier, septiĂšme abbĂ©, agrandit considĂ©rablement l'Ă©glise abbatiale dont la premiĂšre pierre fut posĂ©e par l'Ă©vĂȘque Rotrou, le 14 aoĂ»t 1161. Les travaux durĂšrent dix-sept ans ; la dĂ©dicace eut lieu en 1178 C'est Ă cet abbĂ© qu'on doit la construction de l'infirmerie et de la maison des hĂŽtes. Les possessions de l'abbaye s'accroissaient sans 56 ' EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS cesse ; son influence Ă©tait considĂ©rable douze abbayes avaient pour abbĂ©s des moines du Bec l'impĂ©ratrice Mathilde voulut ĂȘtre inhumĂ©e dans l'Ă©glise de l'abbaye. LĂ Ă©taient aussi les sĂ©pultures des seigneurs du Neubourg. En 1273, l'Ă©glise s'effondra la chronique du Bec, relate ainsi l'Ă©vĂ©nement L'an de grĂące mille deux cents Sexante et treize, virent gens la maistre Tom du Bec descendre lendemain du jour de la Cendre. En tour prime tut la ruyne l'oeuvre desoubz n'Ă©tait pas fine pour ce la tour se descendi Tout le cueur cassa et fendi De la nef une grande partie quassa la tour de l'abbaye niez Dieu merci, le roi chieri oncques homme n'y ont pĂ©ri Ce fut au temps de l'abbĂ© Pierres Ă qui eschetz maintes pierres Pour ce qu'en pierre habonda Sur ferme pierre la fonda 1. Elle s'Ă©tait dĂ©jĂ Ă©croulĂ©e cent ans avant Richard de Saint-LĂ©ger l'avait fait reconstruire en partie en 1215. Pierre de la Cambe, dix-septiĂšme abbĂ©, fit reconstruire en 1276 le choeur et les transepts. En 1282, sous l'abbĂ© Ymer de Saint-Ymer, on retrouva dans les ruines de l'Ă©glise les restes de l'impĂ©ratrice Mathilde, veuve de Henri Ier, roi d'Angleterre, dĂ©cĂ©dĂ©e en septembre 1168 Ă Rouen. Les travaux de reconstruction continuĂšrent sous la direction du maĂźtre Robert de Fontaine. Guilbert de Saint-Etienne, dix-neuviĂšme abbĂ©, acheva l'abbatiale. Sous Robert des Courroyes, vingt-deuxiĂšme abbĂ©, eut lieu l'invasion anglaise. Louis d'Harcourt, gouverneur de lai Normandie, voulut pour arrĂȘter l'ennemi, faire dĂ©molir l'Ă©glise Ă peine achevĂ©e, et la remplacer par deux tours fortifiĂ©es ; on se contenta d'entourer la basilique et le chapitre d'ouvrages de dĂ©fense prĂ©cĂ©dĂ©s d'un fossĂ©. Trois cĂŽtĂ©s du l Chronique du Bec. n. 44. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAY'S DE CAUX 57 cloĂźtre furent abattus ainsi qu'une partie du dortoir et du cellier. Ce fut un moment de grande indigence pour le Bec. Etout d'Etoutteville, vingt-quatriĂšme abbĂ©, aggrava encore la situation. FiĂšre de l'Ă©vĂȘque de Beauvais et de l'Ă©vĂȘque de Lisieux, il rĂ©ussit Ă se faire nommer abbĂ©, et contribua Ă la ruine de l'abbaye, par des dĂ©penses excessives. NommĂ© abbĂ© de FĂ©camp, il emporta du Bec tout ce qu'il put en livres et en objets prĂ©cieux, et s'en servit pour fonder, avec son frĂšre, le collĂšge de Lisieux Ă Paris. Guillaume IV d'Auvillars, vingt-sixiĂšme abbĂ©, acheva les fortifications'de l'abbaye ; Robert III du Bec, vingt-septiĂšme abbĂ©, fut Ă©lu en 1418. Peu aprĂšs, le duc de Clarence vint mettre le siĂšge devant l'abbaye, s'en empara et la mit au pillage. Henri V d'Angleterre sĂ©journa au Bec, aprĂšs la soumission de la Normandie ; il restitua Ă l'abbĂ© Robert les biens qu'il avait confisquĂ©s. Les Français ayant repris la tour du Bec en 1421, l'abbĂ© Robeit fut considĂ©rĂ© comme traĂźtre, et emprisonnĂ© Ă Rouen pendant cinq mois. AprĂšs qu'il se fut justifiĂ©, il fut remis en libertĂ©, et le temporel de son abbaye lui fut rendu, mais les fortifications furent rasĂ©es. Thomas Frique, vingt-huitiĂšme abbĂ©, dut, Ă cause de l'Ă©tat de guerre continuel, rĂ©sider presque constamment Ă Rouen. L'abbaye fut mise plusieurs .fois au pillage, et les terres restĂšrent incultes. Selon la Gallia Christiana, cet abbĂ© assista Ă la prĂ©tendue abjuration de Jeanne d'Arc. Il fit faire par Jean Sandrin les seize statues de pierre qui sont aujourd'hui Ă Bernay. Geoffroy d'Epaignes, trentiĂšme abbĂ©, 1452, marque son administration par une augmentation des possessions et des revenus de l'abbaye, la restauration de l'Ă©glise et des bĂątiments claustraux. Ce fut lui qui commença la grande tour Saint-Nicolas, mais tous les travaux furent interrompus par les guerres de religion. En 1562, l'abbaye fut pillĂ©e par les Huguenots. Jean IV Bochard, trente-et-uniĂšme abbĂ© commendataire, fit achever le beffroy et dresser par Dom Pierre de ChrĂ©tienville, moine du Bec, un catalogue de la bibliothĂšque. DĂšs le milieu du xne siĂšcle, la bibliothĂšque de l'Ă©cole du Bec se composait de cent soixante volumes manuscrits, dont 58 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS les auteurs Ă©taient surtout des pĂšres et des docteurs de l'Eglise. En 1164, ce nombre fut doublĂ© par l'adjonction de cent treize autres volumes, donnĂ©s par Philippe d'Harcourt, Ă©vĂȘque de Bayeux 1. Adrien Gouffier, cardinal de Boissy, Ă©vĂȘque de Coutances, trente-cinquiĂšme abbĂ©, fit remanier la porte d'entrĂ©e. Jacques d'Annebaut, trente-huitiĂšme abbĂ©, 1543, plus tard cardinal, fut une vĂ©ritable cause de ruine pour le monastĂšre par sa dĂ©plorable administration. Dominique de Vie, quarante-deuxiĂšme abbĂ©,introduisit au Bec le 10 juillet 1626, les pĂšres de la rĂ©forme de la congrĂ©gation de Saint-Maur 2. Ceux-ci purent faire faire de trĂšs importants travaux le portail de l'Ă©glise abbatiale, un nouveau cloĂźtre, la rĂ©paration des bĂątiments, la refonte des cloches, sont leur oeuvre. Les revenus de l'abbaye s'Ă©levaient alors Ă livres. En 1550, les bĂ©nĂ©fices, pour la France seulement comprenaient 165 cures, 18 prieurĂ©s et 22 chapelles. En 1591, la nef de l'Ă©glise s'Ă©tait Ă©croulĂ©e faute d'entretien. Les travaux de restauration effectuĂ©s Ă ce moment permirent de sauver le choeur de la ruine. Jacques-Nicolas Colbert, deuxiĂšme fils du cĂ©lĂšbre contrĂŽleur des finances, fut nommĂ© abbĂ© du Bec en 1665 il fit terminer tous les travaux commencĂ©s sous ses prĂ©dĂ©cesseurs. Il fit exhumer et recueillir les reliques du bienheureux Hellouin. A partir de 1742, on reconstruisit sur un plan simple, mais grandiose, les bĂątiments conventuels qu'on admire aujourd'hui. Yves de Marbeuf fut le quarante-sixiĂšme et dernier abbĂ© du Bec. NommĂ© en 1777 Ă©vĂȘque d'Autun, puis archevĂȘque de Lyon, il se retira en Allemagne Ă la RĂ©volution et y mourut la mĂȘme annĂ©e. En 1791, la communautĂ© ne comptait plus qu'une trentaine de religieux ; la plupart quittĂšrent de leur plein grĂ© 1 L'abbaye possĂ©dait un magnifique chartricr, dont il reste un inventaire Ă la bibliothĂšque nationale. Il a Ă©tĂ© dĂ©truit en 1810, et on fit de la cire Ă brĂ»l -r avec les sceaux des diffĂ©rentes piĂšces. 2 C'est Ă ce moment-lĂ que les moines quittĂšrent la robe blanche pour la robe noire. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 59 L'ENTRĂE ET LA TOUR DU BEC Collection de M. le Comte Becci. l'abbaye et prĂȘtĂšrent le serment constitutionnel. L'abbaye abandonnĂ©e fut mise au pillage, le mobilier fut vendu Ă vil prix et les cloches envoyĂ©es Ă Rouen pour ĂȘtre fondues. On peut se figurer l'influence de l'abbaye du Bec en Normandie, par l'importance de ses possessions. Celles-ci s'Ă©tendaient dans le diocĂšse de Rouen, dans celui de Lisieux, 60 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS dans celui d'Evreux et dans celui de Chartres. Elles comprenaient trente prieurĂ©s et cent vingt Ă©glises. Au moment de la RĂ©volution ses revenus dĂ©passaient cent quatre-vingt mille livres. Mais si ses revenus Ă©taient immenses, sa charitĂ© Ă©tait sans limite. Tous les jeudis, depuis la Purification jusqu'au jeudi prĂ©cĂ©dant la Saint-Jean-Baptiste, inclusivement, la mense abbatiale de l'abbaye faisait une distribution d'une livre de pain Ă chaque pauvre des paroisses d'Aptot, Bonneville, Boscrobert, Calleville, Ecaquelon, Glos, La Haye-de-Calleville, Le Bec, Grostheil, Livet, Authou, Malleville, Pont-Authou, Saint-Eloy, Saint-Paulde-Fourques, Saint-LĂ©ger-du-Genetay, Saint-Martin-du-Parc, Saint-Taurin-des-Ifs, ThiĂ©ville et Voiscreville. Cette distribution s'Ă©levait de douze Ă quatorze cents livris la semaine. Cette aumĂŽne Ă©tait volontaire. Les aumĂŽnes faites par la mense conventuelle, Ă©galement volontaires, Ă©taient de toutes espĂšces. Elles Ă©taient Ă©valuĂ©es Ă environ six cents livres par an. Les pauvres des paroisses des environs de l'abbaye ainsi que ceux des paroisses ci-dessus dĂ©signĂ©es y trouvaient de grands secours, tant en mĂ©dicaments que pour les besoins de la vie 1. Parcourons rapidement les rares tĂ©moins qui subsistent de si grands souvenirs. L'ancienne porte d'entrĂ©e de l'abbatiale fut construite par Robert d'Evreux, abbĂ© de 14S4Ă 1491. Elle se compose de deux tourelles carrĂ©es Ă corniche feuillagĂ©e portant un comble trĂšs aigu en ardoises. La-tour de droLe servait de gĂȘole, c lie de gauche de logement au frĂšre portier. Audessous de l'arcade surbaissĂ©e de la porte, Ă©tait une niche Ă©lĂ©gamment sculptĂ©e, abritant une statue de Notre-Dame. Le cardinal de Boissy, qui tint la commende de 1516 Ă 1519, y avait fait placer ses armes d'or Ă trois jumelles de sable. Elles se voient encore aujourd'hui trĂšs mutilĂ©es. A droite, dans un mur en damier, bĂąti en retour d'Ă©querre, s'ouvrait une porte charretiĂšre au-dessus de laquelle se voit un B traversĂ© en pal par mie crosse. Ces constructions variĂ©es forment un ensemble trĂšs pittoresque. 1 Archives de la Seine-InfĂ©rieure, abbaye du Bec, cote 995. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 61 Une plaque commĂ©morative a Ă©tĂ© apposĂ©e en 1889, lors du CongrĂšs archĂ©ologique pour rappeler les dates mĂ©morables de l'abbaye elle porte ces mots ABBAYE DU BEC DE L'ORDRE DE SAINT BENOIT FONDĂE PAR HERLUIN EN 1034 DES ECOLES DANS TOUT L'OCCIDENT Y FURENT FONDĂES PAR LANFRANC ET SAINT ANSELME , L'HOSPITALITĂ DES RELIGIEUX FUT LARGE LEUR CHARITĂ INĂPUISABLE LEUR SCIENCE ĂGALA LEUR PIĂTĂ L'IMPĂRATRICE MATHILDE Y FUT INHUMĂE DANS L'ĂGLISE EN 1167 SAINT LOUIS Y SĂJOURNA EN 1256 L'ABBAYE EN 1356 PILLĂE PAR LES ANGLAIS EN 1421 FUT RESTAURĂE PAR L'ABBĂ GEOFFROY' D'ĂPAIGNES . EN 1453 ELLE ADOPTA LA RĂFORME DE SAINT MAUR EN 1626 ET JETA UN DERNIER ĂCLAT DANS LES LETTRES ELLE FUT SUPPRIMĂE EN 1790 JUILLET 1889 Au fond de la cour, les bĂątiments de l'abbatiale terminĂ©s en 1705 se relient aux constructions plus anciennes du prĂ©toire de la justice. En pĂ©nĂ©trant dans l'enceinte, on se trouve devant la tour Saint-Nicolas,vrai colosse de pierre, aujourd'hui classĂ©e, agrĂ©mentĂ©e sur ses contreforts des statues de saint AndrĂ©, saint Louis, saint BenoĂźt, saint Jacques, saint Nicolas, saint Jean l'EvangĂ©liste, saint Michel et Notre-Dame. Des inscriptions gothiques en silex noir incrustĂ© dans la pierre, se lisent sur les flancs de la tour ; sur le cĂŽtĂ© mĂ©ridional Christws est filius Dei » ; sur la face occidentale, Maria, JĂ©sus ehristus est filius Dei », Salvator mundi miserere nostri ». Ce beffroi renfermait autrefois une .puissante sonnerie de cloches. La plus grosse ne pesait pas moins de dix mille livres. 62 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS L'Ă©glise abbatiale fut abattue et rasĂ©e vers 1810. Le chemin traverse son emplacement. Il n'en res^. plus qu'une grande arcature gothique. Celle-ci ornait le mur terminal qui appartenait Ă la reconstruction de Pierre de la Cambe et de Ymer de Saint-Ymer. Deux bases des piliers de l'abside furent mis Ă jour vers 1880. Elles ont Ă©tĂ© recouvertes de nouveau par des terrassements rĂ©cents. En remontant vers l'est, on remarque de nombreuses pierres encore en place, qui permettent de reconstituer par la pensĂ©e, une partie du plan des chapelles absidiales. A une trentaine de mĂštres de l'abside, se trouvent les restes d'une grosse tour ronde, avec d'Ă©pais murs de silex, noyĂ©s dans le mortier. Des arbres aux racines Ă©normes, plus que centenaires, ont librement poussĂ© dans ces ruines. Cette tour faisait partie du systĂšme de fortification Ă©levĂ© du xive au xve siĂšcle par les abbĂ©s Geoffroy Harenc et Guillaume d'Auvillars, pour protĂ©ger le monastĂšre et l'Ă©glise contre les incursions des Anglais. C'Ă©tait peut-ĂȘtre mĂȘme le donjon ou citadelle, car voici ce qu'Ă©crivait Dom Bourget au siĂšcle dernier Tout ce qui reste de cette forteresse sont les ruines d'une tour encore visible s'Ă©levant Ă huit ou dix pieds au-dessus du sol, et les fondations de quelques autres, avec des souterrains de communication. Ces souterrains ont sans doute Ă©tĂ© comblĂ©s, le souvenir en est perdu. Les caves creusĂ©es sous la colline sont une construction voĂ»tĂ©e en berceau aigu avec doubleaux, qui peut remonter au dĂ©but du xiv° siĂšcle. Elles comprennent un trĂšs long couloir avec des retraits de chaque cĂŽtĂ© pour loger les tonneaux. En revenant vers les bĂątiments conventuels, on voit une colonnette romane qui a conservĂ© sa base, et son chapiteau Ă feuillages plats, avec un commencement de nervure et d'arc diagonal. C'est Ă peu prĂšs tout ce qui reste de l'ancien chapitre dĂ©moli en 1817, en mĂȘme temps que la sacristie; mais ce fragment est prĂ©cieux il fixe la date de la construction. La salle capitulaire du Bec avait Ă©tĂ© construite aux frais de Robert du Neufbourg, sĂ©nĂ©chal de Normandie, de LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 63 1141 Ă 1146. Cette belle salle, divisĂ©e en trois travĂ©es presque carrĂ©es et recouverte de trois croisĂ©es d'ogives, Ă©tait un modĂšle de hardiesse et d'Ă©lĂ©gance. Sa longueur atteignait douze mĂštres. Les vestiges que nous en voyons sont un des rares spĂ©cimens de l'architecture de cette Ă©poque dans la rĂ©gion normande. PrĂšs de lĂ , se dĂ©veloppe l'immense escalier, achevĂ© en 1751, qui conduisait de l'Ă©glise Ă l'Ă©tage des cellules. La belle rampe de fer forgĂ© a Ă©tĂ© enlevĂ©e au moment de la RĂ©volution. La premiĂšre pierre du cloĂźtre fut posĂ©e le 6 mai 1644. Les travaux marchĂšrent avec une lenteur extrĂȘme, puisqu'ils ne furent achevĂ©s qu'en 1666 par FrĂšre Guillaume de la Tremblaye qu'on peut considĂ©rer comme le vĂ©ritable architecte du cloĂźtre. C'est une construction spacieuse, un peu lourde, ornĂ©e de pilastres dans le style de la Renaissance. Les voĂ»tes en plein cintre portent Ă la section des nervures, de larges clefs enlacĂ©es. Au-dessous de la porte d'entrĂ©e sont sculptĂ©es les armes du jeune Colbert, abbĂ© du Bec d'or Ă une couleuvre d'azur posĂ©e en pal. Autour du cloĂźtre, sur une superficie considĂ©rable, s'Ă©tendaient les bĂątiments conventuels, tout en pierre de taille, d'une simplicitĂ© et d'une ampleur qui rappellent ceux de Saint-Etienne de Caen. Le 24 juin 1742, le prieur, muni de la procuration de l'abbĂ©, comte de Clermont, posa solennellement la premiĂšre pierre du rĂ©fectoire et du dortoir, placĂ©s parallĂšlement Ă l'Ă©glise. On mit six ans Ă parfaire cet immense corps de bĂątiments, qui comprend un rez-de-chaussĂ©e et un premier Ă©tage trĂšs Ă©levĂ©. Le pavillon qui le termine du cĂŽtĂ© du jardin, fut bĂąti sur pilotis, Ă cause de la proximitĂ© de la riviĂšre. DĂšs la veille de la PentecĂŽte 1747, les religieux avaient inaugurĂ© le rĂ©fectoire ; cette splendide salle voĂ»tĂ©e mesure soixantequinze mĂštres de long sur neuf mĂštres de large. En 1750, on acheva sur les mĂȘmes plans, le retour d'Ă©querre du bĂątiment neuf de soixante-six mĂštres de long prolongeant le dortoir. Il y avait dans ces ailes trente-six cellules s'ouvrant sur un vaste corridor dallĂ©, et donnant sur le parterre. 64 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Leur disposition rappelle celle des cellules de Mondaye, que nous avons visitĂ©es il y a deux ans. Aujourd'hui, le cloĂźtre sert d'Ă©curie, comme le rĂ©fectoire et l'orangerie. TransformĂ© en dĂ©pĂŽt de chevaux de l'armĂ©e dĂšs 1792, la situation du Bec-Hellouin fut rĂ©gularisĂ©e par deux dĂ©crets de 1804 et de 1810. Il devint dĂ©pĂŽt d'Ă©talons, et l'Ă©glise servit de magasin Ă fourrage, jusqu'Ă ce que sa dĂ©molition fut dĂ©cidĂ©e comme devenue inutile. Depuis 1833, rĂ©tablissement a Ă©tĂ© transformĂ© en annexe du dĂ©pĂŽt de remonte de Caen et qualifiĂ© de dĂ©pĂŽt de transition ». L'effectif des jeunes chevaux varie de cent cinquante Ă quatre cents suivant le moment de l'annĂ©e. Les chevaux ne font au Bec aucun travail, ils prennent de l'exercice en libertĂ© dans des paddocks, et nous aurons le plaisir dans un moment d'assister Ă leur sortie des Ă©curies. Les arcades du cloĂźtre ont Ă©tĂ© fermĂ©es par des murs de briques. Des planches auxquelles sont fixĂ©s les rĂąteliers et les auges dissimulent Ă peine d'admirables sculptures. L'Ă©glise romane avait Ă©tĂ© dĂ©diĂ©e le 29 octobre 1077 par Lanfranc, devenu archevĂȘque de CantorbĂ©ry. Cette premiĂšre Ă©glise, puis trois autres, furent successivement dĂ©truites par des incendies. Une cinquiĂšme fut construite c'est celle qui subsista durant tout le moyen-Ăąge, jusqu'Ă la RĂ©volution. CommencĂ©e en 1275, terminĂ©e en 1320, elle ne fut cependant consacrĂ©e que le 14 septembre 1342. DĂ©jĂ Ă©branlĂ©e par un ouragan en 1551, et faute de rĂ©parations faites Ă temps, la nef s'Ă©croula presque entiĂšrement en 1591. On ne put conserver que les deux travĂ©es les plus rapprochĂ©es du transept. Lorsqu'elle Ă©tait dans son intĂ©gritĂ©, l'Ă©glise abbatiale rappelait par ses proportions et son style, l'Ă©glise de Saint-Ouen de Rouen. Elle avait cent trente mĂštres de longueur le choeur seul en mesurait quarante. Voici ce qu'Expilly en disait en 1752 Le choeur est un des plus grands et des plus riches qu'on puisse voir ; l'or y brille de toutes parts, et l'Ă©clat en est relevĂ© par l'azur dont il est accompagnĂ©. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 65 La dĂ©coration intĂ©rieure comprenait quatre grandes statues des apĂŽtres, un autel trĂšs ornĂ©, un jubĂ© et un dallage en marbre, qui, heureusement, ont Ă©tĂ© sauvĂ©s de la dĂ©molition en 1808, par arrĂȘtĂ© du ministre de l'intĂ©rieur, CambacĂ©rĂšs, et donnĂ©s Ă l'Ă©glise Sainte-Croix de Bernay, oĂč nous pourrons les admirer. La chaire est Ă la cathĂ©drale d'Evreux. L'Ă©glise Ă©tait vouĂ©e Ă la destruction, avons-nous vu, par le gouvernement impĂ©rial. On commença par enlever le plomb des couvertures. On en tira cent douze mille kilogrammes. Une voix cependant s'Ă©leva, en 1807, pour la conservation du monument, celle du prĂ©fet de l'Eure, le baron Chambaudouin L'Ă©glise forme avec les autres bĂątiments un ensemble si beau, donne Ă ces lieux un tel caractĂšre de majestĂ©, que je n'ai pu rĂ©flĂ©chir sans peine au dessein que l'on a conçu de la faire disparaĂźtre je crains qu'on ne dĂ©truise ainsi un des plus beaux monuments qui existent 1. L'Ă©glise n'en fut pas moins abattue, et nous avons vu les rares vestiges qui en subsistent. Constatons en terminant que si les modifications effectuĂ©es pour transformer les bĂątiments du monastĂšre en dĂ©pĂŽt de chevaux, sont regrettables, il convient cependant de se rĂ©jouir de cette mesure, car c'est Ă©videmment Ă elle seule qu'est due la conservation de ce qui reste de l'abbaj^e. A un autre point de vue, cette affectation offre des inconvĂ©nients, car une faible partie des bĂątiments est seule utilisĂ©e. A une Ă©poque oĂč la crise du logement sĂ©vit avec tant d'intensitĂ© dans les villes, peut-ĂȘtre des services agricoles, ou une Ă©cole d'agriculture, pourraient-ils ĂȘtre installĂ©s dans les bĂątiments inemployĂ©s, soit par le dĂ©partement, soit par l'Etat, pour le plus grand bien de ceux qui bĂ©nĂ©ficieraient de cette crĂ©ation. Le Bec pourrait redevenir ainsi partiellement le foyer intellectuel qu'il fut jadis, et la vie renaĂźtrait dans ces murs qui furent tĂ©moins de tant d'activitĂ©. Nous sortons de l'abbaye en jetant encore un coup d'oeil admiratif sur la belle tour Saint-Nicolas, le seul monument 1 Archives de l'Eure. Bec-Hellouin. 66 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS classĂ© de tout l'ensemble, et derriĂšre, sur l'ancien logis abbatial, aujourd'hui propriĂ©tĂ© particuliĂšre du commandant Teissier. Puis nous remontons en auto, et par une sĂ©rie de chemins Ă©troits et assez compliquĂ©s, nous arrivons au village d'Harcourt. Tout le monde met pied Ă terre, et se dirige sur le chĂąteau, qu'on nous dit ĂȘtre trĂšs voisin et qui est, en rĂ©alitĂ©, distant encore de prĂšs d'un kilomĂštre. Nous pĂ©nĂ©trons Ă l'intĂ©rieur, et, descendant le vieil escalier de pierre, du cĂŽtĂ© oĂč le chĂąteau a conservĂ© presque intact son antique, aspect, je donne lecture des notes suivantes sur Harcourt et son histoire. HARCOURT ChĂąteau du VrEiL-HAitcouRT. Coligction de M. Tournouer. Le Chev. Challan dei. Le village d'Harcourt, situĂ© prĂšs de la voie romaine qui va d'Evreux Ă Briomie est le berceau de la maison de ce nom, illustre depuis tant d'annĂ©es, en France et en Angleterre. Trois monuments seulement mĂ©ritent d'ĂȘtre Ă©tudiĂ©s l'Ă©glise, l'hospice et surtout le chĂąteau. L'Ă©glise a Ă©tĂ© construite d un seul jet dans le premier LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 67 quart du xnr 3 siĂšcle. Le choeur peut passer pour un petit chef-d'oeuvre Ă l'extĂ©rieur, on remarque la disposition extrĂȘmement originale et peut-ĂȘtre unique des contreforts, dont les parois fuyantes dĂ©gagent complĂštement les Ă©troites lancettes du rond point. La sonnerie, une des plus belles de France, Ă©tait dans une tour isolĂ©e de laquelle un souterrain remontait jusjusqu'au chĂąteau. A l'intĂ©rieur, on admire la maniĂšre harmonieuse dont s'arrondit la muraille du sanctuaire, l'habiletĂ© avec'laquelle neuf travĂ©es ont Ă©tĂ© mĂ©nagĂ©es dans un espace relativement restreint, la lĂ©gĂšretĂ© des huit branches d'ogives qui,rayonnant autour d'une clef centrale, viennent, en soutenant d'Ă©troits voĂ»tains, reposer soit sur des colonnettes posĂ©es en encorbellement, soit sur des consoles en forme de chapiteaux. On peut y voir un grand crucifix en bois de la fin du xve siĂšcle, des fonts baptismaux en pierre de la fin du xive et un lutrin Ă cariatides du xvne siĂšcle. Le 9 avril 1695, Mme Françoise de Brancas, princesse d'Harcourt 1, dame du palais de la reine Marie-ThĂ©rĂšse, fonda Ă Harcourt, du consentement de son fils, seigneur et propriĂ©taire du comtĂ© d'Harcourt, un hĂŽpital pour les pauvres malades du comtĂ©, et pour les enfants des deux sexes. \ cet effet, elle fit Ă©lever des bĂątiments dans lesquels elle Ă©tablit des chambres sĂ©parĂ©es pour les petites filles pauvres, auxquelles on devait apprendre non seulement la piĂ©tĂ© chrĂ©tienne, mais encore l'art de la dentelle, pour qu'elles parviennent Ă gagner leur vie. La princesse d'Harcourt fit Ă ses frais toute l'installation, acheta un grand enclos avec des bĂątiments et des arbres fruitiers, des pĂąturages qu'elle garnit de bestiaux, et lĂ©gua Ă l'hĂŽpital trois cents livres de rente, Ă prendre sur tous ses biens. En mĂȘme temps, par arrĂȘtĂ© du conseil du 13 janvier 1696, elle faisait unir au nouvel hĂŽpital les biens et revenus de la maladrerie de Saint-Thomas d'Harcourt, de 1 Brancas d'azur au pal d'argent chargĂ© de trois tours de gueules et accostĂ© de quatre griffes de lion d'or affrontĂ©es et mouvantes du flanc de l'Ă©cu. La Chesnaye des Bois. 68 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUM0IS Ancien plan du chĂąteau d'Harcourt. "Collection de M. le Comte Becci. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 69 l'HĂŽtel-Dieu, ou hĂŽpital Saint-Antoine de Beaumont-leRoger, et de la maladrerie de Saint-Laurent de Beaumontel. Enfin par un autre arrĂȘt du 2 mars suivant, les biens et revenus de l'ancien hĂŽpital, de la maladrerie de Saint-Michel de Briomie, de Saint-Thomas de CantorbĂ©ry, d'Harcourt, de Sainte-Marguerite-l'Hortier, d'Annebault et d'Orival lui Ă©taient attribuĂ©s. La princesse d'Harcourt confia la direction du nouvel Ă©tablissement aux religieuses de Gentilly. Les registres de comptabilitĂ© contiennent d'intĂ©ressants dĂ©tails sur l'industrie de la dentelle, jusque-lĂ inconnue dans le pays. L'aune de petite dentelle se vendait environ une livre. Cette manufacture ne survĂ©cut guĂšre Ă la mort de Mme d'Harcourt, survenue le 12 avril 1715. En 1788, l'hĂŽpital accusait trois mille cinq cent vingtdeux livres de revenus et trois mille cinq cent quarante livres de dĂ©penses 1. Le chĂąteau d'Harcourt 2 remonte au commencement du xne siĂšcle. Il a Ă©tĂ© remaniĂ© Ă plusieurs reprises, au xve et au xvne siĂšcles, mais on distingue parfaitement le plan primitif. Huit tours flanquent les murailles de la premiĂšre enceinte ; ces tours de forme demi-circula ire sont de petite dimension. Elles mesurent Ă peine cinq mĂštres de diamĂštre extĂ©rieur. Deux d'entre elles encadraient et dĂ©fendaient chacune des deux portes mĂ©nagĂ©es aux extrĂ©mitĂ©s de l'enceinte. De la porte du nord, il ne reste que des ruines. La porte du sud sert encore d'entrĂ©e. Elle a Ă©tĂ© reconstruite Ă la fin du xvie siĂšcle. C'est Ă ce moment-lĂ qu'on introduisit dans les pieds-droits, Ă l'extĂ©rieur et Ă l'intĂ©rieur, des croix de Lorraine en briques, Ă la suite de l'extinction de la branche aĂźnĂ©e de la famille d'Harcourt dans la maison de Lorraine. Le tout forme un magnifique ensemble de tours et de tourelles qu'enlacent de toutes parts des lierres sĂ©culaires, montant jusqu'aux toitures. Au premier plan, l'entrĂ©e profonde et sombre, entre deux tours qui semblent deux senti1 senti1 de l'Orne, C. 274. 2 Toutes les notes sur le chĂąteau d'Harcourt sont extraites des travaux de l'AcadĂ©mie d'agriculture, mis trĂšs obligeamment Ă ma disposition par le bibliothĂ©caire, M. Daviet, que je tiens Ă remercier ici. 70 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS nelles avancĂ©es une enceinte semi-circulaire se prolonge le long des fossĂ©s encombrĂ©s de lierre, de plantes sauvages et d'arbres poussĂ©s au hasard 1. Maintenant reportez-vous par l'imagination, au temps de la splendeur de ce chĂąteau grandiose ; remplacez l'agreste beautĂ© des ruines par l'image du monument dans sa jeunesse et dans sa force ; arrachez ces voiles de verdure, creusez ces fossĂ©s, dĂ©blayez ces glacis, faites arriver une eau vive et profonde qui baigne les murailles, relevez les douze tours de l'enceinte et du donjon, rendez-leur la ceinture de mĂąchicoulis et la couronne de crĂ©neaux qui en faisaient la parure, ouvrez toutes ces fenĂȘtres Ă croix de pierre malencontreusement murĂ©es, meu blez Ă l'antique ces vastes appartements aujourd'hui nus et dĂ©labrĂ©s, et faites retentir sur les dalles sonores le pas des destriers, briller les armures, sonner les cors et vous aurez Harcourt, digne demeure des barons et comtes de ce nom, issus du cĂ©lĂšbre Bernard le Danois, de ces fidĂšles compagnons d'armes des ducs de Normandie, Normandie, l'histoire est celle de la France. Nous avons un tĂ©moin oculaire de ce qu'Ă©tait Harcourt au xvii" siĂšcle Thomas Corneille, dans son Dictionnaire de GĂ©ographie, Ă©crit, ce qui suit en 1704 ChĂąteau d'HARCOURT. ClichĂ© de M. G. de Banville. 1 {Normandie illustrĂ©e, vol. I, V° Harcourt. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 71 Le chĂąteau, bĂąti Ă l'antique, avec des fossĂ©s profonds, accompagnĂ© d'un donjon et d'une chapelle, est trĂšs logeable et a bel air. Les appartements ont Ă©tĂ© rĂ©tablis Ă la moderne avec un jardin bien ordonnĂ© et fort propre. Au pied de ce chĂąteau, et d'un parc fermĂ© de murailles, est un prieurĂ© claustral de chanoines rĂ©guliers de Saint-Augustin, sous le titre de Notre-Dame-du-Parc. On y conseive des reliques tiĂšs prĂ©cieuses et anciennes. Le comtĂ© d'Harcourt comprend vingt paroisses. La premiĂšre mention dans l'histoire du chĂąteau d'Harcourt date de 917, Ă©poque Ă laquelle Bernard le Danois, premier baron d'Harcourt 1, conduit de son chĂąteau d'Harcourt trois cents hommes d'armes au secours de Guillaume LongueEpĂ©e. En 1078, Enguerrand d'Harcourt, revenant en Normandie aprĂšs avoir pris part avec Guillaume, Ă la conquĂȘte de l'Angleterre reconstruit son chĂąteau d'Harcourt. En 1328, la baronnie d'Harcourt est Ă©rigĂ©e en comtĂ© par lettres de Philippe de Valois donnĂ©es Ă Vincennes le 9 mars. En 1124, sous Louis VI, la guerre s'allume les chĂąteaux de Brionne, Valville, Beauficel, Harcourt sont pris et repris. En 1179, Robert d'Harcourt fonde Ă l'extrĂ©mitĂ© de son parc un prieurĂ© sous l'invocation de saint Thomas de CantorbĂ©ry et y Ă©tablit la sĂ©pulture de sa famille. Pendant la captivitĂ© du comte d'Harcourt fait prisonnier Ă la bataille d'Azincourt en 1315, le duc de Clarence, frĂšre de Henri V d'Angleterre, ravagea le pays d'Evreux et s'empara, en 1418, du chĂąteau d'Harcourt et des richesses du comte Jean, un des plus riches seigneurs de France. Suivant Le Ferron et Boulenc, il avait plus de trois cent mille Ă©cus d'or dans son trĂ©sor, un riche cabinet d'armes, des images d'or des douze apĂŽtres, une poule d'or, avec douze poussins d'or. Il se faisait servir par douze chevaliers, chacun faisant un mois par an il avait une chapelle de chantres et de musiciens. En 1415, il donna Ă l'abbaye du Mont-SaintMichel une statue d'argent du poids de soixante-seize marcs. DĂ©possĂ©dĂ© de ses biens, le comte d'Harcourt assista au 1 Harcourt de gueules Ă deux fasces d'or. 72 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS sacre et au couronnement de Charles VII, en 1429, assis sur le banc des grands officiers de la couronne. En 1449, le sire de Talbot, poursuivi par Dunois, se rĂ©fugie dans le chĂąteau d'Harcourt, qu'il laisse peu aprĂšs sous la garde du chevalier de Froquenval. AprĂšs quinze jours de siĂšge, le chĂąteau doit se rendre. Repris aux Anglais la mĂȘme annĂ©e, le chĂąteau est rendu par le roi de France au comte Jean d'Harcourt. En 1484, le comtĂ© d'Harcourt passe dans la maison de Lorraine par suite du mariage, en 1417, de Lydie d'Harcourt avec Antoine, duc de Lorraine, comte de Vaudemont, qui en rendit hommage au roi, Ă Tours, le 21 dĂ©cembre 1464. Dans le courant du xvne siĂšcle, le prince d'Harcourt abandonna Ă sa femme, Françoise de Brancas, dont il vivait sĂ©parĂ©, le vieux chĂąteau en ruines. Il avait Ă©tĂ© rebĂąti sous François Ier au milieu de l'enceinte de l'ancien chĂąteau primitif, et comprenait un grand corps de logis, avec des tours aux angles et sur les ailes, surmontĂ© d'un donjon trĂšs Ă©levĂ©, d'oĂč on apercevait les autres chĂąteaux du comtĂ©. La princesse d'Harcourt y fit de nombreux travaux, et le corps de logis inhabitable reçut une façade sur le parc ; le donjon fut dĂ©moli, les fossĂ©s comblĂ©s ; sur leur emplaceChĂąteau emplaceChĂąteau ClichĂ© de M. G. de Banville. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 73 ment on fit une cour d'honneur, une terrasse et un parterre ; depuis cette date, aucune restauration n'a Ă©tĂ© tentĂ©e. En 1784, le chĂąteau passa aux hĂ©ritiers de la princesse de Poix, sur licitation entre Mme la princesse de NoaillesPoix et M. le duc de Richelieu-Fronsac, descendant comme elle, des anciens princes de Guise. Ceux-ci vendirent en 1786 une grande partie des terres. En 1802, M. Delamare, ancien procureur au ChĂątelet, se rendit acquĂ©reur devant le tribunal de Bernay, du chĂąteau du Vieil-Harcourt, sans l'avoir vu, et d'environ quatre cents hectares de terres qui l'accompagnaient. Il voulait s'y livrer Ă l'agriculture, et surtout Ă la sylviculture, pour laquelle il professait des thĂ©ories particuliĂšres, qu'il voulait mettre en pratique. Il trouva le chĂąteau dans un tel Ă©tat de dĂ©labrement qu'il dut renoncer Ă toute idĂ©e de restauration. Il se contenta de faire rĂ©parer les toitures et murer toutes les fenĂȘtres. Il replanta en arbres rares et surtout en pins, les bois abandonnĂ©s, et les landes incultes qui entouraient le chĂąteau. Il mourut en 1828, laissant Harcourt Ă la SociĂ©tĂ© royale d'Agriculture, aujourd'hui AcadĂ©mie d'Agriculture. Dans l'esprit du donateur, le domaine d'Harcourt devait servir'sinon d'exemple, du moins de preuve et de dĂ©monstration des immenses revenus qu'on peut tirer de la culture et de l'administration des bois mĂ©thodiquement dirigĂ©s. Il voulait crĂ©er ainsi une Ă©cole thĂ©orique et pratique de la culture des bois et de leur exploitation. Les idĂ©es de M. Delamarre sont exposĂ©es dans un ouvrage dont je possĂšde un exemplaire, et qu'il laissa, avec son chĂąteau d'Harcourt, Ă la SociĂ©tĂ© royale d'Agriculture il est intitulĂ© Cent cinquante hectares de Pins. Histoire d'une richesse millionnaire en pins. Paris, 1827, Mme Huzard. On y lit notamment des phrases comme celle-ci Je suis parvenu Ă crĂ©er une richesse millionnaire en pins sur le sol le plus siliceux et le plus aride. Au chapitre XIV, il promet un produit de un million cinq cent mille francs au bout de quarante Ă cinquante ans, pour une plantation en pins d'une surface de trente-quatre hectares. 74 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Ces quelques indications suffisent Ă montrer dans quelles erreurs Ă©normes, M. Delamarre a pu tomber, pour ses Ă©valuations. Quand la SociĂ©tĂ© royale d'Agriculture prit possession du domaine, il comprenait deux cent quatre-vingt-neuf hectares environ en bois et vingt-et-un en terre. Aujourd'hui il comprend environ quatre cent cinquante hectares. Les exploitations faites normalement Ă douze ans jusqu'en 1874, ont cessĂ© d'ĂȘtre suivies. Le revenu a variĂ© de fr. environ en 1870 Ă francs en 1888; il n'a jamais atteint les chiffres Ă©levĂ©s que M. Delamarre escomptait. La culture des arbres y est intĂ©ressante au point de vue scientifique et offre des spĂ©cimens magnifiques de la flore de tous les pays. Le jardin, d'une contenance de quatrevingt-cinq ares environ, est occupĂ© par une pĂ©piniĂšre d'arbres exotiques sapins weymouth, mĂ©lĂšzes, Ă©picĂ©as, chĂȘnes d'AmĂ©rique. L'arboretum, une des curiositĂ©s du domaine, a Ă©tĂ© Ă©tabli dans l'ancien verger ; on y cultive des Abies Douglasii, Nordmaniana, Pinsapo, Pin Laricio, SĂ©quoia gigantea, etc. L'ensemble de. ces arbres splendides et rares forme un parc d'un aspect extraordinaire par ses variĂ©tĂ©s et ses coloris. En 1255, Jean, sire d'Harcourt et d'Elbeuf, fonda prĂšs de son chĂąteau sous le nom de PrieurĂ© du Parcl, un prieurĂ© conventuel, pour servir de sĂ©pulture Ă sa famille, dans lequel il installa des chanoines rĂ©guliers, tirĂ©s de l'ordre du Val-des-Ecoliers. D'aprĂšs l'aveu de 1684. le seigneur d'Harcourt avait le droit de prĂ©senter au prieurĂ© ...situĂ© prĂšs d'Harcourt, joignant notre parc, auquel piieurĂ© il doit y avoir quinze religieux chanoines de l'ordre de SaintAugustin, qui sont maintenant entretenus de notre aumĂŽne, Ă iaquelle prieurĂ© nies prĂ©dĂ©cesseurs ont fait bĂątir l'Ă©glise et monastĂšre, et dans laquelle Ă©glise est la sĂ©pulture de nos prĂ©dĂ©cesseurs. Au xvme siĂšcle, le revenu du prieurĂ© Ă©tait d'environ cinq mille livres. Le clocher renfermait une sonnerie magni1 magni1 PrieurĂ© du Parc d'Harcourt de gueules Ă deux fasces d'or semĂ©es de croix de Lorraine de sinople ot accompagnĂ©es de trois coquilles d'argent rangĂ©es en chef. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 75 fique de sept cloches ; dix hommes Ă©taient nĂ©cessaires pour les mettre en branle. Les registres de catholicitĂ© donnent des indications intĂ©ressantes Ă l'occasion de leur baptĂȘme ; nous y lisons entre autres celles-ci Ce jourd'hui 21 dĂ©cembre 1716, nous soussignĂ©, prieur curĂ© d'Harcourt, en vertu de la permission Ă nous accordĂ©e par Msgr l'Ă©vĂȘque d'Evreux, avons fait la bĂ©nĂ©diction de la grosse cloche de la paroisse dudit Harcourt, laquelle a Ă©tĂ© nommĂ©e Marie-Louise-Henriette, par S. A. Mgr le duc d'Elbeuf et S. A. Mme la comtesse d'Harcourt, reprĂ©sentez, sçavoirmondit seigneur le duc par Monsieur le Chevallier de Bethune, et madite dame par damoiselle Françoise Louise Henriette de Lorraine princesse d'Harcourt, en prĂ©sence de Monseigneur le Comte d'Harcourt, de Mre Charles de Sainct Jean bailly dud. Harcouit et de Mre Claude Amtlot procureur fiscal et autres soussignez. L'an 1730, et le 14 DĂ©cembre a Ă©tĂ© faite la bĂ©nĂ©diction de la grosse cloche, avec les cĂ©rĂ©monies accoustumĂ©es. Le parrain est Son Altesse Monseigneur de Lorraine, prince de Guize, et la marraine haute et puissante dame Marie de Castillon Princesse de Guize son Ă©pouse. La de cĂ©rĂ©monie faite en leur absence par Mr Homo de Bray et nous prĂ©sent prieur d'Harcourt soussignĂ©. Ladite cloche pesĂ© deux mille cinq cents Cette belle cloche, nommĂ©e Marie-Christine, existe toujours ; elle est la tonique des trois cloches que Ăźenferme l'antique tour de l'Ă©glise. Deux autres cloches de dix mille et de sept mille livres furent transportĂ©es en 1791 Ă la cathĂ©drale d'Evreux, oĂč elles sont encore. Les autres furent fondues au moment de la RĂ©volution. M. le chanoine GuĂ©rin, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© historique de TrĂ©viĂšres, qui fait partie de l'excursion, nous signale que la marraine de la seconde cloche fut trĂšs haute, trĂšs puissante et trĂšs excellente princesse, Madame Marie-SophieCharlotte de la Tour d'Auvergne, Ă©pouse de trĂšs haut et trĂšs puissant prince, Monseigneur Charles-Juste de Beauvau Craon, chevalier des Ordres du roy, marĂ©chal des camps et armĂ©es du roy », en 1759. C'Ă©tait une des aĂŻeules de la comtesse d'Harcourt, la gracieuse chĂątelaine du Champ-de- 76 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Bataille, qui tout Ă l'heure va si aimablement nous faire les honneurs de sa belle demeure. Nous regagnons les voitures et aprĂšs quelques kilomĂštres rapidement parcourus, nous arrivons au chĂąteau du Champde-Bataille. Nous sommes accueillis par le comte d'Harcourt, ancien dĂ©putĂ© du Calvados, et la comtesse, nĂ©e de Beauvau. RĂ©unis dans la cour d'honneur, je donne lecture des quelques notes suivantes, pour lesquelles le comte d'Harcourt a bien voulu me documenter. LE CHAMP-DE-BATAILLE ChĂąteau du CHAMP-DE-BATAILLE. ClichĂ© de M. Mouchel. Le chĂąteau du Champ-de-Bataille que nous allons visiter date de la fin du xvne siĂšcle. Il fut commencĂ© vers 1680 et terminĂ© vers 1701. Il s'Ă©levait alors au milieu d'un vaste domaine de quatre mille hectares, qui avaient fait partie de la vieille terre fĂ©odale du Neubourg, dĂ©tachĂ©e elle-mĂȘme de la seigneurie de Beaumont-le-Roger, Ă la mort de Roger de Beaumont. La terre du Neubourg, baronnie, puis marquisat en 1619, aprĂšs avoir appartenu aux puissantes familles de Neu- LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 77 bourg 1, de Meulan 2 et de Vieux-Pont 3, fut divisĂ©e en 1644 en trois lots entre les enfants d'Alexandre de VieuxPont. , Le nom du Champ-de-Bataille viendrait, d'aprĂšs certains historiens, d'une bataille livrĂ©e en cet endroit en 935, entre l'armĂ©e de Riouf, comte de Cotentin, venu avec quarante mille hommes demander la souverainetĂ© de la Normandie Ă Guillaume Longue-EpĂ©e, et l'armĂ©e de ce prince, commandĂ©e par Bernard le Danois. Le chĂąteau, construit par Alexandre, comte de CrĂ©quy 4, fils de Jean-Baptiste de CrĂ©quy, baron de Combon et de RenĂ©e de Vieux-Pont, reçut tout naturellement le nom du lieu sur lequel il fut Ă©difiĂ©. Le comte de CrĂ©quy Ă©tait fort ĂągĂ©, et veuf sans enfants de Marie Maignard de BerniĂšres 5, lorsqu'il commença les travaux ; il en vit Ă peine l'achĂšvement, puisqu'il mourut en 1702. Il laissait comme hĂ©ritier un autre vieillard, son neveu, Gabriel-RenĂ©, marquis de Mailloc 6, en Normandie, baron de Combon, qui avait Ă©pousĂ© en 1720 Claude-Lydie d'Harcourt, soeur de François, duc d'Harcourt, marĂ©chal de France, et du duc Anne-Pierre d'Harcourt, gouverneur de la province de Normandie. Ce dernier reprit le domaine Ă la mort de sa soeur en 1750, par droit de retrait lignager, et le donna Ă son second fils, Anne-François d'Harcourt, duc de Beuvron. dont le frĂšre aĂźnĂ©, François-Henri, fut aussi gouverneur de la Normandie jusqu'Ă la RĂ©volution. Le duc de Beuvron quitta son chĂąteau au moment des troubles rĂ©volutionnaires avec sa femme. Il Ă©chappa Ă grand peine aux massacres successifs, se rĂ©fugia Ă Amiens oĂč il mourut et fut inhumĂ©, avec la duchesse. Le chĂąteau du Champ-de-Bataille ne fut ni saisi ni pillĂ©, malgrĂ© quelques visites des bandes rĂ©volutionnaires venues 1 De- Neubourg bandĂ© d'or et de gueules. 2 De Meulan Ă©cartelĂ© aux 1 et 4, Ă©chiquetĂ© d'or et de gueules ; aux 2 et 3 de sable au lion d'argent la queue fourchue. 3 De Vieuxpont d'argent Ă dix annelets de gueules. 3, 3, 3 et 1. 4 De CrĂ©quy d'or Ă un crequier de gueules. 5 Maignard de BerniĂšres d'azur Ă une bande d'argent chargĂ©e de trois roses de gueules. 6 Mailloc de gueules Ă trois maillets d'argent. 78 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS du Neubourg. Vers 1810, les enfants du duc de Beuvron furent contraints de le vendre. Il fut achetĂ© par le comte de Vieux 1. Celui-ci, Ă la suite des mĂ©faits d'un intendant, qui hypothĂ©qua le domaine Ă l'insu de son propriĂ©taire, dĂ»t le revendre vers 1850. M. et Mme Prieur, nĂ©gociants Ă Elbeuf, s'en rendirent acquĂ©reurs. M. Prieur voulait le dĂ©molir, mais Mme Prieur s'y plut et l'habita trĂšs simplement. Peu de temps aprĂšs la guerre, M. Michon, ancien prĂ©fet du Loiret, dont le fils et le petitfils sont des nĂŽtres, en devint propriĂ©taire. Vers 1876, une famille d'Anglais catholiques, les Consett, l'acheta et y habita jusqu'en 1896. En 1903, le chĂąteau fut rachetĂ© par le comte Charles d'Harcourt 2, descendant du gouverneur de Normandie, et la comtesse, nĂ©e de Beauvau, qui l'ont fait restaurer avec un goĂ»t parfait, joint Ă un grand souci du confortable. On ignore le nom de l'architecte, maĂźtre de l'oeuvre du Champ-de-Bataille, mais c'Ă©tait Ă coup sĂ»r un artiste de talent. L'ensemble des bĂątiments est constituĂ© par deux vastes constructions qui s'allongent en bordure d'un quadrilatĂšre de quatre-vingts mĂštres de cĂŽtĂ© par deux constructions parallĂšles, presque identiques, au point de vue architectonique. Le tout est reliĂ© d'un cĂŽtĂ© par un portique Ă galerie de l'autre par une grille Ă hauts piliers formant colonnade et portique monumental. Il forme un ensemble imposant, malgrĂ© la simplicitĂ© voulue des lignes de constructions. L'heureuse combinaison des briques et des pierres Ă©gayĂ© les façades fort belles par elles-mĂȘmes. Les quatre angles du quadrilatĂšre tracĂ© par les bĂątiments, indiquent les quatre points cardinaux. La façade qui regarde le parc est au sud-est. Au centre, un pavillon tout en pierre, portant trois fenĂȘtres et un Ă©tage avec attique et fronton triangulaire. Ce pavillon est coiffĂ© d'un toit cintrĂ© surmontĂ© d'un lanterneau. Deux grandes ailes Ă cinq fenĂȘtres le flanquent 1 De Vieux Franche-ComtĂ© de gueules Ă la fasce d'or accompagnĂ©e de trois croisettes du mĂȘme. 2 D'Harcourt de gueules Ă deux fasces d'or LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 79 Ă droite et Ă gauche, terminĂ©es elles-mĂȘmes par deux pavillons moins Ă©levĂ©s. La façade vers la cour d'honneur est d'une disposition un peu diffĂ©rente. Les pavillons des ailes et celui du 'centre forment des saillies moins accusĂ©es. Le portique Ă galerie et la grille colonnade les accompagnent heureusement. L'unitĂ© de l'ensemble est obtenue par l'aspect des communs avec pavillon central, ailes et pavillon aux extrĂ©mitĂ©s, rappelant la structure du bĂątiment principal. A l'intĂ©rieur, se trouve la cour de l'ancienne vĂ©nerie. Au delĂ de la façade du chĂąteau regardant le parc, s'Ă©tend la vaste avant-cour entourĂ©e de murs que couronnent, en guise de vases et de pots Ă feu, d'Ă©normes et belles pommes de pin. A son extrĂ©mitĂ©, les deux pilastres de pierre encadrant la grille, sont surmontĂ©s de trophĂ©es, moulages rĂ©cents de ceux de Gabriel, au musĂ©e de la marine. De grosses boules de buis mettent çà et lĂ leurs notes de verdure sur la blancheur de la pierre. A l'intĂ©rieur, le grand vestibule occupe au rez-de-chaussĂ©e le pavillon central. De chaque cĂŽtĂ©, un long couloir de communication dessert Ă gauche les salons du rez-de-chaussĂ©e du pavillon nord-est ; Ă droite, il conduit Ă la chapelle ChĂąteau du CHAMP-DE-BATAH,LE. ClichĂ© de M. Mouchel. SU EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS occupant le pavillon sud-ouest, ainsi que diffĂ©rentes piĂšces de service. Dans l'aile nord-est, aprĂšs le grand vestibule, la bibliothĂšque, le cabinet de travail et les appartements particuliers du comte d'Harcourt ; Ă gauche du grand vestibule, le trĂšs bel escalier avec ses grands panneaux de stuc dans leur encadrement de pierre, et sa rampe en fer forgĂ© de style Louis-XVI. Deux autres escaliers existent dans les ailes. Sur le palier du premier Ă©tage, s'ouvre d'un cĂŽtĂ© le couloir desservant les chambres des invitĂ©s, qui regardent le parc et le salon de musique de l'autre, les appartements de rĂ©ception qui s'Ă©clairent sur les deux façades. Le salon suivant, meublĂ© dans le style Louis XVI, tout blanc, renferme le portrait du duc François d'Harcourt, celui qu'on a appelĂ© l'acadĂ©micien, et qui est un des prĂ©curseurs des jardins Ă l'anglaise. Il est l'auteur de La dĂ©coration des dehors et des parcs. La salle Ă manger est en chĂȘne clair, avec des tapisseries de damas vert. A la suite se trouvent les petits appartements appartements la comtesse d'Harcourt, rappelant ceux de Trianon avec de ravissants petits meubles et de trĂšs belles gravures. Une salle de théùtre est amĂ©nagĂ©e dans le bĂątiment des communs. ChĂąteau du CHAMP-DE-BATAILLE. ClichĂ© de M. G. de Banville. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 81 On voit combien cette belle demeure se prĂȘte par ses dispositions heureuses, aux exigences de la grande rĂ©ception, comme au charme de la vie intime. Mme la comtesse d'Harcourt veut bien, en quelques mots aimables, me dire qu'elle a Ă©tĂ© sensible Ă mes brĂšves explications. M. le PrĂ©sident remercie M. et Mme d'Harcourt de leur accueil si bienveillant, puis la longue file des autos s'engage dans l'avenue de quatre kilomĂštres, plantĂ©e d'arbres magnifiques, qui mĂšne directement au Neubourg. Le comte d'Harcourt nous ayant fait le plaisir d'accepter l'invitation de notre prĂ©sident, nous aurons l'agrĂ©ment de passer en sa compagnie quelques moments de plus, autour de la table de l'Hostellerie du Soleil-d'Or, oĂč M. Harlay nous a prĂ©parĂ© un excellent dĂ©jeuner. LE NEUBOURG Le Neubourg a obtenu le nom de ville sous la Restauration. Il doit son origine Ă une forteresse que le comte de Beaumont-le-Roger fit bĂątir dans la plaine ou campagne du Neubourg pour affirmer sa puissance. La terre du Neubourg, dit Le PrĂ©vost, Ă©tait une extension de l'immense domaine de Beaumcnt-le-Roger, enlevĂ© Ă l'abbaye de Bernay par le? seigneurs de Pont-Audemer, mais elle n'en faisait pas partie Ă l'origine. Ce qu'il y a de certain, c'est que Roger de Beaumont la possĂ©dait et qu'elle fut dĂ©membrĂ©e pour former le lot de son second fils, le pieux et loyal comte de Warwick, pĂšie de Robert de Neubourg l. En 1118, Henri Ier, roi d'Angleterre, assiĂ©gea le chĂąteaufort, l'emporta de vive force, et brĂ»la tout le bourg. AprĂšs la mort de ce roi, en 1135, les barons normands ayant Ă prendre parti entre les prĂ©tendants au trĂŽne d'Angleterre, tinrent une rĂ©union dans ce chĂąteau, et s'y dĂ©cidĂšrent en faveur d'Etienne. Ce fut lĂ aussi qu'en 1160 fut cĂ©lĂ©brĂ© le 1 Le Neubourg bandĂ© d'or et de gueules. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1696. 82 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS mariage de Marguerite de France, fille de Louis VII, avec Henri Courmantel, fils aĂźnĂ© de Henri II, roi d'Angleterre. Philippe-Auguste prit le Neubourg en 1193. Jean sans Terre le brĂ»la en 1198. Les Anglais l'occupĂšrent longtemps, pendant les guerres de Charles le Mauvais. En 1590, les ligueurs d'Evreux, aprĂšs la prise d'Harcourt, vinrent devant le,chĂąteau et le forcĂšrent Ă se rendre. Le Neubourg, bĂąti dans une plaine privĂ©e d'eau, est Ă la naissance d'un ravin qui descend Ă la vallĂ©e de la Risle. C'est sur le bord de ce pli de terrain que fut construit le 'chĂąteau. Du cĂŽtĂ© de la campagne, subsistent une poterne et de hautes murailles, flanquĂ©es de tours et en partie couronnĂ©es de mĂąchicoulis ; du cĂŽtĂ© de la ville, il a Ă©tĂ© transformĂ© en habitation. Comme la plupart des constructions militaires de cette Ă©poque, le chĂąteau du Neubourg devait ĂȘtre une sorte de quadrilatĂšre plus ou moins rĂ©gulier formĂ© de tours, reliĂ©es par des courtines. Du cĂŽtĂ© nord, une tour existe encore, presque intacte, dans son manteau de lierre ; le donjon, dĂ©moli en 1786, se trouvait sur l'emplacement de la rue du Champ-de-Bataille. C'Ă©tait la rĂ©sidence des barons du Neubourg, jusqu'au moment oĂč ils allĂšrent habiter le chĂąteau de ce nom. Dans le corps de bĂątiment en façade sur la place eut lieu, en janvier 1661, la premiĂšre reprĂ©sentation de La Toison d'Or, musique- de Lully, livret de Pierre Corneille. Les machines Ă©taient d'Alexandre de Rieux, marquis de SourdĂ©ac 1, baron du Neubourg, qui fit venir de Paris, Ă ses frais, la troupe royale du Marais. Amateur passionnĂ© de comĂ©die, et grand inventeur de machines, le marquis de Rieux convia Ă ce spectacle toute la noblesse de la contrĂ©e 2. Il y a quelques annĂ©es, la' salle d'opĂ©ra laissait encore voir une partie de son machinisme et de ses dĂ©corations. Le chĂąteau du Neubourg est l'Ă©difice le plus ancien de 1 De SourdĂ©ac de Rieux d'azur Ă dix besans d'or 3, 3, 3 et 1. 2 La piĂšce fut ensuite jouĂ©e Ă Paris, Ă l'hĂŽtel de SourdĂ©ac, S, rue GaranciĂšre, toujours aux frais du marquis de Rieux, qui donna une sĂ©rie de reprĂ©sentations gratuites Ă l'occasion du mariage du roi et de la paix avec l'Espagne. C'est actuellement le siĂšge social de La Revue Hebdomadaire. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 83 la ville. L'Ă©glise date du xve siĂšcle et est sous le vocable de saint Paul. Elle a Ă©tĂ© incendiĂ©e sous la Fronde. On y voit encore quelques restes d'une abbaye de femmes 1 fondĂ©e en 1637 et une chapelle gothique appelĂ©e le PrieurĂ©. Le Neubourg avait eu, tout d'abord, une lĂ©proserie fondĂ©e en 1150 par Robert du Neubourg et les bourgeois de la ville, sous l'invocation de sainte Madeleine. Elle fut Ă©rigĂ©e en prieurĂ© en 1258 ; en 1693, ses biens furent rĂ©unis Ă l'hospice. Celui-ci avait Ă©tĂ© fondĂ© en 1250. En 1638, la veuve d'Alexandre de Vieux-Pont, gouverneur du Neubourg, convertit l'HĂŽtel-Dieu en monastĂšre des lettres patentes d'Ă©rection furent dĂ©livrĂ©es en 1697. Il existe encore. Sur la place, devant l'Ă©glise, s'Ă©lĂšve la statue de Dupont de l'Eure 1767-1855, nĂ© au Neubourg, et qui est l'oncle de notre archiviste de l'Orne, M. RenĂ© Jouanne. RĂ©unis Ă l'Hostellerie du Soleil-d'Or, aprĂšs avoir apprĂ©ciĂ© comme il convient, un dĂ©jeuner parfaitement servi, nous saluons de nos applaudissements le toast de notre prĂ©sident, exprimant au comte d'Harcourt combien nous avons Ă©tĂ© touchĂ©s de l'accueil si sympathique trouvĂ© au Champ-deBataille. En quelques mots, M. d'Harcourt remercie le prĂ©side Ăźt, et lui dit le plaisir qu'il a eu, ainsi que Mme d'Harcourt, Ă recevoir la visite de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne. Mais l'heure s'avance, nous avons encore beaucoup de chemin Ă faire et beaucoup de choses intĂ©ressantes Ă voir. Les voitures s'Ă©branlent, et sous une pluie fine qui recommence Ă tomber, et nous empĂȘche de jouir complĂštement du paysage, nous prenons la direction de Bernay, oĂč nous arrivons par la belle route plantĂ©e d'arbres qui relie Rouen Ă Alençon. Nous nous dirigeons de suite vers l'HĂŽtel de Ville. Nous y trouvons rĂ©unis et nous attendant. M. Vieillot, prĂ©sident du Tribunal civil ; M. le chanoine Moussillon, archiprĂȘtre de Sainte-Croix ; M. Pottier, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© libre de l'Eure, section de Berna y ; M. Deshayes, trĂ©sorier M. le PrĂ©sident du Syndicat d'initiative, et M. le chanoine PorĂ©e, correspondant de l'Institut et 1 L'abbaye du Neubourg d'or Ă un crĂ©quier de gueules. 84 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS membre de notre SociĂ©tĂ©, qui n'a pas craint; malgrĂ© son grand Ăąge, d'abandonner son presbytĂšre de Bournainville, pour venir nous faire visiter en dĂ©tail l'abbatiale de Bernay dont il est le savant historien. M. Pottier nous souhaite la bienvenue, et prĂ©sente les excuses du duo de Broglie, prĂ©sident de la Section bernayenne de la SociĂ©tĂ© libre de l'Eure. Puis, guidĂ©s par M. le chanoine PorĂ©e, nous commençons la visite de la ville, rendue plus intĂ©ressante encore par les savantes explications qui l'agrĂ©mentent. BERNAY Bernay est une chenille au milieu des fleurs. Mâą 1 DE STAĂL. Bernay 1, Bernacum, remonte Ă une haute antiquitĂ©. Des inscriptions romaines ont Ă©tĂ© trouvĂ©es sur les murs de l'Ă©glise actuelle. Le nom de Bernay est mentionnĂ© pour la premiĂšre fois dans la charte par laquelle Richard II, duc de Normandie, Ă©tablit un douaire pour sa femme, la duchesse Judith de Bretagne, en l'an 1008. Celle-ci en 1013, y jeta les fondements d'une abbaye de religieux de l'ordre de Saint-BenoĂźt. La charte de fondation fut signĂ©e en 1026, et dĂšs cette Ă©poque, Bernay avait un marchĂ© et plusieurs foires annuelles. Le premier prieur fut Guillaume de Dijon, remplacĂ© bientĂŽt par Raoul de Beaumont, fils de Honfroy de Vieilles, auquel succĂ©da ThĂ©odoric, ou Thieriy. Celui-ci cĂ©da au pĂšre de Roger de Montgomery, son parent, la moitiĂ© du bourg de Bernay pour y loger quand il y viendrait. C'est Ă cette cession qu'il faut attribuer l'origine de la comtĂ© de Bernay, comprenant une partie de la ville relevant du bailliage d'Alençon. Roger de Montgomery fit Ă©lever aussitĂŽt une forteresse dans la portion qui lui fut concĂ©dĂ©e. Les Mont1 Mont1 d'azur Ă un lion d'or lampassĂ© et armĂ© de gueules. Armoriai gĂ©nĂ©ral. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 85 gomery Ă©tant devenus comtes d'Alençon, la ville prit leurs armes d'azur au lion rampant d'or armĂ© et lampassĂ© de gueules. Le fils de Roger de Montgomery, mort en 1094. fut Robert de BellĂȘme, surnommĂ© le Diable ; il eut pour sa part SĂ©ez et Bernay. Ses fils, comtes d'Alençon, continuĂšrent Ă jouir de 1' honneur de Bernay », puis les domaines passĂšrent par mariage aux Malet de Graville 1. L'autre partie de la ville, appelĂ©e la Baronnie, Ă©tait possĂ©dĂ©e par l'abbaye et relevait du bailliage d'Evreux. Elle fit retour au domaine royal et fut incorporĂ©e au xive siĂšcle au comtĂ© d'Evreux. Au xne siĂšcle, la ville Ă©tait fortifiĂ©e. En 1231, saint Louis y vint tenir ses assises de justice. Au xme siĂšcle, Bernay Ă©tait le siĂšge d'une vicomte ; elle Ă©tait rĂ©putĂ©e pour ses Ă©toffes. On fixe Ă l'an 1357 la destruction de l'Ă©glise primitive de Sainte-Croix, par Charles le Mauvais, hĂ©ritier d'une partie de Bernay au droit d. son pĂšre, Philippe, comte d'Evreux et roi de Navarre. Il s'empara de la ville, et la livra aux flamjnes. En 1378, Charles V, roi de France, ayant dĂ©cidĂ© d'enlever la Normandie au roi de Navarre, vint mettre le siĂšge devant Bernay. Du Guesclin commandait les troupes d'attaque, la ville Ă©tait dĂ©fendue par Pierre du Celui-ci dut la rendre aprĂšs un siĂšge de quinze jours. A la mort de Pierre, comte d Alençon, sa fille, Marguerite, eut Bernay dans son lot. De lĂ , la ville passa Ă Jean Ier. duc d'Alençon, et Ă Jean IL En 1413, une partie de la seigneurie de Bernay sortit de la maison d'Alençon et fut achetĂ©e par Jean, comte d'Harcourt et d'Aumale, moyennant huit mille livres tournois. En 1418, Bernay tomba au pouvoir des Anglais et ne fut recouvrĂ© qu'en 1449 par Charles VII, bien qu'en 1421 les Français eussent rĂ©ussi momentanĂ©ment Ă y pĂ©nĂ©trer. Le dernier duc d'Alençon de la maison de Valois mourut en 1524. François Ier rĂ©unit, vers 1550, le duchĂ© et Bernay Ă la couronne. Ils ne'devaient plus en ĂȘtre sĂ©parĂ©s que pen1 pen1 de Graville de gueules Ă trois Ăźermeaux d'or. Armoriai gĂ©nĂ©ral. 86 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUM0IS dant quelques annĂ©es durant lesquelles ils constituĂšrent le domaine de Marie de MĂ©dicis. . JACQUES DAVIEL ' 183 Le retentissement de cette communication dĂ©passa le milieux chirurgicaux. Louis XV s'y intĂ©ressa et assista Ă des expĂ©riences faites sur une biche, dans le parc de la Muette. A la suite de ce mĂ©moire, Daviel fut nommĂ© chirurgien ordinaire, puis chirurgien-oculiste du Roi. Il est, alors, Ă l'apogĂ©e de sa carriĂšre ; il a fait 206 extractions de cataractes et en a rĂ©ussi 182, ce qui est une statistique excellente ; aussi, c'est maintenant l'Europe entiĂšre qui le consulte. La princesse Palatine le mande Ă sa cour et il y guĂ©rit quatre malades. Le roi d'Espagne, Ferdinand VI, le fait venir et veut l'attacher Ă sa personne. A son retour, Daviel passe par Bordeaux et y opĂšre un paysan de 105 ans, auquel il rend la vue, pour les quatre annĂ©es qui lui restent encore Ă vivre 1. A LiĂšge, il opĂšre six personnes ; Ă Cologne, il guĂ©rit un religieux, qui est capable de dire sa messe, quinze jours aprĂšs l'intervention. Enfin, il se rend Ă Munich, sur l'invitation du prince ClĂ©ment de BaviĂšre. Mais il aime trop la France pour accepter de se fixer Ă l'Ă©tranger. Le voyage Ă Munich fut son dernier voyage et c'est Ă Paris qu'il continue ses travaux. Une de ses plus fameuses cures, fut celle du peintre François Devosge. En 1750, Ă l'Ăąge de 18 ans, cet artiste, qui avait Ă©tudiĂ© la sculpture Ă Lyon, dans les ateliers de Perrache et de Guillaume Coustou, fut victime d'un accident, qui lui fit perdre la vue. Une premiĂšre opĂ©ration sur l'oeil gauche ne rĂ©ussit pas ; tous les oculistes consultĂ©s refusĂšrent d'en tenter une sur le second oeil. Daviel, au contraire, exĂ©cuta et rĂ©ussit l'extraction de la cataracte traumatique. AprĂšs six ans de cĂ©citĂ© et d'inaction, l'artiste se remit Ă la peinture. Il fonda les premiĂšres Ă©coles publiques de dessin, et fut l'un des maĂźtres de Prudhon et de Rude. Daviel dont la rĂ©putation croissait toujours, fut Ă©lu membre des AcadĂ©mies de Londres, de Stockholm, de Dijon, de Bordeaux. Mais il savait que le gĂ©nie est une longue patience », toujours, il perfectionnait son opĂ©ration. 1 MORAND Eloge de Daviel Ă l'AcadĂ©mie de chirurgie. 184 JACQUES DAVIEL En 1762, il prĂ©pare un second mĂ©moire illustrĂ©, oĂč il indique le manuel opĂ©ratoire qu'il a dĂ©finitivement choisi. Mais sa santĂ© est altĂ©rĂ©e par tant de labeurs et il est frappĂ© de paralysie du larynx. Il ne va pas pouvoir lire lui-mĂȘme son mĂ©moire Ă l'AcadĂ©mie de chirurgie ; il le fera lire. Et l'on eut, en sĂ©ance publique, ce spectacle du savant, qui avait rendu la vue Ă tant d'aveugles, devenu lui-mĂȘme muet par maladie, mais qui, d'une main vaillante, faisait suivre aux auditeurs sur une carte figurative, la description des instruments et la succession des temps opĂ©ratoires Api'Ăšs cet effort suprĂȘme, Daviel s'en fut aux eaux de Bourbon, qui ne lui procurĂšrent aucun soulagement ; puis il partit pour GenĂšve, afin d'y consulter Tronchin. Depuis 1750, et aprĂšs avoir Ă©tudiĂ© et professĂ© en Angleterre et en Hollande, Tronchin 1 Ă©tait revenu Ă GenĂšve, sa patrie ; il y Ă©tait professeur honoraire, ce qui ne l'empĂȘchait pas de faire des cours surtout, il Ă©tait le consultant de l'Europe entiĂšre ; il avait pour clients et pour amis, Voltaire, Rousseau, Diderot, Thomas. Sa renommĂ©e, sa bienveillance, quelques traVaux sur les ophtalmies devaient amener Daviel Ă prendre ses avis. HĂ©las, le mal Ă©tait trop sĂ©rieux, la paralysie s'aggrava et le 30 septembre 1762, le grand oculiste mourut Ă GenĂšve, entre les bras du rĂ©sident de France, M. de MonpĂ©roux. 11 avait demandĂ© Ă ĂȘtre transportĂ© en France, le Grand Sacconen Ă©tait alors territoire français ; c'est lĂ qu'il fut inhumĂ©. De nos jours, on a fait Ă©lever sur l'endroit prĂ©sumĂ© de sa tombe une statue, mais elle est aujourd'hui en territoire suisse qu'importe si la gloire de Daviel appartient Ă la France ! En quoi consistait donc cette opĂ©ration, qui a fait la gloire de Daviel ? 1 DE et WEISS in Biographie universelle de MICHAUD T. XLII, p. 200. JACQUES DAVIEL 185 Pour bien le comprendre, il faut se rappeler le siĂšge et la forme du cristallin, puis la nature de la cataracte. Ce n'est pas ici le lieu de faire une leçon d'anatomie normale et pathologique, mais de brĂšves explications sont pourtant nĂ©cessaires. Le globe oculaire est un organe kystique ; c'est une boule remplie de liquides et qui contient Ă son intĂ©rieur le cristallin, si l'on peut employer une comparaison grossiĂšre, comme une cerise trĂšs mĂ»re contient un noyau. Le cristallin est une lentille transparente, arrondie chez certains animaux, aplatie chez l'homme, et qui-siĂšge en arriĂšre du diaphragme irien et de la pupille, en avant de l'humeur vitrĂ©e. Il est maintenu dans cette situation, par une sĂ©rie de petits ligaments insĂ©rĂ©s Ă sa pĂ©riphĂ©rie qui rayonnent autour de lui, en arriĂšre de l'iris et en avant du vitrĂ© et vont s'attacher Ă la paroi de l'oeil, dans cette zone que les anatomistes appellent la rĂ©gion ciliaire. Au point de vue de sa constitution, le cristallin est formĂ© d'une mince membrane d'enveloppe, transparente que l'on nomme cristalloĂŻde et d'un contenu absolument transparent, dans la jeunesse et Ă l'Ă©tat normal. Le rĂŽle de la lentille cristallinienne est, comme l'astronome Kepler l'a montrĂ© en 1604, de rĂ©fracter les rayons lumineux, qui ont traversĂ© la pupille et de les concentrer sur la rĂ©tine. C'est une partie de l'objectif de cette chambre noire qu'est l'oeil. Or, la cataracte est prĂ©cisĂ©ment la perte de transparence du cristallin et la transformation de cette lentille claire en une masse opaque. Quand Daviel commença Ă Ă©tudier la chirurgie en 1709, il Ă©tait grand bruit du travail rĂ©cent de Brisseau de Tournai 1, qui avait dĂ©finitivement dĂ©montrĂ© le siĂšge de la cataracte, sur lequel on discutait depuis longtemps. C'est un curieux chapitre de l'histoire des sciences que celui des idĂ©es successives qui eurent cours au sujet de la cataracte. Hippocrate savait que la cataracte siĂ©geait dans 1 BRISSEAU de Tournai TraitĂ© de la Cataracte et du Glaucoma, Paris, in-12°, 1709. 186 JACQUES DAVIEL le cristallin, mais cette opinion vraie avait Ă©tĂ© faussĂ©e par Celse et pendant l'antiquitĂ© latine, le Moyen-Age et toute la Renaissance, au lieu de procĂ©der Ă une vĂ©rification anatomique, des plus simples en somme, on Ă©difia des thĂ©ories obscures. On admettait que l'humeur aqueuse de l'oeil se coagulait en arriĂšre de la pupille. Le nom mĂȘme de cataracte chute d'eau, prouve que l'on ne se faisait aucune idĂ©e nette, Ă ce sujet ; c'Ă©tait l'Ă©poque oĂč, pour rappeler un mot fameux Les maladies des yeux Ă©taient des maladies dans lesquelles ni le patient, ni le mĂ©decin ne vojraient rien. » Il faut en arriver au milieu du xvne siĂšcle pour que RĂ©mi Lasnier, chirurgien de Paris, explique la cataracte par l'opacifi cation cristallinienne. D'autres attribuent cette dĂ©couverte Ă François QuarrĂ© 1. Quoi qu'il en soit, elle est l'explication admise par MaĂźtre-Jean, par Heister, jusqu'au jour oĂč Brisseau, en 1705, l'Ă©tablit dĂ©finitivement. Quand la cataracte apparaĂźt dans un oeil, la pupille, de noire qu'elle Ă©tait, devient grise ou gris-jaunĂątre et le patient, tout en percevant la lumiĂšre, cesse de voir les objets l'idĂ©e premiĂšre et qui datait de l'antiquitĂ©, avait donc Ă©tĂ© d'Ă©carter l'obstacle, créé au niveau de la pupille. C'Ă©tait l'opĂ©ration de l'abaissement de la cataracte ; on la pratiquait, alors mĂȘme qu'on ignorait le vĂ©ritable siĂšge de la maladie. Muni d'une aiguille tranchante, le chirurgien dĂ©tachait le cristallin opaque, le refoulait, le faisait basculer en arriĂšre de l'iris, dans l'humeur vitrĂ©e. C'Ă©tait c'est le cas de le dire, un procĂ©dĂ© aveugle. Si, parfois le patient recouvrait momentanĂ©ment la vision, le plus souvent, des complications tardives Ă©clataient, ce cristallin luxĂ©, qui se dĂ©plaçait dans la rĂ©gion ciliaire, Ă©tait en somme un corps Ă©tranger. L'oeil devenait souvent dur, glaucomateux, comme disent les oculistes, et la perte de la vision Ă©tait dĂ©finitive ; parfois mĂȘme, Ă une cĂ©citĂ© indolore, l'opĂ©ration n'avait fait que substituer une cĂ©citĂ©, si douloureuse qu'elle nĂ©cessitait l'extirpation totale de l'oeil. 1 J. CLOQUET 1824 art. Cataracte, in Dict. de MĂ©decine, IV, p. 364 JACQUES DAVIEL 187 On comprend que notre chirurgien normand, impressionnĂ© par les mauvais rĂ©sultats de l'abaissement du cristallin, ait voulu tirer les consĂ©quences pratiques de la dĂ©couverte de Brisseau. L'idĂ©e devait, naturellement, se prĂ©senter d'extraire le cristallin opaque, comme on extrait le noyau d'une cerise. Saint-Yves, en 1707, avait ainsi enlevĂ© un cristallin tombĂ© sous la cornĂ©e, en avant de l'iris. MĂ©ry, dans un mĂ©moire de l'AcadĂ©mie royale des sciences 1, montrait que l'opĂ©ration Ă©tait possible, mĂȘme pour un cristallin non dĂ©placĂ©. Il est probable que Pourtour du Petit exĂ©cuta l'opĂ©ration, mais ce n'est pas une raison pour refuser Ă Daviel le mĂ©rite d'en ĂȘtre le vĂ©ritable crĂ©ateur ; un inventeur a toujours eu des prĂ©curseurs et c'est la rĂ©alisation mĂ©thodique, qui importe surtout en chirurgie. Nul ne conteste donc Ă notre compatriote la gloire d'avoir rĂ©alisĂ© l'extraction de la cataracte. DĂšs 1754, Louis Ă©crivait dans Y EncyclopĂ©die 2 On ne peut lui Ă M. Daviel refuser la gloire d'ĂȘtre l'inventeur de l'extraction du cristallin et, dans la supposition mĂȘme, oĂč il aurait Ă©tĂ© guidĂ© par la lumiĂšre de M. MĂ©ry, il ne mĂ©riterait pas un moindre Ă©loge, pour avoir pratiquĂ© une mĂ©thode aussi utile, Ă la perfection de laquelle il aurait toujours essentiellement contribuĂ©, par l'invention des divers instruments, qui servent Ă son opĂ©ration. » Les difficultĂ©s, que Daviel eut Ă vaincre, Ă©taient grandes ce n'Ă©tait pas un corps dur, mobile, qu'il s'agissait d'Ă©nuclĂ©er ; c'Ă©tait un organe, souvent semi-fluide, enfermĂ© dans une membrane et solidement rattachĂ© Ă la paroi oculaire. Ce n'est pas la place d'indiquer comment, par des recherches patientes, il sut vaincre les obstacles, en taillant dans la cornĂ©e un lambeau, qui se cicatrise vite, en dĂ©chirant le sac cristallinien, en expulsant prudemment le noyau cataracte, en nett©3rant finalement la pupille des masses molles qui l'encombrent tout cela, sans perdre l'humeur vitrĂ©e. Daviel, patiemment, mĂ©thodiquement, se fit un outil1 outil1 R. de l'AcadĂ©mie royale des sciences, cit. par Louis, loc. cil. 2 Loc. cit., art. Crystallin. 188 JACQUES DAVIEL lage, une technique, dont nous admirons, aujourd'hui encore, les dĂ©tails. Sans doute de nombreuses modifications ont Ă©tĂ© apportĂ©es, dans la suite, Ă son opĂ©ration ; mais, telle qu'il la pratiquait, elle pourrait encore ĂȘtre exĂ©cutĂ©e aujourd'hui, sans inconvĂ©nients ; c'est tout dire. L'on ne peut qu'admirer ce grand homme qui, plus de cent ans, avant l'Ăšre pastorienne et avant la dĂ©couverte de l'anesthĂ©sie, sut, par la simplicitĂ© et la prĂ©cision de sa technique, jĂ©viter les accidents immĂ©diats et les complications d'une opĂ©ration si dĂ©licate. On comprend, maintenant, la cĂ©lĂ©britĂ© que Daviel acquit, mĂȘme de son vivant. Diderot dit, dans sa lettre sur les aveugles La bienfaisance de Daviel conduisait, de toutes les provinces du royaume, dans son laboratoire l, des malades indigents, qui venaient implorer son secours, et sa rĂ©putation y appelait une assemblĂ©e curieuse, instruite et nombreuse 2. » Il est possible, d'aprĂšs les tĂ©moins du temps, de se reprĂ©senter une de ces fameuses opĂ©rations 3. Dans le laboratoire, dont les larges fenĂȘtres s'ouvrent au nord, pour qu'un rayon de soleil n'y puisse brusquement Ă©blouir les malades, une foule se presse. Il y a lĂ M. Diderot, qui prĂ©pare une lettre sur les aveugles ; avec lui un homme jeune, d'allure militaire, c'est son collaborateur de VEncyclopĂ©die, le chirurgien Louis, celui qui a rĂ©digĂ© l'article CATARACTE » et qui prĂ©pare l'article CRYSTALLIN », oĂč il doit parler prĂ©cisĂ©ment de l'opĂ©ration de Daviel ; avec eux, encore, le secrĂ©taire des BĂątiments du Roi, M. Marmontel, un autre collaborateur de Y EncyclopĂ©die. M. Daviel a prĂ©parĂ© ses instruments, qui sont lĂ , sur un plateau ; une sorte de large lancette recourbĂ©e, Ă pointe aiguĂ«, Ă bords 1 DIDEROT Lettre sur les aveugles. 2 Louis EncyclopĂ©die, art. Cataracte, t. II, et art. Crystailin, t. IV, 1754. 3 DAVIEL MĂ©moires de VAcadĂ©mie royale de chirurgie, 1762. JACQUES DAVIEL 189 tranchants ; une lancette, plus petite, Ă pointe mousse ; de dĂ©licats ciseaux courbes ; une petite curette en or et des pinces fines. On fait entrer le malade ; c'est un homme d'Ăąge mĂ»r, conduit par une trĂšs vieille femme ; elle le guide, parmi la foule des assistants, et il arrive devant la fenĂȘtre, baissant la tĂȘte, comme Ă©bloui. On le fait asseoir sur un fauteuil, placĂ© de biais, de façon que la lumiĂšre ne frappe pas Ă plomb sur sonvisage » ; un aide se place, debout, derriĂšre le fauteuil, et maintient la tĂȘte du patient, solidement appuyĂ©e contre sa poitrine. AprĂšs quelques mots d'encouragement et d'espoir, Daviel s'installe devant le malade, sur une chaise un peu haute ; il appuie sa main gauche sur le front du patient et, du pouce et de l'index, il lui Ă©carte, les paupiĂšres et les maintient ouvertes, en lui recommandant de regarder fortement en haut. On voit alors nettement que la pupille a un reflet grisĂątre. De sa main droite, l'opĂ©rateur saisit la lance et prend un point d'appui sur la pommette ; puis, posĂ©ment, il enfonce l'instrument dans le bas de l'oeil, Ă l'union de la cornĂ©e transparente et de la sclĂ©rotique blanche. Un liquide clair s'Ă©coule. L'homme a fait un lĂ©ger mouvement de recul et l'Ă©motion Ă©treint les assistants. Daviel a changĂ© d'instrument ; vivement, au moyen de la lancette mousse, il agrandit la plaie, sur les cĂŽtĂ©s ; puis, saisissant les ciseaux courbes, il dĂ©coupe la cornĂ©e transparente, demi-circulairement, Ă droite et Ă gauche. L'homme gĂ©mit, essaie de se dĂ©gager et de serrer les paupiĂšres ; alors le noyau cristallinien est tombĂ© sur sa joue. Se tournant vers Louis, Daviel lui dit Je n'ai pas eu besoin de dĂ©chirer la cristalloĂŻde avec l'aiguille 1. » Vivement, d'un coup de curette, il enlĂšve quelques masses grises, qui encombraient la pupille, puis il dit Fermez doucement les paupiĂšres » ; et, trĂšs calme, il place ses mains devant les deux yeux de l'opĂ©rĂ©. La femme ĂągĂ©e a suivi anxieusement les mouvements de l'opĂ©rateur ; elle 1 Louis loc. cit. PI. 1. â Reproduction d'une Planche du Premier MĂ©moire de Daviel 'MĂ©m. de l'Acad. Roy. de Mr., t. II, p. 354, pi. XIX. ClichĂ© communiquĂ© par le Prof. Aubaret, de Marseille. Pi. 2. â Reproduction d'une Planche du Premier MĂ©moire de Daviel MĂ©m. de l'Acad. Roy. de chir., t, II, p. 354, pi. XX;. ClichĂ© communiquĂ© par le Prof. Aubaret. 192 JACQUES DAVIEL est lĂ , debout, qui tremble de tous ses membres. Daviel lui fait signe de s'approcher ; il la fait mettre Ă genoux, en face du malade, puis il Ă©loigne ses mains. L'opĂ©rĂ© ouvre les yeux ; il voit, il s'Ă©crie Ah ! c'est ma mĂšre ! » A ce cri pathĂ©tique, la vieille femme s'Ă©vanouit ; les larmes coulent des yeux des assistants et les aumĂŽnes tombent de leur bourse. » C'est Diderot, qui nous a conservĂ© ce souvenir, mais la sensibilitĂ© du xvme siĂšcle n'Ă©tait pas nĂ©cessaire pour que l'on fĂ»t Ă©mu au spectacle d'une telle opĂ©ration. Lorsqu'il eut recouvrĂ© la vue, le peintre Devosge, reconnaissant, fit graver par Le Mire une estampe reprĂ©sentant Daviel conduit par la Gloire, au temple de MĂ©moire ». Son nom y demeurera, aussi longtemps du moins que la science, ignorante des causes qui entraĂźnent l'opacification du cristallin, ne saura pas Ă©viter la production aies cataractes et sera rĂ©duite Ă les extraire. PrĂšs de la statue de Bernay, j'ai songĂ© qu'au xvne siĂšcle, ce fut, en somme, la mĂȘme contrĂ©e, qui vit naĂźtre Corneille, grandir et penser Pascal et qui fut le berceau de Daviel. Etait-il donc permis de rapprocher ces noms ? Du grand tragique ou du gĂ©nial pltysicien. La grande ombre, Ă coup sĂ»r, ne s'en offensa pas, car l'habile et ingĂ©nieux chirurgien eut, en partage, comme le poĂšte, l'imagination crĂ©atrice et le haut sentiment du devoir, comme le savant, le goĂ»t de la recherche et de la mĂ©thode. Quelle Ă©tait donc la vertu de leur terre nourriciĂšre, de notre Normandie, terre de culture patiente et de chicane juridique, terre, tantĂŽt bruineuse, tantĂŽt ensoleillĂ©e, toujours fĂ©conde !! RENĂ ONFRAY, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© française d'Ophtalmologie PROCES-VERBAUX SĂ©ance du 17 Juin 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOĂER, prĂ©sident. Mercredi 17 juin 1925, en la Maison d'OzĂ©, Ă 14 h. %> sĂ©ance ordinaire de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne. PrĂ©sents Mmes DE COUESPEL, DE CROYER, DESCOUTURES, la baronne DE SAINTE-PREUVE, Paul ROMET, Charles ROMET et MUe BELLESSORT. MM. le docteur BEAUDOUIN, H. BESNARD, H. DESCHAMPS, les abbĂ©s GERMAIN-BEAUPRĂ, GOBLET et GUERCHAIS, JOUANNE, LENOIR, Paul ROMET, l'abbĂ© TABOURIER et TOURNOĂER. ExcusĂ©s Mmes4a comtesse D'ANGĂLY, DAVID, LEVEILLĂ et Mlle DE SEMALLĂ ; MM. BEAUGĂ, DALIBERT, GOBILLOT et le baron DES ROTOURS. Le procĂšs-verbal de la derniĂšre sĂ©ance, lu par M. H. Besnard et approuvĂ©, M. LE PRĂSIDENT fait les prĂ©sentations suivantes M. Victor HĂ©nault-Morel, par MM. Henri Deschamps et TournoĂ»er. M. Ernuh>Descoutures, notaire Ă BellĂȘme, par Messieurs Lebourdais et TournoĂ»er. Mme Ernult-Descoutures, Ă BellĂȘme, par les mĂȘmes. La BibliothĂšque Canel, Ă Pont-Audemer, par Messieurs Duquesne et TournoĂ»er. M. le commandant de Maleissye-Melun, au chĂąteau de la BeuvriĂšre, par Berd'huis Orne, par MM. le comte d'Andlau et TournoĂ»er. ' \ Ăź 1 94 PROCĂS-VERBAUX M. Guillais, prĂ©sident de l'Union Industrielle et Commerciale, Ă Ălençon, par MM. Grisard et ColliĂšre. M. Maurice Renoux, avenue de la Gare, Ă Bagnoles, par MM. Jouanne et TournoĂ»er. M. LE PRĂSIDENT adresse Ă notre confrĂšre, M. le vicomte Pierre de Romanet, nos vives condolĂ©ances Ă l'occasion de la mort soudaine de sa mĂšre, Mme Olivier de Romanet, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă la clinique Saint-Joseph, Ă Alençon. Il nous annonce pour le mardi 23 juin, l'excursion dans les Alpes Mancelles de la SociĂ©tĂ© du Maine. Les membres de notre Bureau sont invitĂ©s spĂ©cialement Ă sa rĂ©ception par M. et Mme Lecointre, au chĂąteau de l'Isle, Ă 17 heures. La SociĂ©tĂ© Dunoise excursionnera Ă©galement le 30 juin Ă ClĂ©ry et Beaugency, avec son prĂ©sident, M. Dulong de Rosnay. Notre confrĂšre, M. l'abbĂ© GAUQUELIN, envoie une note qui voudrait rectifier l'interprĂ©tation d'origine du nom de La GoulafriĂšre » Eui'e. Selon lui, ce vocable vient tout simplement des Goulafre, seigneurs du lieu, dont le chĂąteau existait sur l'emplacement de celui actuel du Tremblay » Ă M. Charles Abaye. M. LE PRĂSIDENT nous dit que le barreau de Caen ouvre une souscription pour Ă©leyer un monument Ă M. Guillouard, ancien bĂątonnier. Mme DE COUESPEL communique' un curieux imprimĂ© envoyĂ© aux officiers de l'HĂŽtel de Ville d'Alençon. C'est un faire-part du mariage de Mgr Camus de Pontavie, intendant de Bretagne, avec Mlle de la GuibourgĂšre. Il est signĂ© par le frĂšre de l'intendant, M. de la Cour, avocat au Parlement de Paris et syndic de la ville d'Alençon, 19 mars 1736. M. LE PRĂSIDENT donne maintenant quelques prĂ©cisions sur les grandes lignes du programme de notre prochaine excursion dans la Manche, avec Saint-LĂŽ HĂŽtel de l'Univers, comme point de ralliement, puis il nous lit l'intĂ©ressante communication de M. Joseph BESNARD sur Marguerite de Lorraine, qui sera publiĂ©e ou, tout au moins, rĂ©sumĂ©e dans le Bulletin. PROCĂS-VERBAUX 195 En terminant, M. TOURNOĂER dit un mot de l'Ă©tat de nos finances. Nous n'avons pas de dettes actuellement, mais il faut nĂ©anmoins restreindre nos frais. Aussi n'y aurat-il, cette annĂ©e, que deux Bulletins, dont le premier paraĂźtra en juillet prochain. Le programme Ă©puisĂ©, la sĂ©ance est levĂ©e vers 16 h. %âą Le SecrĂ©taire, P. GERMAIN-BEAUPRĂ. SĂ©ance du 15 Octobre 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOĂER, prĂ©sident. Dans la salle de la Maison d'OzĂ©, s'est ouverte, Ă 14 h. Y2, la rĂ©union de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de l'Orne, sous la prĂ©sidence de M. H. TournoĂ»er, prĂ©sident. Etaient prĂ©sents Mmes CHAUVEAU, DE COUESPEL, DE COURTILLOLES, A. DESCHAMPS, DESCOUTURES, la comtesse LE MAROIS-D'HAUSSONVILLE, A. ROMET, RUFFRAY, la baronne DE SAINTE-PREUVE, H. TOURNOĂER, MUe DE SEMALLĂ.H ' MM. G. DE BANVILLE, BEAUGĂ, H. BESNARD, J. COLLIĂRE, le chanoine DAREL, A. et H. DESCHAMPS, le docteur GALLIOT, GUILLEMAIN D'ECHON, R. JOUANNE, JOUSSELIN DE SAINTHILAIRE, LEBOUCHER, le comte LE MAROI§, LENOIR, P. ROMET, le baron J. A. DES ROTOURS, X. ROUSSEAU, le baron F. DE SAINTE-PREUVE, H. TOURNOĂER. ExcusĂ©s MmeB la comtesse D'ANGĂLY - SĂRILLAC, A. LEVEILLĂ, LEBOURDAIS, P. ROMET; MM. F. BESNARD, CRESTE, Fr. EON, l'abbĂ© GERMAIN-BEAUPRĂ, l'abbĂ© GUERCHAIS, LEBOURDAIS, Phil. ROMET, l'abbĂ© TABOURIER. AprĂšs la lecture du procĂšs-verbal par le secrĂ©taire. 196 PROCĂS-VERBAUX M. TOURNOĂER donne lecture d'une liste de prĂ©sentations, d'une longueur inusitĂ©e et de bon augure. M. le docteur Galliot, 45, rue Saint-Biaise, Alençon, par MM. Eon et le docteur Le Jemtel. Mme Pesche, 4, place de la Halle-au-BlĂ©, Alençon, par MM. le docteur Beaudouin et Grisard. M. Jean TesniĂšre, juge d'instruction, 14, rue Cazault, Alençon, par MM. Jouanne et TournoĂ»er. M. Joseph Le Turc, 4, rue de la Demi-Lune, Alençon, par MM. Henri Deschamps et Grisard. Mme Guillet, 3, rue Charles-Aveline, Alençon, par Mme la baronne de Sainte-Preuve et M. ColliĂšre. M. Henri Vannier, 20, avenue du PrĂ©sident-Wilson, Alençon, par MM. Henri Deschamps et Grisard. Mme Pierre Bozo, 1, rue ValazĂ©, Alençon, par Mmes Godde et AndrĂ© Romet. Mrae Marcel Poteau, 60, rue Cazault, Alençon, par MM. de Heurtaumont et Grisard. M. Henri Verdun, substitut du procureur de la RĂ©publique, rue des Grandes-Poteries, Alençon, par MM. Jouanne ,et TournoĂ»er. M. Hamon, chĂąteau de Belle-Fontaine, par Passais, par MM. G. Hubert et TournoĂ»er. M. le marquis Robert de Fiers, de l'AcadĂ©mie Française, 70, boulevard de Courcelles, Paris, par MM. Guillemain d'Echon et TournoĂ»er. M. Tremblai, maire de Carrouges, par MM. Focet et TournoĂ»er. MUe Leleu, 22, rue du Pont-Neuf, Paris, par Mme Bony et M. Taunay. Mme Zadgrodska, 40, rue de Flandres, Paris, et Ă MaisonMaugis Orne, par MM. Crestc et TournoĂ»er. M. Foucault, 15, rue Michel-Ange, Paris et Ă Agon Manche, par MM. Lebourdais Mme Foucault, mĂȘmes adresses, par les mĂȘmes. M. Robert Cousin, 27, rue Marbeuf, Paris et au GuĂ©-auxBiches, par TessĂ©-la-Madeleine, par MM. Pierrey et TournoĂ»er. PROCĂS-VERBAUX 197 Mme la vicomtesse Dauger, chĂąteau du Jardin, par Putanges, par Mmes TournoĂ»er et la baronne de Sainte-Preuve. Mme de Lavigerie, 10, rue de Copenhague, Paris, et 5, rue des Vieilles-Halles, Ă Argentan, par Mme TournoĂ»er et M. Deshayes. M. Jacques de Monicault, chĂąteau de Croisy, par Menilles Eure, par Mme TournoĂ»er et M. l'abbĂ© de la Serre. M. Pierre des Mazis, les Douves, par SavignĂ©-l'EvĂȘque Sarthe, par MM. Lebourdais et TournoĂ»er. M. l'abbĂ© Motel, curĂ© de Beuvron-en-Auge Calvados, par MM. Maurice Bourdon et TournoĂ»er. M. l'abbĂ© Maugars, aumĂŽnier de l'ImmaculĂ©e-Conception» Ă Nogent-le-Rotrou, par MM. le comte de SouancĂ© et TournoĂ»er. M. Legendre, chirurgien-dentiste, 25, rue La Condamine, Paris, par MM. Leboucher et TournoĂ»er. M. Victor Hunger, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© d'encousagement pour l'amĂ©lioration du cheval, français de demirang, 53, rue des Saussaies, Paris, par MM. Guillochim et TournoĂ»er. Mme de Vauguion, 52, avenue LĂ©on-BollĂ©e, Le Mans, par Mme la comtesse d'AngĂ©ly et M. TournoĂ»er. M. de MolorĂ© de Saint-Paul, 3, rue du Parc, Alençon, par MM. Guillemain d'Echon et ColliĂšre. M. Emile Bouillon, les Marceaux, par Vimoutiers, par Mme Descoutures et M. TournoĂ»er. Mme Faure-Lacaussade, 39, rue du Cours, Alençon, par Mme Descoutures et M. Focet. MUe Lottin, 12, rue du Puits-au-Verrier, Alençon, par Mme Descoutures et M. VadĂ©. M. Louis Richard, directeur d'Ă©cole honoraire, 36, rue de la Fuie, Le Mans, par MM. Jouanne et TournoĂ»er. M. Maurice Levier, au Grand-Broles, en Condeau, par CondĂ©-sur-Huisne, par MM. d'Hermigny de Bruce et l'abbĂ© Goblet. Parmi les nouvelles de nos membres, la nomination de notre trĂšs fidĂšle confrĂšre, M. V. Taunay, au grade d'officier de la LĂ©gion d'honneur, est accueillie avec un grand plaisir. 198 PROCĂS-VERBAUX M. RenĂ© Jouanne s'est vu nommer officier d'acadĂ©mie, distinction mĂ©ritĂ©e par ses travaux. M. LE PRĂSIDENT le fĂ©licite au nom de la SociĂ©tĂ© Parmi les deuils, M. LE PRĂSIDENT fait allusion Ă la mort rĂ©cente de son beau-frĂšre M. Margaritis, qui faisait partie depuis fort longtemps de notre groupement et s'intĂ©ressait vivement Ă notre effort, et dit la part que nous prenons Ă la disparition du pĂšre d'un de nos sociĂ©taires, M. Henri de Fromont de Bouaille et Ă celle de M. Mary-Renard, artiste peintre, auquel il sera consacrĂ© une notice biographique. M. le baron J. A. DES ROTOURS, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, donne des nouvelles de Paul Harel, qui va sensiblement mieux ; il signale l'article de Maurice Brillant dans La Vie Catholique du 4 octobre, qui relate ce petit miracle » de façon fort spirituelle. Une adresse est aussitĂŽt envoyĂ©e Ă Paul Harel pour lui transmettre les voeux de la SociĂ©tĂ©. M. TOURNOĂER remet Ă ce propos sur le bureau l'Ă©preuve, donnĂ©e par Paul Harel qui l'a signĂ©e de son large paraphe, d'un portrait Ă la pointe sĂšclie de Henri Besnard, reprĂ©sentant la derniĂšre image du poĂšte. Cette gravure est un Ă©change du poĂšte et de l'artiste, un dĂ©jeuner chez le MaĂźtre » contre son portrait. C'est fait, et le dĂ©biteur reste sans doute l'artiste. M. MOULINET envoie une lettre explicative au sujet de l'Eglise de Rai, qui est fort intĂ©ressante et rĂ©clame d'importants travaux trĂšs urgents. A ce propos, M. LE PRĂSIDENT signale que le Conseil gĂ©nĂ©ral a un tout petit crĂ©dit pour les monuments et que ce crĂ©dit trop ignorĂ© reste intact chaque annĂ©e. M. Joseph BESNARD fait part, dans une lettre, de son voyage rĂ©cent Ă Nancy, oĂč il s'est rendu pour suivre la trace de la bienheureuse Marguerite de Lorraine. Il a trouvĂ© d'intĂ©ressants documents sur une pĂ©riode trĂšs peu connue de la vie de la bienheureuse. M. TOURNOĂER signale que RenĂ© Gobillot travaille sur Marguerite de Navarre, sur laquelle il est difficile de trouver PROCĂS-VERBAUX 199 du nouveau. Notre Ă©rudit confrĂšre prĂ©pare une confĂ©rence pour Paris, nous espĂ©rons en avoir une réédition Ă Alençon., Une lettre du comte DU MESNIL DU BUISSON demande ce que deviennent les dĂ©bris de la tombe de l'abbesse Rouxel de MĂ©davy, et remet une Ă©tude sur le manoir des Landes, qui sera publiĂ©e au Bulletin. M. LE PRĂSIDENT fait part du rĂ©sultat financier de l'Exposition et du CongrĂšs de juin 1925. Il dĂ©clare que le fait d'avoir bouclĂ© un budget si difficile Ă balancer, est un tour de force dont il attribue tout le mĂ©rite Ă M. FĂ©lix Besnard, architecte, qui a Ă©tĂ© le haut Ă©conome de cette organisation, aidĂ© en cela par MM. Jouanne, Leurson et les membres trĂšs zĂ©lĂ©s des diverses commissions. Le boni s'Ă©lĂšve environ Ă francs, c'est tout Ă fait inattendu. M. LE PRĂSIDENT fait part de la rĂ©union de la FĂ©dĂ©ration normande, qui s'est tenue en aoĂ»t dernier Ă Honfleur. Le projet de bulletin, organe de liaison, a Ă©tĂ© adoptĂ©. Pour son excursion annuelle, la SociĂ©tĂ© percheronne s'est rendue le 27 septembre de cette annĂ©e Ă Ceton, faisant en mĂȘme temps dans le Perche une promenade, archĂ©ologique, pittoresque et mĂȘme industrielle. A signaler les intĂ©ressants manoirs de La Motte et de Mongateau. M. LE PRĂSIDENT lit l'appel financier transmis par la prĂ©fecture et Ă©manant du Sous-SecrĂ©tariat des Beaux-Arts. Cet appel est fait en faveur de l'Ă©glise du prieurĂ© de Sainte-Gauburge, prĂšs Saint-Cyr-la-RosiĂšre. Les monuments historiques ne pouvant suffire Ă la rĂ©paration urgente des monuments, demandent aux groupements de les aider. En raison de l'intĂ©rĂȘt exceptionnel prĂ©sentĂ© par cette Ă©glise, il est dĂ©cidĂ© d'envoyer sur notre boni d'exposition une somme de 300 francs, c'est beaucoup pour notre caisse, et cependant environ la centiĂšme partie de ce qu'il faudrait. M. DALIBERT Ă©crit qu'il y aurait lieu de rechercher s'il n'existe pas une note manuscrite d'un sieur Deville, vers 1850, note relative Ă l'inscription de la fontaine de la Herse, forĂȘt de BellĂȘme. Il demande que cette inscription soit relevĂ©e et qu'un moulage soit fait s'il y a lieu. 200 PROCĂS-VERBAUX A signaler dans la Revue du Touring Club de France d'octobre 1925, p. 439, Un Voyage en Normandie, par Marcel, Vandermeer et Delorme, en vĂ©lo. â Bagnoles, La FertĂ©MacĂ©, Carrouges, Mortain, Caen, Lisieux, Pont-1'EvĂȘque Elbeuf, Vernon.' Le comte dans le Journal de VOrne ses Ă©tudes et remarques sur les armoiries des villes normandes. M. LE PRĂSIDENT dĂ©pose sur le bureau, un don de Mme Tiercelin, fidĂšle Ă la SociĂ©tĂ©, qui remet un petit rouet ancien, une petite balance, des casse-noisettes en fer forgĂ©, dont l'un sans doute de l'Ă©poque Louis XIII, est d'une jolie forme. VoilĂ de la belle ferronnerie. Un tirage Ă part, d'un article paru tronquĂ© dans la Revue Française, de M. Henri Besnard, sur l'atelier de tapisserie de Champfleur, est remis pour la SociĂ©tĂ©. Un atelier d'Art dans un MonastĂšre, Langres, 1925, impr. Saint-Pierre et Revue Française d'aoĂ»t 1925. M. LE PRĂSIDENT fait admirer la mĂ©daille commĂ©morative donnĂ©e par la SociĂ©tĂ© La Pomme », Ă l'occasion de ses journĂ©es » de juin Ă Alençon. L'excursion de 1926 est projetĂ©e vers la Mayenne. Une grave question, proposition d'acquisition d'un immeuble pour la SociĂ©tĂ©, est remis Ă une rĂ©union spĂ©ciale et prochaine, M. TournoĂ»er ne voulant pas engager la SociĂ©tĂ© dans une combinaison financiĂšre dĂ©licate et estimant que seule une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale est qualifiĂ©e pour trancher la question par Oui ou par Non. AprĂšs lecture de la liste des confĂ©rences de 1925-26, la sĂ©ance est levĂ©e Ă 16 h. %. HENRI BESNARD. PROCĂS-VERBAUX 201 SĂ©ance du 10 Novembre 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOĂER, prĂ©sident. Le mardi 10 novembre 1925, Ă 14 h. %> en la Maison d'OzĂ©, sĂ©ance ordinaire de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, sous la prĂ©sidence de M. TournoĂ»er, prĂ©sident. PrĂ©sents Mmes la baronne D'ABOVILLE, la comtesse D'ANGĂLY, BESNARD, CHAUVEAU, DE COUESPEL, DE COURTILLOLES, DE CROYER, DESCOUTURES, FONTAINES, GUILLET, DE LAGARENNE, Paul RuFFRAY, la baronne DE SAINTEPREUVE, Mlles DE SEMALLĂ et MOUCHELMM. MOUCHELMM. H. BESNARD, le chanoine DAREL, A. DESCHAMPS, les abbĂ©s GERMAIN-BEAUPRĂ et GUERCHAIS, les chanoines GUĂRIN et GUESDON, JOUANNE, LEBOUCHER, LENOIR, LETURC, Hubert MORAND, le vicomte DU MOTEY, Paul ROMET, l'abbĂ© TABOURIER, TOURNOĂER. ExcusĂ©s Mmes BOURDON, A. DESCHAMPS, DE LAVERERIE, DE MALLEVOUE et MUe LELEU ; MM. GĂRARD DE BANVILLE, BOURDON" Paul CHARPENTIER, CRESTE, DALIBERT, Henri DESCHAMPS, DESNOS, FONTAINE, HUBERT, LAIGNEAU, FĂ©licien LANDE, LEGENDRE, MEZEN, DE MOLORĂ, DE PEYERIMHOFF, POUPET, DES ROTOURS, Etienne DE LA SERRE. M. LE PRĂSIDENT, le procĂšs-verbal lu et adoptĂ©, fait les prĂ©sentations suivantes Mme la comtesse d'Audiffret-Pasquier, chĂąteau de Sarceaux, par Alençon, et 65, avenue d'IĂ©na, Paris, et M. le comte d'Audiffret-Pasquier mĂȘme adresse, par MmeS la duchesse d'Audiffret-Pasquier et la comtesse Le Marois. Mme EugĂšne Poupet, 37 bis, rue de Bretagne, par Mrae paui David et M. Henri Besnard. M. le comte de la Font de Savines, chĂąteau de Bcauvais, Hesloup Orne, par MM. Et. Kerchner et Albert Deschamps. M. de Gibert, Echauffour, par MM; Paul Harel -et ColliĂšre. 202 PROCĂS VERBAUX Nous voilĂ , dit M. LE PRĂSIDENT, en marche rapide vers la sixiĂšme centaine. HĂątons-nous de l'atteindre en recrutant de nouvelles adhĂ©sions. Mme SALLES, fille de notre regrettĂ© confrĂšre M. Guillouard, Ă©crit qu'elle ne peut prendre sa place parmi nous. M. Paul HAREL, heureusement rĂ©tabli, nous remercie de l'adresse qui lui fut envoyĂ©e lors de notre derniĂšre sĂ©ance ; il s'en dĂ©clare trĂšs touchĂ©. M. LE PRĂSIDENT nous dit que M. Turgeon, notre trĂšs distinguĂ© confrĂšre, doyen, de la FacultĂ© de Droit de Rennes, oĂč il professait depuis 1881, vient d'atteindre la limite d'Ăąge. A cette occasion, le Nouvelliste de Bretagne du 5 novembre 1925, fait de lui et, en particulier, de son, rĂŽle durant la guerre, un Ă©loge dĂ©licat et mĂ©ritĂ©, auquel notre SociĂ©tĂ© s'associe pleinement et trĂšs cordialement. M. LE PRĂSIDENT souhaite la bienvenue Ă M. Hubert Morand, rĂ©dacteur au Journal des DĂ©bats, qui nous fait l'honneur d'assister Ă la sĂ©ance. M. Morand publie chaque semaine un article, toujours intĂ©ressant, sur la Province et ses Institutions savantes, et il a parlĂ© de notre SociĂ©tĂ© en termes flatteurs. Nous sommes heureux d'avoir cette occasion de lui en dire notre reconnaissance. M. MORAND remercie, et dans une causerie d'une simplicitĂ© charmante, nous rĂ©sume l'histoire de la fondation et du dĂ©veloppement du Journal des DĂ©bats, et il nous montre par des faits Ă©loquents celui du MusĂ©e de Dijon en particulier, l'heureux rĂ©sultat de sa persĂ©vĂ©rante campagne pour la protection et la conservation des richesses artistiques de notre beau paj^s. M. LE PRĂSIDENT nous annonce que le prochain CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes de Normandie, se tiendra Ă Saint-LĂŽ et que, probablement, notre excursion de l'annĂ©e prochaine aura pour but la Mayenne du cĂŽtĂ© d'Evron. Le R. P. UBALD demande la permission de dĂ©dier la notice qu'il prĂ©pare sur Mme Martin, mĂšre de sainte ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus Ă M. TournoĂ»er et Ă la SociĂ©tĂ© historique. PROCĂS-VERBAUX 203 La Semaine religieuse de Blois, ajoute-t-il, va publier quelques pages sur les origines blĂ©soises de sainte ThĂ©rĂšse de l'EnfantJĂ©sus. M. HUBERT Ă©crit Ă M. le PrĂ©sident pour lui annoncer la mort de M. Ponthaut, de Mayenne, qui faisait partie de la SociĂ©tĂ© depuis deux ans. M. LE PRĂSIDENT signale Ă notre attention Le PanĂ©gyrique de saint Jean Eudes, par Mgr Greivte, le 29 octobre, en la cathĂ©drale de Rouen. Dans L'Illustration du 3 octobre 1925, un article sur Honfleur et LĂ©on Le Clerc, par Emile Albert-Sorel, avec aquarelles de LĂ©on Le Clerc. 'L'Histoire de la peinture française, par M. Louis Dimier. Dans la Revue historique et archĂ©ologique du Maine, 1925, 4e livre, Compte rendu de l'excursion du 23 juin 1925, qui se termina au chĂąteau de l'Isle. Dans la Revue catholique de Normandie novembre 1925, article intitulĂ© Au diocĂšse de SĂ©es. Ce sont des notes envoyĂ©es Ă l'abbĂ© Barruel, rĂ©fugiĂ© en Angleterre par application du dĂ©cret de dĂ©portation contre les prĂȘtres insermentĂ©s 26 avril 1794, par l'abbĂ© ClĂ©ment, curĂ© de Saint-Malo, dans le diocĂšse de SĂ©es. L'abbĂ© Barruel demandait Ă ses confrĂšres exilĂ©s comme lui, des matĂ©riaux pour composer son Histoire du clergĂ© pendant la rĂ©volution française ». Ces notes ont Ă©tĂ© communiquĂ©es Ă la Revue catholique, par M. le chanoine Uzureau, directeur de L'Anjou historique. Il y est question de M. Gigon de la Berterie, curĂ© de Putanges, de M. LĂ©veillĂ©, curĂ© des Yveteaux, qui prĂȘtĂšrent le serment. L'abbĂ© ClĂ©ment refusa. Il raconte les menaces dont il fut l'objet et les risques qu'il courut Ă Paris oĂč il s'Ă©tait rĂ©fugiĂ©. Saint-Malo-au-Houlme, paroisse supprimĂ©e, Ă©tait au canton de Putanges. Vient de paraĂźtre Les capitaines de Vire aux xive et xve siĂšcles, par M. V. Hunger. Paris PailhĂ©,. 1925. 204 PROCĂS-VERBAUX M. LE PRĂSIDENT nous dit que la prochaine causerie sera faite sur Lancelot Lisle, marĂ©chal d'Angleterre, baron de Nouant, au temps de Jeanne d'Arc, par M. le vicomte du Motey. Il ajoute que M. Joseph Besnard continue activement et heureusement ses recherches Ă Nancy, sur Marguerite de Lorraine. L'Association française pour l'avancement des sciences, 28, rue Serpente, Paris-6e, voudrait que les SociĂ©tĂ©s savantes de province, chacune dans son ressort, Ă©tablissent une carte archĂ©ologique et prĂ©historique, avec fiches bibliographiques, qui serait dĂ©posĂ©e au siĂšge de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, pour y ĂȘtre Ă la disposition des chercheurs. M. LE PRĂSIDENT nous dit que les dĂ©penses pour le CongrĂšs ont atteint francs et que, chose extraordinaire en pareil cas, mais qui n'Ă©tonne point quand on sait que le gestionnaire est M. ColliĂšre, nous nous en tirons, comme nous l'avons dĂ©jĂ remarquĂ©, avec un boni de fr. M. LE PRĂSIDENT, revenant sur la question de l'enseignement de l'histoire locale, signale l'introduction par le cardinal Charost, d'un manuel classique de l'Histoire de Bretagne, dans les Ă©coles libres de son diocĂšse. Il donne maintenant la parole Ă M. Jouanne, pour une causerie aussi intĂ©ressante que documentĂ©e, sur la Presse alençonnaise de la RĂ©volution au second Empire », mais que, faute de temps, notre savant confrĂšre a dĂ», malheureusement pour les auditeurs, abrĂ©ger. La sĂ©ance est levĂ©e Ă 16 h. %. Le SecrĂ©taire, P. GERMAIN-BEAUPRĂ. PROCĂS-VERBAUX 205 SĂ©ance du 27 Novembre 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOĂER, prĂ©sident. Le vendredi 27 novembre 1925, rĂ©union ordinaire de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, en la Maison d'OzĂ©, Ă Alençon, sous la prĂ©sidence de M. TournoĂ»er, prĂ©sident. S'y trouvaient Mmes la comtesse D'ANGĂLY, BOURDON, CHAUVEAU, DE COUESPEL, DE CROYER, DESCOUTURES, Albert DESCHAMPS, la comtesse LE MAROIS, LE TURC* POUPET, Paul ROMET, RUFFRAY, la baronen DE SAINTEPREUVE, TOURNOĂER et MUe BELLESSORT. MM. le docteur BEAUDOUIN, DE BEAUREGARD, Henri et FĂ©lix BESNARD, Albert DESCHAMPS, DE FRILEUSE, les abbĂ©s GERMAIN-BEAUPRĂ et GUERCHAIS, JOUANNE, HUBERT, LEBOUCHER, LENOIR, le vicomte DU MOTEY, Paul ROMET, TOURNOĂER. » Assistait Ă la sĂ©ance, M. Fernand LAUDET, de l'Institut, ExcusĂ©s MmeB la comtesse DE COURTILLOLES, GUILLEMIN D'ECHON, LEVEILLĂ, la marquise DE TORCY, DE VAUGUION ; MM. Henri DESCHAMPS, GUILLEMIN D'ECHON, l'abbĂ© LEGROS, le comte LE MAROIS, TAUNAY et le docteur TREMBLIN. La lettre d'excuse de M. le baron DES ROTOURS donne occasion Ă M. LE PRĂSIDENT de nous recommander YAlmanach de l'Orne pour 1926, qui vient de paraĂźtre Ă Argentan ; intĂ©ressant, comme d'habitude et dont notre distinguĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral est le principal rĂ©dacteur. Il dĂ©bute par une Hymne au Dieu du Calvaire », de Paul Harel. Articles du baron des Rotours, sur le PĂšre Eudes. Du Journal de VOrne, sur le CongrĂšs de la FĂ©dĂ©ration des sociĂ©tĂ©s normandes Ă Alençon », de M. GĂ©rard de Banville, sur F excursion de la SociĂ©tĂ© dans le Cotentin ». Nouvelles Le grand oncle », par Paul Harel ; Le mariage de Marie-Rose », broderie sur un thĂšme historique, par le vicomte du Motey. PoĂ©sie Source limpide », par le baron des Rotours. 206 PROCĂS-VERBAUX Nous n'avons aujourd'hui qu'une prĂ©sentation celle du capitaine de Villardi de Montlaur, rue Albert-Ier Ă Alençon, par Mme Sallantin et le docteur Beaudouin. M. LE PRĂSIDENT souhaite la bienvenue Ă M. Fernand Laudet, de l'AcadĂ©mie des sciences morales et politiques, notre confĂ©rencier de ce soir, qui veut bien nous faire l'honneur d'assister Ă la sĂ©ance. Il est, comme beaucoup du reste, parmi l'Ă©lite de la capitale, un Parisien de province -et qui reste fidĂšlement attachĂ© Ă sa Gascogne. Il en a Ă©crit avec amour dans un livre intitulĂ© Souvenirs d'hier. Rome et Gascogne, et le chapitre Fin de l'automne » que nous lit M. TournoĂ»er, contient des notations si justes, si familiĂšres Ă nous tous et si harmonieusement nuancĂ©es qu'il serait Ă peine besoin de les transposer un peu pour les croire inspirĂ©es par notre Normandie. I M. LAUDET, avec une simplicitĂ© charmante et en quelques phrases dĂ©licates, remercie M. le PrĂ©sident et veut bien se dire heureux d'ĂȘtre au milieu de nous et d'apporter Ă la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, avec celui de l'Institut, le salut cordial de la Gascogne Ă la Normandie. M. LE PRĂSIDENT a reçu une lettre de M. Joseph Besnard, qui, avec la collaboration prĂ©cieuse du chanoine Martin, un Ă©rudit de Nancy, continue activement ses recherches sur Marguerite de Lorraine. M. LE PRĂSIDENT nous signale un article trĂšs suggestif de . Louis Madelin, dans L'Echo de Paris, intitulĂ© Le margouillis national, et M. RiviĂšre, nous dit-il Ă ce propos, lui Ă©crit pour lui exprimer le dĂ©sir de voir quelqu'un de nos membres entreprendre une Ă©tude Ă©conomique sur notre rĂ©gion Ă l'Ă©poque de la RĂ©volution. M. LE PRĂSIDENT nous dit que M. le duc de TrĂ©vise se rend en AmĂ©rique pour y poursuivre sa campagne de conservation de nos richesses artistiques. EspĂ©rons, sans trop nous illusionner, qu'il obtiendra au moins le rĂ©sultat de tempĂ©rer un peu la cupiditĂ© de nos anciens alliĂ©s. M. LE PRĂSIDENT nous parle de l'Association bourgui- PROCĂS-VERBAUX 207 gnonne des SociĂ©tĂ©s savantes qui s'est constituĂ©e lĂ©galement Ă Dijon, en 1925, sous la prĂ©sidence de M. Edouard EstauniĂ©. Elle avait dĂ©jĂ eu des rĂ©unions Ă Dijon en 1914, Ă MĂącon en 1923 et elle a tenu un CongrĂšs comme le nĂŽtre Ă Auxerre en 1925. Elle a dĂ©cidĂ© l'entreprise d'un vaste travail La Champagne monumentale et artistique. Elle organise des sections d'Ă©tudes Ă©conomiques et sociales pour la propagation des logements ouvriers et ruraux, le maintien des hommes Ă la terre, etc. Son prochain CongrĂšs se tiendra Ă Dijon en 1927 et aura pour thĂšme gĂ©nĂ©ral Saint Bernard et son temps. M. LE PRĂSIDENT ajoute que les SociĂ©tĂ©s de la HauteLoire viennent de se fondre en une seule. On songe Ă faire la mĂȘme chose en Auvergne. M. Paul ROMET communique une lettre de M. HuetDesaunay, exposant l'intĂ©rĂȘt qu'il a pris Ă la dĂ©couverte de la chapelle de Notre-Dame de Lorette, et demandant de la signaler Ă l'attention. C'est bien le cas de remettre en mĂ©moire la notice trop oubliĂ©e de l'abbĂ© Antoine sur ce petit sanctuaire. M. LE PRĂSIDENT nous engage Ă lire dans Les Lettres, les articles de Henri Besnard et Paul Harel 1 et dans le Journal de Rouen, une courte Ă©tude de M. Et. Deville sur un curieux missel du xvir 3 siĂšcle, Ă la BibliothĂšque de Lisieux et qui, par ses notes marginales, constitue un original livre de ,raison » ayant appartenu Ă Gabriel de Pierres, religieux profĂšs et sous-diacre de Saint-Pierre-de-PrĂ©aux, durant les annĂ©es 1649 et 1650. Au mĂȘme Journal de RouenM. Georges Dubosc a publiĂ©, le 15 novembre 1925, un, feuilleton trĂšs documentĂ© et intĂ©ressant pour notre histoire locale sur la Mort inconnue d'un fils de Pierre Corneille, Thomas, abbĂ© d'AiguĂ«-Vives. M. LE PRĂSIDENT profite de la prĂ©sence de M. Hubert pour le remercier du concours trĂšs actif et trĂšs prĂ©cieux 1 Les Lettres de Novembre 1925 Un baptĂȘme en 1886 », nouvelle de P. Harel. â L'Illustration du Livre Ă l'Exposition des Arts DĂ©coratifs. 208 PROCĂS-VERBAUX qu'il veut bien donner Ă l'organisation de l'excursion de 1926 aux entours d'Evron. M. LE PRĂSIDENT cĂšde la parole Ă M. le vicomte DU MOTEY, qui, une fois de plus, nous captive par la merveilleuse prĂ©cision de sa mĂ©moire et nous charme par l'intĂ©rĂȘt d'une communication dont nous ne pouvons mieux faire que de publier le rĂ©sumĂ© Ă©crit par lui pour le Journal de l'Orne. UN MARĂCHAL D'ANGLETERRE, BARON DE NONANT J'ai Ă entretenir la SociĂ©tĂ© historique de l'Orne, d'un personnage, oubliĂ© depuis des siĂšcles, qui fit beaucoup et trop parler de lui, dans notre contrĂ©e, Ă l'Ă©poque de Jeanne d'Arc. C'est un Anglais, sir Lancelot Lisle. On sait qu'aprĂšs s'ĂȘtre emparĂ© du duchĂ© d'Alençon, en octobre 1417, le roi Henri V d'Angleterre en distribua les seigneuries Ă ses compagnons d'armes qui firent, comme leur souverain, tout le mal possible aux habitants des campagnes et des villes. Le roi fut un parfait tyran, et ses soldats se comportĂšrent trop souvent en pillards et en brigands. Les documents abondent pour le dĂ©montrer. Nos contrĂ©es herbagĂšres, oĂč on Ă©levait depuis longtemps, des chevaux magnifiques, furent recherchĂ©es et les officiers de marque reçurent les plus belles terres que leurs hommes ruinĂšrent et dĂ©peuplĂšrent consciencieusement par leurs violences et leurs exactions. C'est ainsi que le lĂ©gendaire Glasdal reçut GacĂ©, John Greene Echauffour, John Gray La Genevraj^, Thomas Rempston Le Merlerault, et enfin Lancelot Lisle Nonant. Nonant Ă©tait une baronnie magnifique s'Ă©tendant sur Nouant, Saint-Germain-de-Clairefeuille, la Roche-de-Nonaht, la CochĂšre, Montmarcey. Ces paroisses, Ă©taient riches et trĂšs peuplĂ©es avant l'invasion, anglaise. Les hommes d'armes d'Henri V se chargĂšrent Ă 'y rendre la vie impossible. Lancelot Lisle eut un reprĂ©sentant Ă Nonant, mais ne put guĂšre y rĂ©sider, car, de 1418 Ă 1429, il est sans cesse en campagne contre la France, dont il est un ennemi acharnĂ©. On le trouve partout oĂč on se bat, parvenant Ă la clieva- PROCĂS-VERBAUX 209 lerie, et s'Ă©levant de grade en grade, jusqu'Ă celui de marĂ©chal d'Angleterre. On ne peut lui contester ni l'activitĂ©, ni l'intelligence, ni la bravoure. Il est au siĂšge de Honfleur en 1419, Ă la bataille de Cravant en 1423, Ă celle de Vemeuil le 17 aoĂ»t 1424, au siĂšge de Vitry-en-Champagne, en octobre 1424, au siĂšge du Mans en 1425, au siĂšge de Montargis en 1427. Il est, en 1428, gouverneur de Montigny-le-Roi, en Bassigny, l'un des postes de commandement du gĂ©nĂ©ral Salisbuiy, dont il est le lieutenant. Il prĂ©pare le siĂšge de Vaucouleurs, mais en juillet 1428, il est appelĂ© Ă l'armĂ©e qui se forme entre Paris, Mantes et Chartres, pour assiĂ©ger OrlĂ©ans. En aoĂ»t et septembre 1428, Lancelot fait campagne sur la Loire et arrive devant OrlĂ©ans, le 12 octobre, comme marĂ©chal du camp. Il prend part Ă 'I'assaut des Tourelles, et, en janvier 1429, comme marĂ©chal d'Angleterre, il commande plusieurs bastilles. Le 29 janvier, sa carriĂšre se termine. Il a la tĂȘte emportĂ©e par un, boulet. S'il est mort, les Anglais triomphent. Un mois aprĂšs, Jeanne d'Arc, va venir et la France sera sauvĂ©e. » VICOMTE DU MOTEY. M. Henri BESNARD a reçu de M. A. TOUTAIN, la note suivante qui intĂ©ressera ceux qui s'occupent du folklore normand. SupplĂ©ment au "procĂšs-verbal du 27 novembre 1925. NOTES SUR DIFFĂRENTS USAGES DE LA RĂGION DE BRIOUZE PIQUER LA COUVERTURE. » Huit jours avant le mariage campagnard, on pique la couverture », c'est-Ă -dire le couvre-pieds que la mariĂ©e doit fournir pour entrer en mĂ©nage. Ce travail se fait dans une grande piĂšce, le plus souvent clans une grange. L'Ă©toffe est tendue sur un mĂ©tier en bois, qui mesure trois mĂštres sur chaque cĂŽtĂ©. La future mariĂ©e invite toutes ses amies et la couturiĂšre souvent il y a de 20 Ă 2 210 PROCĂS-VERBAUX 25 personnes. Le futur doit selon l'usage venir le soir faire le dernier point et il apporte une galette et du vin. Finalement, faisant le tour de toute la sociĂ©tĂ©, il doit embrasser toutes les personnes prĂ©sentes. LE TROUSSIAU. » La veille du mariage, une voiture fourragĂšre attelĂ©e de trois Ă quatre chevaux, vient chercher les meubles chez le menuisier et tous les objets de literie pour les conduire au futur domicile. Jadis sans exception c'Ă©tait toujours le menuisier du pays qui faisait l'armoire, et nous recherchons maintenant ces vieilles armoires normandes, orgueil de nos grands'mĂšres, armoires dans lesquelles le linge du mĂ©nage montrait par son plus ou moins d'abondance la situation de fortune des Ă©pouseux. Sur la voiture fourragĂšre oĂč tous les meubles sont emballĂ©s avec soin, on hisse un balai en paille de riz, garni de rubans. Prennent place dans la voiture, le menuisier et la couturiĂšre avec un panier rempli de bouts de rubans. Le conducteur, qui doit ĂȘtre bon charretier, doit savoir faire claquer son fouet Ă quatre reprises, il appelle cela le faire sonner quatre fois ». Il est dĂ©corĂ© d'un grand mouchoir rouge qui pend Ă son Ă©paule. Pendant le trajet, les fermiers qui se trouvent sur le parcours, attendent le passage et arrĂȘtent le Troussiau », c'est-Ă -dire qu'ils viennent avec vin et liqueurs pour en offrir au conducteur, au menuisier et Ă la couturiĂšre, qui leur remet un bout de ruban. Je n'ai pas besoin de rĂ©pĂ©ter que le conducteur doit ĂȘtre habile, car s'il est arrĂȘtĂ© » bien souvent, il lui faut une fameuse capacitĂ©. ArrivĂ©s au domicile des futurs Ă©poux, on prĂ©pare la maison pour les recevoir. LE BROUETTEUX » C'est en l'occurrence celui qui a Ă©tĂ© l'heureux intermĂ©diaire du mariage, sans doute parce qu'il a brouettĂ© » l'un vers l'autre le gars et la fille. Le brouetteux » connaĂźt-il deux jeunes gens susceptibles de se convenir ? Il va trouver l'un des deux, le jeune homme par exemple. Eh bien, mon gars, t'es en Ăąge de te marier ? â Euh, oui ! â Faut te dĂ©cider I â P'tĂštre ben ! â Je connais une jeune fille qui ferait bien ton affaire, point laide, bonne mine et sĂ©rieuse, tout ce qui faut pour ben tenir un mĂ©nage et puis avec ça, elle a de d'quĂ© au soleu, et y en a pour y reveni ! » Mais un Normand a du mal Ă se dĂ©cider et souvent il n'ose pas faire les premiĂšres dĂ©marches, il a peur d'ĂȘtre trop gauche et le brouetteux » va bien avancer les affaires. T'en fais pas, viens donc dimanche faire un tour par iĂ , on se fera ofĂŻri un verre de bĂšre. » Dans PROCES-VERBAUX 211 l'intervalle le brouetteux a Ă©tĂ© trouver la jeune fille, lui a tenu un langage analogue et tout est ainsi prĂ©parĂ© Ă souhait, alors que l'un et l'autre pensent se rencontrer un peu inopinĂ©ment. On passe donc le dimanche devant la porte, les parents de la jeune fille arrĂȘtent le gars et le brouetteux au passage. Entrez donc prendre quelque chose ! » Et puis on parle de la rĂ©colte, du cidre et des bĂȘtes, de toutes choses pour ne pas avoir l'air trop bĂ©gaud ». On s'en va en promettant de revenir prendre une bouchĂ©e la prochaine fois que Ton passera par lĂ . Si le jeune homme est invitĂ© Ă souper » avec le brouetteux, c'est qu'il est agréé. Les jeunes gens se plaisent, les parents trouvent que l'un et l'autre ne sont point fainiants », que le mĂ©nage pourra marcher et le mariage rĂ©ussit. Alors le brouetteux » est Ă l'honneur, il est invitĂ© Ă la noce et la coutume est qu'on lui paie un chapeau, insigne de son heureuse Ă©gide. ... Le jour du mariage, Ă l'aller et au retour de l'Ă©glise, les fermiers viennent offrir Ă boire au mariage qui passe. Il faut s'arrĂȘter sous peine d'ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un malotru et on se brouillerait pour une telle injure. Mais dans les foyers de cĂ©libataires ou de veufs, l'homme n'ayant pas de mĂ©nage, ne peut recevoir et tire des coups de fusils en signe de fĂȘte. LES RĂTIES. » Le lendemain des noces, les garçons d'honneur et les filles » d'honneur, vont indiscrĂštement trouver les jeunes mariĂ©s au lit et leur apportent en grande pompe du vin chaud et des tranches de pain grillĂ©, les rĂŽties ». On apporte pour cette dĂ©gustation un ustensile, que Labiche a appelĂ© l'urne lacrymatoire de la dĂ©cadence ». Mais rassuronsnous, il a Ă©tĂ© achetĂ© tout neuf chez le marchand du village. Les jeunes Ă©poux doivent accepter gaiement cette collation sous cette forme originale, la tradition se gardant fidĂšlement avec le rite obligatoire de l'ustensile en question. Alexandre TOUTAIN. La sĂ©ance est levĂ©e Ă 16 h. %. Le SecrĂ©taire, P. GERMAIN-BEAUPRĂ. 212 PROCĂS-VERBAUX SĂ©ance du Mardi 15 DĂ©cembre 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOĂER, prĂ©sident. La sĂ©ance est ouverte Ă 14 h. Y2, dans la salle de la Maison d'OzĂ©, Ă Alençon, sous la prĂ©sidence de M. TOURNOĂER, prĂ©sident. Etaient prĂ©sents Mmes H. TOURNOĂER, F. BESNARD, DE COUESPEL, la comtesse LE MAROIS-D'HAUSSONVILLE, DE COURTILLOLES, CHAUVEAU, RUFFRAY, la baronne DE SAINTE-PREUVE, POUPET, DE LAVERERIE, la vicomtesse DE MOIDREY, Paul ROMET. MM. TOURNOĂER, JOUANNE, F. BESNARD, H. BESNARD, FONTAINE, BROUARD, ROUSSEAU, BARILLET, BOURDON, le chanoine DAREL, DE FRILEUZE, le vicomte DE MOIDREY. ExcusĂ©s MM. P. ROMET, le baron DE SAINTE-PREUVE, l'abbĂ© GUERCHAIS, H. DESCHAMPS, H. JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE, le baron DES ROTOURS, le chanoine GUESDON, DESBOUDARD, DE PEYERIMHOFF, LUCAS ; Mmes DE CROYER, LETURC. M. TOURNOĂER expose le projet d'acquisition de l'hĂŽtel de Saint-Hilaire, qui est proposĂ© Ă la SociĂ©tĂ© pour la somme de francs par les hĂ©ritiers. Les inconvĂ©nients de la Maison d'OzĂ© sont l'instabilitĂ© de notre situation, la municipalitĂ© Ă©tant libre un jour de ne pas nous relouer et d'autre part, l'insuffisance de place. L'hĂŽtel de Saint-Hilaire a beaucoup de caractĂšre, mais le difficile du problĂšme est la question financiĂšre. M. LE PRĂSIDENT donne la parole Ă M. FĂ©lix BESNARDS qui donne lecture d'un rapport financier sur la question. M. LE PRĂSIDENT annonce les propositions de MM. Paul et Charles ROMET, qui proposent chacun Ă la SociĂ©tĂ© une somme de francs, soit au total francs, pour permettre l'acquisition de cet immeuble. Cette somme serait un apport Ă la SociĂ©tĂ© immobiliĂšre en, projet, sur laquelle MM. Romet renoncent Ă toucher provisoirement PROCĂS-VERBAUX 213 tout intĂ©rĂȘt. De chaleureux remerciements sont adressĂ©s Ă MM. Romet, pour cette proposition gĂ©nĂ©reuse. M. BESNARD ayant dĂ©clai'Ă© que la solution ne peut se trouver que dans le relĂšvement de la cotisation et la location avantageuse d'une partie de l'immeuble. Mme la comtesse LE MAROIS-D'HAUSSONVILLE suggĂšre la location Ă un antiquaire que le cadre pourrait tenter. Il est dĂ©cidĂ© d'autre part de faire une sorte de rĂ©fĂ©rendum sur le relĂšvement de la cotisation, en adressant Ă tous les membres un questionnaire avec un exposĂ© de la question. Plusieurs membres ayant manifestĂ© le dĂ©sir de visiter l'hĂŽtel St-Hilaire, la sĂ©ance est levĂ©e Ă 15 h. %. Le SecrĂ©taire-adjoint, H. BESNARD. MANOIR DES LANDES PavĂ©s de cĂ©ramique du Mauoir ds Landes. Je viens signaler la disparition des derniers vestiges du Manoir des Landes, situĂ© prĂšs de Fiers, dans la commune de Saint-Paul Ă la limite de La Lande-Patry 1. Je dois Ă M. Hergault, secrĂ©taire de mairie Ă La Lande-Patry et Ă M. Fleury, propriĂ©taire, d'avoir eu l'an dernier la bonne fortune de visiter la vieille maison seigneuriale ; je suis heureux de vous faire profiter des quelques notes prises alors. A vrai dire, des remaniements nombreux et profonds, le changement de destination des lieux avaient dĂ©jĂ dĂ©figurĂ© l'Ă©difice, mais il n'Ă©tait pas trĂšs malaisĂ© de discerner 1 Carie E. M. 62 2" 57' 30" O. P. 4S° 44' 30" N. MAXOIR DES LANDES 215 les parties primitives et les additions ou destructions successives. La maison, dans son dernier Ă©tat, Ă©tait une longue construction rectangulaire de 25 Ă 30 mĂštres de façade sur 10 environ de profondeur. Les murs Ă©taient construits de pierre du pays dite pierre de sable ; l'encadrement des portes et des fenĂȘtres, les angles de la construction Ă©taient faits de gros blocs de granit. Entre deux pignons Ă©levĂ©s, rĂ©gnait un toit de tuiles bosselĂ© et moussu, supportant d'Ă©lĂ©gantes lucarnes, garnies de petits carreaux. Deux lourdes cheminĂ©es presque carrĂ©es, couronnĂ©es de grosses corniches de granit Ă moulure Louis XIII, surmontaient l'Ă©difice. A l'intĂ©rieur, plusieurs salles garnies de vastes cheminĂ©es, soutenues par des piliers et des corbeaux sormnairement dĂ©corĂ©es dans le goĂ»t du xvie ou du xvne siĂšcle, avaient attirĂ© mon attention. Une de ces piĂšces, dĂ©jĂ \ruinĂ©e, s'Ă©clairant de deux cĂŽtĂ©s, occupait toute l'extrĂ©mite\de la maison Ă droite en regardant la façade et Ă un niveau intermĂ©diaire entre le rez-de-chaussĂ©e et le premier Ă©tage du reste de l'Ă©difice. La vaste cheminĂ©e Henry II, les poutres saillantes du plafond Ă©taient encore en place. Une fenĂȘtre avait conservĂ© son vitrage de petits losanges de verre glauque, enchĂąssĂ©s dans du plomb. Le pavage bien des fois remaniĂ© Ă©tait remarquable les pavĂ©s carrĂ©s de faibles dimensions sont de terre rouge, incrustĂ©e de pĂąte blanche formant l'ornement ; le tout est recouvert d'un vernis grossier fig. 1. C'est le mode de fabrication usitĂ© du xme au XVe siĂšcle. Le dĂ©cor reprĂ©sente des animaux fantastiques, dĂ©s armoiries, des entrelacs. L'escalier que j'ai encore vu Ă©tait de chĂȘne et avait une rampe Ă©licoĂŻdale, il avait certainement succĂ©dĂ© Ă une tourescalier extĂ©rieure. J'ai encore notĂ© un linteau de fenĂȘtre portant une moulure en accolade et des traces de grilles saillantes. Le manoir des Landes apparaissait donc Ă l'examen comme fait de morceaux d'Ă©poques diffĂ©rentes ; les derniers pouvaient appartenir au xvme siĂšcle, les plus anciens au xvie ou mĂȘme au xve siĂšcle. Ce cadre nous aidera Ă Ă©voquer les gĂ©nĂ©rations qui se 216 MANOIR DES LANDES Inscriptions funĂ©raires de Jeanne BrĂ©menson et de Michel du Mesnil, son fils, enterrĂ©s dam l'Eglise de La Lande-Patry. MANOIR DES LANDES 21T sont succĂ©dĂ©es lĂ . Le premier personnage connu de nous,, qualifiĂ© seigneur des Landes, est honnĂȘte homme Julien du Mesnil, nĂ© en 1673, mais il y a toute raison de croire que son pĂšre François du Mesnil, seigneur des Domaines, 16311681, et sa mĂšre Jeanne des Bouillons, possĂ©daient dĂ©jĂ les Landes qui faisaient partie des domaines du Mesnil ; de mĂȘme son arriĂšre-grand-pĂšre, un autre François du Mesnil, qui avait Ă©pousĂ© Jeanne BrĂ©menson, dĂ©cĂ©dĂ©e le 23 aoĂ»t 1622, comme l'indique l'inscription que lui dĂ©dia un de ses fils Michel, prĂȘtre fig. 2. Julien du Mesnil des Landes, Ă©pousa en 1698, honnĂȘte femme Suzanne Gauthier des Longchamps, 1680-1752. Il avait eu au moins quatre frĂšre et soeurs, nous lui connaissons huit enfants ; il mourut en 1746. L'aĂźnĂ© de ses fils, Charles, seigneur des Domaines et des Landes, 1750, nĂ© en 1699, Ă©pousa en premiĂšres noces en 1724 Anne du DĂ©sert, fille de Daniel, seigneur des PalliĂšres ; il en eut Julien, seigneur des PalliĂšres en 1746, et Marguerite, mariĂ©e en 1730 Ă Louis de Launay. Charles du Mesnil Ă©pousa en. deuxiĂšmes noces, en 1738, Marie-Anne-Madeleine Profichet de l'OrsonniĂšre, fille de Jean-Baptiste, seigneur du lieu et de Madeleine des HairdonniĂšres. De ce second mariage, naquirent Jacques-Julien, 1739-1741, Susanne-Jeanne 1741, Anne, 1742-1743, François, 1744, Charles, 1745, Louis, 1746, Anne, 1747, Marguerite, 1748. On voit que les enfants Ă©taient toujours nombreux dans la vieille demeure. Chose Ă©tonnante, cependant, la branche dĂšs seigneurs des Landes ne devait pas tarder Ă s'Ă©teindre ; le dernier reprĂ©sentant qui nous soit connu est Jacques du Mesnil des Landes, mort en 1836, l'un des plus zĂ©lĂ©s fondateurs de SaintPaul. Il faut ajouter que ces du Mesnil de la Lande-Patry se prĂ©tendaient de la famille des du Mesnil d'Alençon dont le berceau serait le hameau du Mesnil, prĂšs de Fiers. Voici tout ce que j'ai pu savoir. Je serais heureux si j'ai pu empĂȘcher quelques souvenirs locaux de s'effacer Ă jamais. Comte DU MESNIL DU BUISSON. ESSAI HISTORIQUE sur la paroisse de MortrĂ©e Le 11 novembre 1900 mourait Ă MortrĂ©e, Ă l'Ăąge de quatre-vingt-onze ans, le docteur Nicolas Gallot, prĂ©cĂ©demment mĂ©decin Ă Almenesches cm il exerça pendant de longues annĂ©es. C'Ă©tait un vieil Ă©rudit qui avait, chose trop rare aujourd'hui, la passion de recueillir les souvenirs du passĂ©. Il avait compulsĂ© bon nombre d'archives dans les mairies, des minutes dans les notariats, des papiers de famille chez des particuliers, et il Ă©tait arrivĂ© ainsi Ă recueillir et Ă rĂ©diger une certaine quantitĂ© de notes sur les communes environnantes d'Almenesches, de MĂ©davy, du ChĂąteau-d'Almenesches, de Marcei, d'Exmes, de Boissei, de MortrĂ©e, etc. C'est de ces notes qui, d'aprĂšs ses volontĂ©s, me furent remises aprĂšs sa mort que'je me permettrai, en les complĂ©tant, par certaines additions, de faire quelques extraits pour essayer d'Ă©crire l'histoire de la paroisse de MortrĂ©e. Cette paroisse, Ă proprement parler, n'existe que depuis le Concordat de 1802. Le gros bouig de MortrĂ©e, situĂ© sur le bord de la grande route du Mans Ă Caen, qui devait en ĂȘtre le noyau, dĂ©pendait de trois paroisses, aux confins desquelles il Ă©tait situĂ© et qui se partageaient son territoire Bray, O et Marigny, bien que toutes les trois ne relevassent pas du mĂȘme doyennĂ© Bray Ă©tait du doyennĂ© de MacĂ© Marigny de celui d'EcouchĂ©. Pour faire -l'histoire de la paroisse actuelle de MortrĂ©e, il nous faut donc rĂ©sumer celle de chacune de ces trois paroisses. Mais auparavant, puisque nous nous occupons spĂ©cialement de MortrĂ©e, on nous permettra de faire l'historique de la chapelle de Saint-Marc et de l'hospice qui en dĂ©pen- ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 219 âądait afin de ne pas laisser tomber complĂštement dans l'oubli cet HĂŽtel-Dieu, comme on l'appelait, et cette chapelle oĂč les habitants du bourg remplissaient leurs devoirs religieux, humbles monuments dont il ne reste plus aujourd'hui aucune trace. L'Ă©cole communale des filles tient l'emplacement de l'hospice et une auberge HĂŽtel de l'EspĂ©rance celui de la chapelle, au milieu du bourg de MortrĂ©e. L'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e L'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e qu'on trouve dĂ©signĂ© Ă diverses Ă©poques sous les noms de Maison-Dieu, d'HĂŽtel-Dieu et de PrieurĂ©, fut fondĂ© par les seigneurs et habitants du bourg, comme l'indique assez d'ailleurs le droit qu'ils avaient d'Ă©lire et de prĂ©senter les chapelains et administrateurs de cet Ă©tablissement. Les titres anciens ayant Ă©tĂ© perdus, on ignore l'Ă©poque de sa fondation. Toutefois, si on considĂšre, d'une part, que cette maison se trouvait situĂ©e sur la paroisse de Bray qui faisait partie du grand fief de la Quatorzaine de MortrĂ©e, dont elle Ă©tait le chef-lieu, lequel appartenait en 1219 Ă Mme HĂ©la de BellĂȘme-Montgommery, hĂ©ritiĂšre du duchĂ© d'Alençon, et d'autre part, les nombreuses donations que cette, dame fit aux Ă©tablissements religieux de la contrĂ©e, on est portĂ© Ă croire qu'elle n'aura pas Ă©tĂ© sans contribuer Ă la fondation, ou du moins au bien-ĂȘtre de cet hospice 1. 1 Mme HĂ©la de BellĂȘme-Montgommery donna en l'an 1221 aux religieux âąde l'abbaye de Saint-Jean de Falaise, de l'ordre des PrĂ©montrĂ©s, le patronage de l'Ă©glise de Bray qui lui appartenait Ă cause de son fief de la Quatorzaine de MortrĂ©e, et elle y joignit d'autres biens situĂ©s dans les paroisses de Saint-Hilaire et du Cercueil. Elle fit aussi diverses donations aux religieux de Grandmont, en la paroisse de La BelliĂšre ; Ă l'abbaye de Perseigne âą Ă l'Ă©vĂȘchĂ© et Ă l'hospice de SĂ©ez ; au prieurĂ© de Saint-Pierre-du-Gast, en la paroisse de Tanville ; Ă l'hospice de Saint-Jacques d'Argentan et Ă d'autres Ă©tablissements religieux. Ce qui porterait Ă croire que Mme HĂ©la aurait Ă©tĂ© du nombre des fondatours de l'hospice de MortrĂ©e, c'est qu'on voit par plusieurs aveux rendus aux Sieurs de La Motte et particuliĂšrement par un aveu du 20 dĂ©cembre 1728, Ă raison des maison et emplacement de la Maison-Dieu. On voit 220 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE Le bourg de MortrĂ©e dĂ©pendait avant la RĂ©volution des paroisses de Bray, d'O et de Marigny, et il n'y avait que les habitants qui eussent le droit, de concert avec les seigneurs, de concourir Ă l'Ă©lection et Ă la prĂ©sentation des chapelains administrateurs de cette maison, lesquels devaient autant que possible ĂȘtre pris parmi les prĂȘtres nĂ©s dans le dit bourg. Les bĂątiments de cet hospice consistaient en une chapelle, une maison pour le chapelain, des salles pour les malades et les voyageurs, une grange et un fuie Ă pigeons. Il y avait aussi une cour et un jardin assez spacieux. Ces immeubles Ă©taient situĂ©s sur la paroisse de Bray et ils relevaient fĂ©odalement du fief de la Quatorzaine de MortrĂ©e par le moyen des arriĂšre-fiefs de La Motte-en-Bray et du Cercueil, ce qui explique d'une part les aveux que les chapelains-adminis- trateurs rendaient aux sieurs de La Motte, et, d'autre part, le droit qu'avaient les seigneurs de la Quatorzaine d'assister aux Ă©lections des chapelains-administrateurs. Le but que s'Ă©taient proposĂ© les fondateurs et bienfaiteurs de cet Ă©tablissement se trouve Ă©noncĂ© dans plusieurs actes et notamment dans des piĂšces de 1674 et 1675, oĂč il est dit Le chapelain est non seulement obligĂ© de loger les pauvres passants, les soldats et compagnons du mĂ©tier, de les coucher, de leur faire l'aumĂŽne selon son pouvoir et le bien du dit HĂŽtel-Dieu mais encore de loger, coucher et assister spirituellement et corporellcment les pauvres malades du bourg et du voisinage, c'est-Ă -dire des paroisses voisines dont dĂ©pend le dit bourg et mĂȘme fournir au gouvernement des dits pauvres, selon son pouvoir et le revenu du dit HĂŽtel-Dieu, comme aussi de dire et cĂ©lĂ©brer quatre messes par semaine dont une, les jours de dimanche et fĂȘtes, pour la commoditĂ© des habitants du dit bourg, outre disons-nous, que Gilles Daupeley, chapelain administrateur. DĂ©clare tenir le tout en pure aumĂŽne sans aucunes faisance ni sujĂ©tion que de donner le prĂ©sent aveu. » Or il n'y avait que les possesseurs du fief suzerain, c'estĂ -dire de la Quatorzaine de MortrĂ©e, qui eussent pu dispenser l'HĂŽtel-Dieu des redevances seigneuriales. Cette immunitĂ© ne comprenait que l'emplacement de l'hospice, les autres immeubles Ă©taient sujets aux redevances fĂ©odales. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 221 plusieurs messes de fondation dont le dit HĂŽtel-Dieu est chargĂ©, et chanter les litanies le soir, les jours de dimanche et fĂȘtes ; comme aussi d'instruire gratuitement les enfants du dit bourg en la religion et aux bonnes lettres ; entretenir la maison et chapelle du dit HĂŽtel-Dieu en bonnes et dues rĂ©parations. » Les possessions de cet Ă©tablissement consistaient d'aprĂšs un Ă©tat dressĂ© en 1682, par le chapelain administrateur, en 1° trois corps de bĂątiments avec cour et jardin ; 2° vingt-deux parcelles de terre en labour formant ensemble dix-huit acres et une vergĂ©e ; 3° le droit sur la cinquiĂšme partie du foin fanĂ© du prĂ© au Sage ou prĂ© Meurdron, dĂ©pendant de la ferme de la TrĂ©bucherie ; 4° sept livres, quatre sous, six deniers de rentes fonciĂšres dues pour partie par neuf particuliers ; 5° enfin deux poules et vingt oeufs 1. Le roi Louis XIV, voyant qu'il n'y avait plus de lĂ©preux dans ses Ă©tats, donna par Ă©dit de dĂ©cembre 1672, aux commandeurs et chevaliers de l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de JĂ©rusalem, les rnala-" dreries, lĂ©proseries, hĂŽpitaux et autres Ă©tablissements religieux dans lesquels l'hospitalitĂ© n'Ă©tait pas observĂ©e selon l'intention des fondateurs. Le grand vicaire gĂ©nĂ©ral, voulant, au nom de son Ordre, s'emparer de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, fit donner, en 1674, Ă François Billard, qui en Ă©tait chapelain administrateur, sommation de dĂ©clarer si l'hospitalitĂ© Ă©tait observĂ©e dans cette maison, si elle Ă©t?it seulement pour les pauvres et quelles aumĂŽnes on leur faisait, etc. Les seigneurs et les habitants du bourg, vo}^ant oĂč tendaient ces demandes, prouvĂšrent que l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e n'Ă©tait pas une ancienne lĂ©proserie, comme on le prĂ©tendait et que l'hospitalitĂ© y Ă©tait d'ailleurs bien observĂ©e. Ils exposĂšrent ensuite les obligations dont Ă©tait chargĂ© le chapelain-administrateur de cette maison charges que nous avons Ă©numĂ©rĂ©es plus haut et ils firent voir que leur hĂŽpital Ă©tait dans les conditions de beaucoup d'autres Ă©tablissements de ce genre dont les chevaliers de l'Ordre du Mont1 Mont1 Ă la fin PiĂšces justificatives. 222 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE Carmel, ne tentaient pas de s'emparer. Des visites furent faites, une enquĂȘte fut ordonnĂ©e et enfin le 24 avril 1681, cette affaire, qui durait depuis plusieurs annĂ©es, se termina par un jugement de la Chambre des Comptes de Rouen, donnant au chapelain-administrateur de cette maison Pleine et entiĂšre main-levĂ©e du temporel de la, Maison-Dieu de MortrĂ©e, pour en jouir suivant les titres de sa DĂ©claration, sans souffrir lui ĂȘtre fait aucun empĂȘchement, lui mettant le tout en pleine et entiĂšre dĂ©livrance. » Nous avons vu plus haut que l'entretien de la chapelle et des autres bĂątiments de l'HĂŽtel-Dieu Ă©tait Ă la charge du chapelain-administrateur ; il paraĂźt que plusieurs d'entre eux s'acquittĂšrent assez mal de cette obligation. Nous voyons, en effet, qu'aprĂšs la mort du chapelain François Billard 1677, Olivier Billard, son frĂšre, fut obligĂ© d'abandonner Ă François Roger, son successeur comme chapelain, tous les engrais et fruits dĂ©posĂ©s dans les bĂątiments autant qu'il pouvait en appartenir au dit Billard, aprĂšs avoir Ă©tĂ© partagĂ©s avec le mĂ©tayer et aussi la majeure partie de son mobilier, Ă la condition que le dit François Roger se chargerait de toutes les rĂ©parations tant de la chapelle que des autres bĂątiments qui seraient jugĂ©es nĂ©cessaires. » François Roger, successeur de Billard, mourut en 1724. Il avait Ă©tĂ© chape'ain pendant 47 ans sans avoir fait faire de rĂ©parations aux bĂątiments de l'hospice ; aussi, aprĂšs sa mort, les habitants furent-ils obligĂ©s de faire saisir la portion des rĂ©coltes qui lui appartenait et son mobilier, objets sur lesquels ils avaient un privilĂšge. Alors Jacques Roger, Ă©cuyer sic, sieur des Aulnaies, garde du corps du roi, neveu et hĂ©ritier du chapelain, fit le 21 juin 1725 avec Gilles Daupeley, successeur de Roger comme chapelain, une transaction par laquelle le dit Daupeley s'obligeait Ă faire exĂ©cuter aux bĂątiments toutes les rĂ©parations nĂ©cessaires, moyennant une somme de 330 livres qui lui serait versĂ©e par le sieur des Aulnaies. Il en fut de mĂȘme aprĂšs la mort d'Edmond Robert Hubert, successeur de Daupeley, dĂ©cĂ©dĂ© en 1782. Son mobilier fut saisi et vendu ; le p-oduit de cette vente fut led590 livres, 8 sous, 6 deniers, somme Ă mĂȘme laquelle ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 223 on prit celle qui Ă©tait nĂ©cessaire pour la rĂ©paration de l'hospice. Ces faits prouvent que les habitants n'exerçaient aucune surveillance sur la tenue de ces bĂątiments. Le sieur Louis Goupil et autres propriĂ©taires de la paroisse de Bray , voyant que le sĂ©questre avait Ă©tĂ© mis sur les immeubles de l'hospice et, d'un autre cĂŽtĂ©, que les biens nationaux se vendaient Ă trĂšs bas prix, soumissionnĂšrent en 1791, une partie des terres de l'hospice de MortrĂ©e, dont ils demandĂšrent la vente Ă l'administration dĂ©partementale. Les habitants y mirent opposition, exposant que cet Ă©tablissement n'Ă©tait pas du nombre des prieurĂ©s dont la vente avait Ă©tĂ© autorisĂ©e ; mais une de ces maisons destinĂ©es au soulagement des pauvres et rĂ©servĂ©es comme telles par divers dĂ©crets. L'administration rĂ©pondit que, sans rien prĂ©juger, il serait sursis Ă cette vente et les habitants furent maintenus dans leurs droits. ' Les membres du district d'Argentan firent la mĂȘme demande au mois de juillet 1796 ; l'administration dĂ©partementale leur donna la mĂȘme rĂ©ponse. Le 11 mars 1798, les habitants firent exĂ©cuter Ă l'un des bĂątiments de l'hospice des rĂ©parations dont le devis Ă©tait de 178 livres. L'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e rentra en possession de ses biens qui avaient Ă©tĂ© mis au sĂ©questre en vertu de la loi du 28 fĂ©vrier 1801 et des arrĂȘtĂ©s des Consuls en dates des 26 juin et 27 aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e. Le 15 mai 1804, on avait formĂ© une Commission administrative des biens des pauvres de lĂ commune de MortrĂ©e. Cette Commiss;on, qui fut plus Lard, le Bureau de bienfaisance, demanda l'autorisation de payer annuellement une somme de 260 francs d'autres piĂšces portent 275 au prĂȘtre qui serait chargĂ© d'acquitter. les fondations créées par les fondateurs de cet Ă©tablissement. Le sous-prĂ©fet d'Argentan rĂ©duisit cette somme Ă celle de 160 francs vu que le revenu consistait seulement en 26 hectares et demi de terre labourable, une maison, cour et jardin, une charrette de foin fanĂ©, 2 francs de rente, 2 poules' et 20 oeufs. » Cette rĂ©duction fut maintenue par le prĂ©fet. On voit par une rĂ©clamation formĂ©e le 7 novembre 1804 224 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE par les sieurs Pierre-Philippe et Edmond Hubert, membres de la Commission administrative des biens des pauvres, que la fabrique ou la commune aurait tentĂ© de prĂ©lever sur les revenus de cet Ă©tablissement la somme nĂ©cessaire au traitement du vicaire de la paroisse. Le conseil de fabrique de l'Ă©glise de MortrĂ©e, considĂ©rant que les fondateurs et bienfaiteurs de l'hospice n'avaient pas eu seulement pour but de secourir les pauvres, mais encore de procurer aux habitants quatre messes par semaine dont une les jours de fĂȘtes et dimanches, et des priĂšres, ces mĂȘmes jours dans l'aprĂšs-midi, d'assister spirituellement les habitants du bourg et d'instruire gratuitement leurs enfants, charges dont la Commission de bienfaisance ne se prĂ©occupait nullement, le conseil de fabrique, disonsnous, demanda par dĂ©libĂ©ration du 7 mai 1834 Ă l'administration dĂ©partementale l'autorisation de poursuivre devant les tribunaux la restitution des biens qui avaient appartenu au PrieurĂ© de MortrĂ©e, et dont le Bureau de bienfaisance s'Ă©tait indĂ»ment attribuĂ© la jouissance. » Le Conseil de prĂ©fecture, s'appuyant sur un avis du Conseil d'Etat, en date du 12 fĂ©vrier 1814, et considĂ©rant d'ailleurs que la demande du conseil de fabrique n'Ă©tait pas fondĂ©e, lui refusa par dĂ©cision du 3 avril 1835, l'autorisation de poursuivre. Chapelle de Saint-Marc La chapelle de Saint-Marc Ă©tait orientĂ©e comme les anciennes Ă©glises, c'est-Ă -dire que l'autel Ă©tait placĂ© au levant. D'aprĂšs un devis en date du 5 novembre 1782, dressĂ© par Pierre Gondouin, architecte Ă Argentan, et François Larcher, architecte Ă SĂ©es, elle avait les dimensions suivantes longueur 41 pieds, largeur 19 pieds, le tout en oeuvre, hauteur des murs au-dessus du sol 15 pieds, Ă©paisseur 3 pieds. La portion du plancher vers l'autel Ă©tait une voĂ»te en bois le tiers environ vers le bas de la nef Ă©tait un plancher plat plafonnĂ©, au-dessus duquel se trou- ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 225 vait un grenier rĂ©servĂ©- par le chapelain pour y dĂ©poser ses grains aprĂšs qu'ils avaient Ă©tĂ© battus. On accĂ©dait Ă cette chapelle par trois portes dont la principale, de style ogival, Ă©tait ouverte au bas du mur du nord vers la rue. Des deux autres situĂ©es au midi, l'une prĂšs du sanctuaire servait pour le banc seigneurial et l'autre Ă©tait plus bas. Elle Ă©tait Ă©clairĂ©e par trois fenĂȘtres, une du cĂŽtĂ© du midi et deux du cĂŽtĂ© du nord. Il y avait en outre une petite fenĂȘtre ronde au haut et au milieu de l'abside. On voyait adossĂ©es au mur de l'abside, prĂšs de l'autel, des statues de saint Marc, de saint Luc, de saint Antoine et de saint Roch. Une petite statue de saint Vincent provenant de l'Ă©glise de Marigny avait Ă©tĂ© placĂ©e dans le' sanctuaire et adossĂ©e au mur du midi 1. Cette chapelle Ă©tait couverte en tuiles et le petit clocher en forme de lanterne l'Ă©tait en ardoises 2. Elle Ă©tait sous l'invocation de saint Marc, Ă©vangĂ©liste. Quelques personnes, voyant que Gilles du Veyleroy, qui fut chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de 1637 Ă 1662, portait, dans les actes, le titre de Chapelain de SainteAnne, ont pensĂ© que la chapelle de l'hospice avait sainte Anne pour patronne; c'est une erreur. En effet, on lit dans le procĂšs-verbal d'Ă©lection de ce chapelain Lesquels seigneurs et habitants ont priĂ© et requis vĂ©nĂ©rable 1 Il y avait dans cette chapelle, avons-nous dit, une ancienne statue de saint Antoine. La chapelle de MortrĂ©e Ă©tait sous l'invocation de saint Marc, et tout porte Ă croire que saint Antoine, d'ailleurs vĂ©nĂ©rĂ© dans les hĂŽpitaux, Ă©tait aussi patron spĂ©cial de l'HĂŽtel-Dieu et que la foire qui se tient le 17 janvier Ă MortrĂ©e avait Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e comme celle de saint Marc en faveur de l'hospice âą qui devait en percevoir les coutumes. 2 La cloche de la chapelle porte cette inscription Fait faire par les habitants, propriĂ©taires prĂ©sentateurs de la chapelle de MortrĂ©e, en l'an 1787. â Bailly, fecrit. Lorsque*l'Ă©glise de MortrĂ©e fut bĂ©nite et livrĂ©e au culte 30 octobre 1834, la chapelle de Saint-Marc fut abandonnĂ©e et on cessa d'y. dire la premiĂšre messe. La cloche fut placĂ©e dans la tour de l'Ă©glise oĂč elle servit Ă appeler les enfants au catĂ©chisme, jusqu'Ă l'Ă©poque oĂč la tour fut ornĂ©e des trois belles cloches qu'on y voit aujourd'hui. La petite cloche de la chapelle, maintenant sans usage, servit longtemps de principal timbre de l'horloge. Le son de cette cloche est si perçant qu'on l'entendait, dit,on, de la croix de MĂ©dĂ vy, dans la forĂȘt d'Ecouves, Ă trois lieues de MortrĂ©e. - 3 226 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE et discrĂšte personne Gilles du Veyleroy, chapelain de SainteAnne de prendre la dite charge de chapelain-administrateur de la dite Maison-Dieu, sa vie durante..., etc. » Ce qui prouve simplement que du Veyleroy Ă©tait chapelain de Sainte-Anne avant d'ĂȘtre Ă©lu administrateur de l'hospice 1. D'ailleurs des treize chapelains dont nous avons pu retrouver les noms de 1450 Ă 1790, c'est-Ă -dire dans l'espace de 340 ans, du Veyleroy est le seul qui ait portĂ© le titre de Chapelain de Sainte-Anne. De plus, il est probable que la foire de Saint-Marc 25 avril qui se tient encore Ă MortrĂ©e, avait Ă©tĂ© Ă©tablie en faveur de cet hospice, qui dans le principe devait en recueillir les coutumes. Quelque temps aprĂšs le dĂ©cret du 11 novembre 1793, qui abolissait tous les cultes, la municipalitĂ© de MortrĂ©e dĂ©cida que la halle aux grains tiendrait dans la cUdevant chapelle de Saint-Marc et il paraĂźt qu'elle ne fut rendue au culte que dans les premiers jours de l'annĂ©e 1796, encore bien que M, l'abbĂ© Lefoul, dernier chapelain-administrateur, eĂ»t demandĂ© Ă ses fonctions sacerdotales le 28 juin 1795. Le dimanche 18 juin 1795, le conseil gĂ©nĂ©ral du canton de MortrĂ©e, en exĂ©cution du dĂ©cret du 24 juillet prĂ©cĂ©dent, fut installĂ© par le citoyen Lautour, agent municipal d'Argentan, dĂ©lĂ©guĂ© par le district Cette opĂ©ration dans la quelle fut proclamĂ© pour, maire le citoyen Masson-Desgrandschamps, ĂągĂ© de 36 ans, eut lieu dans la chapelle Saint-Marc. \ Le samedi 13 mars 1802, M. l'abbĂ© Auguste-JosephDominique Ledangereux, nommĂ© par le gouvernement sur la prĂ©sentation de Mgr de Boischollet, curĂ© de la commune de MortrĂ©e, fut mis en possession de ce bĂ©nĂ©fice par 1 La chapelle de Sainte-Anne, dont Gilles du Veyleroy Ă©tait titulaire lorsqu'il fut Ă©lu chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, Ă©tait situĂ©e aux Aulnaies. Cette terre qui avait Ă©tĂ© donnĂ©e par les seigneurs d'Alençon Ă l'Ordre des Templiers passa ensuite aux Chevaliers de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel. Lorsque la chapelle fut supprimĂ©e on transfĂ©ra la statue de Sainte-Anne Ă l'Ă©glise de Bray oĂč elle fut dĂ©truite par l'Ă©boulement de janvier 1706. La chapelle Sainte-Anne n'existait plus depuis longtemps Ă l'Ă©poque oĂč du Veyleroy fut Ă©lu chapelain de MortrĂ©e, mais il en acquittait les fondations et alors il en prit le titre, comme il Ă©tait" d'usage Ă l'Ă©poque. ESSAI HISTORIQUE SUR .LA PAROISSE DE MORTRĂE 227 M. JĂ©rĂŽme-François. Beuzelin-Duhameau, curĂ© de Marcei, dĂ©lĂ©guĂ© de Mgr l'EvĂȘque. M. Ledangereux prit possession de la paroisse par l'Ă©glise de Bray qui Ă©tait la plus grande et la plus dĂ©cente. Dans l'aprĂšs-midi du mĂȘme jour, M. Duhameau mit aussi M. Ledangereuxâen possession de la chapelle de Saint-Marc au bourg de MortrĂ©e. Les Ă©glises d'O et de Marigny furent fermĂ©es ie 23 du mĂȘme mois les clefs furent dĂ©posĂ©es Ă la mairie et on permit seulement d'y faire les inhumations. - Cependant les habitants des sections d'O et de Marigny qui se trouvaient, Ă©loignĂ©s de l'Ă©glise de Bray obtinrent de Mgr l'EvĂȘque que M. Bachelier, qui Ă©tait rentrĂ© de l'Ă©migration et qui ne se trouvait pas placĂ©, fit lĂ©s offices dans l'Ă©glise d'O. Il commença le dimanche l?r aoĂ»t 1802. Mais les partisans de l'intrus constitutionnel troublĂšrent les offices et insultĂšrent le prĂȘtre et les assistants pendant trois, dimanches consĂ©cutifs et alors . M. Bachelier obtint la permission de faire les offices dans la chapelle de SaintMarc. Cet. Ă©tat de choses ne dura que peu de temps. M. l'abbĂ© Pierre Langlois -fut nommĂ© vicaire de MortrĂ©e au mois de dĂ©cembre. Il rĂ©sida dans le bourg, et dit, Ă heure fixe; les dimanches et jours de fĂȘtes, une messe basse pour la commoditĂ© des habitants de MortrĂ©e et des paroisses voisines, qui, la chapelle se trouvant trop petite, se tenaient dans la rue et mĂȘme dans les maisons voisines, lorsque le temps Ă©tait mauvais 1. L'Ă©glise de MortrĂ©e fut bĂ©nite et livrĂ©e au. culte le 30 octobre 1834. Alors, M. Ledangereux, ne pouvant plus remplir les fonctions curiales, les deux vicaires, M. Leprieur et 1 Le 15 juin 1830 fut cĂ©lĂ©brĂ© dans la chapelle de Saint-Marc le mariage de Monsieur Jean-Guiguer-Marie-Alexis, comte d'Albon, fils majeur de AndrĂ©-Suzanne, marquis d'Albon, pair de France ; et de Marie-ThĂ©rĂšseEmĂ©liede Viennois, de la paroisse de Saint-Romain-de-Popey, canton de Tarare, arrondissement de Villefranche, dĂ©partement des Bouches-duRhĂŽne ; et de Demoiselle Marguerite-ThĂ©rĂšse-Emma Duval, fille mineure de Martin Duval, chevalier de la LĂ©gion d'honneur, maĂźtre des-forges, et de ThĂ©rĂšse Bailly, de la paroisse de La GĂ©voulde, canton de Breteuil, arrondissement d'Evreux, dĂ©partement de l'Eure. âLe mariage civil avait eu lieu Ă la mairie du 10e arrondissement de Paris, le 5 du mĂȘme mois. 228 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE M. ClĂ©rambaut, desservirent la paroisse et la chapelle de Saint-Marc fut abandonnĂ©e 1. AprĂšs avoir servi de magasin, elle fut vendue Ă M. Leplat-Dumesnil qui la fit dĂ©molir en 1855 et la remplaça par diverses constructions. Chapelains. â Administrateurs 2 I. â BLIVET, RenĂ©, fut Ă©lu le 9 octobre 1450. IL â SALLES, Robert, Ă©tait chapelain en 1483. On lui donna pour coadjuteur, Ă cause de son Ăąge avancĂ©, le suivant et il continua nĂ©anmoins d'habiter la maison de l'hospice. III. â BIGOT, Marin, fut Ă©lu coadjuteur de Salles le 1er mai 1505. Il donna Ă l'hospice, le jour de son Ă©lection pour en jouir aprĂšs sa mort, une rente annuelle et perpĂ©tuelle de 40 sous tournois, payable le jour de la SaintRĂ©my 3. IV. â PELLERIN, Gilles, fut Ă©lu le 20 janvier 1581. Il donna Ă l'hospice une rente annuelle et perpĂ©tuelle d'un Ă©cu tournois, exigible aprĂšs sa mort, Ă la condition que ses hĂ©ritiers pourraient disposer des meubles qu'il aurait laissĂ©s Ă son dĂ©cĂšs. V. â OGER, Marin, se trouve sur les actes de 1599 Ă 1635, annĂ©e oĂč il donna sa dĂ©mission, ne pouvant plus remplir ses fonctions Ă cause de son Ăąge avancĂ©. 1 Lorsque la chapelle de Saint-Marc fut abandonnĂ©e, on appliqua aux statues des saints qu'elle renfermait et qui, sans doute, n'Ă©taient pas des chefs-d'oeuvres, la rĂšgle gĂ©nĂ©ralement suivie qui consiste Ă dĂ©poser en terre les objets bĂ©nits qui sont hors de service. On en a, depuis, trouvĂ©, des dĂ©bris dans le jardin du presbytĂšre. 2 Le PouillĂ© du diocĂšse de SĂ©ez ne donne que les noms des trois derniers chapelains. Les autres nous sont connus par des piĂšces conservĂ©es aux archives de lĂ mairie de MortrĂ©e. 3 Pour trouver un ternie de comparaison qui puisse permettre d'apprĂ©cier la valeur de ce legs, nous ferons observer que le boisseau de blĂ© de 11 pots se vendait Ă Argentan, en 1477, 2 sous 6 deniers, et 3 sous en 1588. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 229 VI. â LE PIN, Alexandre, prĂȘtre de la paroisse du Repos, fut Ă©lu, en remplacement du prĂ©cĂ©dent, le 30 septembre 1635. Il accepta cette place Ă la condition qu'il serait autorisĂ© Ă dĂ©molir un ancien bĂątiment de l'hospice, Ă en employer les matĂ©riaux aux rĂ©parations de la chapelle et autres bĂątiments, et Ă vendre Ă son bĂ©nĂ©fice le surplus des matĂ©riaux. Il donna sa dĂ©mission en 1637, pour la cure de Saint-LĂ©ger de La Haie. VIL â Du VEYLEROY, Gilles, chapelain de Sainte-Anne, fut Ă©lu le 17 mars 1637 et il mourut en dĂ©cembre 1662. VIII. â BILLARD, François, Ă©tait chapelain de La Madeleine prĂšs de la ville de SĂ©ez, lorsqu'il fut Ă©lu prieur de MortrĂ©e en 1663. Ce fut sous son administration que les chevaliers et commandeurs de l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de-JĂ©rusalem essayĂšrent de se faire envoyer en possession de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, immeubles, meubles, rentes, etc., prĂ©tention dont ils furent dĂ©boutĂ©s, comme nous l'avons dit plus haut, par un jugement de la Cour des comptes de Rouen en date du 24 avril 1681. â Billard, François, mourut au mois de juin 1677. IX. â ROGER, François, fut Ă©lu chapelain le 11 juillet 1677. Etant ĂągĂ© de plus de 80 ans et malade, il donna sa dĂ©mission le 17 septembre 1719, en prĂ©sence des seigneurs et des habitants du bourg qui, le mĂȘme jour, nommĂšrent Ă sa place M. Lefoui-Jourdain qui Ă©tait vicaire de Bois^ey depuis quatre ans. Mais ce dernier ayant obtenu la cure de TrĂ©mont, prĂšs SĂ©ez, se dĂ©mit le 9 juin 1720 de ses fonctions de chapelain dans lesquelles il n'Ă©tait pas du reste encore entrĂ©. Le mĂȘme jour François Roger exposa Ă l'assemblĂ©e que, lorsqu'il avait donnĂ© sa dĂ©mission, il Ă©tait malade et arrĂȘtĂ© au lit, mais que, sa santĂ© Ă©tant meilleure, il pouvait, malgrĂ© son Ăąge avancĂ©, reprendre ses fonctions et qu'il le dĂ©sirait ce qui lui fut accordĂ©. Toutefois on lui donna pour coadjuteur Me Gilles Daupeley avec le droit de participer aux revenus de l'HĂŽtel-Dieu, en proportion des services qu'il pourait rendre au titulaire pendant qu'il vivrait. » â François Roger mourut le 23 juin 1724 Ă 87 ans. il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise de Bray, l'Ă©vĂȘque de SĂ©ez n'ayant 230 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE pas permis qu'il le fut dans la chapelle de MortrĂ©e disant que cela tirerait Ă consĂ©quence pour la cure. X. â DAUPELEY, Gilles, fils ou proche parent de Gilles Daupeley, notaire au bourg de MortrĂ©e, paroisse de Marigny, succĂ©da Ă François Roger, puis il permuta en 1744 avec le suivant. XL â HUBERT, Edmond-Robert, proche parent de Guillaume et de Louis-Guillaume Hubert, qui occupĂšrent successivement la cure d'O, de 1714 Ă 1762, Ă©tait curĂ© de la paroisse de Sainte-CoIombe-la-Petite canton de Courtomer lorsqu'il permuta le 3 juin 1744, ce bĂ©nĂ©fice avec Gilles Daupeley pour la chapellenie de MortrĂ©e. L'acte de collation donnĂ© par Mgr NĂ©el de Christot, Ă©vĂȘque de SĂ©ez, est datĂ© du 6 juin et celui de la prise de possession du 10 du mĂȘme mois. â Edmond Hubert mourut le 28 septembre 1782, Ă 1 Ăąge de 82 ans. Il fut inhumĂ© dans le cimetiĂšre de Bray le dimanche 29 septembre, en prĂ©sence de plusieurs prĂȘtres. XII. â- PROVOST, Jacques, fut vicaire de la paroisse de Bra3>- de 1776 Ă 1779, puis vicaire de FerriĂšre-Chatellier en 1781, puis chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e en 1782. Il mourut Ă l'Ăąge de 36 ans, le 7 janvier 1786. XIII. â LEFOUL, Jean-François, fut ordonnĂ© prĂȘtre en 1754 et nommĂ© vicaire de Bray. Nicolas Leroy Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© le 1er mars 1756. Lefoul desservit la paroisse pendant un an. Il Ă©tait vicaire de Damigny aux annĂ©es 1768-1771. de Saint-LĂ©ger de La Haie 1768-1771 et de Crames, annexe d'Urou, prĂšs d'Argentan, en 1777. Elu en 1786, chapelain de MortrĂ©e, il fut mis en possession le 17 mars de la mĂȘme annĂ©e, par Pierre Ledoyen. curĂ© et doyen de Marcel. Le 17 juin 1787, Ă l'issue des VĂȘpres, il bĂ©nit la cloche de la chapelle qui avait Ă©tĂ© refondue et dont le poids avait Ă©tĂ© un peu augmentĂ©, ce qui avait nĂ©cessitĂ© une dĂ©pense de 21 livres. Le 15 fĂ©vrier 1793, M. Lefoul fit Ă la municipalitĂ© la dĂ©claration des blĂ©, seigle et autres cĂ©rĂ©ales qu'il pouvait avoir. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 231 Le 20 janvier 1797, l'admiristration municipale du canton de MortrĂ©e, conformĂ©ment au dĂ©cret du 7 octobre 1796, et Ă l'arrĂȘtĂ© du directoire exĂ©cutif du 13 novembre suivant nomma, pour administrer l'hospice, une commission composĂ©e de cinq membres. Le 3 fĂ©vrier suivant, M. l'abbĂ© Lefoul adressa Ă cette commission une pĂ©tition par laquelle il revendiquait ses droits de chapelain-administrateur. On lui rĂ©pondit que Les biens des hospices devaient ĂȘtre employĂ©s au soulagement des pauvres et non Ă salarier le ministre d'un culte quelconque. » M. Lefoul fut le dernier prieur de la chapelle de SaintMarc. Il mourut le 31 mars 1797. PiĂšces justificatives Etat des possessions et revenus de la Maison-Dieu de MortrĂ©e dressĂ© le 8 juin 1682, par François Roger, Chapelain. IMMEUBLES 1° Trois corps de bĂątiments dont deux sont des maisons manables ; le reste sert de grange, Ă©curie, cave, etc., avec cour et jardin, le tout contenant une vergĂ©e. 2° Deux acres et trois vergĂ©es de terre en labour, situĂ©es au rĂ©age de Guichaumont. 3° Trois vergĂ©es de terre en labour, au rĂ©age du Boisde Sainte-Anne. 4° Une demi-acre de terre en labour au rĂ©age de LaCouplĂ©e-de-Boeufs. 5° Sept vergĂ©es de terre, au rĂ©age de la Fosse. 6° Une demi-acre de terre ou environ au rĂ©age de la Fotte. 7° Une demi-acre de terre au rĂ©age de'La Fotte. 8° Une acre de terre, au rĂ©age des Cailloux. 9° Une vergĂ©e de terre, aux RĂ©ages. 10° Cinq vergĂ©es de terre, au rĂ©age du Cupoley. 11° Une acre et demie de terre au rĂ©age des VallĂ©es. 12° Une acre de terre, aux RĂ©ages. 232 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 13° Une demi-acre aux CarriĂšres de Mare-Ronde. 14° Une vergĂ©e, Ă la Croix-de-Bray. 15° Une vergĂ©e de terre, Ă La Sente-de-Boust. 16° Trois vergĂ©es de terre, au rĂ©age des Cailloux. 17° Un tiers d'acre de terre, aux RĂ©ages. 18° Une acre de terre, aux RĂ©ages. 19° Une demi-acre de terre, au rĂ©age des Coudrets. 20° Une vergĂ©e de terre, au rĂ©age de La Butte. 21° Deux acres de terre, au rĂ©age des Fosseaux. 22° Une vergĂ©e de terre, Ă Marigny. 23° Une vergĂ©e de terre, aux Hautes-Croix de Montmerrei. Toutes ces terres Ă©taient en labour. RENTES EN NATURE 1° La cinquiĂšme partie Ă choisir de la rĂ©colte du foin fanĂ© du PrĂ©-au-Sage dĂ©pendant de la ferme de la TrĂ©bucherie. 2° Deux poules et vingt oeufs. RENTES EN ARGENT 1° Julien Beaulavon acte du 15 juin 1682... » 40 » 2° Thomas RĂ©drel. et Jean Angot, acte du » 1er mai 1679 » 25 » 3° Jean Lefrou et Gilles Gasteclou, reconn » 10 » 4° Michel Goupil, reconn. du 23 octobre 1681. » 8 5° Michel, RenĂ©-Charles, etc., Polard. Reconn. du 24 mars 1678 » 10 » 6° LĂ©onard RaguĂšne. Recoin, du 23 octobre 1691 » 5 » 7° François Salles. Lots notariĂ©s du 27 dĂ©cembre 1681 » 3 6 8° Charles Defrance. Sentence du 21 juin 1701. » 3 » 9° Gilles Costard ; acte du 5 octobre 1713.... » 40 » Total 144 6 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE- MORTRĂE 233 Le Bureau de bienfaisance profite aussi d'un legs qui fut fait Ă la paroisse de Bray. Nicolas Leroy, curĂ© de Bray 1721-1756, donna, par acte du 17 juillet 1714, au clergĂ© de SĂ©ez, une somme de livres Ă la charge de la constituer en une rente annuelle et perpĂ©tuelle de 100 Jivres pour ĂȘ'Lre touchĂ©e par une soeur de charitĂ© qui serait Ă©tablie dans la paroisse pour instruire les enfants et soigner les malades. Cette rente n'ayant pas Ă©tĂ© payĂ©e pendant la RĂ©volution, la municipalitĂ©, par dĂ©libĂ©ration du 5 janvier 1804, autorisa le maire, dans l'intĂ©rĂȘt des pauvres, Ă faire les poursuites nĂ©cessaires pour recouvrer les annuitĂ©s arriĂ©rĂ©es et faire renouveler l'acte. - Bray Des trois paroisses, qui, rĂ©unies, ont formĂ© celle de MortrĂ©e, la plus importante Ă©tait celle de Bray. Elle faisait trĂšs anciennement partie de la seigneurerie d'Alençon, et elle Ă©tait le chef-lieu d'un fief important appelĂ© la Quatorzaine de MortrĂ©e qui s'Ă©tendait aux paroisses du Cercueil, de Montmerrei, de Saint-Hilaire-la-GĂ©rard, de Tanville et de La FerriĂšre-BĂ©chet. A quelle Ă©poque remontaient cette paroisse de Bray et son Ă©glise, on ne saurait trop le dĂ©terminer. Quelques fragments de colonnes et de chapiteaux trouvĂ©s dans les dĂ©molitions la feraient bien dater des premiers Ăąges de l'architecture romane, vers le vie ou le vne siĂšcle. En tout cas, il en est fait mention en l'an 1088 dans les chartes de l'abbaye de Saint-Martin de SĂ©ez. Le titulaire de l'Ă©glise Ă©tait saint Pierre. Elle Ă©tait d'abord sous le patronage et Ă la prĂ©sentation de l'abbĂ© de SaintJean de Falaise, de l'Ordre des PrĂ©montrĂ©s. En 1251, ce patronage passa Ă l'Ă©vĂȘque de SĂ©ez. En janvier 1706, l'Ă©glise de Bray fut ruinĂ©e par la foudre et la tempĂȘte ; en attendant qu'elle, fĂ»t reconstruite, le service religieux se fit Ă ClĂ©ray. La nouvelle Ă©glise, ainsi que le cimetiĂšre, fut bĂ©nite en 1708 par Thomas Besnard, curĂ© de Saint-Pierre et doyen de SĂ©ez, dĂ©lĂ©guĂ© par Mgr Louis d'Acquin. 234 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE Elle Ă©tait d'architecture trĂšs simple trois fenĂȘtres Ă grandes baies rectangulaires de chaque cĂŽtĂ©, une tour carrĂ©e avec un toit en bĂątiĂšre caractĂ©risaient l'extĂ©rieur. Au dedans, trois autels avec des retables en pierre sculptĂ©s Vers 1713 par Jean Turgeot, du bourg de MortrĂ©e. A part ces ornements, l'ameublement de l'Ă©glise devait ĂȘtre trĂšs simple pour ne pas dire trĂšs pauvre, si l'on en juge d'aprĂšs le procĂšs-verbal de visite Ă©piscopale par Mgr NĂ©el de Christot que nous donnons tel, malgrĂ© le dĂ©cousu de certains dĂ©tails. L'an mil sept cent soixante-quatre, dimanche 12e jour de fĂ©vrier, nous Louis François NĂ©el de Christot, Nous Ă©tant transportĂ© dans l'Ă©glise de Bray accompagnĂ© du Sieur de Brest, docteur en Sorbonne, grand Chantre, et du sieur Claude Le Riche de Serigny, nos vicaires gĂ©nĂ©raux.. ...oĂč Ă©tant arrivĂ©s avons Ă©tĂ© reçus par MaĂźtre Le Roy, curĂ© de la dite paroisse Suivent les rĂ©ponses aux diverses questions. Environ 500 communiants. La nef en mauvais Ă©tat. 2 amicts et 2 purificatoires, Les encensoirs et la pertintaille. Un curĂ© Le Roy, Nicolas-François. Un prĂȘtre habituĂ©. On chante la grand'messe quand il y a des chantres. Un maĂźtre d'Ă©cole charitable et une maĂźtresse d'Ă©cole. Point de vicaire. Sur lequel procĂšs-verbal de visite avons ordonnĂ© et - ordonnons comme s'en suit que la nef sera pavĂ©e, que l'Ă©glise et le clocher seront recouverts, qu'il sera fait un confessionnal, qu'on achĂštera des pales et une Ă©tole noire, et puisque, n'Ă©tant pas possible de faire dĂ©cemment l'office dans la dite Ă©glise .jusqu'Ă ce qu'elle soit rĂ©parĂ©e, l'avons interdite et avons transfĂ©rĂ© l'office en l'Ă©glise de ClĂ©ray. Au surplus, avons ordonnĂ© que le calice soit redorĂ© n'ayant plus de dorure dans la coupe, que le cimetiĂšre sera clos ; la patĂšne sera pareillement dorĂ©e et qu'on achĂštera un ornement noir. f L. F., Ă©vĂȘque de SĂ©ez. » ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 235 Au Concordat, les trois paroisses de Bray, O et Marigny, ayant Ă©tĂ© rĂ©unies en une seule sous le nom de MortrĂ©e, en attendant que le bourg qui Ă©tait divisĂ© entre les trois paroisses eut une Ă©glise, celle de Bray servit pour les trois sections des anciennes'paroisses. Cet Ă©tat de choses dura jusqu'en 1834, alors que fut bĂ©nite l'Ă©glise de MortrĂ©e. En 1836, la vieille Ă©glise de Bray fut dĂ©molie et les matĂ©riaux furent vendus 1 il n'en resta qu'un pan de mur destinĂ© Ă clore le cimetiĂšre au nord. Ce cimetiĂšre oĂč l'on voit encore Ă peu prĂšs toutes les tombes, demeura propriĂ©tĂ© communale jusqu'au 2 mai 1897, oĂč il fut vendu et rachetĂ© par un prĂȘtre pour ĂȘtre prĂ©servĂ© de la profanation qui eĂ»t pu rĂ©sulter de l'enlĂšvement de cette terre sainte et des ossements qu'elle renfermait. Plus tard, une croix 2 de granit fut Ă©rigĂ©e au mĂȘme lieu oĂč se dressait jadis la vieille croix en bois du cimetiĂšre. CurĂ©s et vicaires de la paroisse de Bray CURĂS 1° ERNY, Jean, Ă©tait curĂ© de Bray en 15053. 2° BIGOT, Marin, mort en 1536. 3° LEFRANĂOIS, Guillaume, en 1536. 4° LECHAT, Egide. 5° DUHAMEL, François, 1er aoĂ»t 1538. 6° NORMAND, Marin, en 1573. 7° GIRARD, Jean, en 1586. 8° GAULTIER, Jean. 9° COMMAYE, Guillaume, en 1594. 10° CADOREL, Jean, en 1596. 1 Des trois retables qui ornaient les autels le grand fut cĂ©dĂ© Ă l'Ă©glise du ChĂąteau-d'Almenesches ; les deux autres plus petits, que l'on voit encore aujourd'hui, ornent les deux bas-cĂŽtĂ©s de l'Ă©glise de MortrĂ©e. 2 Cette croix fut bĂ©nite solennellement le dimanche 3 septembre 1900 par M. l'abbĂ© Charpentier, curĂ© et doyen de Briouze, un des rares survivants de ceux qui avaient fait leur premiĂšre communion en 1832 qui fut la derniĂšre cĂ©rĂ©monie solennelle en l'Ă©glise de Bray. 3 N'est pas dans le FouillĂ©. 236 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 11° GOMMOIS, Guillaume. 12° LABBĂ, Claude, en 1597. 13° BOURDON, Charles, en 1598. 14° HUARD, Martin, en 1614. 15° LABBEY, Claude, Ă©tait curĂ© en 1635. 16° SINGLIN, Antoine, en 1637. 17° LAMY, François, en 1645. 18° DE LA COURSIĂRE, LĂ©on, en 1671. 19°"GoT, sieur de la Bouverie, en 1672. 20° DUFOUR, Louis, en 1689. Le dernier acte dressĂ© par lui est du 4 juin 1695 1. 21° CHĂRADAME, Louis, or;ginaĂč'e de MortrĂ©e, succĂ©da immĂ©diatement au prĂ©cĂ©dent en 1695. L'Ă©glise, ruinĂ©e par la foudre comme nous l'avons d{t, fut rebĂątie en 1708 ; il donna pour les pauvres un capital de 300 livres qui fut constituĂ© en rentes. DĂ©cĂ©dĂ© le 12 aoĂ»t 1712, il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise par M. le CurĂ© de Saint-Pierre de SĂ©ez, grand vicaire de Mgr Turgot de Saint-Clair. 22° MALION, Nicolas, prit possession le 15 aoĂ»t 1712. Ce fut par ses soins que l'Ă©glise fut dĂ©corĂ©e de trois beaux autels. Il mourut le 17 septembre 1720 et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise par M. Doucet, curĂ© du Cercueil et doyen de MacĂ©. 23° LEROY, Nicolas, paraĂźt sur les registres le 1er mai 1721 ; il donna par acte du 17 juillet 1747 au clergĂ© de SĂ©ez une somme de livres, Ă la charge de la constituer en une rente annuelle et perpĂ©tuelle de 100 livres au bĂ©nĂ©fice d'une soeur de la CharitĂ© qui serait Ă©tablie dans la paroisse pour instruire les enfants et soigner les malades. Il mourut le 1er mars 1756, Ă l'Ăąge de 67 ans ou environ et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. 24° ALLAIN, François, prit possession le 7 mars 1756. 25° LEROY, Nicolas-François, neveu ou proche parent du prĂ©cĂ©dent, prit "possession le 27 avril 1756 ; dĂ©cĂ©dĂ© le 1er juin 1768, il fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise par M. Cosnard, curĂ© de Belfonds, ainsi qu'on peut le constater 1 Le PouillĂ© du diocĂšse de Secs indique deux autres curĂ©s entre Louis Dufour et Louis ChĂ©radame. Ce serait Girard Brivet qui donna sa dĂ©mission et auquel succĂ©da Pierre-Anne Constantin. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 237 d'aprĂšs un acte oĂč il est dit que le jeudi de la FĂȘte Dieu deuxiĂšme jour de-juin, le corps de maĂźtre Nicolas-François Leroy, curĂ© de cette paroisse, muni des sacrements, dĂ©cĂ©dĂ© .d'hier, ĂągĂ© d'environ 46 ans, a Ă©tĂ© inhumĂ© au choeur de l'Ă©glise de Bray, en prĂ©sence de plusieurs curĂ©s- et ecclĂ©siastiques appelĂ©s Ă son inhumation ». Suivent les signatures de Cosnard, curĂ© de Belfonds ; Roger, curĂ© de La FerriĂšre ; LeliĂšvre, curĂ© de Marcey ; Pollard, curĂ© du Cercueil ; Lenoble, prĂȘtre ; Boetard, prĂȘtre. On a signĂ© de Leroy, Nicolas-François, l'acte ci-contre d'examen et rĂ©ception d'une sage-femme le 9 octobre 1759 Le neuviĂšme jour d'octobre mil sept cent cinquanteneuf^ pour obvier Ă tous les inconvĂ©nients qui pourraient arriver Ă l'Ă©gard des femmes enceintes et Ă la conservation de leurs enfants, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Marie Mauny, veuve de Guillaume Thiais, devant Monsieur de Vanembras dans les visites archidiaconales pour ĂȘtre reçue en qualitĂ© de sage-femme, laquelle aprĂšs avoir Ă©tĂ© interrogĂ©e sur ce dit ministĂšre et ĂȘtre jugĂ©e suffisamment instruite, a preste le serment la main sur l'Evangile en face de l'Ă©glise oĂč cette cĂ©rĂ©monie a coutume d'ĂȘtre faite, de garder avec fidĂ©litĂ© les obligations de cet Ă©tat. Ce qu'elle a promis faire, en notre prĂ©sence, prĂȘtre, curĂ© soussignĂ© le jour et an indiquĂ©s ci-dessus. LEROY, 1759. » 26° SOREL, Jacques, docteur en droit-canon de la FacultĂ© de Paris, prit possession le 7 juin 1768. Il administra la paroisse jusqu'en 1773, Ă©poque Ă laquelle il donna sa dĂ©mission. 27° SEVRAY, Pierre, originaire de MortrĂ©e, prit possession le 7 aoĂ»t 1773 et il quitta la cure de Bray au mois d'octobre 1782, Ă©poque oĂč il fut nommĂ© prieur des MĂ©zerets 1. Soit que la chapellenie qu'il desservait eĂ»t Ă©tĂ© supprimĂ©e, s'oit pour tout autre motif, il revint Ă MortrĂ©e vers la fin de l'annĂ©e 1790, 1 Saint-Vigor-des-MĂ©zerets, du canton de CondĂ©-sur-Noireau, arrondissement de Vire Calvados. ! 238 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 28° MARTIN, Charles-Alexandre, fut d'abord vicaire de Marcey. Il Ă©tait, depuis quelques mois seulement, vicaire de Bray lorsqu'il fut nommĂ© Ă la cure de cette paroisse au mois de dĂ©cembre 1782. Lorsqu'on lui demanda de prĂȘter le serment aux lois de la RĂ©publique, conformĂ©ment Ă l'article 5 de la loi du 30 mai 1795, il ajouta Ă la formule prescrite En tout ce qui ne peut porter atteinte Ă la religion catholique, apostolique et romaine dans laquelle je veux vivre et mourir » et comme cette restriction annulait son serment, il lui fut dĂ©fendu de reprendre ses fonctions dans l'Ă©glise de Bray, comme il l'avait demandĂ©. Il est probable que M. Martin se cacha ou partit pour l'exil. On voit en effet que le 21 novembre 1797, le citoyen Martin, ci-devant curĂ© de Bray, et Roger, ci-devant curĂ© de La FerriĂšre-BĂ©chet, sont signalĂ©s comme Ă©migrĂ©s, et on indique, pour les faire porter au sĂ©questre, les biens que le dit Roger possĂšde dans la commune de MortrĂ©e. On croit que M. Martin fut, aprĂšs la RĂ©volution, desservant de la commune de Ticheville, canton de Vimoutiers. 29° LEDANGEREUX, Auguste-Joseph-Doininique, nĂ© dans la paroisse de ClĂ©rai, fut desservant de cette paroisse, la cure vacante, pendant les annĂ©es 1786 et 1787 1. A l'Ă©poque de la RĂ©volution, il Ă©tait prĂȘtre habituĂ© de la paroisse de ClĂ©rai. RestĂ© fidĂšle au Saint-SiĂšge apostolique, il refusa de prĂȘter serment Ă la Constitution civile du clergĂ© et il Ă©migra en Angleterre. NommĂ© par Mgr de Boischollet, de concert avec le prĂ©fet, Ă la cure de MortrĂ©e, il prit possession de ce bĂ©nĂ©fice par la cure de Bray et fut installĂ© le samedi 13 mars 1802 par M. JĂ©rĂŽme-François Beuzelir-Duhameau 2, curĂ© de Marcei, dĂ©lĂ©guĂ© de Mgr de Boischollet. Dans l'aprĂšs-midi 1 M. Ledangereux Ă©tait fils de Thomas Ledangereux et de MarieJeanne Gourdel, laquelle dame Ă©tait originaire de la 'ville de Falaise. 2 M. Beuzelin-Duhameau Ă©tait, avant la RĂ©volution, prieur et non abbĂ© du monastĂšre de !a Croix-Rouge Ă Paris comme on l'a gravĂ© sur sa tombe. NommĂ© curĂ© de Marcei en 1802, il mourut dans cette paroisse le 23 septembre 1808, Ă l'Ăąge de 61 ans. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 239 du mĂȘme jour, M. Duhameau le mit aussi en possession de la chapelle de Saint-Marc, au bourg de MortrĂ©e. Le prooĂšs-verbal de son installation porte que les cidevant Ă©glises d'O et de Marigny seront fermĂ©es le 23 du mĂȘme mois, que les clefs en seront dĂ©posĂ©es Ă la mairie et qu'on y fera seulement les inhumations provisoirement. Le presbytĂšre de Bray et ses dĂ©pendances avaient Ă©tĂ© achetĂ©s par M. Thomas Ledangereux qui habitait, tout auprĂšs de l'Ă©glise, une propriĂ©tĂ© qu'il tenait du chef de dame, Louise-Françoise du Buisson du Parc, son Ă©pouse. M. Ledangereux aurait volontiers cĂ©dĂ© le presbytĂšre Ă la commune, mais lorsque son frĂšre fut nommĂ© curĂ© de MortrĂ©e, celui-ci prĂ©fĂ©ra habiter avec safamille sa maison de La PerriĂšre, situĂ©e sur la commune de ClĂ©rai, quoiqu'elle fut Ă©loignĂ©e de l'Ă©glise. . < M. Ledangereux mourut Ă ClĂ©rai, Ă l'Ăąge de 75 ans, et il fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise de cette ancienne paroisse. On lit sur la table de marbre noir ou d'ardoise qui recouvre le lieu de sa sĂ©pulture, l'Ă©pitaphe suivante Ici repose le corps de Auguste-Joseph-Dominique Ledangereux, dĂ©cĂ©dĂ© Ă ClĂ©rai, curĂ© dĂ© MortrĂ©e, le 31 mai 1836, Ă l'Ăąge de 75 ans. Sa mort a causĂ© de justes regrets Ă sa famille et Ă ses paroissiens. Priez Dieu pour tous priez tous pour lui. » - . VICAIRES 1° BLAISCHER, Michel, aprĂšs avoir Ă©tĂ© vicaire de la paroisse d'O de 1679 Ă 1682, fut appelĂ© Ă remplir les mĂȘmes fonctions Ă Bray dans cette derniĂšre annĂ©e. 2° BĂZIER, Louis, originaire de Bray, paraĂźt comme vicaire en 1727 et il en remplit les fonctions jusqu'en 1751. Il continua cependant Ă rĂ©sider dans la paroisse oĂč, comme prĂȘtre habituĂ©, il rĂ©digea un grand nombre .d'actes. NommĂ© vicaire de Neauphes, prĂšs SĂ©ez, en 1755, il n'occupa cette place que pendant deux ans ou environ, puis il revint Ă Bray oĂč il mourut en odeur de saintetĂ© », disent les registres de la paroisse, le 28 dĂ©cembre 1788. 3° LELONG, JĂ©rĂŽme, issu d'une honorable famille de 240 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE Bray, fut vicaire de 1751 Ă 1752. Il mourut le 14 fĂ©vrier 1753. ' âą* - 4° THOMMERET, Julien-Charles 1753-1754. 5° Lefoul, Jean-François, nĂ© Ă Bray, fut vicaire de cette paroisse de 1754 Ă 1757, puis de Damigny de 1758 Ă 1763, puis de Saint-LĂ©ger-de-la-Haye de 1768 Ă 1771. Il Ă©tait vicaire de Crames, annexe d'Urou, prĂšs d'Argentan, en 1777. Enfin il fut Ă©lu chapelain-administrateur de l'HĂŽtelDieu de MortrĂ©e en 1786, fonctions qui lui furent enlevĂ©es par la RĂ©volution. 6° BQĂTARD, François, nĂ© en la paroisse d'O, fut vicaire de la mĂȘme paroisse de 1736 Ă 1754, puis de Boissey de 1760 Ă 1762, puis desservant de Marigny, la cure vacante, en 1763, puis vicaire de Bray de 1766 Ă 1767, puis prĂȘtre habituĂ© de l'Ă©glise d'O. Il mourut en sa maison au Marais de Bonain, le 24 septembre 1778. 7° ROUSSEL, N. 1771-1775. 8° LAUTOUR, N. 1775-1776 1. 9° PROArosT, Jacques, nĂ© Ă Bray en 1750, ordonnĂ© prĂȘtre eh 1776, fut nommĂ© vicaire de la paroisse dans la mĂȘme annĂ©e. Il en remplit les fonctions jusqu'en 1781 oĂč il fut nommĂ© vicaire de FerriĂšres, puis il fut Ă©lu en 1782 chapelainadministrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e oĂč il mourut Ă l'ĂągĂ© de 36 ans, le 17 janvier 1786. 10° MARTIN, Alexandre-Charles, nommĂ© vicaire en 1782, obtint la cure dans la mĂȘme annĂ©e, comme nous l'avons vu plus haut. Terre des Aulnaies La terre des Auhiaies dont le nom se trouve aussi Ă©crit Les Aulnays et Les Aunes, situĂ©e sur la paroisse de Bray. faisait partie du plein fief de la Quatorzaine de MortrĂ©e. 1 M. Lautour Ă©tait fils de Jean-Jacques, conseiller du roi, substitut aux juridictions royales d'Argentan, et de Marie Graucher. II Ă©tait frĂšre de LouisCĂ©zar Lautour-MĂ©zeray, notaire Ă Argentan et maire sous l'Empire, dont le fils, Louis Lautour, fut notaire honoraire, maire d'Argentan, membre du conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne et chevalier de la LĂ©gion d'honneur. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 241 Cette terre, d'aprĂšs la tradition, appartenait anciennement aux Templiers. Tout porte Ă croire qu'elle leur fut donnĂ©e par les seigneurs d'Alençon, propriĂ©taires de la terre de Bray. Cet Ordre ayant Ă©tĂ© supprimĂ© en France par le roi Philippe-le-Bel 1310-1311, et aboli par le pape ClĂ©ment V en 1312, Ă la suite du concile de Vienne en DauphinĂ©, les biens qu'ils possĂ©daient furent confisquĂ©s par le gouvernement et donnĂ©s progressivement Ă d'autres ordres religieux et notamment aux chevaliers de Saint-Lazare de JĂ©rusalem 1. C'est, ainsi que le roi Louis XIV, voyant qu'il n'y avait plus de lĂ©preux dans ses Ă©tats, attribua, par Ă©dit de dĂ©cembre 1672, les lĂ©proseries, maladreries et autres Ă©tablissements de ce genre aux chevaliers de SaintLazare. On voit encore aux Aulnaies des vestiges de cet ancien Ă©tablissement. On y a trouvĂ© les murs de fondation de deux tours, des aqueducs souterrains, etc. Il semblerait d'aprĂšs l'inspection de ces restes que cet Ă©tablissement des religieux de Saint-Lazare devint plus tard le manoir de la baronnie seigneuriale des Ă©vĂȘques de SĂ©ez et dont nous trouvons la description dans le devis ci-aprĂšs des rĂ©parations Ă y faire; conservĂ© aux Archives de la PrĂ©fecture,' Ă Alençon, et c'est lĂ l'origine de cette dĂ©nomination des Aulnays-VEvĂȘque qui "dĂ©signe aujourd'hui ce village. ' ' ' ; Les AuInays-l'Evesque 'au Bray. Veu la maison-seigneurialle de la baronnie des Aulnays . l'EvĂȘque situĂ©e paroisse du Bray, Ă©loignĂ©e de deux lieues de la ville de SĂ©ez, nous convenons qu'elle consiste dans un corps de bĂątiments ayant 22 toises de longueur sur 12 Ă 20 pieds de largeur sous diffĂ©rents faĂźtages, composĂ© de plusieurs appartements et deux Ă©tages, une chapelle de 1 Les chevaliers de l'Ordre de Saint-Lazare commencĂšrent Ă JĂ©rusalem par des chrĂ©tiens d'Occident qui s'Ă©tablirent dans la Terre Sainte. Ils exercĂšrent d'abord la charitĂ© envers les lĂ©preux et ils prirent ensuite les armes pour la dĂ©fense des chrĂ©tiens et des pĂšlerins. ChassĂ©s dans la ^suite de la Terre Sainte, ils se retirĂšrent en France. Cet ordre fut un LĂ celui de Notre-Dame du Mont-Carinel par Ă©dit dĂ» 31 octobre 1608. 242 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 43 pieds de longueur sur 20 de largeur au cĂŽtĂ© de laquelle il y a une gallerie, une cour avancĂ©e, un jardin au derriĂšre, aux deux angles du bas duquel il y a deux tourelles, le tout fermĂ© de murs et clĂŽtures. Un autre bĂątiment dans la basse-cour ayant 18 pieds de longueur hors-d'ceuvre composĂ© d'une grange et de deux Ă©tables qui Ă©tait l'appartement du fermier. Les dits bĂątiments construits de murs, couverts de tuille. Une autre grande cour au dedans de laquelle il y avait mie fuye dont il ne reste plus que les fondements. Un autre jardin clos de murs et nommĂ© la garenne. Faisant la visite des dites choses, nous avons remarquĂ© que pour rĂ©crĂ©pir et rĂ©parer les murs de la maison principale, rĂ©tablir le degrĂ©, y fournir huit pieds de marches, ce qui sera comptĂ© pour sept toises de gros murs valant soixante et dix livres, lesquelles choses sont nĂ©gligĂ©es de leurs rĂ©parations depuis vingt-cinq annĂ©es environ, ci » Suit l'estimation de toutes les rĂ©parations Ă faire en 29 articles desquels le total s'Ă©lĂšve Ă la somme de livres 10 sols. La chapelle des Aulnaies Ă©tait sous l'invocation de sainte Amie. Gilles du Veyleroy en Ă©tait titulaire, lorsqu'il fut Ă©lu le 17 mars 1637 chapelain-administrateur de l'HĂŽtelDieu de MortrĂ©e, comme on le voit d'ailleurs par les anciens titres de cet hospice. On peut remarquer que le procĂšsverbal de son Ă©lection porte simplement Chapelain de Sainte-Anne. Il Ă©tait en effet inutile de dĂ©signer le lieu oĂč cette chapelle Ă©tait situĂ©e puisqu'elle se trouvait, comme l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, sur la paroisse de Bray. Lorsque la chapelle des Aulnaies fut supprimĂ©e, on transporta la statue de sainte Anne Ă Bray oĂč elle fut dĂ©truite par l'Ă©boulement de l'Ă©glise au mois de janvier 1706. Ce fut pour perpĂ©tuer le culte de cette sainte qu'on fit placer dans la nouvelle Ă©glise un autel avec un retable reprĂ©sentant en bas-relief sainte Anne instruisant la Sainte Vierge. Ce retable se voit aujourd'hui au bas du collatĂ©ral droit de l'Ă©glise de MortrĂ©e. C'est pour le mĂȘme motif que M. l'abbĂ© Delaunay, curĂ©-doyen de MortrĂ©e et chanoine honoraire du diocĂšse, a fait Ă©riger au-devant du premier pillier de droite du choeur une belle statue de la mĂȘme sainte. ESSAĂ HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 243 La chapelle des Aulnaies devait ĂȘtre autrefois ce qu'on appelait une chapelle curiale, c'est-Ă -dire que son chapelain devait avoir des droits curiaux dans le voisinage. Nous voyons en effet que les registres de l'Ă©tat civil pour l'annĂ©e 1766 sont dĂ©livrĂ©s pour la paroisse de Bray, celle des Aulnaies comprise et Nicolas-François Leroy, curĂ© de Bray, mort en 1768, dit dans quelques actes qui concernent les Aulnaies de la paroisse des Aulnaies, annexĂ©e Ă la nĂŽtre. » Si l'Ă©glise de MortrĂ©e a Ă©tĂ© mise sous l'invocation de saint Pierre parcç qu'il Ă©tait patron de Bray et de Marigny, et de saint Martin, patron d'O, sainte Anne pourrait pour le mĂȘme motif partager le patronage de cette Ă©glise. Il y avait autrefois Ă MortrĂ©e une foire, dite de SainteAnne, qui se tenait le 26 juillet et qui a Ă©tĂ© remise au jeudi prĂ©cĂ©dent. Tout porte Ă croire qu'elle avait Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e e 1 faveur des religieux des Aulnaies qui devaient en percevoir la coutume. Enfin on trouve dans l'ancienne commu/ie de Bray plusieurs rĂ©ages du nom de Sainte-Anne ou du Bois de Sainte-Anne. Ces terres pouvaient avoir fait partie de celle des Aulnaies La chapelle des Aulnaies avait anciennement une statue de saint LĂ©onard de Noblac qui, lors de la suppression de cette chapelle, fut transfĂ©rĂ©e Ă Bray. Ce saint Ă©tait en effet particuliĂšrement vĂ©nĂ©rĂ© par les religieux de cet Ă©tablissement qui portaient le plus grand intĂ©rĂȘt aux prisonniers. La statue de saint LĂ©onard, transfĂ©rĂ©e des Aulnaies Ă l'Ă©glise de Bray, disparut-elle dans l'Ă©boulement de janvier 1706 dont nous avons paclĂ© plus haut ? On l'ignore ; niais dans le cas mĂȘme de cette supposition, elle ne tarda pas Ă ĂȘtre remplacĂ©e et, aprĂšs que l'Ă©glise de MortrĂ©e eut Ă©tĂ© livrĂ©e au culte 30 octobre 1834, on la plaça, provisoirement sans doute, sur l'appui d'une des fenĂȘtres de la chapelle de Saint-Joseph resta jusqu'en 189... Elle Ă©tait en pierre, sans peinture et elle avait un mĂštre de hauteur environ. AuprĂšs de cette statue, Ă©tait une chaĂźne en fer de dixhuit anneaux allongĂ©s, attachĂ©s Ă un cercle de mĂȘme mĂ©tal que les religieux des Aulnaies tenaient, dit-on, d'un captif qui avait Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© par l'intercession de saint LĂ©onard. 244 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE Les parents dont les enfants ne marchaient pas Ă l'Ăąge ordinaire, soit qu'ils fussent nouĂ©s, comme on dit vulgairement, c'est-Ă -dire atteints d'o^tromalasie, soit pour toute autre cause, pensant qu'ils Ă©taient retenus par quelque lien invisible, faisaient des pĂšlerinages Ă saint LĂ©onard et ils portaient leurs enfants qu'on faisait passer dans la chaĂźne dont nous venons de parler. Cet usage a Ă©tĂ© suivi de temps immĂ©morial il existe encore aujourd'hui, et des personnes dignes de foi disent avoir Ă©tĂ© ainsi soulagĂ©es. Marigny La paroisse de Marigny faisait autrefois parti de l'archidiacoĂŻiĂ© du Houlme et du doyennĂ© d'EcouchĂ©. L'Ă©glise dont il est fait mention dĂšs le xr 3 siĂšcle paraĂźt mĂȘme antĂ©rieure Ă cette Ă©poque par le genre de maçonnerie que l'on remarque encore dans les restes des murs opus spicatum . Elle fut le centre de la paroisse de mĂȘme nom jusqu'au Concordat qui rĂ©unit en mie seule Ă MortrĂ©e les trois paroisses de Bray, 0 et Marigny. Cette Ă©glise mesurait dans oeuvre 60 pieds de longueur sur 20 pieds de largeur. A l'intĂ©rieur, outre le maĂźtre-autel, on en voyait deux autres, l'un dĂ©diĂ© Ă la Sainte Vierge et l'autre Ă saint Etienne. Il y avait aussi une statue de saint Vincent. Cette Ă©glise Ă©tait sous le vocable de saint Pierre, prince des apĂŽtres. Le patronage de l'Ă©glise avait Ă©tĂ© donnĂ© Ă l'abbaye de Silly-en-Gouffern, de l'ordre des PrĂ©montrĂ©s, partes anciens seigneurs du lieu qui, en cĂ©dant aux religieux le patronage utile ou- productif, avaient rĂ©servĂ© le patronage honoraire. Le temporel de la cure et les dĂźmes Ă©taient assez importants, du moins relativement Ă l'Ă©tendue de la paroisse. La paroisse fut -longtemps desservie par des religieux de rabbaj^e de Silly qui ne touchaient que la portion congrue et qui furent, plus tard, remplacĂ©s par des prĂȘtres sĂ©culiers. La population de la commune de Marigny devait ĂȘtre autrefois plus nombreuse qu'elle n'est aujourd'hui. Nous voyons en effet qu'en l'annĂ©e 1719 on comptait 10 naissances et 15 dĂ©cĂšs. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 245 ' L'Ă©glise de Marigny fut dĂ©molie en 1832, d'aprĂšs une dĂ©libĂ©ration du Conseil municipal de MortrĂ©e en date du 10 mai 1831 dont voici la teneur 10 mai 1831. DĂ©molition de l'Ă©glise de Marigny et plantation du cimetiĂšre. Le dix mai mil huit cent trente et un Ă la Mairie de MortrĂ©e le Conseil municipal rĂ©uni en session ordinaire sous la prĂ©sidence de Monsieur Digeon, maire prĂ©sent, MM 1° BoĂ«tard Louis-Marin, 2° Hapel-Laehesnaye, 3° Radiguey-Longchamp, . 4° Oger, 5° Lorel-Deslongrai, 6° Lefoul-Lamotte, 7° Dumont, 8° Thorel, celui-ci secrĂ©taire, a pris la dĂ©libĂ©ration suivante . ConsidĂ©rant que l'Ă©glise de Marigny abandonnĂ©e depuis la rĂ©union de cette commune Ă celle de MortrĂ©e qui a eu lieu l'an deux de la RĂ©publique, se dĂ©grade au point expresse, est prĂȘte Ă tomber en ruines, le toit Ă©tant presque tout Ă©croulĂ© ; - - ConsidĂ©rant que le cimetiĂšre qui entoure cette Ă©glise a servi aux sĂ©pultures des morts de la section de Marigny jusqu' et que tous les habitants de cette section dĂ©sirent que ce lieu de repos de leurs parents et amis soit Ăš, jamais respectĂ© ; s _ . - ConsidĂ©rant qu'il vient d'ĂȘtre, Ă©tabli un cimetiĂšre central proche le bourg de MortrĂ©e, et que, dĂšs lors, celui de Marigny devient inutile; . Pour ces motifs le Conseil municipal est d'avis unanime que , , 1° L'Ă©glise de Marigny soit dĂ©molie et que les matĂ©riaux en soient vendus aux enchĂšres publiques, d'aprĂšs un devis qui en sera dressĂ© par lĂ© sieur PĂ©pin, entrepreneur de bĂątiments Ă Montmerrei que le Conseil dĂ©signe Ă cet effet. 246 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 2° Le cimetiĂšre soit conservĂ©, que la clĂŽture en soit rĂ©parĂ©e afin que les bestiaux ne puissent y arriver et qu'il soit plantĂ© d'arbres verts ainsi que l'emplacement de l'Ă©glise afin que ce lieu prĂ©sente un aspect plus respectable et plus imposant ; que les tombes et les inscriptions soient conservĂ©es dans leur Ă©tat actuel afin que les parents et amis puissent aller visiter et honorer la derniĂšre demeure de ceux sur les tombes desquels ils ont fait placer des signes distinctifs. » Malheureusement cette dĂ©libĂ©ration si sage tomba en oubli et vers 1890 les sapins plantĂ©s en 183,2 furent abattus et en 1897 le terrain lui-mĂȘme du cimetiĂšre fut mis en vente. C'est alors que, pour ne point laisser profaner cette terre bĂ©nite, afin de respecter les ossements des morts qui y reposent et d'empĂȘcher qu'ils soient transportĂ©s et dispersĂ©s Ă travers la campagne, ce cimetiĂšre a Ă©tĂ© rachetĂ© avec l'intention de le laisser intact dans l'Ă©tat oĂč il se trouvait. On a cru ainsi mettre en exĂ©cution dans la mesure du possible les dĂ©sirs exprimĂ©s dans la dĂ©libĂ©ration ci-dessus et rĂ©pondre aux voeux de tous les habitants du quartier dont les ancĂȘtres reposent dans ce cimetiĂšre. Et c'est pour accentuer et rappeler davantage cette pensĂ©e du cimetiĂšre qu'une croix y a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e au lieu mĂȘme oĂč tant de fois le Sang de Notre-Seigncur JĂ©sus-Christ coula sur l'autel au Saint-Sacrifice en faveur des dĂ©funts qui dormaient dans le cimetiĂšre auprĂšs de l'Ă©glise. Car on s'est demandĂ© pourquoi cette croix a Ă©tĂ© placĂ©e Ă une extrĂ©mitĂ© et non au centre du cimetiĂšre. C'est parce qu'elle occupe la place de l'autel de' l'ancienne Ă©glise de Marigny. Le Droit Canonique et les prescriptions du saint Concile de Trente veulent que si une Ă©glise est dĂ©molie pour n'ĂȘtre pas reconstruite au mĂȘme lieu, son terrain soit respectĂ© et qu'une croix y soit Ă©rigĂ©e. Cum facultate tam dictas parochiales quam alias dirutas in projanos usus, non sordides, erecia t'amen ibi cruce, converlendi Sess. c. 7 de Rejorm. Cette croix a Ă©tĂ© bĂ©nite solennellement en prĂ©sence de toute la population en la fĂȘte de NoĂ«l 1898, jour de la clĂŽture d'une mission donnĂ©e Ă MortrĂ©e. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 247 GurĂ©set Vicaires de la Paroisse de Marigny i CURĂS I. â DE BERNARD, Pierre, Ă©cuyer, sieur de Marigny, Ă©tait depuis longtemps curĂ© de Marigny lorsqu'il donna sa dĂ©mission en faveur du suivant. Il mourut le 3 fĂ©vrier de l'annĂ©e 1700 et fut inhumĂ© dans le choeur de,l'Ă©glise. IL â DE BERNARD, Pierre, neveu ou proche parent du prĂ©cĂ©dent, lui succĂ©da ; nous ignorons Ă quelle Ă©poque, vu que les registres les plus anciens ne remontent qu'Ă l'annĂ©e 1693. Il mourut le 20 dĂ©cembre 1722, ĂągĂ© de 63 ans ou environ et fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise par JacquesFrançois BriĂšre, curĂ© de Boissei et doyen d'EcouchĂ©. III. â DE BERNARD, Jacques, prit possession au mois d'avril 1725 et mourut en 1732. ' / IV. â DE BERNARD, RenĂ©-Louis, succĂ©da au prĂ©cĂ©dent au mois d'octobre 1733. Sous son administration, Jacques de Bernard, son proche parent qui Ă©tait curĂ© de Boissey depuis l'annĂ©e 1740, mourut Ă Marigny, le 29 juillet 1749 et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. RenĂ© de Bernard mourut le 6 avril 1753 et il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise, par Pierre Letellier curĂ© de Boissey. V. â GUILBERT DU MAZĂ, Jacques, prit possession de la cure au mois de novembre 1754. Il mourut le 10 mars 1755 Ă l'Ăąge de 32 ans et fut inhumĂ© d,ans le choeur de l'Ă©glise, par Julien Ozanne, curĂ© de Saint-Loyer. AprĂšs sa mort, la cure fut desservie par Louis Hubert, puis par Gervais Guillaume. VI. â LUSURIER, Michel, paraĂźt sur les registres le 18 avril 1756. Il mourut le 17 mai 1763 ĂągĂ© de 37 ans ou environ, et fut inhumĂ© dans le choeur dĂ© l'Ă©glise, par LeliĂšvre, curĂ© de Marcei, qui plus tard, prĂȘta le serment constitutionnel. 1 Ils nous sont connus par les registres de la mairie. 248 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE VII. â VAUDORĂ, Jacques, curĂ© d'Aunay-les-Bois nommĂ© Ă la cure de Marigny, ne fit, pour ainsi dire, que passer dans cette paroisse. Il mourut le 28 juillet 1763 et fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise, par LeliĂšvre, curĂ© d,e Marcei. AprĂšs sa mort, la cure fut desservie par François Boetard, prĂȘtre de la paroisse d'O. VIII. â DANNE, Jean, prĂȘtres des environs d'Hareourt, passait un jour Ă la Petite-MortrĂ©e, oĂč il s'arrĂȘta dans une des auberges qui se trouvaient sur le grand chemin d'Argentant Ă SĂ©ez. LĂ , ayant remarquĂ© qu'on sonnait longtemps Ă une Ă©glise voisine, il en demanda le motif. On lui dit que c'Ă©tait la mort de M. VaudorĂ©, curĂ© de Marigny. Alors il s'informa de ce que pouvaient valoĂč' de revenu, le temporel et les dĂźmes, et sur le rapport qu'on lui fit, il postula pour ce bĂ©nĂ©fice, auquel son titre de GraduĂ© » lui donnait droit, et fut nommĂ© Ă cette cure dont il prit possession au mois d'avril 1764. L'Ă©glise et le cimetiĂšre de Marigny furent interdits le 1er avril 1766, par ordre de Mgr NĂ©el de Christot, Ă©vĂȘque de SĂ©ez ; mais les registres de la mairie n'indiquent ni le motif ni la durĂ©e de cet interdit. M. Danne mourut le 8 juin 1785, Ă l'Ăąge de 65 ans et son corps fut inhumĂ© au cimetiĂšre 1. L'inhumation fut faite par M. du Moulin de Grandchamps, curĂ© de Saint-Loyer et doyen d'EcouchĂ©. IX. â MORICE, Gabriel, nĂ© le 12 mai 1726, Ă©tait issu d'une ancienne et honorable famille de Marigny, dont le nom se rencontre sur divers actes, pendant pi'Ăšs de trois siĂšcles. Il Ă©tait vicaire de Goulet, lorsqu'il fut nommĂ© Ă la cure de Marigny, en 1785. Gabriel Morice fut le dernier curĂ© de Marigny. 1 Une dĂ©claration du roi en date du 19 novembre 1776, dĂ©fendait d'inhumer dans les Ă©glises et dans leurs accessoires. .. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 249 VICAIRES 1° HĂBERT, Daniel, Ă©tait vicaire en 1690. Il mourut le 17 mars 1717 et fut inhumĂ© au cimetiĂšre. 2° DAUPELEY, Gilles, fils de Gilles, notaire au bourg de MortrĂ©e, commune de Marigny, fut vicaire en 1717. En 1720, coadjuteur de François-Roger, chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e et, en 1724, titulaire de ce bĂ©nĂ©fice. 3° SERĂE, P., 1720-1722. - 4° LECOQ, L.,. 1722-1724. ' '' 5° RADIGOIS, 1724-1725. 6° BARBAULT, François-Louis, 1725-1728. 7° VIEL, Nicolas-Rolland, 1728-1729. " 8° DE LA LANDE, Jean-Baptiste, 1729-1729. 9° VIEL, de nouveau, 1729-1743. 10° LIARD, Achille, 1743. Mort le 9 fĂ©vrier 1781, Ă l'Ăąge de -56 ans, il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise par M. Courmesnil, curĂ© de la paroisse. de Saint-Cyr-la-RosiĂšre, diocĂšse de - Lisieux. ; 11° VENDEL, Michel, 1571-1754. 12° DE CHEUX, 1754. 13° GUILLAUME, .Gervais, 1755-1756. 14° CHESNAYE, R., 1757-1758. 15° SICARD, 1759. 16° BOETARD, François, 1763-1767. Il fut chargĂ© par l'Ă©vĂȘque de rĂ©diger un grand nombre d'actes qui avaient Ă©tĂ© oubliĂ©s 1. .17° LE VAVASSEUR, 1777. 18° DE HAUSSEY, 1780. 19° LE SAULX, 1784. 20° CUVIGNY, 1789-1790. . 21° MORICE, JeaWGabriel, fils de Jean-Louis Morice et de Françoise Bourget, naquit Ă Marigny, le 5 fĂ©vrier 1761, fut baptisĂ© le lendemain et nommĂ© par Gabriel Morice, 1 Jean Danne, qui fut curĂ© de 1764 Ă 1785, rĂ©digea seul les actes, ce qui fait que ses vicaires noifs sont peu connus. 250 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE prĂȘtre, son oncle, et par Marie-Jeanne Bourget, Ă©pouse de Jean-Baptiste-Nicolas Pelletier, sa tante, au maternel de la paroisse de Cuy, prĂšs d'Argentan. NommĂ© en 1790 vicaire de la paroisse de Marigny, dont son oncle Ă©tait curĂ©, il fut nommĂ© curĂ© de celle de Nonant, qu'il desservit jusqu'Ă l'application du dĂ©cret du 11 novembre 1793, par lequel tous les cultes furent supprimĂ©s et leurs ministres, privĂ©s de leur traitement. Il vint Ă cette Ă©poque demeurer dans sa famille Ă Marigny, sans exercer le ministĂšre. Cependant, M. JĂ©rĂŽme-FrançoisBeuzelin Duhameau,- curĂ© de Marcei, Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© le 23 septembre 1808, M. Ledangereux, curĂ© de MortrĂ©e, engagea M. Morice Ă accepter cette desserte ce qu'il fit. Le presbytĂšre de Marigny, ayant Ă©tĂ© vendu pendant la RĂ©volution, M. l'abbĂ© Morice continua d'habiter Ă Marigny la maison paternelle oĂč il mourut le 8 novembre 1832. Il fut inhumĂ© dans le cimetiĂšre de Marcei, oĂč on voit sa tombe, avec une Ă©pitaphe entiĂšrement effacĂ©e. O La paroisse d'O ou Oth, paraĂźt ĂȘtre d'origine saxonne. On la trouve vers l'an 1100 dans Orderic Vital. Elle figure parmi les propriĂ©tĂ©s que Robert, Hughes et Ernauld, fils de Robert de Grandmesnil, donnĂšrent en 1050 Ă l'Ă©glise d'Ouche, pour le salut de leur Ăąme. Elle obtint donc au lieu qu'on nomme Oth », l'Ă©glise avec toute la dĂźme et la terre du presbytĂšre plus un terrain labourable de 3 charrues. La paroisse d'O faisait, avant la RĂ©volution, partie de l'archidiaconĂ© du Houlme et du doyennĂ© d'EcouchĂ©. Son Ă©glise Ă©tait sous l'invocation de Saint-Martin, Ă©vĂȘque de Tours, et sous le patronage de l'abbĂ© de Silly. Elle Ă©tait situĂ©e entre les jardins du chĂąteau et le chemin tendant Ă MĂ©davy. Elle avait une chapelle seigneuriale qui fut pendant longtemps desservie par un chapelain et sous laquelle Ă©tait un caveau funĂ©raire. < Le 7 dĂ©cembre 1792, eut lieu dans l'Ă©glise d'O, l'assemblĂ©e des habitants, pour l'Ă©lection du corps municipal. Le 28 octobre 1793, on descendit..une des cloches qui fut ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 251 envoyĂ©e au district d'Argentan, avec le plomb de deux cercueils qui se trouvaient dans le caveau de la chapelle seigneuriale. Tous les cultes ayant Ă©tĂ© abolis par le dĂ©cret du 11 novembre 1793, l'Ă©glise d'O fut choisie pour les rĂ©unions des assemblĂ©es communales, et le 8 mai 1794, on plaça au-dessus de la porte principale, cette inscription Ă©crite en gros caractĂšres Temple de la Raison. Les communes de Bray, d'O et de Marigny ayant Ă©tĂ© rĂ©unies par dĂ©cret du 25 juillet 1794 6 thermidor, an XI, pour former sous la dĂ©nomination de MortrĂ©e, le chef-lieu du canton, toutes les assemblĂ©es communales et cantonnĂątes se firent dans l'Ă©glise-d'O. Nous rappelons que les cantons organisĂ©s par la loi de 1790, furent plus nombreux qu'ils ne sont aujourd'hui. Ainsi le canton de MortrĂ©e ne comprenait que les communes suivantes MortrĂ©e, La BelliĂšre, Boissei, Francheville, MĂ©davy, Le Repos, Montmerrei, Saint-Christophe et Vrigny. Les mariages ne furent cĂ©lĂ©brĂ©s pendant quelque temps qu'au chef-lieu de canton. Comme les rĂ©unions cantonales Ă©taient souvent tumultueuses et que les personnes qui y prenaient la parole avaient parfois de la peine Ă se faire entendre, l'assemblĂ©e dĂ©cida, le 4 mai 1799, qu'on prendrait, en la payant Ă dire d'experts, la chaire de l'Ă©glise de MĂ©davy, pour la placer dans celle d'O, oĂč elle servirait de tribune aux orateurs. L'Ă©glise portait Ă l'Ă©poque le nom de Temple de la DĂ©cade ». M. l'abbĂ© Ledangereux ayant Ă©tĂ© nommĂ©, conformĂ©ment au Concordat, curĂ© de la commune de MortrĂ©e, le conseil dĂ©cida, -dans sa rĂ©union du 11 mars 1802, que l'Ă©glise de Bray .servirait provisoirement d'Ă©glise paroissiale, comme Ă©tant la plus grande et la plus dĂ©cente que M. l'abbĂ© Ledangereux, en serait mis en possession le 13 ; que les Ă©glises d'O et de Marigny seraient fermĂ©es le 23 ; que les clefs seraient dĂ©posĂ©es Ă la mairie et qu'on y ferait provisoirement les inhumations. " Cependant, les habitants des sections d'O et de Marigny voyant, qu'Ă©loignĂ©s de l'Ă©glise de Bray, il leur Ă©tait pĂ©nible d'assister Ă la messe, vu qu'il n'y avait pas de vicaire, priĂšrent Mgr de Boischollet, Ă©vĂȘque de SĂ©ez, de bien vouloir 252 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE autoriser M., l'abbĂ© Bachelier, Ă dire la messe et, Ă faire les offices dans l'Ă©glise d'O ; ce qui leur fut accordĂ©. Le maire conformĂ©ment Ă une circulaire du sous-prĂ©fet, retira les clefs de l'Ă©glise des mains du prĂȘtre constitutionnel, qui avait obtenu la permission d'y dire la messe, et il les remit Ă M. l'abbĂ© Bachelier. Ce dernier commença Ă faire l'office le 1er aoĂ»t 1802. Ce jour mĂȘme, les partisans de l'intrus jetĂšrent par terre, pendant la messe, l'eau qui servait pour le baptĂȘme et ils cassĂšrent le vase qui la contenait. Le dimanche suivant, ils s'assemblĂšrent dans le cimetiĂšre et l'un d'eux frappa le sacristain qui sonnait la messe. Huit jours plus tard, ils s'emparĂšrent de force des livres qui servaient Ă l'exercice du culte et dans le courant de la semaine, ils dĂ©posĂšrent devant l'Ă©glise, un vase rempli de son, un autre rempli de sang et une tĂȘte de boeuf ; remplirent la serrure de pierres et de clous et enduisirent la porte avec des immondices ; et comme ils menaçaient de continuer Ă insulter le culte, le prĂȘtre et les assistants, Monseigneur l'EvĂȘque, ordonna Ă M. Bachelier de faire les offices au bourg de MortrĂ©e, dans la chapelle Saint-Marc. D'aprĂšs le rapport du maire, les perturbateurs se citaient autorisĂ©s par des dĂ©sordres semblables qui se passaient Ă Marcei et Ă EcouehĂ©. Mais aprĂšs que le curĂ© d'EcouchĂ©, eĂ»t Ă©tĂ© mis en prison, les partisans de l'intrus restĂšrent tout Ă fait paisibles. Ce fut vers la mĂȘme Ă©poque qu'on enleva une inscription portant Le peuple français reconnaĂźt l'existence d'un Etre SuprĂȘme », laquelle inscription avait Ă©tĂ© placĂ©e, en exĂ©cution du dĂ©cret du 7 fĂ©vrier 1794 et avait coĂ»tĂ© 12 livres Elle Ă©tait au-dessus de l'entrĂ©e principale de l'Ă©glise. L'Ă©glise d'O fut achetĂ©e, ainsi que le cimetiĂšre, le 4 novembre 1809, par M. Charles-Valentin Roques,-propriĂ©taire du chĂąteau. On voit encore aujourd'hui l'ancien if du cimetiĂšre. Le prix de ces deux objets fut de 4020 livres. Voici la description que donne de cette Ă©glise qui, Ă l'Ă©poque, servait de magasin, un titre du chartrier du chĂąteau, datĂ© de l'annĂ©e 1816 C' construction ancienne, avec Ă©perons saillants, de 29m75 de longueur. Elle a, d'un cĂŽtĂ©, six croisĂ©es et une petite porte, et, de l'autre, cinq ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 253 croisĂ©es. La couverture est en tuiles. En avant, un porche sous lequel est l'entrĂ©e une porte Ă deux vantaux. Audessus du porche, l'ancien clocher qui est carrĂ© et qui se - termine par une portion Ă©galement carrĂ©e, laquelle est couverte en ardoises et surmontĂ©e d'un clocheton avec girouette. Des poiriers et des pĂȘchers sont plantĂ©s entre les Ă©perons... etc. » Il est probable d'aprĂšs cette description, que la chapelle seigneuriale et la sacristie, avaient Ă©tĂ© dĂ©molies et que ce qui est appelĂ© Ă©perons, Ă©taient des contreforts. Quant Ă l'emplacement de cette Ă©glise, on pourrait le prĂ©ciser, si, comme on le dit, les fonts baptismaux qu'on voit, Ă quelques mĂštres et Ă droite de la chapelle actuelle sont "toujours restĂ©s Ă la place qu'ils occupaient primitivement-. On voit dans l'emplacement de l'ancien cimetiĂšre, une sorte de tumulus recouvert d'arbres ce tumulus renferme les nombreux ossements qui furent mis Ă dĂ©couvert par les, terrassements pratiquĂ©s pour la fondation des murs et le nivellement du terrain. -. CurĂ©s et Vicaires de la Paroisse d'O CURĂS L^â GAUTHIER, Gervais, Ă©tait curĂ© d'O, .en 1585. II. â GASCOIN, Raven, Ă©tait curĂ© en 1628 et il avait aussi le, titre de prieur de Sainte-Croix. ' On le trouve encore en 1639, mais les registres manquent depuis cette Ă©poque jusqu'Ă . 1666. III. âĂUBRY, Jean, curĂ© en 1666, mourut le 24 novembre 1669 et fut inhumĂ© par François Bachelier, prĂȘtre d'O, en prĂ©sence de Christophe Aubry, son frĂšre, et de Pierre CollĂ©e, vicaire d'O et chapelain de la chapelle seigneuriale. IV. â AUBRY, Christophe, frĂšre du prĂ©cĂ©dent, lui succĂ©da, et ne paraĂźt plus aprĂšs l'annĂ©e 1686. 254 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE V. â MASSĂ, Toussaint, bachelier en thĂ©ologie de la FacultĂ© de Sorbonne, succĂ©da au prĂ©cĂ©dent et fut doyen d'EcouchĂ©. On ne le trouve plus aprĂšs l'arinĂ©e 1690. VI. â MALBOUT, François, fut curĂ© de 1690 Ă 1707. VIL â MOREAU, Geoffroy, succĂ©da au prĂ©cĂ©dent et fut curĂ© jusqu'en- 1714. VIII. â HUBERT, Guillaume, prit possession en 1714 et fut doyen'd'EcouchĂ© en 1737. Il Ă©tait ĂągĂ© de 75 ans environ, lorsqu'il cĂ©da sa cure enl756, Ă Louis-Guillaume Hubert, son neveu. DĂ©cĂ©dĂ© au presbytĂšre d'O, le 20 avril 1768, Ă l'Ăąge de 77 ans, il fut inhumĂ© le lendemain dans le choeur de l'Ă©glise par J. Roussel, curĂ© de la PerriĂšre, au Perche, en prĂ©sence de Pierre Richard, curĂ© de Boissey et de MarinJacques Lenoble, vicaire d'O. IX. â HUBERT, Louis-Guillaume, Ă©tait, depuis deux ans, vicaire de la paroisse d'O, lorsqu'il prit possession de la cure le 8 avril 1756. Il mourut le 14 mars 1762, Ă l'Ăąge de 54 ans et fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise, par Lenoble, vicaire. X. âąâ LONGUET, N.,' succĂ©da au prĂ©cĂ©dent en 1762. Son acte de dĂ©cĂšs ne se trouvant pas sur les registres qui, Ă l'Ă©poque, Ă©taient tenus assez exactement, il est probable qu'il passa Ă une autre place. XI. â QUINION, Edme-Clair, fils de Charles et de Catherine Lami, prit-possession le 19 septembre 1775. Le 2 juin 1776, il fit faire la premiĂšre communion Ă 52 enfants, au nombre desquels se trouvaient 27 garçons. NommĂ© au mois d'avril 1781, Ă la cure de Toucy canton de Lagny, arrondissement de Meaux, dĂ©partement de Seine-et-Marne, il ne tarda pas Ă quitter la cure d'O, qui fut desservie provisoirement par Lenoble, vicaire. XII. âLEMERCIER, Jacques-Michel, originaire de Bray ou de Saint-Christophe, prit possession au mois de mars 1782. Le 17 juillet 1788, il bĂ©nit la grosse cloche de l'Ă©glise qui fut nommĂ©e Françoise-Marie, par François Perchiel, charpentier, ĂągĂ© de 88 ans, et par Marie Loublier, ĂągĂ©e de 79 ans ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 255 et Ăš mois, lesquels furent choisis comme les. personnes les plus ĂągĂ©es de la paroisse. M. Lemercier refusa de prĂȘter serment Ă la Constitution du ClergĂ© et il desservit sa paroisse jusqu'au 26 avril 1792, oĂč il fut obligĂ© de la quitter, emportant avec lui les regrets, . de tous ses paroissiens. C'Ă©tait un prĂȘtre fort distinguĂ©, sous tous rapports et qui laissa le meilleur souvenir dans la contrĂ©e. On a dit qu'au retour de l'Ă©migration, il avait Ă©tĂ© nommĂ© curĂ© de GacĂ© ; si le fait est exact, il ne dut pas reste âą longtemps dans cette cure, qui en 1808, Ă©tait occupĂ©e par M. Goupil-Narlier. XIII. â BACHELIER, Pierre-Jacques-François, nĂ© en la paroisse d'O, fut ordonnĂ© prĂȘtre vers l'annĂ©e 1780 et nommĂ© vicaire Ă Ouilty-le-Basset, doyennĂ© d'Aubigny, prĂšs Falaise, qui faisait, avant la RĂ©volution, partie du diocĂšse dĂ© SĂ©ez. Il Ă©tait Ă l'Ă©poque de la RĂ©volution, vicaire de la paroisse de Saint-Germain, de la. ville de SĂ©ez. Ayant refusĂ© de prĂȘter le serment constitutionnel, il Ă©migra en Allemagne et il fut du nombre des 65 prĂȘtres du diocĂšse de SĂ©es qui, avec Mgr du Plessis d'ArgentrĂ©, leur Ă©vĂȘque, reçurent une bienveillante hospitalitĂ© dans les villes et pa,ys de Munster, pendant les annĂ©es 1794 et 1795. De retour de l'Ă©migration, il. fut chargĂ© de desservir les sections d'O et de Marigny. Il Ă©prouva de nombreux dĂ©sagrĂ©ments de la part des partisans de l'intrus constitutionnel. AprĂšs avoir desservi pendant quelques mois la commune du ChĂąteau d'Almenesches, il fut nommĂ© curĂ© de Marcei, oĂč il est mort en l'annĂ©e 1844, avec le titre de chanoine honoraire du diocĂšse de SĂ©ez. VICAIRES 1° LEFĂVRE, N., Ă©tait vicaire aux annĂ©es 1631-1633. 2° DELAUNAY, Marin, 1633-1635. 3° HOUSSEMAINE, Jacques, 1635-1638. 4° LOUBLIER, Jacques, 1638. Les registres manquent de 1639 Ă 1666. .256 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 5° COLLĂE, Pierre, chapelain de la chapelle seigneuriale de l'Ă©glise d'O, remplit les fonctions de vicaire de 166,6 Ă 1679. Il mourut le 28 mars 1718, Ă l'Ăąge de 83 ans. 6° H. BARĂ. ' 7° BLAISCHER, Michel, 1679-1682. 8° LEBOURGEOIS, 1682-1685. 9° LABBĂ, Robert, 1686-1687. 10° BESNARD, François, 1688-1690. 11° OGER, RenĂ©, 1691. Il mourut le 24 mars 1694 et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. 12° LENOBLE, Gervais, nommĂ© au mois de mars 1694 - il mourut le 20 juillet suivant et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. 13° PRIEUR, Louis, 1694-1698. 14° ADAM, Louis, 1698-1700. 15° BOULLEY, Charles, 1700-1701. 16° COURTIN, François, 1701-1702. 17° LEFOUL, Charles, 1702-1715. ' 18° DESHAIES, 1716-1718. jl9° COLLET, Julien, originaire de la paroisse de la Carneille. 171,9-1720. NommĂ© vicaire de Boissei en 1721, il y mourut le 28 septembre 1728. 20° CHAPELAIN, Jean, 1721-1724. 21° HARDY-DUCLOS, Jacques, 1725-1727. 22° VAUCANU,"Ignace, 1727-1730. 23° DAUPELEY, Gilles, fils de Gilles, notaire au bourg de MortrĂ©e, paroisse de Marigny, fut vicaire d'O, de 1731 Ă 1736, puis il fut chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, et en 1744, curĂ© de la paroisse Sainte-Colombela-Petite, canton de Courtomer. 24° BOĂTARD, François, nĂ© Ă O, fut vicaire de cette paroisse de 1736 Ă 1754 ; vicaire de Boissei, de 1760 Ă 1762 desservant de Marigny, la cure Ă©tant vacante, en 1763 vicaire de Bray, de 1766 Ă 1768 et prĂȘtre habituĂ© de la paroisse d'O, oĂč il mourut le 24 septembre 1778. Il fut inhumĂ© par M. Betzais-Courmesnil, alors curĂ© de Boissei, puis curĂ© d'Argentan, de 1802 Ă 1824. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRĂE 257 25° HUBERT, Louis-Guillaume, fut vicaire d'O, de 1754 Ă 1756, puis curĂ© de la mĂȘme paroisse de 1756 Ă .1762. 26° PIGEON, Jean, fut. nommĂ© vicaire en 1757, et il mourut le 3 septembre 1760, ĂągĂ© de 54 ans. Il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. NOTICE sur M. L'ABBĂ H. OLIVIER de Bazoches-au-Houlme Orne, Botaniste 1 La SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne vient d'ĂȘtre Ă©prouvĂ©e par la mort d'un de ses membres, sinon des plus connus, du moins des plus anciens, des plus marquants et des plus dignes de respect et de regret, M. l'abbĂ© Olivier, de Bazoches-au-Houlme. Son nom figure sur nos listes depuis le 18 mai 1899. Sa notoriĂ©tĂ©, qui depuis longtemps avait franchi les limites de la France, ses ouvrages, toujours trĂšs recherchĂ©s des amis de la science, honorent non .seulement l'auteur, mais le pays qui l'a vu naĂźtre, oĂč il a vĂ©cu, et les SociĂ©tĂ©s auxquelles il appartenait. Au lendemain de sa mort, une voix s'est Ă©levĂ©e pour rendre Ă la mĂ©moire du prĂȘtre et savant l'hommage qui lui Ă©tait dĂ» ; des revues scientifiques, des journaux rĂ©gionaux ont rappelĂ© sa vie si digne, si laborieuse et montrĂ© l'importance de son oeuvre. Mais il est du devoir de notre SociĂ©tĂ© de lui donner un nouveau tĂ©moignage de sympathique affection en signalant son nom et ses travaux au souvenir de ses compatriotes. Le nom de M. l'abbĂ© Olivier restera indissolublement attachĂ© Ă cette partie de la botanique, qui traite des Lichens, ces humbles vĂ©gĂ©taux, qui ornent si gracieusement la 1 Lecture de celte notice a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă la sĂ©ance publique de la SociĂ©tĂ©, tenue Ă Domfront, le 29 aoĂ»t 1923. Cet article est l'un des derniers, sinon le dernier, qu'Ă©crivit M. l'abbĂ© Letacq. Il en corrigea les Ă©preuves sur son lit de souffrance peu de jours avant sa mort. Ce qu'il dit de M. l'abbĂ© Olivier pourrait s'appliquer Ă lui-mĂȘme. Publier ces pages oĂč se reflĂšte la vie laborieuse et modeste de notre cher confrĂšre, c'est lui rendre un nouvel et pieux hommage NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER 259 terre, les rochers, les murs, les arbres et, comme l'a dit Augustin Cauchy, dont l'admirable organisation tĂ©moigne en "faveur de la sagesse de Dieu, aussi bien que lĂ formation de ces Ă©toiles, dont il a semĂ© les voĂ»tes du firmament. » C'est, en effet, Ă leur Ă©tude presque exclusive qu'il a consacrĂ© pendant prĂšs d'un demi-siĂšcle les loisirs que lui laissait le ministĂšre ecclĂ©siastique et, de l'aveu de tous, il fut un de ceux qui, de notre temps, ont le plus contribuĂ© aux progrĂšs de la LichĂ©nologie. Il est mort le lundi 20 octobre-1922 dans sa annĂ©e, au presbytĂšre de Bazoches-au-Houlme, oĂč il rĂ©sidait Ă . nouveau depuis prĂšs de trente ans. Ce fut avant tout un grand laborieux. Sa santĂ© chancelante dans ces derniĂšres annĂ©es n'avait pu l'arracher Ă ses chĂšres Ă©tudes ; tranquille et rĂ©signĂ©, il se refusait Ă l'abandon de sa tĂąche journaliĂšre, et conserva jusqu'Ă la fin la mĂȘme ardeur pour le travail. La veille de sa mort, il avait encore essayĂ© de s'asseoir Ă son bureau. Aimant la solitude, l'asile le plus assurĂ© de la science, fuyant toute distraction, c'est par la tĂ©nacitĂ© dans le travail quotidien qu'il, a assurĂ© le succĂšs de son oeuvre. Sa vie se rĂ©sume en ses travaux ; elle s'est Ă©coulĂ©e silencieuse dans le recueillement de l'Ă©tude et du ministĂšre ecclĂ©siastique, sans aucun de ces ^ incidents qui Ă©veillent l'attention publique. Jacques-François-Henri Olivier naquit Ă Saint-Hilaireles-Mortagne, le 6 janvier 1849, d'une famille d'humbles cultivateurs qui, obligĂ©s de gagner pĂ©niblement Leur vie, ne laissaient guĂšre Ă leurs d iu're hĂ©ritage que le sentiment du devoir et le respect du travail. Henri Olivier' suivit ses parents Ă La Chapelle-Viel et, un' peu plus tard, Ă Champs, oĂč le curĂ©, M. Godier 1, lui donna ainsi qu'Ă 1 Godier Jean-Baptiste, nĂ© le 13 fĂ©vrier 1813, Ă La FerriĂšre-aux-Etangs, ordonnĂ© prĂȘtre le 9 juin 1838 et nommĂ© vicaire Ă LĂ Haute-Chapelle, â le 10 novembre 1838, vicaire Ă SainteTHonorine-la-Guillaume, âle 1er juillet 1840, vicaire Ă NĂ©cy, â le 1er dĂ©cembre 1846, curĂ© de Champs, â le 25 aoĂ»t 1868, curĂ© de Montreuil-au-Houlme, oĂč il est mort le 23 mars 1886. 260 NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER Jules Jouaux 1, lĂšs premiĂšres leçons de latin. En 1862, il entrait en septiĂšme au Petit SĂ©minaire de et il y fit toutes ses Ă©tudes jusqu'Ă la philosophie Ă©lĂšve laborieux, consciencieux plutĂŽt que brillant. C'est lĂ , sous la direction d'un maĂźtre, M. l'abbĂ© BĂ©lin 2, qui a laissĂ© Ă tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un savant modeste et d'un professeur dĂ©vouĂ©, habile Ă discerner les vocations scientifiques, que le jeune Olivier s'occupa d'histoire naturelle et surtout de Botanique. M; BĂ©lin faisait chaque annĂ©e avec des Ă©lĂšves choisis un certain nombre d'excursions on commençait ainsi l'Ă©tude des plantes par celle de l'espĂšce et sur le terrain. Ces travaux pratiques, en initiant les Ă©tudiants aux Ă©lĂ©ments de la science, avaient l'avantage de leur donner le goĂ»t des herborisations, de leur apprendre Ă chercher avec mĂ©thode, c'est-Ă -dire en tenant compte des lois de la GĂ©ographie botanique. Ce ne fut que plus tard que M. Olivier Ă©tudia l'anatomie vĂ©gĂ©tale et fit intervenir l'emploi du microscope dans ses recherches lichĂ©nographiques. Mais il avait puisĂ© dans les leçons de M. BĂ©lin le goĂ»t des travaux descriptifs, auxquels il s'est surtout adonnĂ©. C'est au Petit SĂ©minaire de SĂ©es que je connus Henri Olivier ; nous suivions les mĂȘmes leçons ; ensemble nous fĂźmes bon nombre d'excursions dans la plaine de SĂ©es, en Ecouves, aux marais de la Chapelle alors si intĂ©ressants, sur les collines de ChaillouĂ©, Ă l'Ă©tang de Bois-Roger, etc., et notre excellent maĂźtre, tĂ©moin de nos dispositions pour l'Ă©tude des plantes, nous demanda, au grand avantage de 1 Jouaux Jules-Ferdinand, nĂ© Ă Champs le 26 juillet 1849, ordonnĂ© prĂȘtre le 22 mars 1875 et nommĂ© vicaire Ă Tourouvre, â le 11 mars 1880 curĂ© du Mesnil-Guyon, âle 1er avril 1886, curĂ© de Tanville, â le 4 juillet 1906 retirĂ© Ă Perrou, oĂč il est mort le 19 mars 1907. Sans ĂȘtre ce qu'on appelle un < scientifique » M. Jouaux s'intĂ©ressait aux faits de l'histoire naturelle. La forĂȘt d'Ecouves, qui recouvre en majeure partie la commune de Tanville offrait un vaste champ Ă ses observations. Ainsi il m'a fourni plusieurs notes intĂ©ressantes sur la faune. Cf. A. LETACQ. MatĂ©riaux pour servir Ă la jaune des vertĂ©brĂ©s, du dĂ©partement de l'Orne, Annuaire normand, 1896, pp. 67-130. En gĂ©ologie on lui doit la dĂ©couverle du filon de porphyre de Goult. Il avait aussi recueilli en Ecouves un certain nombre d'objets prĂ©historiques. Cf. MESNIL l'abbĂ©, La forĂȘt domaniale d'Ecouves cl ses environs, Alençon, Imprimerie alençonnaise, 1911, in-8°, pp. 14 et 52. 2 A LETACQ, RĂ©sumĂ© historique et bibliographique des travaux publics sur la flore de l'Orne, Bull. Soc, des Amis des Se. nat. de Rouen, 1908, p. 124. NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER 261 notre propre instruction, de nous occuper du jardin botanique 1. Ce travail en commun fut le principe d'une amitiĂ© qui ne devait s'Ă©teindre qu'Ă la mort. Au Grand SĂ©minaire, ses promenades et ses temps libres Ă©taient exclusivement consacrĂ©s Ă la Botanique. HĂątonsnous de le dire ; elle ne lui faisait nĂ©gliger ni la thĂ©ologie, ni l'Ă©criture sainte, ni l'histoire ecclĂ©siastique, ni mĂȘme la langue hĂ©braĂŻque, dont il voulut apprendre les Ă©lĂ©ments. Homme de devoir avant tout, il acquit par son opiniĂątre et laborieuse persĂ©vĂ©rance des connaissances Ă©tendues sur toutes les branches de la science sacrĂ©e. 1 Ce jardin situĂ© au Vieux SĂ©minaire » est supprimĂ© depuis longtemps. Il fut fondĂ© par l'abbĂ© Chichou, professeur de 1852 Ă 1861, qui s'occupait activement de botanique et dĂ©couvrit aux environs de SĂ©es un certain nombre de plantes citĂ©es par De BrĂ©bisson dans la 3e Ă©dition de sa Flore de Normandie 1859. Mais l'Ă©tude de l'histoire naturelle avait Ă©tĂ© inaugurĂ©e au Petit SĂ©minaire prĂšs de vingt ans auparavant par M. l'abbĂ© FĂ©lix Desauney, qui y enseigna les sciences, d'une façon si brillante de 1839 Ă 1848, et fut plus tard supĂ©rieur du Petit SĂ©minaire de La FertĂ©-MacĂ©. Le P. Debreyne, le cĂ©lĂšbre mĂ©decin de lĂ Grande-Trappe Orne, dans une Note sur la nĂ©cessitĂ© de l'Ă©mancipation scientifique du clergĂ© insĂ©rĂ©e Ă la fur de son Essai sur la thĂ©ologie morale considĂ©rĂ©e dans ses rapports avec la physiologie et la mĂ©decine, Paris, Poussielgue-Rusand, 1842, in-8°, p. 540, avait applaudi Ă cette heureuse initiative Nous connaissons, dit-il, un diocĂšse oĂč il s'est prĂ©sentĂ© un jeune homme distinguĂ© par des talents naturels et surtout remarquable par son aptitude singuliĂšre aux sciences physiques et naturelles.'Le clergĂ©, ayant conquis cette jeune et forte intelligence, se l'est agrĂ©gĂ©e ; il a fait plus, il a lancĂ© ce brillant sujet dans les hautes Ă©coles de Paris. LĂ , devenu en peu de temps capable d'ĂȘtre professeur lui-mĂȘme et investi des grades universitaires, il est descendu des hautes rĂ©gions de la science, s'est emparĂ© de l'enseignement du Petit SĂ©minaire de son pays, a fait des cours de mathĂ©matiques, de physique, de chimie, d'histoire naturelle etc., en un mot il y a opĂ©rĂ© une vĂ©ritable rĂ©volution scientifique. Ce Petit SĂ©minaire sera sous peu, s'il ne l'est dĂ©jĂ , le plus fort de tous les collĂšges ecclĂ©siastiques de France. » Cf. LETACQ l'abbĂ©, Notice bibliographique sur M. l'abbĂ© Chichou, curĂ©doyen d'Exmes, auteur d'Ă©lĂ©ments d'histoire naturelle, BellĂȘme, Imprimerie Levayer, 1904, in-8°, 6 p. Extr. du Bull. Soc. percheronne d'histoire et d'archĂ©ologie ; NĂ©crologie M. l'abbĂ© Chichou, Almanach de l'IndĂ©pendant de l'Orne, 1905, M. Chichou fut successivement professeur aux petits sĂ©minaires de SĂ©es et de La FerlĂ© et en 1871 curĂ©-doyen d'Exmes, oĂč il mourut le 7 juillet 1904. ROMBAULT l'abbĂ©, NĂ©crologie M. l'abbĂ© FĂ©lix Desauney, Journal d'Alençon, h° du 18 dĂ©cembre 1889. FRĂBET l'abbĂ©, Notice sur le petit sĂ©minaire de la FertĂ©-MacĂ©. La FertĂ©MacĂ©. Typ. Vve Bouquerel. 1893, in-12, X â 142 p. LETACQ l'abbĂ©, et Dr F. BEAUDOUIN, Notice sur le P. Debreyne, mĂ©decin de la Grande-Trappe Orne. BellĂȘme, Imprimerie Levayer, 1912, in-8°, 52 p. â Extr. du Bull. Soc. percheronne d'histoire et d'archĂ©ologie, t. X. 1911, n° du 15 octobre, pp. 157-181 et t. XI 1912 n° du 15 janvier, pp. 33-60, 262 NOTICE SUR M. L'ABBE H. OLIVIER Il y fut d'ailleurs toujours fidĂšle ; plus tard, malgrĂ© la prĂ©paration de Son immense herbier, malgrĂ© ses incessantes publications botaniques il se rĂ©servait chaque jour un temps dĂ©terminĂ© pour les Ă©tudes ecclĂ©siastiques ; 'ainsi l'histoire de l'Ăglise lui Ă©tait devenue trĂšs familiĂšre. Comme l'a dit Fontenelle d'un savant de son temps Il ne se permettait pas de passer des moments oisifs, ni de s'occuper lĂ©gĂšrement et avec une faible attention. » Les vacances, ai-je besoin de le dire, n'Ă©taient pas pour luiun temps de repos ; il les passait tout entiĂšresĂ larecherche des plantes. Ses parents ayant habitĂ© successivement La Chapelle-Viel et Champs, il put se familiariser avec la vĂ©gĂ©tation de la contrĂ©e comprise entre Laigle et Mortagne, complĂ©ter les recherches dĂ©jĂ anciennes de Lubin-ThorĂšl et Ă©tablir des comparaisons utiles entre les flores sagiennes et percheronnes. La Trappe, dont les marais et les Ă©tangs offraient, il y a quelques annĂ©es encore, une sĂ©rie de plantes des plus curieuses, fut surtout l'objet d'explorations assidues elle lui fournit le sujet de son premier travail, dont la publication remonte Ă 1877. * * *. OrdonnĂ© prĂȘtre le 30 mai 1874, M. Olivier fut successivement vicaire Ă Bazoches-au-Houlme, curĂ© d'Autheuil 1er juin 1880, de Bivilliers 1er juillet 1886, et le 5 dĂ©cembre 1892, sur sa demande, de nouveau vicaire Ă Bazoches. Il Ă©tait heureux de revenir dans la paroisse, qui eut les prĂ©mices de son ministĂšre, oĂč il jouissait d'ailleurs de l'estime et de la considĂ©ration gĂ©nĂ©rales, et oĂč il devait encore passer trente annĂ©es de la vie sacerdotale la plus laborieuse et la plus Ă©difiante. Peu aprĂšs son arrivĂ©e Ă Bazoches en 1874, M. Olivier commença, sous la direction de M. Husnot, dont il Ă©tait presque le voisin, et dont il resta toujours l'ami, l'Ă©tude des Mousses et des HĂ©patiques, mais il ne tarda pas Ă s'engager dans une voie encore moins frayĂ©e, celle des Lichens. L'hĂ©ritage de De BrĂ©bisson, d'Auguste Le PrĂ©vost, de Malbranche, qui avaient jetĂ© les bases de cette science en Normandie, Ă©tait libre ; il en prit possession. NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER ~ 263 La flore rĂ©gionale l'occupa tout d'abord. Bazoches situĂ© Ă la limite des terrains de cristallisation, du prĂ©cambrien du silurien et du jurassique lui offrait une abondante moisson. Les Lichens Ă©tant trĂšs exigeants au point de vue des propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques du support, la variĂ©tĂ© des stations, produit une grande variĂ©tĂ© dans la vĂ©gĂ©tation. Les rochers des bords de l'Orne et de la Rouvre, Falaise, les sables siliceux du lias et le bathonien calcaire Ă Bazoches, Habloville et Neuvy-au-Houlme furent Ă©tudiĂ©s avec soin pendant six annĂ©es. PrĂšs dĂ© Tourouvre les forĂȘts du ValDieu, du Perche et de la Trappe, l'argile Ă -silex souvent couverte de bruyĂšres, les sables du Perche et la craie, qui s'Ă©tend sur une bonne partie de la. rĂ©gion, lui prĂ©sentaient sans doute une flore moins riche, mais avec quelques espĂšces nouvelles. Le premier rĂ©sultat de ces recherches fut un Herbier des Lichens de VOrne et du Calvados 1880-84, splendide collection de 450 espĂšces ou variĂ©tĂ©s, destinĂ©e Ă mettre sous les yeux de l'observateur un Ă©chantillon en nature de la plante elle-mĂȘme, Ă©chantillon dont lĂ simple vue en' dit souvent plus que ne le pourrait faire la meilleure description. L'auteur ne s'en tint pas lĂ . On ne saurait distribuer en nombre tous les Lichens d'une rĂ©gion, et il est parfois nĂ©cessaire pour dĂ©terminer une espĂšce de recourir au microscope, de chercher dans les Ă©lĂ©ments anatomiques, dans Vinternam'fabricant suivant l'expression de SchĂ©rer, des caractĂšres invisibles Ă l'oeil ou mĂȘme Ă l'aide d'une simple loupe. Aussi tout en prĂ©parant son Jierbier, M. Olivier rĂ©digeait des descriptions qui lui fournirent bientĂŽt les clĂ©rrlents d'une Flore. - En 1870, Malbranche de Rouen ajoutant Ă ses propres observations les matĂ©riaux dĂ©jĂ rĂ©unis par Auguste Le PrĂ©vost, Delise, Pelvet, et surtout -De BrĂ©bisson avait publiĂ© le Catalogue descriptif des Lichens de la Normandie. Cet ouvrage commencĂ© Ă l'instigation d'Auguste Le PrĂ©vost et de Camille Montagne est trĂšs prĂ©cieux pour l'Ă©poque oĂč" ,il parut, mais il suppose dĂ©jĂ comme les grands ouvrages 264" NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER de Fries et de Nylander une certaine connaissance de la LichĂ©nologie. ' * Un livre Ă©lĂ©mentaire destinĂ© Ă donner la clĂ© de tous ces trĂ©sors, l'humble flore analytique et dichotomique, qui offrirait au dĂ©butant un fil prĂ©cieux pour le conduire dans le dĂ©dale de ces espĂšces si nombreuses et souvent si rapprochĂ©es, Ă©tait toujours Ă l'Ă©tat de projet. M. Husnot venait de publier sa Flore des Mousses du Nord-Ouest et son Hepaticologia gallica oĂč, afin de faciliter l'Ă©tude de ces vĂ©gĂ©taux, iĂź avait, le premier en France, ajoutĂ© aux descriptions des clĂ©s analytiques rĂ©servĂ©es jusqu'alors aux phanĂ©rogames. M. Olivier voulut introduire cette mĂ©thode nouvelle dans la lichĂ©nologie, autrement dit, complĂ©ter son Herbier de l'Orne par un travail, qui en aplanissant les piemiĂšres difficultĂ©s rendrait cette Ă©tude accessible Ă tous. Aussi sa Flore dĂ©bute par des notions Ă©lĂ©mentaires sur l'anatomie et la physiologie des Lichens accompagnĂ©es de dessins trĂšs bien exĂ©cutĂ©s, qui permettent au lecteur de se rendre un compte plus exact des indications thĂ©oriques donnĂ©es dans le texte. Puis, en vrai praticien, l'auteur entre dans les dĂ©tails les plus circonstanciĂ©s sur la rĂ©colte et l'analyse des vĂ©gĂ©taux, les instruments nĂ©cessaires, l'emploi de la loupe, du scalpel, du microscope, des rĂ©actifs chimiques si usitĂ©s aujourd'hui, la prĂ©paration de l'herbier. Les descriptions sont faites avec le plus grand soin ; bon nombre d'auteurs se contentent de puiser dans les livres d'autrui ; M. Olivier a voulu tout vĂ©rifier pas un seul des caractĂšres indiquĂ©s, qui n'ait Ă©tĂ© de visu observĂ© par lui. S'il cite toujeurs dans la synonymie un grand nombre d'auteurs et s'efforce de rendre justice Ă chacun, ce qui prouve sa grande Ă©rudition et sa probitĂ©, il ne le fait cependant qu'Ă bon escient, c'est-Ă -dire aprĂšs avoir constatĂ© par lui-mĂȘme le bien fondĂ© de leurs affirmations. Le titre de l'ouvrage est Flore de VOme et des dĂ©partements circonvoisins, c'est qu'en effet Ă notre dĂ©partement l'auteur ajoute la Seine-InfĂ©rieure, l'Eure, le Calvados, la Manche,. la Mayenne et la Sarthe, ce qui lui a permis de dĂ©crire un plus grand nombre d'espĂšces et ainsi d'Ă©tablir les tableaux NOTICE SUR M. L'ABBĂ H..OLIVIER 265 analytiques et la rĂ©partition, gĂ©ographiques sur des bases plus larges. Si je donne tant de*dĂ©tails bibliographiques sur un livre dĂ©jĂ vieux de quarante ans c'est qu'il reçut partout le meilleur accueil ; qu'il devint rapidement le Vade-Mecum des amateurs de LichĂ©nologie, qu'il fut bien vite Ă©puisĂ© et qu'aujourd'hui, simple livre d'occasion, il est encore recherchĂ© des spĂ©cialistes, tant ces matiĂšres souvent difficiles sont, exposĂ©es avec ^clartĂ©. Un botaniste amĂ©ricain Ă©crivait le 15 novembre 1883 Je viens de recevoir le livre de M. l'abbĂ© Olivier. Ce travail me fait le plus grand plaisir. C'est ce qu'il faut Ă tout commençant, qui veut Ă©tudier les Lichens. Sans clef dichotomique on navigue Ă tĂątons et la lichĂ©nologie devient un inextricable fouillis. Ce livre pour moi est un prĂ©cieux fil d'Ariane pour me conduire dans le dĂ©dale des espĂšces. Nylander, Fries et Cle auraient bien dĂ» en faire autant. C'est le seul moyen de ne pas rebuter les dĂ©butants. Ils ont travaillĂ© non pour ces derniers, mais pour des savants comme eux, auxquels l'initiation des maĂźtres n'avait pas manquĂ© ». Cette Flore des Lichens de'VOrne, bien qu'imprimĂ©e Ă Mortagne, fut distribuĂ©e par fascicules dans la de Botanique, qui venait de se fonder Ă Auch et contribua pour une large part au succĂšs de ce pĂ©riodique. ' - ' M. Olivier fut dĂšs lors reconnu comme un maĂźtre en lichĂ©nologie ; son ouvrage consacra sa rĂ©putation aussi de toutes parts lui arrivaient Ă dĂ©terminer des Ă©chantillons reçus d'ailleurs avec l'accueil le plus empressĂ©. Ces matĂ©riaux, en effet, amassĂ©s jour par jour lui permettaient, en augmentant ses collections, d'Ă©tendre le champ de~ ses Ă©tudes et il fut bientĂŽt en mesure de publier ses monographies toujours recherchĂ©es des Cladonia, des Parmelia et des Pertusaria de la flore française. Cependant c'est sur l'Ouest qu'il possĂ©dait le plus de documents ; en outre de ses recherches personnelles dans l'Orne et le Calvados, il avait des correspondants, qui lui livraient toutes les richesses du Maine, de la Bretagne et de la VendĂ©e. C'Ă©taient le docteur Viaud-Grand-Marais et 266 NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER l'abbĂ© Dominique Ă Nantes,, l'abbĂ© De La Godelinais Ă FougĂšres, M. Monguillon alors instituteur Ă Sainte-Sabine Sarthe, M. Houlbert longtemps professeur au collĂšge d'Evron Mayenne, le docteur Picquenard dans le FinistĂšre, l'abbĂ© Guillonvarc'k dans le Morbihan, J. Richard dans les Deux-SĂšvres. Son correspondant le plus assidu paraĂźt avoir Ă©tĂ© le docteur Viaud-Grand-Marais, professeur Ă l'Ăcole de mĂ©decine de Nantes, bien connu par ses travaux sur la flore et la faune de sa rĂ©gion 1. Il rĂ©coltait lui-mĂȘme beaucoup de Lichens, en recevait de diffĂ©rents points de la France, parfois mĂȘme d'AmĂ©rique, mais n'ayant pas le loisir de les Ă©tudier, il les confiait Ă son ami. Je dis son Ami, car au bout d'un an de correspondance les lettres du docteur prennent une tournure familiĂšre. ĂŻl appelle l'abbĂ© Olivier mon cher curĂ©, mon bon curĂ©, mon vĂ©nĂ©rĂ© ami » ; il lui Ă©crit le 13 septembre 1883 Le hasard ou plutĂŽt la providence du bon Dieu m'a fait rencontrer Ă Noirmoutier un de vos amis, M. l'abbĂ© D., je crois, professeur au SĂ©minaire de SĂ©es et nous avons fait ensemble une miellĂ©e pour prendre des papillons... Que j'ai regrettĂ© que ce ne vous. » Plus tard il l'invite Ă venir Ă Nantes, Ă l'accompagner Ă Noirmoutier, Ă l'Ăźle d'Yeu, cette derniĂšre bien connue des lichĂ©nologues depuis les travaux de Weddel, mais malgrĂ© ces sollicitations pressantes, malgrĂ© l'attrait des excursions, l'abbĂ© Olivier ne put se rĂ©signer Ă quitter sa rĂ©sidence. RetirĂ© en lui mĂȘme, isolĂ© du monde autant que le lui permettait son ministĂšre, il s'Ă©tait imposĂ© une vie de bĂ©nĂ©dictin. C'est Ă peine si malgrĂ© notre liaison ancienne et toujours des plus intimes j'aj pu l'attirer une seule fois Ă Alençon. . C'Ă©tait le 2 mai r899 Mgr LĂ©veillĂ© qui dirigeait au Mans le Monde des Plantes et le Bulletin de VAssociation française de Botanique2, deux pĂ©riodiques auxquels M. Olivier prĂȘtait 1 Cf. E. GADECEAU, Notice sur la vie et les travaux de Ambroise ViaudGrand-Marais avec portrait. Bull, de la Soc. des Se. nat. de l'ouest de la France, 2e'trimestre 1913, pp. 88-110. ' 2 D' DELAUNAY, un botaniste manceau. Hector LĂ©veillĂ© 1863-1918. Bulletin de l'AcadĂ©mie de GĂ©ographie botanique, 1919, p. 57-96 . NOTICE .SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER 267 une trĂšs active collaboration, venait explorer la rĂ©gion de Saint-CĂ©nery. Je dĂ©cidai M. Olivier Ă se rĂ©unir Ă nous pour visiter ce village, pittoresquement assis sur un roc granitique au confluent de la Sarthe et du Sarthon, et Ă©tudier sa flore si riche, due Ă la variĂ©tĂ© des conditions physiques et chimiques du sol. LĂ temps fut splendide et M. Olivier fit une excursion des plus fructueuses. Avec lui du reste le travail ne perdait jamais ses droits, car aprĂšs un rapide coup d'oeil sur les curiositĂ©s naturelles et sur l'Ă©glise, ce beau spĂ©cimen de l'architecture romane, qui lui rappelait son Ă©glise d'Autheuih il prit son marteau et son ciseau et alla s'installer sur les rochers bien connus des ToyĂšresl qu'il jugeait d'aprĂšs leur exposition plus fertiles en Lichens, et y passa toute la journĂ©e, ce qui lui permit de publier une liste, qui contient un certain nombre d'espĂšces peu communes. - M. Olivier avait fait paraĂźtre en 1897 le premier volume de son ExposĂ© des Lichens de VOuest, qui fut imprimĂ© Ă Montligeon ; la publication du second, insĂ©rĂ© par fascicules dans le Bulletin de VAssociation française de Botanique, demanda prĂšs de trois ans. Cet ouvrage par ses qualitĂ©s de mĂ©thode, de prĂ©cision, de clartĂ© continuait la tradition des prĂ©cĂ©dents. Les clĂ©s analytiques des genres et des espĂšces reposent sur des caractĂšres faciles Ă constater ;-les descriptions sont faites avec cette sobriĂ©tĂ© judicieuse, qui consiste Ă donner Ă chaque partie le relief qui lui convient ; l'action des rĂ©actifs sur les lichens est trĂšs exactement indiquĂ©e, mais Ă juste titre prĂ©sentĂ©e comme une bonne note auxiliaire, insuffisante pour distinguer mie espĂšce, si elle ne coĂŻncide avec quelque caractĂšre morphologique. La gĂ©ographie botanique, complĂ©ment ordinaire de toute bonne flore, est traitĂ©e avec dĂ©tails stations, conditions physiques et influence minĂ©ralogique du sol, rĂ©gion d'habitat, localitĂ© pour les plantes rares ; rien n'est omis. - "L'ExposĂ© systĂ©matique se rĂ©pandit bien vite non seulement en France, mais en Europe et, s'il contribua dans une 1 SituĂ©s sut la rive droite de la Sarthe, ces rochers, distants de quelques centaines de mĂštres de l'Ă©glise de Saint-CĂ©nery, appartiennent Ă la commune de la PoĂŽtĂ© Mayenne. 268 NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER large mesure Ă vulgariser la lichĂ©nologie, il fit en mĂȘme temps reconnaĂźtre au loin la maĂźtrise de l'auteur. BientĂŽt d'Angleterre, d'Allemagne, d'Autriche, d'Italie, d'Espagne lui arrivaient des documents Ă ' dĂ©chiffrer. Il reçut aussi quelques envois d'Asie et d'AmĂ©rique. C'Ă©taient des collections recueillies dans des rĂ©gions jusqu'alors inexplorĂ©es au point de vue lichĂ©nologique, qu'on lui demandait d'Ă©tudier, des espĂšces nouvelles Ă reconnaĂźtre et Ă dĂ©crire, des espĂšces critiques pour lesquelles on sollicitait son avis. Aussi son herbier jusqu'alors limitĂ© Ă la flore française s'accrut de façon Ă lui permettre d'agrandir encore le champ de ses recherches et de l'Ă©tendre Ă toute l'Europe. DĂšs ce moment M. Olivier semble avoir renoncĂ©, je ne dis pas Ă tout voyage il n'en fit jamais beaucoup, ni de bien longs, mais mĂȘme aux excursions dans notre rĂ©gion. Il se de plus en plus Ă Bazoches, oĂč le retenaient ses fonctions et ses Ă©tudes il faut dire aussi que la marche lui Ă©tait devenue assez pĂ©nible. A part les devoirs du ministĂšre, qu'il remplissait d'ailleurs avec une exactitude exemplaire, toutes ses journĂ©es se passent dans son cabinet de travail la matinĂ©e est employĂ©e aux Ă©tudes microscopiques et l'aprĂšsmidi Ă la rĂ©daction des observations. Il commence alors ses publications sur la flore d'Europe ; d'abord, Ă la demande de M. CorbiĂšre, pour les mĂ©moires de la SociĂ©tĂ© des sciences naturelles et mathĂ©matiques de Cherbourg, la liste de toutes les espĂšces et variĂ©tĂ©s avec clĂ©s analytiques et considĂ©rations sur leur rĂ©partition gĂ©ographique, qui tĂ©moignent non seulement d'Ă©tudes morphologiques approfondies mais aussi d'une grande Ă©rudition botanique. Puis ce sont ses monographies des genres Lecidea Pertusaria, Opegrapha, Biatorella, Arthonia, Polyblastia, toutes rĂ©digĂ©es sur le mĂȘme plan, et dans lesquelles il faut louer uniformĂ©ment le soin avec lequel il s'applique Ă donner des descriptions trĂšs brĂšves, mais suffisantes pour bien dĂ©terminer l'espĂšce et Ă indiquer avec prĂ©cision les stations, la distribution gĂ©ographique, la quantitĂ© de dispersion et les rĂ©actions chimiques. Il avait commencĂ© dans les mĂ©moires de l'AcadĂ©mie de Barcelone la publication d'un Prodrome de tous les lichens europĂ©ens, et il est regrettable qu'il NOTICE SUR H. OLIVIER ; _ 269 n'ait pu donner que les lichens fruticuleux et foliacĂ©s, car nul n'Ă©tait mieux prĂ©parĂ© que lui Ă traiter ce; sujet d'une façon complĂšte et avec plus de succĂšs. En jetant un coup d'oeil sur l'ensemble des travaux de M. l'abbĂ© Olivier je ne parle que de ses imprimĂ©s, car il a laissĂ© de trĂšs nombreuses notes manuscrites,parmi lesquelles on pourrait recueillir bien des observations dignes d'ĂȘtre publiĂ©es, en jetant, dis-je, un coup d'oeil sur cet ensemble, exsiccata, oeuvres de vulgarisation, flores, monographies de genres, on reconnaĂźtra que depuis Fries et Nyiander aucun n'a apportĂ© Ă l'Ă©tude de cette classe de vĂ©gĂ©taux une contribution aussi imposante, et que ces travaux assurent Ă leur auteur une des premiĂšres places parmi les lichĂ©nologues de notre temps 1. * * * Ainsi M.. l'abbĂ© Olivier, loin de disperser son activitĂ© naturelle, eut l'Ă©nergie delĂ concentrer sur un seul objet, ou suivant l'expression courante de se spĂ©cialiser. VoilĂ qui explique le succĂšs de ses travaux ; il a vulgarisĂ© l'Ă©tude des lichens, recueilli quantitĂ© de faits .inĂ©dits sur leur structure et leur rĂ©partition gĂ©ographique, reconnu et dĂ©crit des espĂšces et variĂ©tĂ©s nouvelles, et souvent ouvert la voie Ă des recherches plus hautes. Pour obtenir ces rĂ©sultats, il a fallu sans doute une attention constante, une patience que ne rebute aucun obstacle, mais la nature ne livre ses secrets qu'Ă ceux qui les arrachent. Qu'on ne se figure pas d'ailleurs que ce travail soit dĂ©nuĂ© d'intĂ©rĂȘt, que l'observateur penchĂ© sur son microscope puisse ĂȘtre comparĂ© Ă l'esclave condamnĂ© aux mines. Rien n'est plus faux. Contempler la nature, analyser les phĂ©nomĂšnes, y chercher des causes, et des lois, et des lois remonter au lĂ©gislateur suprĂȘme, voilĂ pour le naturaliste la source des plus vives jouissances, et ce qui fit le charme de la vie de M. Olivier. 1 Letacq, Rapport sur le mouvement scientifique Sciences naturelles. Assises dĂ© Caumonl, S" session, Caen, 9 juin 1913, Caen, E. Lanier, 1913, m-8°;p. 42. ' . 270 NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER Ces travaux lui mĂ©ritĂšrent plusieurs rĂ©compenses il fut prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© française de botanique, laurĂ©at de l'AcadĂ©mie de gĂ©ographie; botanique et de plusieurs sociĂ©tĂ©s savantes, correspondant de l'AcadĂ©mie de Barcelone, de la SociĂ©tĂ© espagnole d'histoire naturelle, etc. ; en 1912 Ă la suite du'congrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes Ă la Sorbonne, il reçut les palmes acadĂ©miques. Mais il faut bien le dire, toutes ces distinctions le laissaient assez indiffĂ©rent ; il semblait avoir fait sienne la devise d'un naturaliste anglais Ne demandez Ă ce monde que du travail c'est -encore ce qu'il peut vous donner de mieux. » * * * Tout entier Ă ses devoirs et Ă ses recherches scientifiques, M. l'abbĂ© Olivier se montrait d'un dĂ©sintĂ©ressement absolu. On peut dire qu'il eut deux grandes passions celle du travail et celle de la charitĂ©. D'une extrĂȘme simplicitĂ© de vie, il devenait prodigue, quand il s'agissait d'aider mie oeuvre pieuse ou de secourir l'infortune ; ses mains Ă©taient toujours ouvertes et il suffisait de lui exprimer un dĂ©sir pour qu'il y rĂ©pondĂźt gĂ©nĂ©reusement. .Il donnait aux pauvres, et s'il eĂ»t voulu ĂȘtre riche, c'eĂ»t Ă©tĂ©-pour domier davantage... Et c'est parce qu'il Ă©tait dĂ©sintĂ©ressĂ©... que d'autres personnes non moins gĂ©nĂ©reuses et plus riches se plaisaient Ă lui venir en aide. » Rien n'Ă©galait son dĂ©sintĂ©ressement si ce n'est son obligeance. Rendre service Ă un confrĂšre le rendait heureux, et il se montrait toujours empressĂ© de mettre sa science au service des botanistes. Le docteur Viaud-Grand-Marais, qui le consultait souvent pour dĂ©terminer ses rĂ©coltes lichĂ©nograpliiques, lui Ă©crivait le 8 avril 1884 Vous ĂȘtes de tous mes correspondants le plus coirmlaisant et le plus actif veuillez donc me pardonner de vous bombarder ainsi de mes envois. » La douceur et la bienveillance de M. l'abbĂ© Olivier lui gagnaient toutes les sympathies ; sa figure un peu anguleuse ne reflĂ©tait nullement les traits de son caractĂšre et partout oĂč il a passĂ©, il n'a laissĂ© que des amis. - NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER '" 271 Est-ce Ă dire que cette existence entiĂšrement vouĂ©e au ministĂšre ecclĂ©siastique et aux Ă©tudes scientifiques fut exempte d'Ă©preuves ? M. Olivier n'Ă©chappa pas Ă la loi commune certaines rumeurs lui furent pĂ©nibles ; il eut parfois Ă subir d'amĂšres humiliations. Il supporta toutes les injustices sans se plaindre, mais ne connut point le dĂ©couragement. Le travail lui fut un refuge oĂč les chagrins et la souffrance semblaient rajeunir un zĂšle, qui ne vieillit jamais. La vie de pĂ©rils et d'inquiĂ©tudes, Ă©crit un pieux auteur 1, une Ă©tude constante et passionnĂ©e est comme un ange de Dieu? qui console, protĂšge et rassure 2. » M. Olivier laisse donc une oeuvre et un exemple. * * * Les obsĂšques de M. l'abbĂ© Olivier furent cĂ©lĂ©brĂ©es le 6 octobre dans l'Ă©glise de Bazoches et prĂ©sidĂ©es par M. le doyen de Putanges, assistĂ© de M. le chanoine Bidard, supĂ©rieur de l'Ă©cole Saint-François-de-Sales Ă Alençon, Ă laquelle le dĂ©funt a lĂ©guĂ© sa bibliothĂšque et son herbier ; de M. le chanoine Gougeon, curĂ© des Tourailles ; de plusieurs de ses condisciples et amis, entre autres M. l'abbĂ© Dumans, curĂ© de Crulay, et des prĂȘtres du canton. L'Ă©glise Ă©tait remplie comme au jour des plus grandes solennitĂ©s on peut dire que toute la paroisse Ă©tait lĂ . Chaque famille du moins avait tenu Ă se faire reprĂ©senter Ă la cĂ©rĂ©monie, tĂ©moignant ainsi de sa respectueuse estime, de sa reconnaissance et de ses regrets pour le prĂȘtre qui, pendant prĂšs de quarante annĂ©es, avait exercĂ© un si fructueux ministĂšre, et donnĂ© l'exemple d'une vie si studieuse. Nous avons remarquĂ© dans l'assistance M. le sĂ©nateur Oriot, conseiller gĂ©nĂ©ral de l'Orne, maire de Bazoches, entourĂ© de son conseil municipal; M. le baron des 1 MOUSSARD l'abbĂ©, Le PrĂȘtre et la Vie d'Ă©tude, Paris, Bretaux, 1890, in-8°, p. 256. â Cf. L'Elude et le PrĂȘtre par Mgr de la Porte, ancien Ă©vĂȘque du Mans, dans la revue L'Union apostolique, mars 1923, pp. 68-71. 2 La derniĂšre lettre, qu'il m'adressa, 28 mai 1922, se terminait ainsi s Ma santĂ© devient de plus en plus mauvaise, un asthme me coupe la respiration au moindre effort que je fais ; l'enflure des jambes me permet Ă peine de me tenir debout, it Domine, da robur, fer auxilium et j'ube quod vis. ». NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER 272 Rbtours, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, et plusieurs notabilitĂ©s de la rĂ©gion. Dans une allocution trĂšs goĂ»tĂ©e, M. le Doyen dĂ©posa sur le cercueil du dĂ©funt un Ă©loge mĂ©ritĂ© et en dĂ©gagea de salutaires leçons. Il montra en M. Olivier le prĂȘtre fidĂšle jusqu'Ă la mort Ă son rĂšglement de sĂ©minariste; il fit ressortir le soin qu'il mettait Ă prĂ©parer ses instructions toujours intĂ©ressantes et solides, son zĂšle pour les catĂ©chismes, son dĂ©sintĂ©ressement et surtout le bon usage qu'il fit des dons que Dieu lui avait dĂ©partis, en se livrant avec tant d'ardeur Ă l'Ă©tude des sciences. La vie de M. Olivier prouve une fois de plus que le succĂšs ne s'obtient que par la continuitĂ© dans l'effort, et que dans la condition la plus modeste, et quelqu'isolĂ© qu'il soit, le travailleur intelligent et consciencieux finit toujours par recevoir sa rĂ©compense, les applaudissements et la vĂ©nĂ©ration de tous, alors mĂȘme qu'il ne la demande pas 1 ». Elle montre en outre que l'Ă©tude est pour le prĂȘtre le moyen d'occuper ses loisirs le plus utile Ă l'Ăglise, le plus honorable pour lui et pour le corps auquel il appartient et sa meilleure sauvegarde au milieu du monde. N'est-ce pas d'ailleurs la remarque d'Ozanam GrĂ©goire VII, dit-il voulant un clergĂ© saint ie voulut savant. » A. LETACQ. 1 E. Forbes'; citĂ© par Louis Figuier dans sa Notice sur le zoolagiste Michel Sars. L'AnnĂ©e scientifique, 1870-71, p. 546. LISTE DES ĂCRITS DE M. L'ABBĂ OLIVIER â Excursion botanique Ă la Grande-Trappe Orne. â Feuille des Jeunes Naturalistes, 7e annĂ©e, Paris, A Dollfus, 1er mars 1877, p. 60. â Tableau ' dichotomique des genres de Lichens croissant en Normandie dressĂ© sur le Catalogue de Malbranche. 3e sĂ©rie, 2e vol. 1877-78, p. 392-397. â Organographie des Lichens d'aprĂšs les auteurs. Feuille des Jeunes Naturalistes, 8e annĂ©e, 1er fĂ©vrier 1878, p. 38-41, 1er mars, p. 55-58. Tir. Ă part, Rennes, Impr. OberthĂ»r, in-8°, 7 p. â Etude et analyse des Lichens. Ibid., 1er septembre 1878, p. 144-146. â Les CLADONIA de la Flore normande. Idib., 10e annĂ©e, 1er avril 1880, p. 74-76. â Tableaux analytiques et dichotomiques de tous les genres et espĂšces de Lichens dĂ©crits dans le Lichenographia scandinavica de Th. Fries. Mortagne, Impr. Daupeley, Autheuil Orne, chez l'auteur, 1881, in-8°, 40 p. â Herbier des Lichens de l'Orne et du Calvados. Cette publication comprend 9 fascicules, chacun de 50 espĂšces, 1880-84. Bazoches-au-Houlme ; Autheuil. â Flore analytique et dichotomique des Lichens de l'Orne et dĂ©partements circonvoisins prĂ©cĂ©dĂ©e d'un TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de LichĂ©nographie avec vingt-deux figures lithographiĂ©es. Unaquseque forma est propria species habenda si et quamdiu formis evidenter mediis non esse cum aliis connexa reperitur. Th. Fries, Lich. scand. P- nT. 1er, Autheuil Orne ; chez l'auteur ; Mortagne, Impr. Daupeley, 1882, in-8°, 120 p. et 1 pi. T. II Mortagne, Impr. Daupeley ; en vente Ă Autheuil Orne, chez l'auteur ; Paris, Savy,libr, Ă©dit.,Boulevard Saint-Germain, 77 ; Berlin, Friedlon, der et Sohn, Carlstrasse, il, 1884, in-8°, comprenant une clĂ© analytique des Genres, p. I-IV, et la suite du 1er vol. p. 127-312 et 1 pi. Cet ouvrage fut distribuĂ© par fascicules dans la Revue de Botanique, bulletin mensuel de la SociĂ©tĂ© française de Botanique, Auch, Gers, T. I et II, 1883-84. ' e 274 NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER â Premier supplĂ©ment Ă l'ouvrage prĂ©cĂ©dent Revue de Botanique, t. III, 1884-85, Auch, G. Foix, in-S°, 4 p. â Substratum des Lichens rĂ©ponse Ă M. Jules Richard ; Ibid., t. III, p. 108. â Bibliographie Exposition systĂ©matique des Lichens de Cauterets, de Lourdes et de leurs environs. Ed. Lamy de la Chapelle. Ibid., t. III, p. 169. â Etude sur les Cladonia de la Flore française. Ibid., t. IV, 1885-86, p. 212-259. Tir. Ă part. Tir. Ă part, Auch, Impr. et Lith. G. Foix, 1886, in-S°, 46 p. â En vente chez l'auteur Ă Autheuil Orne. â Glossologie HellĂ©nique ou vocabulaire alphabĂ©tique et raisonnĂ© des principaux termes spĂ©ciaux Ă l'Ă©tude de la LichĂ©nologie, Ibid., t. VII, 1888-89, p. 32-59. Tir. Ă part, Auch, G. Foix; Bivilliers Orne, chez l'auteur, 1888, in-8°, 31 p. â Etude sur les Pertusaria de la Flore française. Ibid., t. VIII 1890, p. 9-24. Tir. Ă part, Toulouse, Impr. Vialelle, 1890, in-8°, 16 p. â DeuxiĂšme supplĂ©ment Ă la Flore des Lichens de l'Orne et des dĂ©partements circonvoisins. Ibid., t. X 1892, fĂ©vrier p. 611624 ; mars p. 625-640. Tir, Ă part, Toulouse, Impr. Vialelle, in-8°, 40 p. â Etude sur les principaux Parmelia, Parmeliopsis, Phyxia, Xanthoria de la Flore française, Ibid., t. XII 1894, n°s de fĂ©vrier, mars et avril, p. 51-99. Tir. Ă part, Toulouse, Impr. Vialelle, 1894, in-8°, 52 p. â En vente chez l'auteur Ă Bazoches-au-Houlme Orne. â ExposĂ© systĂ©matique et description des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France Normandie, Bretagne, Anjou, Maine, VendĂ©e. T. 1er, Bazoches-au-Houlme Orne chez l'auteur ; Paul Klinsieck, Paris, 1897 in°8, XXXIV-352, et une page d'Errata graviora. Impr. La Chapelle-Montligeon Orne. T. II. Bazoches-au-Houlme; Paris, Paul Klinsieck ; 1899-1902, in-8°, 426 p. â PubliĂ© par fascicules dans le Bulletin de l'Association française de Botanique, Le Mans, Monnoyer. â Les rĂ©actifs chimiques en LichĂ©nologie, Le Monde des Plantes, - organe de l'AcadĂ©mie de gĂ©ographie botanique, n° 102, 1er mai. 1898,. p. 216. â Lichens du Chili, Ibid., n° 105-106, 1er aoĂ»t-septembre 1898, p. 193. â Contribution Ă la flore cryptogamique de la Mayenne. Bull, de gĂ©ographie botanique, 1899, p. â Liste de Lichens trouvĂ©s sur les rochers de ToyĂšres. â SupplĂ©ment au premier volume de l'ExposĂ© systĂ©matique NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER .275 des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France, Bazochesau Houlme, Paris, P. Klinckieck. 1900, in-8°, 32 p. â Extr. du Bull. Ass. fr. de Bolanjquc, Le Mans, Monnoyer. â Quelques Lichens saxicoles des PyrĂ©nĂ©es, rĂ©coltĂ©s par feu le docteur Goulard et dĂ©terminĂ©s par l'abbĂ© H. Olivier. Bull, de GĂȘogr. Botanique, 1900. Tir. Ă part, Le Mans, Monnoyer, 1900, in-8°, 19 p. â Ce travail est prĂ©cĂ©dĂ© d'une Notice biographique sur le docteur Goulard, p. 1-3 du tir. Ă part. â Quelques notes sur la structure des Lichens et leur Ă©tude pratique. Bulletin de la SociĂ©tĂ© pour la diffusion des sciences physiques et naturelles, 1er fĂ©vrier 1899. Tir. Ă part, Pons, Impr. NoguĂšs, 1899, in-8°, 30 p. â Un Lichen nouveau pour la flore universelle Endocarpon NanlĂŻanum, H. Oliv. Bull, de GĂ©ogr- Bot, 1903, p. 568. â Lichens du Kouy-TchĂ©ou.' Ibid., mai 1904, p. 193-196. âąâ Les principaux parasites de nos Lichens français. Paris, Paul Klincksieck, 3, rue Corneille, 1906, in-8°, 97 p. âąâ Extrait du Bull. GĂ©ogr. Bol., Le Mans, Monnoyer. â Les principaux parasites de nos Lichens français. Premier supplĂ©ment. Le Mans, Monnoyer, 1907, in-8°, 24 p. â Extr. du Bull. GĂ©ogr. Bot â Lichens d'Europe. EnumĂ©ration, stations et distribution gĂ©ographique avec clef dichotomique des genres et des espĂšces. MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© des Sciences naturelles et mathĂ©matiques de Cherbourg, l<* fascicule. T. XXXVI, 1907, p. 75-274, et 2e fascicule, t. XXXVII, 1909, p. 27-200. Tir. Ă part des deux fascicules, Cherbourg, Emile Le Maoult ; mĂȘmes dates et mĂȘme pagination. â et gĂ©ographique des LĂ©cidĂ©es de la flore d'Europe. Bull. GĂ©ogr. Bol., juillet 1911, p. 156-210. Tir. Ă part, Le Mans, Monnoyer, 1911, in-8°, 54 p. â Les Pertusaria de la flore d'Europe, Le Mans, Monnoyer, 1912, in-8°, 25 p. â Extr. du Bull. GĂ©ogr. bot. â Les Opegraphia de la flore d'Europe. Etude synoptique, descriptive et gĂ©ographique. Bazoche-au-Houlme Orne, chez l'auteur ; LĂ©on Lhomme, Ă©diteur, Paris, 3, rue Corneille, 1914, in-8°, 24 p. Extr. du Bull, gĂ©ogr. bot., Le Mans,' Monnoyer. â De Biatorellis europseis brevis cominentatio. â Distributio geographica. â Publicado en agosta de 1914, Barcelona, Lopez Robert, 1914, in-fol. Extr. des MĂ©moires de la Real academia de Ciencias varies de Barcelona. Tercera epoca, vo. XI, unm. 15. â Les Lecidea de la flore d'Europe. Etude synoptique et gĂ©ographique. Bull, geogr. bot, noS 309-312, septembre-dĂ©cembre 1915. Tir. Ă part, Le Mans, Monnoyer ; Paris, LĂ©on Lhomme, 3, rue Corneille, 1915, in-8°, p. 93-183, 276 NOTICE SUR M. L'ABBĂ H. OLIVIER â Les Arthonia de la flore d'Europe. Le Mans, Monnoyer, 1917, in-8°, 28 p. â Extr. du Bull, geogr. bot. â Les Lichens pyrĂ©nocarpĂ©s de la flore d'Europe. Bull, bot, janvier-mars, 1919, p. 6, avril-juin, p. 35-48. Juillet-dĂ©cembre, p. 97-110 et une table des matiĂšres. â Prodromus Lichenum europoeorum. â Fruticulosi et foliacei. â Adjunetis tabulis analyticis cum omnium varietatum formarumque descriptione. â Publicada en novembre de 1921. Barceona, Lupez Robert, 1921, in-fol.", 91. Extr. des Memorias de la Real Academia de Ciencias y Artes de Barcelona. Tercera epoca, vol. XVI, num. XIV. Articles publiĂ©s sur M. l'abbĂ© H. Olivier. â Allocution prononcĂ©e le 6 octobre 1923 par M. l'abbĂ© Guerret, curĂ©-doyen de Putanges, dans l'Ă©glise de Bazoches-au-Houlme, aux obsĂšques de M. l'abbĂ© Olivier prĂ©cĂ©dĂ©e de quelques notes biographiques. Semaine catholique de SĂ©ez, n° du 27 octobre 1922, p. 685-688. â Un modeste savant M. l'abbĂ© Henri Olivier. La Croix de l'Orne, n° du 22 octobre 1922 anonyme. â M. l'abbĂ© H. Olivier. Bull, du Syndical Agricole d'Autheuil, par Tourouvre Orne. 4e trimestre, 1922, p. 5. Notice par M. FĂ©licien Lande. âąâ NĂ©crologie. M. l'abbĂ© Olivier, Le Monde des Plantes, Agen Lot-et-Garonne, Ch. Dufour, n° de septembre-octobre 1922, p. 1. M. l'abbĂ© Letacq. Article reproduit dans YAlmanach de l'Orne, 1923, p. 89. â NĂ©crologie. M. l'abbĂ© Olivier. Bull. Soc. Linn. de Normandie, 1922, procĂšs-verbal de la sĂ©ance du 29 novembre 1922 ; section d'Alençon, p. 67. TABLE DES MATIĂRES I" et 2e Bulletins Membres du Bureau depuis l'origine v Bureau et comitĂ© de Publication. vu Commission du MusĂ©e ; commission des ConfĂ©rences vin Membres titulaires vin SociĂ©tĂ©s savantes xxxi SociĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres xxxvProcĂšs-verbaux xxxvProcĂšs-verbaux SĂ©ances de la SociĂ©tĂ© 29 janvier24 janvier24 1925 1 Compte rendu moral et financier de la SociĂ©tĂ© pour 1924... 29 Excursion de la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique de l'Orne dans le Lieuvin, le Roumois, la plaine du Neubourg et le pays de Caux, par le Comte BECCI 35 PremiĂšre journĂ©e lundi 25 aoĂ»t 35 DeuxiĂšme journĂ©e mardi 26 aoĂ»t 51 TroisiĂšme journĂ©e mercredi 27 aoĂ»t 99 QuatriĂšme journĂ©e jeudi 28 aoĂ»t 147 Bibliographie 165 Liste des Membres de la SociĂ©tĂ© prĂ©sents Ă l'excursion. 167 Les origines et la formation normandes de FrĂ©dĂ©ric Le Play, par M. Jean ADIGARD DES GAUTRIES 169 Jacques Daviel 1693-1762, par RenĂ© ONFRAY 177 3e et 4e Bulletins ProcĂšs-verbaux des SĂ©ances de la SociĂ©tĂ© 17 juin15 juin15 1925 âą 193 Manoir des Landes, par le Comte DU MESNIL DU BUISSON. 214 Essai historique sur la paroisse de MortrĂ©e par M. l'abbĂ© SEVRAY 218 Notice sur M. l'abbĂ© H. Olivier, de Bazoches-au-Houlme, botaniste, par M. l'abbĂ© A. LĂTACQ 258 Liste des Ă©crits de M. l'abbĂ© Olivier, par M. l'abbĂ© A. LETACQ. 273 Table des Gravures Portrait de L. de La SicotiĂšre Couv. Pont-Audemer Eglise Saint-Ouen 34 â Ruines de l'Ă©glise Notre-Dame du PrĂ©.... 44 Appeville dit Annebault Portail de l'Ă©glise 51 L'entrĂ©e et la tour du Bec 59 ChĂąteau du Vieil-Harcourt 66 Ancien plan du chĂąteau d'Harcourt 08 ChĂąteau d'Harcourt.. 70-72 ChĂąteau du Champ-de-Bataille 76-79-80 Sainte-Croix 91 Notre-Dame de la Couture 95 En bas, vers Caudebec 99 Caudebec ArrivĂ©e en bac 100 JumiĂšges EntrĂ©e de l'abbaye 102 Vue gĂ©nĂ©rale de l'abbaye royale de JumiĂšges, telle qu'elle existait en 1678 * 103 Plan des ruines de l'abbaye de JumiĂšges 108 JumiĂšges Vue orienlatale des ruines de l'abbaye prise du logis abbatial en 1823 110 Saint-Wandrille Couronnement du lavabo du cloĂźtre 115 â Vue de l'abbaye et du village du mĂȘme nom prise de la chapelle Saint-Saturnin. 116 â Plan de l'abbaye 118 â Lavabo du cloĂźtre 120 â 122 â Vue du cloĂźtre 123 â Vue gĂ©nĂ©rale des ruines 126 _ 127 Caudebec Vue de la porte Maulevrier 130 Bac du Port-JĂ©rĂŽme, vers Quilleboeuf j 37 Vue de Quillebceul 139 La Tour romane. 143 TABLE 279 Honneur Le vieux Port. La Lieutenance 147 â La Lieutenance 150 â Nolre-Dame-de-GrĂące 158 ChĂąteau de Barnevillc. 160 Statue de Jacques Daviel Ă Bernay 179 Reproduction d'une planche du premier MĂ©moire_de Daviel. 190 â â â â 191 PavĂ©s du manoir des Landes 214 Inscriptions funĂ©raires de Jeanne BrĂ©menson et de Michel . du Mesnil, son fils, enterrĂ©s dans l'Ă©glise de La LandePatry... , 217 Le gĂ©rant F. GHISAHD. Alençon. â Imprimerie AleiiçonnĂ ise, 11-13, rue des MĂ rcheries.
PR Madame Paulette ROUSSEAU Date du dĂ©cĂšs 20 avril 2016 Montilly-sur-Noireau 61100 Nous sommes au regret de vous faire part du dĂ©cĂšs de Madame Paulette Rousseau Celui-ci est survenu le 20 avril 2016 - Montilly-sur-Noireau 61100 Envoyer des fleurs de deuil Ouvrir une cagnotte obsĂšques Allumer une bougie de deuil Ăcrire un message de condolĂ©ances Voir plus de services Mur du souvenir Envoyer Allumer une bougie EA Equipe Avis-De-DĂ©cĂšs a allumĂ© une bougie Nous vous adressons nos sincĂšres condolĂ©ances.
avis de deces gauquelin condé sur noireau